who do you think you are ? (marla)

A peine débarquée à Harvard que Romie mettait déjà son nez dans les affaires des autres, et elle n'avait aucun regret. Notamment lorsque les autres en question était son abruti de meilleur ami qui, au lieu de s'enchanter comme il devrait de sa venue dans cette ville dont il l'avait bassiné avec depuis x années, il était... ugh, déprimé. Et il avait beau clamer haut et fort qu'il allait bien, Romie, loin d'être dupe et le connaissant depuis bien trop d'années maintenant, ne l'avait pas cru une seule seconde. C'est ce qui l'avait poussé à enfiler sa casquette de détective à la jeune anglaise, bien déterminée à trouver la faille dans le système Philip Harrison. Et douée comme elle était, il ne lui fallut pas bien longtemps, deux ou trois regards indiscrets sur le téléphone de son meilleur ami, une ou deux personnes interrogés et elle avait mis le doigt sur la plaie. Marla qu'elle s'appelait. Une fille, oui. Monsieur se mettait dans un état de déprime pour une... nana. Elle n'en avait pas cru ses yeux mais l'avait confronté, et  il lui avait confirmé le problème. Malgré lui. Parce que c'était un problème dont il semblait nier en bloc, têtu et abruti comme il était, répétait que ce n'était rien qu'une fille blabla - ce qui emmerdait profondément Romie, non pas parce qu'il s'amourachait d'une stupide nana mais qu'il niait et niait encore. Parce que tant qu'il continuerait de nier, le problème ne sera pas régler. Et monsieur ne cesserait de jouer les déprimés. C'est pour ça qu'elle avait décidé de prendre les choses en main. A sa façon. C'est pour ça qu'elle avait décidé de rechercher cette foutue Marla sur le campus et la confronter ce jour-là, sur le parking de celui-ci, à une sortie de cours où elle savait qu'elle y trouverait la rousse. Rien n'échappait à Romie, rien. Elle attendait patiemment la petite Dunster, appuyée sur sa propre voiture lorsque la rousse apparut. « Hey ! » Lança-t-elle le plus naturellement possible, comme si elles étaient de bonnes vieilles amies.  Seul le sourire faux collé sur ses lèvres trahissait ses intentions. « Marla Witherspoon, c'est ça ? Romie Barclay, enchantée. Tu ne me connais pas encore mais on va devenir de grandes amies toi et moi. » Elle lui tendit la main, toujours avec ce sourire qui tendait à dire que non, elles n'allaient clairement pas être de grandes amies. Mais c'était juste pour le fun, vous savez.

Le cours venait de se terminer et je ne devais pas perdre de temps pour rejoindre mon arrêt de bus. Si je loupais ce dernier, j'allais devoir trouver un autre moyen de rentrer et autant vous dire qu'avec les températures négatives, j'en avais pas le courage. J'avais du mal à retrouver mon rythme suite au spring break. Entre la changement de climat, mon rhume et les nombreux problèmes qui s'agglutinaient autour de moi, j'avais l'impression que toute mon énergie était pompée dès le midi. L'après-midi était donc difficile et j'avais juste envie de rentrer à l'appartement de Meghan, de m'allonger sur le canapé et de juste m'endormir jusqu'au lendemain matin. Au moins, de cette manière, il était impossible de penser. Je me levais et je rangeais mes cours rapidement pour partir tout aussi vite à l’extérieur. « Hey ! » Mes yeux quittent le sol pour croiser ceux d'une jeune femme inconnue. Appuyée à une voiture, c'était bien moi qu'elle regarde. Je fronce les sourcils doucement parce qu'évidemment, je ne comprenais pas. « Marla Witherspoon, c'est ça ? Romie Barclay, enchantée. Tu ne me connais pas encore mais on va devenir de grandes amies toi et moi. » Je levais mes sourcils en regardant la jeune femme. Mon histoire avec Philip m'avait apprit à regarder à deux fois avant de faire confiance à une personne. « Pourquoi ça ? » que je lui demandais en m'arrêtant quelque seconde, mais en jetant un coup d’œil à mon bus qui n'était pas encore arrivé.

