bande de petits cons (aliana)

Coucher avec d'autres mecs blessait Sloan, alors il fallait que je trouve quelque chose d'autre pour distraire mon esprit et surtout, le feu dans ma petite culotte. J'ai envoyé un sms à Alan pour lui demander s'il était partant dans mon délire, parce que j'me suis dis que c'pas le président des Mathers qui allait refuser ça ! Comme de fait, Alan avait accepté de me rejoindre à la Mather House. J'ai tout préparé : les bombes de peinture, les tenues et même les détails. Une fois devant la maison des fêtards, je retrouve mon ami et lui demande de me suivre jusqu'à l'intérieure. Il est environ minuit, il fait noir dehors. Personne ne peut nous reconnaître, surtout pas avec nos costumes. Met ça ! Je lui donne une cagoule et une petite boite de verres de contacts. Il est déjà habillé en noir, c'est parfait. Il faut que tu sois méconnaissable. J'ai moi-même des lentilles de couleur, pour me donner les yeux bruns. Si jamais une caméra nous surprends, ils ne pourront pas nous reconnaître à travers le regard. On va à la Eliot House. Avouai-je, avec un petit sourire aux lèvres. Il fallait que je me défoule ce soir... que je fasse quelque chose que je ne ferais pas en temps normal. Je voulais être une autre Suzy pour une nuit.

L'insomnie me guettait encore une fois cette nuit là et les yeux posés sur le plafond de ma chambre, ces derniers ne le quittèrent lorsque la lumière de mon téléphone annonçait une nouvelle notification, un nouveau message plus précisément. La p'tite Suzy avait besoin de moi pour se changer les idées et je n'hésitais pas longtemps avant de déposer un baiser sur le front d'une Rain endormie et de replacer la couette afin qu'elle ne subisse pas le froid qui sévit la nuit en ce moment. Enfilant un pantalon et un haut, je rejoignais Su' à l'entrée de la Mather House et vit qu'elle avait les bras chargés. Cagoule ? Quel honte de cacher ce si beau visage... "Tu tues mon atout charme là !", lançais-je d'une voix basse pour ne pas réveiller tout le monde lorsque mes magnifiques yeux bleutées changeait en un noir bien moins charmant à l'aide de verres de contact. "Ah oui quand même ! C'est pas une petite cible ça ma chère !", lui dis-je un poil étonné. Heureusement que la miss a eu la bonne idée de nous grimer parce que le président Mather qui débarque en pleine nuit chez les bleus, il y a de quoi créer des problèmes, du moins plus qu'il y'en a déjà. "T'as un plan ? Ou on y va à la barbare ?", demandais-je à la demoiselle.

La tristesse, la colère, l'angoisse... Tout ça mis ensemble, affecte mon jugement. Comme là, tout de suite, ma seule envie était d'exprimer ma colère en faisant quelque chose d’atrocement stupide. Georges a forcé Sloan à intégrer la Eliot House... Georges, ce snobe, arrogant, égoïste et avare. L'Eliot parfait. J'en ai de l'argent, pourtant je ne suis rien de ça. Les gens choisissent d'être ce qu'ils veulent être. Alan ne semble pas content que je veuille changer son physique pour une nuit. Roh c'est bon, fais pas ta fifille ! Lui dis-je en riant. Il enfile les verres de contact et la cagoule comme je lui demandais. La Eliot House n'était pas une petite cible... et justement, j'avais besoin de quelque chose de "dangereux". On y va à la barbare ! Mais il faut peindre les lentilles des caméras de sécurité pour ne pas se faire prendre. Je me met à rire avant d'ajouter : Oh... c'est une petite surprise, attend ! Je me met à courir vers l'arrière d'un buisson et en ressors avec une bicyclette. Tu conduis ? Je me pince les lèvres pour m'empêcher de rire. Tu crois vraiment qu'on allait s'éloigner de la scène de crime en marchant ? Nan nan, on va pédaler ! J'espère que t'as de bons mollets, parce qu'apparemment ils voient à travers les murs et ils sont des dieux pour attraper les criminels J'hausse les sourcils en rigolant.

En effet, éliminer la menace des caméras de sécurité semble primordiale pour s'attaquer à la forteresse qu'est la Eliot House. J'essayais de faire bonne figure, mais intérieurement, un pressentiment très mauvais occupait mon esprit. Un plan à l'arrache comme cela pour attaquer la maison de la confrérie la plus surveillé ? Ça pue la merde cette histoire... Et ça puait encore plus lorsque la demoiselle sortit un vélo caché depuis tout ce temps derrière un buisson non loin. "Sérieux ?", fut ma première réaction suite à cette optique qui me plaisait de moins en moins.Un soupir et je grimpais sur la bécane lorsqu'elle me demander de conduire, mais qu'est-ce que je ne ferais pas pour mon amie franchement... "Dépêche toi de grimper sur ton noble destrier !", lui ordonnais-je tandis qu'elle posait son cul sur le guidon pour s'y asseoir, me bouchant complètement la vue devant moi. "Il va falloir que tu sois mes yeux !", lui dis-je alors que je n'en revenais toujours pas qu'elle était en train de me faire conduire un vélo rose à froufrous en direction de la maison rivale de celle dont je suis le président...

