Nos deux corps s'enlacent dans une danse endiablée. [ELLIOT]

Pieds nus. Bien sûr, qui se baladerait en chaussures sur la plage ? J'enfonce mes pieds dans le sable, le plus profond possible, les enlève, puis continue ce petit jeu pendant quelques longues minutes paisibles. L’air marin empli mon nez et j'ai l’impression de respirer ; car après être restée enfermée dans ma chambre, j'avais bien besoin de ça, respirer et me sentir libre comme l’air. Le vent souffle sur mes cheveux, les ébouriffants et les décoiffant au passage. On était dimanche et ce soir, toi et moi, on allait se revoir. Je t'avais donné l'adresse de la petite maison sur la plage de mes parents pour que nous soyons totalement tranquille. Le bruit des vagues allaient nous faire du bien et j'espérais que cette soirée nous en fera aussi. J'allais rencontrer l'ancien Maxwell que tu étais et ça me donnait déjà l'eau à la bouche. Enfin bref, je restais quelques minutes dans le sable avant de regagner la maison, laissant tomber mes chaussures à l'entrée pour allumer la cheminée. De quoi nous réchauffer même si je sais qu'on le fera très bien mutuellement. Je monte dans la chambre afin de me préparer et pour l'occasion, j'avais opté pour une longue robe noire et transparente laissant une vue palpitante sur mes sous-vêtements noirs en dentelles. Les cheveux légèrement ondulés comme à leur habitude, je redescendais au salon les pieds toujours nus. Je regagne la cuisine pour préparer des coupes de champagne dans un plateau et quelques bonnes choses comme des fraises, de la crème chantilly et tout ce qui était susceptible de satisfaire les papilles... Tout était enfin prêt, manquait plus que le principal concerné.

Maintenant que je pouvais baiser et que j’étais certain que les choses étaient totalement morte avec la femme dont j’étais amoureux, autant en profiter non? J’aurais voulu que ça se passe autrement. J’aurais voulu être heureux avec Cléo. Mais faut croire que c’était pas dans ses plans, au destin. Foutu destin. Alors au lieu de pleurer et de m’apitoyer sur mon sort, j’décidais de te revoir et de t’offrir ce dont j’avais été incapable lors de notre première rencontre. J’arrive sur les lieux — maison sur la plage, sympa — et frappe à la porte. Et quand tu m’ouvres, j’ai directement une vue renversante. T’as une robe noire, ou plutôt un simple voile transparent qui te couvre le dos, des sous-vêtements noirs et sexy qui cachent les parties que j’avais déjà vues. J’hausse un sourcil, sourire satisfait et charmeur au coin des lèvres alors que tu me laisses entrer. J’pourrais te sauter dessus direct là, en fait. On dirait un petit démon tentateur remonté tout droit des Enfers. Et quand je vois qu’il y a le feu de cheminée qui craque et des coupes de champagne sur la table, je fronce les sourcils. « T’es en train de me refroidir. C’est un peu trop romantique et niais à mon goût. » J’suis pas venu pour de la romance. Je retire ma veste en cuir, vêtu d’un simple t-shirt et d’un jean noir. Je la laisse sur une chaise avoisinante et repose les yeux sur toi. « T’as fait trop d’effort pour me plaire. » que je constate. Le résultat ne me déplait pas, mais c’est presque un peu alarmant. Pas de sentiments j’te rappelle.

À la seconde où t'as passé le pas de ma porte, ton regard s'éblouissait à la vue de mon accoutrement. J'avais mis le paquet sur mon corps pour réveiller entièrement l'ancien toi, car ce soir, c'est lui que je voulais rencontrer. Mais tes mots bourrés de sens sur le décor de la maison pour ce soir, me refroidissait quelque peu aussi. Est-ce que l'ancien toi était comme mon père ? Est-ce que t'avais aucun respect pour les femmes ? Et même celles que tu baises ? Pourquoi je repense à mon père d'ailleurs ? C'est pas le moment, mais alors pas du tout. Car à chaque fois qu'il revenait me hanter, j'en perdais toute envie. Je chassais toutes ces idées de mon cerveau en secouant la tête. « Est-ce que baiser sans sentiments veut dire obligatoirement ne pas avoir un minimum de respect pour la femme que tu vas baiser ? » Que je lâche dans un petit sourire avant m'asseoir sur le canapé. « Et tu dis ça parce que j'ai allumé la cheminée, sortis le champagne et toutes ces bonnes choses qu'on pourrait déguster sur nos corps ? » Je pose mes fesses sur le canapé en croisant les jambes, l'une sur l'autre. « Il n'y a pas de chauffage ici et je pensais que la maison devait te faire un accueil chaleureux au lieu d'un accueil frileux. » J'haussais les épaules à ton écoute. « T'aurais préféré que je te donne rendez-vous dans un endroit miteux ? » C'était peut-être le kiffe de l'ancien toi ? « Si c'est ce à quoi tu t'attendais, il y a toujours la cave de la maison. Mais sois en certain d'avoir la visite de quelques rats curieux ! » Mon sourire carnassier se voulait plus large. Je me redressais et te poussais brusquement sur le canapé pour prendre place sur tes cuisses. « Ce n'est pas parce que je t'accueille chaleureusement qu'il y'a automatiquement des sentiments. Tu vois tout d'amour et de sentiments ou comment ça se passe ? » Je reprends sur ces quelques notes accompagnées d'un petit rire. « Dis-toi que tout ça c'est qu'un décor, comme si t'étais dans un film porno. Tu vas prendre ton pied dans un beau cadre et ensuite, te casser pleinement satisfait ! » On n’est pas là pour parler sentiments et tout ce que moi je voulais, c'était baiser avec toi et toi aussi alors pourquoi blablater sur le cadre dont faisait preuve le moment ? On s'en fiche de ça de toute façon.

Ouais, je faisais une remarque sur le cadre de notre rencontre, un peu trop idyllique à mon goût. Tombe pas amoureuse de moi Pandora, manquerait plus que ça. Et je plisse le front à ce que tu me rétorques. « J’ai toujours du respect pour les femmes. Même pour celles que je baise sans sentiments. » Parce que j’fais que ça de toute façon, baiser sans sentiments. Sauf Cléo. Mais ça, c’est une autre histoire à laquelle j’ai pas envie de penser ce soir. Et tu commences à blablater, et je roule déjà les yeux. Tu parles trop. Okay, je t’avais vexée, désolé. C’était pas mon intention, j’voulais juste qu’on soit d’accord pour dire que ce qui allait se passer ce soir, ça ne voulait rien dire. J’préférais quand tu me poussais sur le sofa et venais m’enjamber pour t’assoir sur mes cuisses, comme tu le faisais là. Automatiquement, mes mains glissaient dans le bas de ton dos, par dessus le fin tissu transparent de ta robe. « Tais-toi. » dis-je en venant plaquer mes lèvres sur les tiennes, mes mains faisant pression sur le bas de ton dos pour venir te coller un peu plus contre moi. J’avais retrouvé toutes mes capacités physiques, et en plus j’avais une plus belle gueule que ma première nuit au Spring Break : mes bleus avaient disparus, j’avais retiré mes points de suture et la plaie était simplement pansée pour accélérer la cicatrisation. Mais la douleur était quasiment partie. Mes mains passent de ton dos à tes cuisses, sous ta robe, alors que ma langue vient à la rencontre de la tienne dans un contact électrique. C’est pas mieux comme ça?