W. Ulysse Clarence► Felix Bujo

Ma vie, elle est à pisser de rire. En réalité, je n’ai appris que récemment ce qu’était véritablement ma vie, ma véritable histoire. Je suis né en France d’une mère toxico et d’un père complètement absent, ce qui engendra un gosse en manque à peine né et surtout, donné à l’adoption à dossier fermé (dont l’identité des parents est donc gardée sous silence). Mais ce n’est pas tout, non. En plus d’être né camé jusqu’aux yeux, je suis né Hermaphrodite et donc, ayant la possibilité d’avoir les deux sexes. Fille, garçon, à vraie dire, personne ne savait véritablement vers quel sexe j’allais véritablement me positionner en grandissant. Adopté à l’âge de deux mois par un couple de riches qui avaient déjà un gosse, j’ai grandi dans une atmosphère très agréable, dire le contraire serait mentir. Des parents gentils et attentionnés, à l’écoute de mes besoins et de mes envies. En grandissant, il s’est avéré que mes gènes masculins se sont développés, il n’en restait pas moins que je garderais des chromosomes féminins. En gros, pour la faire courre, mon pénis s’est développé normalement, mais, j’ai également des ovaires. Bref, c’est compliqué, mais c’est également ce qui explique mon visage aux traits assez élégants. La perfection quoi. Plus sérieusement, c’est un secret que je n’ai jamais dévoilé à personne, préférant ne pas être jugé comme un monstre par des abrutis, n’assumant pas spécialement ce côté bête de foire. Donc, mon enfance, elle a été assez compliquée. Médicaments pour régulariser tout ça et ce, jusqu’à ce que mon corps prenne définitivement le relais, j’étais un peu le mec à la voix aigue et qui gueulait comme une fillette – heureusement, avec l’âge, ça s’est amélioré. -. Donc, j’ai grandi en Amérique, à Boston, bien que je voyageais énormément à cause du travaille de mes parents. Proche de ma famille, je n’avais absolument rien à envier aux autres. J’avais de l’amour, de l’argent, de l’attention. Petit bémol, c’est que mes parents ne me ressemblent absolument pas, ainsi que mes grands-parents. Donc oui, en grandissant, j’ai commencé à me poser des questions…Mais une fois encore, je préférais de loin fermer les yeux et continuer à vivre ma vie. Malheureusement, ma famille parfaite n’en est pas vraiment une. Comme n’importe qui, j’ai commencé à faire ma crise d’adolescence. Jonglant entre les demoiselles, me cherchant, les cherchant. Des relations, j’en ai eu des tonnes, plus sérieuses parfois moins, mais à chaque fois je faisais le con…Pourquoi ? Les psychologues disent que j’ai une tendance à m’auto-détruire inconsciemment, que je fais un blocage affectif dans mes relations…Apparemment, j’aurais un dysfonctionnement évident. Le pire, c’est que je les crois…parce que ouai, je regarde aussi les mecs – chose que je n’avouerais jamais – et ça, j’ai du mal à le gérer. En gros, je suis mal foutu. Je suis rentré à Harvard alors que j’avais dix huit ans et là, bam, première année, je fais la connerie du siècle et je mets en cloque une fille. Papa et maman paye la gonzesse pour qu’elle se taise, sauf que oh, pas de chance, elle refuse le pot de vin et engage des poursuites pour que je reconnaisse l’enfant…chose que j’ai fait. Donc, me voilà à dix-huit ans, papa d’un petit garçon dont la mère meurt un an après d’une overdoose. Quand je suis rentré à Harvard, je me suis rapidement intégré aux autres. Sociable comme pas deux, j’ai vite réussi à me faire ma place, à me trouver des compagnons et compagnes, sauf que j’avais pas prévu de devoir élever un gosse. Heureusement, papa et maman sont là. Décidant de rendre l’affaire très discrète, ils font en sorte de garder Hélios avec eux, me laissant continuer mes études. Je le vois régulièrement, je suis pas un mauvais père, juste un père abruti…je l’avoue, mais je suis un bon père quand même. Jonglant entre Cambridge et Boston pour mon fils, je rentre les week-ends chez moi pour m’occuper d’Hélios ou encore, vais le voire après mes cours. Mon fils, c’est mon petit secret…personne est au courant de rien, sauf mes proches amis. J’ai donc continué mes études jusqu’à ce que mon fils tombe malade, un souci cardiaque qui avait vraiment besoin d’être soigné. J’ai arrêté mes études durant un an pour être auprès de lui, doublant ma huitième année, d’où mon souci de retard au niveau des études. Après s’être fait opéré, ben, me revoilà…mais, après toutes ces péripéties, ce n’est pas terminé. Une nuit, mon père complètement bourré m’a sonné en m’avouant que j’étais un gosse adopté, qu’il pouvait plus garder le secret, qu’il m’aimait, que je devais savoir la vérité. Il a bon dos celui-là ! Donc, depuis deux mois, je sais que je suis un gosse avorter. En gros, le résumé de ma vie c’est adoption – gosse – conneries physiques – conneries mentales et c’est déjà bien comme ça… Je vous avais dit que ma vie était à pisser de rire, digne d’un foutu roman à deux balles !