C'est vrai que c'est tellement un plan à l'arrache ! Mais qu'est-ce qu'on a à en foutre de toute manière ? Les Eliots ne sont jamais content, même si on peindrait leur maison avec des mots d'amour. Lorsque je sors la bicyclette du buisson, Alan me demande si j'suis sérieuse et je rigole doucement. Ouais, pourquoi pas ? Alan monte en premier, pas très sure de lui mais quand même. Puis, il m'invite à m'installer sur le guidon. T'es con ! Lui dis-je, en rigolant, avant de m'asseoir sur mon "noble destrier". C'est trop bizarre d'être assise ici, je me sens comme E.T. ! Tu comptes passer devant la lune ? Il me demande d'être ses yeux et j'hoche la tête. Ok c'est comme dans Nerve ! Je rigole alors que le Mather commence à conduire. Tout droit... tout droit... continue... putain on dirait que je t'explique comment me mettre, c'est bizarre... bref, continue, encore, ok, GAUUCHHEEE... j'veux dire NON DROITE PUTAIN DROITE DROIIIITE TU FONCES TOUT DROIT DANS L'MUR ! J'éclate de rire alors que je m'accroche au guidon et balance les jambes en espérant ne pas me manger un mur. AAAHHHH ! Abort mission ! Finalement, le vélo tombe sur le côté, mon gros cul tombe parterre et je ris encore, allongée sur le dos près d'Alan. T'es pourri comme conducteur !

S'il y avait eu un petit panier au guidon de ce vélo, nul doute que je serais parvenus à faire rentrer son petit gabarit dedans en forçant un petit peu, comme une enfant qu'on installe dans le siège du caddie pour faire les courses. Malheureusement pour moi, pas de panier à l'avant et je me tape donc pour seul vue devant moi le dos de mon amie qui doit me servir de co-pilote. Mais quel co-pilote lamentable !!! Elle gesticule dans tous les sens, déséquilibrant fortement la bécane et sortant même un tas de connerie, notamment comment elle aimerait se faire mettre, ce qui ne manqua pas de me faire rire à gorge déployée. Evidemment, la chance n'a duré qu'un temps, surtout quand la demoiselle qui doit me guider donne de mauvaises indications... J'esquivais un mur à la dernière minute, la roue arrière se dérobant et nous faisant chavirer au sol comme des grosses merdes. " Non mais tu ne connais même pas ta gauche et ta droite aussi ! ", répondais-je à sa remarque sur mes qualités de conducteur. " T'es contente ? Je suis blessé ! ", exagérais-je volontairement en pointant du doigt une petite pointe de sang toute minable sur mon coude. Je me relevais et tendais une main à Su' afin qu'elle en fasse de même avant de me retourner pour constater le piteux état de notre monture, clairement inutilisable désormais. " Je crois qu'on va être obligé de continuer à pied... Dire que j'ai entendu que des zombies sévissaient en ce moment dans ces rues, ils profiteraient apparemment des lampadaires qui ne fonctionnent pas pour surprendre leurs proies. ", lançais-je dans le but de faire peur à mon amie.

Bon okay, il est un pilote de merde mais faut avouer que j'étais la pire co-pilote de toute l'histoire aussi ! Avec ma diarrhée verbale, il n'avait aucune chance de rester sur ses deux roues de toute façon. Une fois parterre, l'un contre l'autre à rire comme des fous, Alan me montre sa prétendu blessure. Pff, gamin. Tu vas réclamer ta mère ? Lui demandai-je, en me relevant après lui, avec son aide. À sa déclaration, j'arque un sourcil et rigole faiblement. J'te préviens Landrum, si ton but c'est d'me faire peur et que tu réussis, c'est TOI qui va nettoyer ma petite culotte remplis de scelles. Ouais bah moi aussi j'suis douée pour faire peur quand même ! Sauf que mes peurs n'incluent pas des zombies ou d'autres personnages fictifs... c'est... plus réaliste. Enfin arrivé à la Eliot House, je regarde la taille de la bête. J'comprends pas c'qu'il a à protéger en fait... c'est moche

"Tu sais bien que ma mère ne viendra pas, elle est cloîtrée dans un lit d'hôpital...", lançais-je seulement pour faire culpabiliser mon amie poids plume, je ne sais tres bien qu'elle ne lui manquerait pas de respect, elle sait à quel point ma mère est importante pour moi. Avec sa répartie légendaire, Su' me sort une nouvelle horreur mais qui a le mérite de me faire rigoler. "Attends tu déconnes ! C'est mon rêve de te torcher le fion !", lui répondais-je avec un grand sourire aux lèvres. Marchant plusieurs minutes aux côtés de la demoiselle, cela me rappelait le temps que nous passions rien que nous deux par le passé, entre meilleurs amis, mais c'est désormais un temps révolus que nous essayons tout de même de rattraper tant bien que mal. En effet, la Eliot House n'avait rien de charmant non plus à mes yeux, mais après tout... "On est là pour l'embellir de toute façon !". Nos deux visages cagoulés, nous prenions la direction de la première caméra et une fois positionné en dessous de cette dernière, je demandais à mon amie de grimper sur mes épaule pour qu'elle puisse couvrir de peinture l'objectif.