Paris, il y a 23 ans de cela, dans un snack. Beaucoup de personnes tombent très facilement amoureux. Aussi vite qu'on pourrait tomber d'une chaise. Souvent ces mêmes personnes étalent leur vie privée comme si elle la vendait sur un grand marché. Louise n'avait jamais vraiment compris ce genre de personnes. Tomber amoureux en un claquement de doigts? C'était juste impossible pour Mademoiselle Garnier. Pour elle, l'amour n'était pas qu'une question d'alchimie entre deux corps. C'était bien plus que cela. Il fallait une certaine connaissance de la personne, pas mal d'affinités et de points en commun, en gros il fallait du temps. Alors comment imaginer qu'elle aurait pu ressentir toute une foule d'émotions nouvelles le jour où elle croisa le regard d'Ugo Cavazzini? Comment expliquer qu'elle venait de subir ce que le commun des mortels appelait coup de foudre? Louise n'avait pourtant jamais cru à ce genre de salade qu'on vous servait petite pour vous faire croire au prince charmant. Et pourtant, elle se tenait là, devant Ugo, le souffle complètement coupé, incapable d'aligner trois mots. Il lui avait sourit et elle avait admiré cette parfaite dentition. Dans le style méditeranéen, Ugo était plutôt beau garçon. Il en imposait sans être pour autant l'homme le plus viril du monde. Louise avait sourit, avait rougit et avait fini par baragouiner quelque chose d'incompréhensible ce qui avait eu le don de faire rire son interlocuteur. C'était ainsi qu'ils s'étaient rencontrés, dans la file d'un snack, entre la commande d'un sandwich et l'addition. C'était sur son emballage qu'il avait noté son numéro. Mais Louise n'avait pas appelé; trop intimidée. Elle avait justifié son acte par un travail fort acharné à l'hopital -après tout, elle était interne en chirurgie esthétique, elle se devait de bosser dur- quand ils s'étaient recroisés. Ugo l'avait cru, lui avouant que lui aussi avait très peu de temps pour lui.
'Je ne devrais même plus être ici', avait-il fini par confier à la jolie brune. Le regard bleu de Louise avait paru étonner quand il s'était posé dans le regard brun du jeune italien. Ce dernier lui avait alors révélé qu'il était de passage en France pour règler une affaire dans l'une de ses entreprises. A 30 ans, Ugo avait déjà pas mal d'expérience dans son domaine, autant que son nombre de zéro sur son compte en banque. Mais pour Louise, qu'Ugo soit un homme influant lui importait peu. La seule information qui avait traversé son esprit était qu'il serait bientôt reparti. Elle n'allait donc pas céder à ses avances. Du moins c'était ce qu'elle s'était persuadée alors qu'elle avait accepté de l'accompagner à une de ses soirées caritatives. Cette soirée là, ils avaient quittés précipitemment la salle & étaient parti dans un endroit plus festif. L'alcool aidant, Louise n'avait pas tenu sa promesse et la demoiselle termina sa nuit dans la chambre d'hôtel d'Ugo. Le lendemain, elle retrouvait un mot de l'italien. Il était reparti. Une urgence à Venise. A cet instant, elle s'était sentie abandonnée, salie et malheureusement complètement accro... Tout aurait pu s'arrêter là. Sauf que les ennuis ne viennent jamais seuls. Louise s'apperçu quelques semaines plus tard qu'elle était enceinte. Enceinte d'Ugo Cavazzini! Ugo, qui n'avait plus donné de signes de vie depuis sa fuite. Ha il s'était bien moqué d'elle celui-là! Et maintenant, elle portait son enfant! Ou plutôt ses enfants puisque Louise était enceinte de jumeaux. Prenant son courage à deux mains, la jeune française se décida à téléphoner à cet homme d'affaires pour qui elle ressentait encore pas mal de sentiments. La première réaction d'Ugo ne fut pas très bonne: il ne voulait pas d'enfants, il était encore trop jeune, pas prêt à assumer un rôle de père et tout bonnement indisponible pour éduquer deux bambins. Mais Louise ne l'entendait pas de cette oreille. Encore plus déçue par cet homme qu'elle aimait, elle décida de garder leurs enfants. Ce n'est que quelques mois plus tard, alors que Louise était en fin de grossesse, qu'Ugo se rendit compte de l'erreur qu'il avait fait. Il s'arrangea alors pour s'occuper de son entreprise implantée à Paris et délégua celle de Venise à sa plus jeune soeur. Ugo s'installa donc en France, dans l'espoir de reconquérir Louise. Louise qui n'en faisait qu'à sa tête, qui ne voulait plus entendre parler de ce bel italien. Ce n'est que deux jours avant la naissance des enfants que Louise pardonna enfin à Ugo. C'est donc dans une atmosphère d'amour que le petit Ezio naquit, deux minutes avant son frère Elias. De vrais jumeaux pour un véritable bonheur. Mais ne dit-on pas que le bonheur est éphémère?
