Cléadès ₪ In the darkness, we take breaks

— In the darkness, we take breaks

— Belgique, mars 2018

Je n'étais pas certaine de savoir ce que je faisais là. J'étais au côté d'Al, ravie de le revoir, mais stressé à l'idée d'être une nouvelle fois face à toi. J'avais les mains pleines, très à l'aise à l'idée de jouer la parfaite petite avocate, avec les dossiers de Sainsbury's que j'utilisais comme trompe l'œil aux yeux des autres. Le plus dur dans tout ça, c'était que j'étais obligée de jouer un rôle pour être près de toi, quand ce n'était pas une interne en chirurgie, c'était une avocate. Alors quoi ? On en était réduit à ses brefs échangeant contrôlés par celui qui te considérait comme ton fils ? T'avais fait un pas vers moi, par téléphone, me débloquant, réclamant ta cravate rouge et j'étais certes très distante et légèrement hautaine par message, mais ça ne voulait pas dire que tout ça, ça ne comptait plus. Peut-être que le destin, il était contre nous et qu'aucune route ne nous permettrait de nous retrouver, alors je le forçais ce foutu destin. Tu n'étais pas capable de me dire les choses par message, alors peut-être que si t'étais face à moi, tu serais un peu plus honnête et conciliant. Al, c'était notre ange gardien, celui qui faisait l'impossible pour nous, nous permettant à chaque fois d'avoir un moment hors du temps. Alors il me faisait entrer et moi, j'avançais un pas après l'autre, les jambes légèrement tremblantes, les bras chargés, entre l'attaché-case, un faux dossier et un sac rempli de nourriture belge du meilleur restaurant que j'avais trouvé. Tu me tournais le dos et probablement que les talons claquant contre le sol, t'indiquait que c'était une femme, mais ce n'était sûrement pas à moi que tu t'attendais. Alors je m'approchais de toi, posant mes affaires sur la table au passage et je glissais ma main dans la tienne.

« J'exige une pause. »

Et t'avais pas interêt à me contrarier, parce que Al, il avait pris des risques pour nous et j'avais pas envie de perdre mon temps à faire semblant, quand la seule chose dont j'avais besoin c'était d'être simplement dans tes bras.

@A. Hades de Belgique-S.

— In the darkness, we take breaks

— Belgique, mars 2018

T'as pris le premier avion que t'as trouvé, un vol commercial, où tu as eu droit à ton siège dans un coin, lunette de soleil sur le nez, tu trembles, t'es encore sous le choc, encore sous l'emprise de l'énervement et des nerfs. T'es encore dans ta bulle, dans ton monde. T'es encore dans ton mauvais tripe et quand tu arrives finalement chez toi, que les photographes te martèlent de photos et de flash en pleine gueule, t'as juste envie de les frapper eux et leur appareil. Un garde du corps t'ouvre le chemin, t'as une main sur ton épaule, tu regardes droit devant toi et nul part à le fois. Et quand finalement tu passes les portes du palais c'est les aboiements de ton père que tu entends parce qu'il sait faire que ça. Les reproches, et t'enfoncer dans ta culpabilité. Les phrases piquantes du type le fils prodige nous fait don de sa présence ? ou bien les T'aurais pas dû te donner la peine de venir sont une mélodie dans ta tête qui n'est qu'une ritournelle incessante quand il est dans le coin, alors tu le laisses lui et ses mots qu'il pense probablement blessant à ton égare et tu pousses la porte pour entrer dans le couloir et prendre la direction de ta chambre. Tu finis par t'allonger par terre, fixant le plafond, après avoir bu trois verres pleins. Tu fixes le vide, tu fixes rien, tu restes là, sans bouger, pendant des heures. Parce que le temps n'est qu'une torture quand t'es sans Arthur. et que maintenant tu penses juste qu'il est mort. Pas une piste, pourtant tu continue de le voir partout et tu regrettes presque ce temps où le maitre chanteur t'envoyait des souvenirs de lui parce que de toi même t'en es juste incapable.

