(FB) Aison▲ Hell is other people.

Cela fait quelques jours maintenant que t'as réussi ton entrée à Harvard, t'es fier de toi mais t'as personne avec qui te vanter de cette réussite, t'es tout seul. Comme bien souvent. Les mains dans les poches, tu erres dans les couloirs. Tu sais que t'as un cours de théâtre qui commence bientôt mais t'es encore perdu dans ce grand bâtiment, tu ne sais pas trop où aller. Croisant un jeune homme, tu l'interpelles en levant le petit doigt. Il s'arrête, fronçant les sourcils en te regardant. Il doit certainement se demander c'que tu lui veux. Excuse-moi, la salle de théâtre s'teuplait. Tu affiches un large sourire sur ton visage, tandis qu'il te répond et s'empresse de partir en courant. Dommage que tu dois aller en cours, t'aurais pu t'amuser un peu avec ce type. Tu hausses les épaules, tu t'amuseras plus tard, ce n'est pas un soucis. Tu marches jusqu'à l'endroit qu'il t'a indiqué, poussant la porte, le cours a déjà commencé. Essayant d'être le plus discret possible, tu t'installes au fond de la salle, regardant les personnes déjà présentes sur scène. Louison, tu la reconnais immédiatement et à ce moment-là, tu sens ton coeur faire un tour dans ta poitrine. Qu'est-ce qu'elle fait ici ?!

Lorsque le cours se termine, tu te dépêches de sortir de la classe en premier, t'as pas envie de tomber sur la jeune blonde, t'as pas envie de devoir t'expliquer sur les raisons de votre rupture. Tu lui as menti en lui disant que tu l'avais trompé alors que c'était totalement faux. La revoir te fait quelque chose, comme si votre histoire n'était pas terminée.

Tu es désormais en seconde année, hallelujah ! Après quelques jours de passés en France pour te ressourcer auprès des tiens, tu es de retour à Harvard. Ces couloirs t’avaient si manqué. Tu les arpentes, toute songeuse, en espérant ne pas rencontré le nouveau colocataire que l’on t’a mis dans les pattes. Quel macho ce type. Bref, tu finis ta promenade devant la porte du Sander’s Theater, ton tout premier cours. Tu y entres avec ton bouquin de Shakespeare à la main et tu t’avances jusqu’au premier rang en attendant le professeur. Le cours finis par démarrer et tu es d’ailleurs choisi pour monter sur les planches afin de donner la réplique à Brad. Brad, c’est le fameux mec gay que tu dois toujours embrasser et qui vomit presque dans ta bouche à chaque fois. L’horreur. Au milieu du cours, alors que l’enseignant vous conseille tous les deux, la porte située tout en haut du théâtre grince et laisse apparaître un homme ou plutôt un fantôme de ton passé. Ton coeur se glace, tes poings se serrent et tu clignes plusieurs fois des yeux pour t’assurer que c’est bien lui. Mr Smith finit par te rappeler à l’ordre pour que tu l’écoutes mieux. Ton attention essaie alors de se rediriger vers ce chauve, mais jusqu’à la fin de ce cours, tu n’auras d’yeux que pour Aiden. Aiden Brewer le traître, le maléfique, le tordu ! Ton ex. Le tout premier pour qui ton coeur a fait boum boum très fort. Celui que tu pensais être ton âme-soeur parce que tu étais encore trop nian-nian à l'époque. Celui qui t'a aussi planté un couteau dans l'dos en disparaissant avec une autre !

Quand la classe se termine, tu ramasses ton livre et gravis les escaliers deux par deux pour rattraper l’espèce de fuyard. Tes pas se font plus longs, tu sors de la salle en furie et aperçois son dos parmi les autres étudiants présents. Tu accours alors et fracasses ta main sur son épaule pour qu’il se retourne « Connard ! » Naturellement, quand tu as son visage en ligne de mire, tu lui envoies une belle tarte pour te venger du mal qu'il t'a fait à l'époque « Ça pique hein ? Qu’est-ce que tu fous ici ? T’es réel au moins ? J’hallucine ou quoi ? » Tu te pinces pour vérifier que tu n’es pas en train de rêver et tu fonds de nouveau face à sa bouille fatiguée. Ouais, Aiden, il est toujours épuisé. C’est ce que tu trouves d'ailleurs trop adorable depuis le jour où tu l’as rencontré en train de parler à un pigeon sur Paris…