On avait beau dire le contraire, Romie n'était pas égoïste. La preuve encore aujourd'hui, elle agissait que dans le but de guérir son meilleur ami qui passait petit à petit dans le côté obscur de la force. Et si ça, si ce n'était pas être charitable, altruiste et toutes les conneries qui allaient avec, qu'est-ce que c'est ? Enfin soit, c'était peut-être un peu - beaucoup - pour elle qu'elle faisait ça, n'appréciant pas spécialement le peu d'attention que lui portait Philip depuis son retour. Mais principalement, c'était pour le guérir donc que Dieu préserve Romie Barclay, elle était sur le bon chemin pour devenir une parfaite bonne sœur. Même Marla Withersoupe ou quelque chose comme ça allait pouvoir le confirmer parce qu'après tout, elle allait aussi lui sauver la mise, en l'empêchant de s'enfoncer dans ses rêves de petite fille naïve qui pense avoir trouvé le prince charmant. Ne la remerciez pas, c'était vraiment trop d'honneur ! Et d'ailleurs, faut croire qu'il n'y avait pas qu'à ce stade là qu'elle avait besoin d'être sauvée la Marla; dès que Romie avait posé les yeux sur elle, elle ne pouvait s'empêcher de la jauger de la tête aux pieds avec un petit air.. étonné. « Wow donc c'est... ça une Marla ? T'es encore plus minuscule que sur les photos, que c'est mignon ! » Commenta-t-elle d'un sourire pimbêche qui lui collait parfaitement à la peau. Perchée sur ses talons de dix centimètres, Romie surplombait en effet la petite rousse d'une bonne dizaine de centimètres et elle ne pouvait s'empêcher de rire intérieurement. En plus d'être candide et naïve, elle était aussi fragile qu'un oisillon physiquement ? Oh Philip. « Enfin bref, où est-ce que j'en étais ? Ah oui, toi et moi, amies. Pas besoin de te demander si tu connais Philip, tout le monde connait déjà la réponse à cette question. » Reprit-elle, avec un petit sourire pincé. « Je ne suis là que pour te conseiller en amie Marla; tu sais aussi bien que moi que cette histoire avec Philip est vouée à l'échec. Abandonne, pour ton bien-être. » Yeap, parce qu'elle ne faisait ça que pour elle et son bien-être, promis. Remerciez Romie, elle était là pour sauver le monde entier.

J'étais arrêtée en pleine route par une jeune femme que je ne connaissais pas. Je restais méfiante parce que n'étant pas à l'aise avec des personnes de connaissance, c'était pire avec les inconnus. Je la regardais mais en gardant une certaine distance. Elle ne m’intéressait pas vraiment même si elle elle semblait en connaitre beaucoup sur ma personne. Si je n'avais pas ce fichu bus qui m'obsédait, j'aurais été bien plus occupée à rougir et à bafouiller. « Wow donc c'est... ça une Marla ? T'es encore plus minuscule que sur les photos, que c'est mignon ! » J’écarquillais les yeux en la regardant. On était censée être amies ? J'me sentais piquée par sa remarque et elle venait de détruire le peu de confiance qu'elle aurait pu instaurer entre nous. Je n'étais pas des plus à l'aise physiquement, mais je n'étais pas du genre à m'enfoncer devant quelqu'un dans une attaque. Je croyais plus en moi et en ce que je valais plutôt qu'en les autres. « Enfin bref, où est-ce que j'en étais ? Ah oui, toi et moi, amies. Pas besoin de te demander si tu connais Philip, tout le monde connait déjà la réponse à cette question. » Je sentais mes joues rougir et mon cœur s'emballait. Ce n'était pas tellement l'effet de son prénom, au contraire, je me sentais bouillir. Exactement pareil que quand Philip m'avait bloqué sur tinder. Je commençais à en avoir ma claque de toute cette histoire et j'crois que je commençais à avoir envie d'exploser. « Je ne suis là que pour te conseiller en amie Marla; tu sais aussi bien que moi que cette histoire avec Philip est vouée à l'échec. Abandonne, pour ton bien-être. » Je me mettais à rire nerveusement. Juste avec une phrase, je sentais que je perdais encore le contrôle de la situation et que le winthrop et ses amis - parce qu'elle le connaissait forcement - baissaient encore et encore dans mon estime. « Sauf qu'il ne se passe rien avec Philip ». Je souriais en la regardant avant de finalement pincer mes lèvres. Les gens ne faisaient que me blesser en remettant cette histoire sur le tapis. Un signe de main par politesse et je continuais ma route. Je m'en fichais d'elle, je voulais juste prendre mon bus.