Je ne saurais dire combien de temps t'as passé par terre, à penser à tout ce bordel dans ta vie. T'es à peine revenu de ta crève et l'alcool n'aidant rien, tu te prends la tête avec Cléolya Strauss. La dangereuse anglaise. T'aurais pu être sympa, ravaler ta fierté, mais pour quoi faire en vrai ? Elle a choisi l'autre. Elle a finit par te laisser. Par te faire ce que tu la pensais pas capable. T'as trop accepter et encaisser, maintenant t'as juste plus envie. Az est de retour ? Tant mieux pour elle, qu'elle reste avec l'autre tueur. Cléolya te manque ? Et bien tu feras sans. T'as juste besoin de Noah et de cette putain de bouteille de gin pour survivre. T'es ce connard d'Hades de Belgique-Schueller. Personne ne te mettra jamais à genou. T'es un putain de connard. Tu siffles un nouveau verre avant de le poser par terre près de toi et d'appeler Al, donnant tes instructions pour les affaires, parce que le carrousel ne s'arrête jamais de tourner. Et les affaires non plus. T'es pourtant probablement un peu trop dans ta bulle pour capter qu'il y a énormément de bruit autour de lui, comme dans un aéroport. Tu raccroches et te décide à ouvrir tes volets, te posant face à la plus belle vue de Belgique, un verre dans la main, de nouveau plein pour penser. Penser encore et encore. T'es comme une statut, tu fixes le vide, tu bois même plus, t'as juste ton verre à la main, à penser à tout. T'as ce tremblement qui ne cesse pas, tu trembles, tu sais pas franchement pourquoi. Al dirait probablement que c'est parce que t'es vraiment pas bien. Mais ça c'est parce que Al adore t'analyser. Tes pensées sont tellement fortes que t'entends même pas la porte et quand Cléolya attrape ta main et parle, tu le vois pas, tu le sens pas, t'es pas vraiment là enfaite. T'es juste entrain d'appuyer sur ce putain de bouton pour ne plus rien ressentir, encore, pour arrêter de faire des efforts. T'as jamais eu envie d'être un gars bien, le genre de gars qui ouvre la porte à la fille, qui rit pas fort et qui est compatissant, t'as vraiment pas voulu être ce gars là, t'es tout le contraire même. Et t'en as marre de passer pour un gentil, t'en es pas un. T'as juste envie de tout envoyer valser. De tout faire taire. De tout détruire. Parce que détruire, pour toi, c'est bien plus jouissif que tout le reste. Tu réagis donc pas, t'es déjà loin, dans ton monde, dans tes plans, les plus tordus pour tout détruire, encore et encore, jusqu'à ce que la terre ensanglanté s'éteigne. Tu vas tout détruire, jusqu'à ce que le monde s'arrête.

— In the darkness, we take breaks

— Belgique, mars 2018

J'avais du mal à réalisé que j'étais face à toi. Des semaines déjà qu'on avait pris nos distances, des semaines déjà que tu l'avais choisi elle à moi et si j'étais mal à l'idée que ton amour pour moi n'était pas suffisant pour me choisir. Alors, ouais t'étais bloqué dans un mariage imposé, mais t'étais le prince de Belgique, t'étais cet homme fort qui avait tout ce qu'il voulait à coup de mot et à coup de manipulation, alors je ne comprenais pas. Possiblement que t'étais dans une impasse, mais moi, j'aurais déplacé des montagnes pour toi, parce que t'étais mon monde Hadès. Sauf que la vie, ta rancœur, elle nous avait éloigné, séparé et maintenant, c'était pour le bonheur d'un autre homme que je me dévouais. Je l'avais choisi lui, parce qu'il me rendait heureuse, que lui ne fuyait pas à la moindre occasion, parce que malgré sa peur, j'étais LA bonne. Pendant longtemps je m'étais dit que c'était toi, pendant longtemps j'y avais cru, parce qu'on était beau, parce qu'avec moi t'étais toi même, sauf qu'à trop pensé à toi, je m'étais finalement enfermé dans cette relation impossible. Pourtant, j'étais là, j'arrivais devant cette porte, et le rythme de mon cœur s'accélérait à la simple idée de te voir et ce n'étaient pas mes sentiments pour toi, c'était cette peur que tu me repousses alors que j'avais juste besoin de ta présence vis-à-vis de l'accident de Cami. Alors certes, j'étais rassurée après l'avoir vu hier, mais ça ne rendait pas la situation plus facile. Alors quand j'entrais et que j'arrivais près de toi, posant mes affaires sur la table au passage et que je glissais ma main dans la tienne, j'avais l'impression de faire face à un mur. T'étais là sans être là et j'avais peur de revivre cette situation qu'on avait vécue quand j'avais tenté d'arracher mes points de suture pour te sauver. J'étais incapable de savoir ce qu'il se passait en ce moment dans ta vie, parce que j'étais bien trop écoeurée de voir tes photos avec ta "fiancée". Je resserrais un peu l'étreinte de ma main dans la tienne et je t'attirais contre moi. Si tu ne voulais pas me regarder, si tu ne voulais pas me parler, ce n'était pas un souci, mais moi à cet instant précis, j'avais besoin de toi. Quand j'avais envie de quelque chose, je me servais, parce que, je n'aimais pas le refus. Mes bras s'enroulaient entour de ta taille alors que je posais ma tête entre ton torse et ton cou.