Et merde, malgré le fait que t'as été plutôt rapide pour partir comme un voleur à la fin du cours, la tornade blonde ne tarde pas à te rattraper. T'as pas envie de t'expliquer, t'as pas envie de vriller complètement face à elle. Autrefois, elle t'aidait à te canaliser mais à l'heure actuelle, tu sais pas trop si ce serait encore le cas. Et si tu te montrais violent envers elle ? Non, impossible. Tu l'aimes trop pour ça, tu tiens trop à elle malgré tout c'que t'as pu lui faire subir. Lorsque tu sens une main se poser violemment sur ton épaule, tu comprends que le moment est venu. Tu respires un bon coups avant de te retourner. Une insulte, une claque. Ouais, tu l'as bien mérité celle-là. " Eh l'canard, tu vas pas te laisser faire" La voix dans ta tête s'enflamme, tu vois rouge mais tu essayes de te calmer, tu tentes de paraître normal seulement le regard que tu lui lances n'a rien de banal. T'es complètement paumé face à la situation, tu sais même pas quoi dire. En règle générale, fille ou pas, tu lui en aurais certainement redonner une baffe mais là, il s'agit de Louison et quand il s'agit de cette fille, tu sais pas quoi faire. Tu restes planter devant elle, comme un piquet. J'la mérite celle-là, j'avoue. Tu décides de faire comme si de rien était, peut-être bien qu'après t'en avoir mis une, elle compte te laisser tranquille. Comme si vous étiez quittes, non ? Comment tu vas Louison ? Je n'pensais pas te retrouver ici. T'en avais marre de la France ? J'peux comprendre, c'est pas si bien que ça c'pays. J'ai jamais vraiment aimé mais ça tu l'sais déjà. Tu grimaces tout en glissant une main dans tes cheveux couleur bleue électrique. Tu hausses les épaules, regardant autours de toi. T'es pas mal douée pour jouer la comédie. J'espère qu'un jour on aura l'occasion de jouer ensemble. J'aurais aimé avoir droit à ce baiser. Ouais, ses lèvres te manquent mais en prononçant ses paroles, tu sais très bien qu'elle va sûrement t'en foutre pleins la gueule, tant pis, tu prends le risque. "Et faut avouer aussi que t'aimerais bien la baiser la p'tite française"

T’aperçois la marque de tes doigts colorant sa joue et tu te sens déjà prise de regrets. Mais merde, il t’a trompé cet enfoiré. Il s’est barré avec une autre alors que vous étiez si… bien ensemble. Du jour au lendemain, plus d’appels, plus de messages pour enjoliver tes journées noires. Tu es restée deux longs mois le cul entre deux chaises pour qu’il te jette comme une vieille chaussette. Toute la colère que tu avais enterrée à l’époque remonte subitement. Il est sérieux, à se montrer aussi décontracté ? « Je vais bien crétin, très bien. La France est le plus beau pays du monde, loin devant le pays des Caribous d’où tu viens. Apparemment, ta contrée produit que des enfoirés» Tu lui tires la langue après ces propos insensés et soupires quand il te complimente sur tes talents d’actrice. La goutte d’eau qui fait déborder le vase, c’est cette histoire de baiser. « Tu te fous de ma gueule Aiden ? » Tu ris nerveusement en baissant la tête. Ta main enveloppe ton front. Tu masses tes tempes douloureuses et relèves tes prunelles vers lui « Écoute, j’étudie ici, on dirait que toi aussi, donc il va falloir qu’on trouve une solution. Puis je ne veux pas partager de scène avec toi, encore moins de baiser, tu m’as démoli, t’en es au moins conscient ? » lui demandes-tu en regardant par dessus son épaule. T’aperçois Jane qui grimace en te demandant à qui tu parles, tu lui fais signe de dégager parce que c’est pas le bon moment du tout « C’est quoi cette couleur de cheveux ? T’es passé à la machine à laver avec un Schtroumpf ou un Avatar ?  » te moques-tu alors que tu aurais bien pu l'aimer ainsi ou chauve... Tes doigts s’aventurent alors vers une de ses mèches et la froissent. Ton regard se perd dans le sien, ptin, tu te croyais débarrassée de lui, mais pas du tout. C'est faux, ce que tu as dit précédemment, c'est totalement faux. Tu crèverais pour avoir un dernier baiser de ce monstre.

Ta joue pique, elle y est tout de même allée fort mais après tout, tu le méritais, tu n'avais pas été tendre avec elle en la quittant. Tu lui avais menti pourtant mais ça, elle ne le savait pas. Et peut-être bien qu'elle ne le saura jamais, à quoi bon lui dire la vérité maintenant ? A rien. T'essaye de faire comme si de rien était, mais tu comprend rapidement qu'elle est vraiment énervée contre toi. Malgré les années passaient, elle t'en veut toujours autant apparemment. C'est mignon les caribous je trouve. Dis-tu tout en haussant les épaules, glissant tes mains dans les poches arrières de ton pantalon. T'es encore une fois bien à la ramasse, tu te perds totalement dans cette conversation, t'es pas du tout à l'aise. Lorsqu'elle te demande si t'es en train de se foutre d'elle, tu secoue la tête de gauche à droite en tant que réponse tout en faisant de gros yeux. Bon, t'es clairement en train de passer pour un fou mais tu n'sais pas du tout quoi faire, faut bien que t'essaye de t'en sortir comme tu peux. On étudie tous les deux le théâtre, ça devra forcément arriver un jour. On devra joue ensemble, peut-être que je serais ton Roméo un jour. En tout cas, toi t'es resté ma Juliette dans mon coeur. Tu accompagnes tes paroles d'une main que tu viens poser sur ton coeur lorsque tu prononces ce mot. Tu dérailles totalement, tu ne maîtrises plus rien. Tes paroles n'ont aucuns sens, vraiment. J'avais envie de changement, j'aime bien. C'est pas comme tout le monde au moins. Dis-tu en secouant ta chevelure. J'suis sûr que tu me jalouse enfaite, t'as pas le courage de faire une coiffure aussi tendance.