Pas besoin d'être Einstein pour comprendre quelle type de fille était Marla aka tout sauf le type de prédilection du bon vieux Philip et Romie ne pouvait pas s'empêcher de se demander comment l'Amérique l'avait rendu aussi fou. Romie avait été habituée à des conquêtes plus.. féroces - ce que n'était clairement pas Marla, à rougir aux moindres paroles de la grande brune et à éviter son regard comme la peste. Romie esquissa un sourire en coin, amusée par l'attitude fuyard de la jeune femme. Elle observait chacun de ses mots faire effet sur Marla et notamment lorsqu'elle prononçait le prénom du héros de cette histoire. Elle put observer le changement radical de couleur sur ses joues mais ignorait si c'était dû à ses 'sentiments' ou autre chose, étant donné qu'elle n'avait pas l'air si ravie d'entendre parler de lui, contrairement à ce qu'avait imaginé Romie. D'ailleurs, elle le confirma parce que dès que la brune lui conseilla d'abandonner avec Philip, Marla lui balança simplement une phrase qui guidait Romie sur l'état actuel des choses. « Sauf qu'il ne se passe rien avec Philip » Oh okay, elle était aussi atteinte de ce truc du déni, c'est quoi leur soucis aux gens ? Romie fronça des sourcils avant de soupirer alors que la Dunster la dépassa pour s'en aller. Un peu dramatique celle-là non ? « Oh mon dieu, tu vas pas me faire le même coup du déni, c'est ridicule ! » Sans lui laisser le temps de faire deux pas de plus, Romie l'attrapa par l'avant-bras pour la retenir. « Pas besoin de jouer ce jeu-là avec moi, Marla. Tu es celle qui lui a couru désespéramment après, assume les conséquences de tes actes maintenant. » Asséna-t-elle sur un ton faussement doux. « Réponds-moi honnêtement, t'es vraiment tombée amoureuse de lui après deux ou trois mots doux ? T'es aussi bête que ça ? » Non parce que ça l'intriguait vraiment cette histoire Romie, tomber amoureuse -et de Philip de surcroît- en un mois, on aura tout vu.

Je la sentais mal cette fille. Je ne la connaissais pas et j'aimais pas sa façon qu'elle avait de me parler comme si elle me connaissait mieux que personne. Elle n'avait le droit de ne rien se permettre à mon égard, mais je crois bien qu'elle s'en fichait totalement. Le problème, c'est que mon impulsivité et ma colère étaient assez limité. J'aimais pas qu'on me marche dessus et je pense avoir assez de caractère pour le dire, mais malheureusement, c'était ma timidité qui l'emportait à chaque fois. Elle était en train de me mener en bateau, mais je savais déjà qu'elle n'allait avoir aucune satisfaction avec mes propos. Je n'avais jamais été loquace et encore moins avec une personne qui semblait ne pas vouloir mon bien malgré qu'elle puisse affirmer le contraire. « Oh mon dieu, tu vas pas me faire le même coup du déni, c'est ridicule ! » "Le même", elle a parlé avec Philip donc ? Je voulais juste partir et écourter ce tête à tête, mais la jeune femme venait attraper mon bras pour me retenir. Mes yeux se posaient sur sa main et je tirais mon bras vers moi d'un air mauvais pour qu'elle me lâche. « Pas besoin de jouer ce jeu-là avec moi, Marla. Tu es celle qui lui a couru désespéramment après, assume les conséquences de tes actes maintenant. » J'étais encore une fois surprise par les propos et j'dois dire que je ne les comprenais pas tellement. La dernière personne a avoir attiré l'autre, c'était Philip et non moi. Si je courais après le winthrop, c'était aussi parce qu'il le voulait bien. « Réponds-moi honnêtement, t'es vraiment tombée amoureuse de lui après deux ou trois mots doux ? T'es aussi bête que ça ? » À cet instant, j'avais envie d'être Palmyr ou encore Meghan pour avoir la force de lui sauter au cou et de la gifler, mais non, ce n'était pas moi. Je n'étais pas ce genre de tigresse. « Je ne suis amoureuse de personne et je n'ai aucun conseil à recevoir d'une fille aussi superficielle et hautaine. Tu m'excuseras, mais on perd notre temps là, alors va voir ailleurs » Et je ne partais pas, je la regardais droit dans les yeux. Je ne la fuyais pas, j'avais juste mieux à faire et surtout, aucune envie d'entendre encore parler de cette histoire.