« T'es pas obligé de parler Hadès, mais je tenais juste à te dire que tu me manques. »

Et c'était faible comme mot, quand on savait la relation qu'on avait toi et moi. Elle était aussi compliqué que forte, et rien ne devait entacher ce lien si spécial qui nous unissait. Pas même ta fiancée, pas même mon copain et encore moi le destin. Parce que dans ce monde si sombre, on régnait sur le chaos.

@A. Hades de Belgique-S.

— In the darkness, we take breaks

— Belgique, mars 2018

Dans la manipulation et la destruction, tu es de loin le maitre, tu as ce don que peu ont, tu lis en les gens et tu analyses, tu appuis où ça fait très mal parce que tu sais exactement où frapper. T'as toujours été comme ça, mais avec le temps, cette facette de toi s'est accru. Tu sais beaucoup mieux détruire qu'aimer, parce que l'amour pour toi est réellement une énigme, tu l'as connu, pas souvent, mais t'as aimé, toujours très fort, dans des relations destructives et nocives pour toi, parce que quand toi tu aimes, c'est entièrement. La preuve en est de ta relation avec Cléolya, tu l'aimes, tu l'aimes et ça te tue, parce qu'elle te connait assez pour savoir te faire assez mal pour que tu veuilles plus la voir, mais que tu penses encore et encore à ses paroles. Clairement, le MON ELLIOT n'est pas passé. Vous avez un peu reparlé, oui, mais t'as pas digéré ces mots. Pas du tout. Tu l'aimes mais quand t'as lu ça, t'as juste eu envie de tout abandonné. Et c'est ce que t'as fais en quelques sortes, t'as arrêté de te battre contre ton mariage, t'as décidé de te résigné et de la laisser sur le bord de la route. Parce que tu seras jamais bien pour elle, ça sera jamais assez. Cléolya Strauss a réussi à te briser le coeur, et peu de femmes ont réussi cet exploit. Elle a fait en sorte que tu t'attaches, un peu trop, en te faisant te sentir bien et en sécurité avec elle, avant de tout briser pour un pauvre type qui la rend peut être heureux pendant quelques minutes, mais ce winthrop ne sera jamais à ta hauteur, à ton niveau et ne sera jamais assez bien pour elle. Il ne la comprendra jamais comme toi tu la comprends, il ne l'aimera jamais au point où toi tu l'aimais. Il ne sera jamais capable de ce que toi tu peux faire, par pur sentiments amoureux. Mais après tout, ce n'est plus ton problème, si ?

Dans ta chambre, t'es là sans être là, t'es perdu dans ta tête, dans ton esprit, dans ta mémoire, dans ton chaos. Verre à la main, tu ne fixes rien en particulier, des souvenirs défilent devant tes yeux, grands ouverts face à la beauté de la Belgique. Tu n'entends rien ni personnes, tu ne sens rien, pas même quand Cléolya Strauss prend position près de toi. Elle te parle, mais t'es à des kilomètres d'elle enfaite. Parce que la logique n'est plus si Az est en vie. Si Cléolya est avec un autre. Elle est où la logique du monde. Elle serre un peu plus ta main, mais tu bouges pas d'un poile. Tu clignes même pas des yeux. T'es figée dans ta position. Et dans ta tête, il y a tout qui revient, la douleur, la peine, la mort, le deuil, la trahison, tout te reviens en tête. Elle te parle et dans le brouhahas des émotions, t'entends quand même ces mots : tu lui manques. Mais avouons le, ça n'as aucune logique. Ton coeur se brise, encore et encore, dans une douce rengaine qui ne cesse de te faire perdre pieds. Elle t'attire dans ses bras et pendant ce court instant, pourtant, t'as l'impression que vous êtes ensemble, dans un autre monde, entrain de regarder votre empire, tous les deux. Ensemble. Et tu n'es qu'un homme, bien sûr que t'as envie de baisser les armes, de la serrer contre toi, de lui dire qu'elle aussi et de lui dire que tu l'aimes par la même occasion. Parce que tu serais assez con pour lui donner encore une fois ton coeur qu'elle le brise à chaque fois. Mais que tu l'aimes bien assez pour la laisser le faire. Et que si pendant quelques secondes, elle est près de toi, ouais, bien sûr que ça en vaut la peine. Mais tu te dois de garder la tête froide, de rester dur, de tenir tes promesses faites à ta famille et a ton père pour qu'enfin il te prenne pour une bonne personne, rien qu'un instant, pour que ta famille ne te prenne pas que pour un branleur ou un connard, pour que t'es enfin l'estime que tu mérites. T'as toujours su que ta vie finirait comme ça, par rentrer dans le rang parce que c'est logique et normal dans ton monde à toi. Tu te dégages de l'emprise de ton doux poison, de ton amour, de ta Strauss à toi. De cette femme que tu aimes. Celle qui te rend un peu plus toi même, un peu plus proche du bonheur quand elle te choisit toi. Tu fais un pas en arrière et bois ton verre Sors d'ici avant que quelqu'un te reconnaisse. que tu lâches de ton timbre de voix le plus froid. Qu'est ce qui est réel maintenant que Az est revenue d'entre les morts, maintenant que t'es persuadé d'avoir vu Arthur, encore dans la rue, qu'est ce qui est réel dans ce merdier ? Il y a rien de rationnel dans tout ça. Rien de logique. Tout part en couille. Tout ce que tu pensais n'a plus vraiment de sens. Et tu sais, tu sais que tu seras jamais une bonne personne. Tu sais que tu traverse un genre de crise existentielle, et t'as pas envie qu'elle voit ça. Elle a assez vu le pire de toi et surtout, si elle est là, ça sera encore plus dur de la voir partir. Alors tu veux pas de pause, tu veux pas d'amour, tu peux plus. Tu peux pas. C'est trop dur. Et au passage, remercie Al, mais dis lui que j'ai pas besoin ni de lui, ni de toi. Parce que tu vas très bien. Ca se voit non ? T'as juste le teint blafard, t'as juste l'air complètement perdu et dans les vapes, t'as juste l'aire d'être un gamin en colère, un gamin brisé parce que la vie, c'est sûr elle ne t'a jamais fait de cadeau, même si t'es un des privilégiers de ce monde.