Calmes-toi, tu ne vois pas qu’il te provoque pour t’afficher en public ? Les caribous c’est mignon ? Tu lui mettrais une autre baigne putain. Il dit qu’il ne se fout pas de toi, avec un lent hochement de tête et ses gros yeux exorbités. C’est rare quand il les ouvre totalement, toujours en train de dormir sur place lui. Pourquoi t’es si en colère alors que tu l’aimes toujours au plus profond de toi ? Parce qu’il s’est barré avec une autre et qu’il semblerait que cela soit l’histoire de ta vie ça.  Alors non, tu ne veux pas retomber sous son charme, en jouant à Roméo et Juliette sur scène, parce que tu sais que ça serait de ton niveau. T’es pitoyable et sensible à ce point comme fille, malgré ton toupet. Juliette dans son coeur ? Tu pouffes de rire et dire que cela n’a pas eu un impact sur toi serait mentir. T’as envie de pleurer merde, il a toujours cet air enfantin qui te fait chavirer. Mais non, il ne mérite pas de te voir dans un état pareil, non. Tu t’attardes alors sur sa chevelure bleue et pouffes de rire quand il t’accuse de le jalouser « Tendance ? Depuis quand Aiden Brewer est à la pointe de la mode ! » Tu lâches un long pffff en regardant le couloir qui ne cesse d’être traversé d’étudiants en tout genre. Avec sa tignasse de petit poney, vous ne passez pas inaperçu, tout le monde sans exception vous fixe. Eux le fixe pour sa bizarrerie et toi, pour probablement oser lui parler. « Non sérieux, j’admire ton courage pour vouloir te faire remarquer. Tu n’as pas tellement changé au fond, toujours dans la provocation pour qu’on te reconnaisse, pour qu’on sache que tu existes et qu’on te donne une identité » Tu expires bruyamment l’air dans tes poumons en le dévisageant avec mélancolie et dégoût « Alors, toujours in love de la fille pour qui tu m’as quitté ? » Tu baisses les yeux et réprimes tes larmes toujours capable de se faire la malle quand tu évoques un sujet pareil.  Un sujet où ton ego en a pris plein la gueule. Tu tournes ensuite les talons, n’attendant pas forcément de réponse de la part d’un lâche pareil. Juliette de tes couilles ouais.

Ca t'fait bizarre d'être de nouveau devant elle après tout ce temps, tu ne t'y attendais pas du tout et pour le coups, tu n'sais pas quoi dire. Tu enchaînes les conneries, essayant de détendre l'atmosphère mais rien y fait, elle a l'air d'avoir vraiment la haine contre toi et à vrai dire, tu la comprends. Toi, Aiden Brewer, tu arrives à te mettre à sa place, et tu comprends à quel point t'as pu lui faire du mal par le passé. Tout ça pour qu'elle ne sache pas où t'étais réellement. Peut-être que si elle avait su, elle l'aurait accepté ? Elle serait peut-être même venu te rendre visite, qui sait.. Mais non, t'as pas voulu prendre ce risque, préférant qu'elle croit que t'es un salaud de plus sur cette terre alors que chaque soir tu t'endormais en ne voyant que son visage. Tu te masturbais même en pensant à elle, ouais. J'invente même la mode chérie, tu verras d'ici quelques temps tout le monde aura les cheveux bleus par ici. Tu ris doucement, t'as peu-être pas totalement tort, les gens aiment les choses bizarres, donc ça ne t'étonnerais pas après tout. Et c'est ce qui te plaisait tant chez moi il me semble, non ? Aïe, rien que cette phrase te fait un mal de chien. Tu te remémores vos moments passés, toutes ces soirées passaient ensemble à se câliner sans pour autant passer à l'acte. Tu respectais bien trop la demoiselle pour la brusquer sur le sujet. Puis, elle se met à parler du sujet qui fâche, le sujet de votre rupture. Tu grimaces en entendant cette phrase, aaah, si elle savait la vérité.. Tu te mords la lèvre inférieure, ne sachant pas trop quoi répondre mais lorsque tu vois ta Louison s'en aller, ton coeur ne tient plus, il se met à battre la chamade à nouveau, tu ne veux pas la voir partir, pas tout de suite. Vous avez du temps à rattraper tous les deux. Tu te mets à courir pour arriver de nouveau à sa hauteur, un petit sourire aux lèvres. Et si on allait manger une pizza ? C'est moi qui t'invite. Dis-tu. Booon, si tu fais ça tu risques de bouffer des pâtes le reste de la semaine mais ça vaut la peine selon toi.