Il ne fallait pas jouer aux idiotes avec Romie, elle avait horreur de ça, quand bien même elle-même usait de cette propre ruse pour se sortir de certaines situations. Mais c'était pour les autres, pas pour elle. Elle avait horreur qu'on la prenne pour une abrutie, ce que faisait actuellement la petite Marla qui s'évertuait à nier toute histoire avec Philip, ce qui ne faisait pas avancer grandement la discussion et de ce fait la résolution du problème. Et ne pas résoudre les problèmes, ses problèmes c'était autre chose qui agaçait fortement la jeune anglaise. Je ne suis amoureuse de personne... blabla. Elle prit alors sur elle-même, inspira longuement et s'efforça de ne pas fusiller son interlocutrice du regard pour ne pas la faire fuir ou la faire fondre instantanément sur place. Marla pensait que Romie n'était pas au courant de toute l'histoire mais rien n'était plus faux, elle y voyait même plus clair que son abruti de meilleur ami, et c'était d'ailleurs la raison de sa présence à cet instant. « T'es ridicule, je ne sais même pas ce que Philip peut bien te trouver.  » Commenta-t-elle plus pour elle-même que la rousse, non sans lever exagérément les yeux au ciel. Inspirant grandement, elle planta ensuite ses pupilles brillant de détermination dans celles de Marla avant d'asséner, les bras croisés sur sa poitrine : « Si tu veux partir dans cette direction, très bien. Admettons que tu ne l'aimes pas, que tu ne sois pas faiblement tombée dans le piège de ses belles paroles en moins de temps qu'il ne faut pour te déflorer - oui, je suis au courant aussi de ça ma jolie... Admettons cette partie ridicule, soit. Ça n'empêche pas que tu lui cours pathétiquement après. Je ne sais pas exactement ce que tu lui veux mais si c'est pour le détraquer, bien joué, tu as réussi. Mais ne crois pas que je vais te laisser faire les bras croisés, Philip n'a rien à faire avec une fille comme toi, t'étais juste une fille de passage, une fille de plus à dépuceler; mets-toi bien ça dans le crâne. » Ok, c'était plus attaquer qu'asséner. Et ok, elle avait peut-être perdu patience, mais comme disait bien la minimoys, elles perdaient leur temps. Elle était venue pour 'guérir' Philip, et dieu soit témoin qu'elle y arriverait. Sur ces belles paroles, elle toisa une dernière fois du regard Marla et tourna des talons pour se diriger vers le côté conducteur de sa voiture. Avant de grimper dedans, elle se retourna ceci dit encore une dernière fois vers elle : « Oh et au fait, je crois qu'il est nécessaire de refaire une petite introduction : Romie Barclay, je suis la petite amie de Philip. Ne t'approche plus de lui parce que je vais faire de ta petite vie tranquille un enfer. » Un dernier sourire et elle grimpa, laissant la rousse digérer cette.. conversation. Peut-être qu'elle avait un peu menti aussi au début, elles n'allaient pas être les meilleures amies du monde, oh que non.

« T'es ridicule, je ne sais même pas ce que Philip peut bien te trouver.  » C'était surement la pire gifle qu'on pouvait me donner. En réalité, Philip avait juste voulu me mettre dans son lit, donc il ne me trouvait rien de spécial, j'avais juste été un défi pour lui. Ni plus, ni moins. En tout cas, j'étais sidérée par la personne que j'avais en face de moi. Sans même la connaitre, je pouvais affirmer que je la détestais. Elle était tout ce qui ne me correspondait pas. Elle ressemblait à une garce qui ne trouvait rien de mieux à faire que de faire régner le chaos. Le genre de personne qu'il ne valait mieux pas avoir dans son entourage. « Si tu veux partir dans cette direction, très bien. Admettons que tu ne l'aimes pas, que tu ne sois pas faiblement tombée dans le piège de ses belles paroles en moins de temps qu'il ne faut pour te déflorer - oui, je suis au courant aussi de ça ma jolie... Admettons cette partie ridicule, soit. Ça n'empêche pas que tu lui cours pathétiquement après. Je ne sais pas exactement ce que tu lui veux mais si c'est pour le détraquer, bien joué, tu as réussi. Mais ne crois pas que je vais te laisser faire les bras croisés, Philip n'a rien à faire avec une fille comme toi, t'étais juste une fille de passage, une fille de plus à dépuceler; mets-toi bien ça dans le crâne. » Je serrais les points et je faisais tout ce qui était en mon possible pour ne pas craquer devant la brune. Parce que soyons clair, ce que je désirais à l'instant, c'était de m'enfuir en courant. Ce qu'elle venait de me balancer dans la figure, je le savais déjà. Ce n'était pas ce que je retenais le plus d'ailleurs et puis, ma virginité, je crois malheureusement que ce n'était plus un secret pour personne.. Non, ce que j'entendais surtout dans ses propos, c'est qu'elle avait parlé à Philip et que ce n'était pas forcement en concordance avec ce qu'avait pu me dire le jeune homme. Lui, détraqué à cause de moi ? Ça voulait dire quoi ça ? J'étais tellement surprise et en train de mourir de honte qu'il m'était impossible de dire un mot. Elle commença à partir, mais avant de monter dans sa voiture, me regarda une dernière fois. « Oh et au fait, je crois qu'il est nécessaire de refaire une petite introduction : Romie Barclay, je suis la petite amie de Philip. Ne t'approche plus de lui parce que je vais faire de ta petite vie tranquille un enfer. » Sa petite amie ? Il n'a jamais été question d'une petite amie... Je n'étais pas une briseuse de couple, je n'étais pas ce genre de personne. Mes mains tremblantes, je finissais par serrer les poings pour tenter de contrôler les mille et une émotions qui me traversaient à cet instant. C'est seulement quand sa voiture était loin devant moi que j'arrivais à lâcher un mot, un seul : « Salope ». Pour couronner le tout, j'avais loupé mon bus. Je changeais donc mes plans en envoyant un sms à Meghan, je n'allais plus chez elle et je rentrais à la dunster pour être seule.

FIN DU RP