— In the darkness, we take breaks

— Belgique, mars 2018

Le monde, il était injuste et pourtant, même si j’étais à l’abri de la cruauté du monde puisque je régnais dessus, ça ne m’empêchais pas de souffrir des problèmes que je rencontrais avec toi. Pourquoi tout était si compliqué entre nous ? Alors ouais, Elliot, il était présent dans ma vie et j’étais de nouveau avec, mais ça ne m’empêchais pas de vouloir être là pour toi. Je n'avais pas besoin de te parler pour savoir que tu n'allais pas bien, parce qu’il y avait cette sorte de connexion et je ne supportais pas ressentir cette douleur au fond de mon cœur, quand je te voyais comme ça. J’essayais pourtant de rester forte. Je te l’avais promis Hadès, je serais toujours là pour toi, et même si tu te tuais la tâche à me repousser parce que j’avais soi-disant dis un truc qui ne te plaisait pas, j’étais pourtant incapable d’abandonner réellement. Du moins, j’étais incapable de t’abandonner toi. Peut-être que c’était le signe que toi et moi ça ne pourrait jamais réellement se finir. On avait mis un point à notre histoire, mais je ne pouvais pas mettre un point final à notre amitié. Si toi t’avais la force, moi, malgré tous mes efforts, je n’arrivais pas à m’y résoudre. Je tirais sur ta main, je t’enlaçais avec douceur, accompagnant mes gestes, d’une petite déclaration. Tu me manquais, c’était la réalité et j’en avais marre de ressentir cette peine qui s’intensifiait un peu plus chaque jour. Pourtant, comme d’habitude chaque geste d’affections que je pouvais t’offrir, tu les ignorais avec froideur. C’était toi, t’étais comme ça et peut-être que c’était ce que j’appréciais le plus chez toi. T’étais cet homme fort, dur et intransigeant, mais ça ne m’empêchait pas de revenir à chaque fois, malgré le mal que ça pouvait me faire. T’étais du même monde que moi, alors je comprenais un peu trop que c’était juste par pure protection. Mais qu’importe ce que tu pouvais me dire, tu savais très bien que ça ne fonctionnait pas avec moi.

« Tu devras me faire sortir de force si tu ne veux pas de moi ici. »

Mais ce n’était pas dangereux de demander à un de tes gardes de m’escorter ? Ou encore de me porter pour me mettre à la porte ? Parce qu’on pourrait plus facilement me voir et ça pouvait te causer bien plus de souci que d’accepter et attraper ma main tendue. Je n'allais pas abandonner comme toi, tu le faisais, malgré les risques, parce que t’avais besoin de moi autant que moi, j’avais besoin de toi.. Alors je prenais appui sur mes mains pour finalement m’asseoir sur la table, ne te lâchant pas du regard.

« Moi non plus je n'ai pas besoin de toi, j’ai Elliot. »

C’était ça que tu voulais Hadès ? Qu’on parte à nouveau en guerre alors que j’avais traversé l’océan pour Camila et toi ? Ce n'était pas un geste suffisamment fort pour te prouver que tu comptais toujours autant pour moi ? Il n’y aurait aucun pleure aujourd’hui et si tu voulais me faire du mal pour te protéger, tu pouvais le faire, parce que j’étais Cléolya Anaïs Strauss et j’étais bien plus forte que ça. T’étais le maître de la manipulation et du mensonge, mais t’oubliais sûrement que je te connaissais que trop bien pour savoir que l’amour que tu me portais il était plus fort que l’a haine que t’éprouvais.