Vivre dans une famille au compte en banque bien fourni, être né avec une petite cuillière d'argent dans la bouche et être de ce fait parfaitement sur qu'on ne manquera jamais de rien, tout le monde pense que c'est le rêve. Et qui dirait non à atterir dans une famille comme les Garnier-Cavazzini. C'est qu'en apparence, ils ont l'air si soudés, si souriants quand ils participent ensemble à ses galas de charité, à ses réunions familiales. Mais derrière ses sourires est-ce aussi rose? Non. Pas vraiment. Derrière ces robes impeccables, ces costumes de grande marque et ces regards taquins, il y a deux petits garçons en âge d'entrer à l'école maternelle. Deux petits garçons en âge de poser des questions.
'& pourquoi maman ne vient pas me lire mon histoire avant de dormir?'
'Oui & pourquoi c'est pas papa qui me conduit à l'école demain matin?' C'était un soir de décembre et Anna la nounou venait de coucher Ezio&Elias. Les jumeaux avaient comme à leur habitude réclamé une histoire. Et comme d'habitude ils avaient questionné Anna. Depuis qu'ils étaient tout petit, Anna s'occuppait d'eux, comme une maman. A dire vrai, il n'y avait qu'elle qui leur prodiguait l'amour dont ils avaient tant besoin. Anna les aimait réellement et elle avait le coeur fendu à chaque fois qu'ils osaient poser l'inévitable question. A chaque fois la jeune femme répondait la même chose:
'Parce que maman travaille encore à l'hôpital et que papa est parti en voyage d'affaire. Mais ils vous aiment tous les deux' Que dire d'autre? Que certains parents font des enfants pour le prestige et qu'après ils ne s'en préoccupent plus? Qu'ils croient que de l'argent, des cadeaux, être bercé par une nounou et conduit par un chauffeur remplaçaient l'amour qu'ils pourraient leur porter? Sans doute était-ce la réponse la plus appropriée. Mais cette réponse ne se disait pas à deux petits garçons de quatre ans. Alors Anna prenait sur elle, et les entourait de toute l'affection qu'elle pouvait. Elle s'y était accrochée à ses deux enfants. En fait, c'était un peu comme si c'était les siens. C'était pour ça qu'elle avait osé conseiller aux parents de les mettre dans une école plutôt que d'avoir un professeur particulier. Pour que les jumeaux s'épanouissent. Et c'est donc grâce à elle qu'Ezio&Elias étaient à présent dans l'école privée la plus côtée de tout Paris. Ils étaient inséparables, ne se mélangeant pas vraiment aux autres enfants. Ezio&Elias avaient leur monde à eux et ne semblaient vouloir y inviter personne. C'était plus facile d'aller à l'école quand on était deux, quand on pouvait s'épauler quoiqu'il arrivait. A leur 6 ans, ils furent séparer. Les institeurs avaient jugés préférables qu'ils ne soient plus dans la même classe. Pour leur épanouissement. Encore une fois les Garnier-Cavazzini écoutèrent les conseils. Elias eut beaucoup plus facile de se faire des amis qu'Ezio. Alors que le premier était souriant, avenant, le deuxième était beaucoup plus observateur, mystérieux. Alors qu'Elias avait une bande d'amis, Ezio n'en avait que deux. Mais pas n'importe lesquel: des amis sûrs, sur qui il pouvait déjà compter. Lisa&Maxence. Ce qu'ils avaient pu en faire des bêtises à leurs trois pendant les récréations. Mais une fois en cours, Ezio devenait assidu, silencieux et travailleur. Alors qu'Elias avait plutôt des problèmes de concentration et de bavardage. Ezio récoltait donc de meilleurs résultats scolaires qu'Elias et leurs parents ne comprenaient pas vraiment pourquoi les deux enfants étaient si différents dans ce domaine. Même niveau ambition, ce n'était pas la même chose. Alors qu'Ezio faisait la fierté de ses parents en voulant devenir medecin, comme maman, Elias lui voulait juste jouer au foot, s'amuser. Ce qu'il ferait plus tard? Il n'en avait aucune idée et à dire vrai, cela ne le préoccupait pas, il était beaucoup trop jeune. Leur enfance se passa donc sans trop d'embûches, entre le manque cruel de leurs parents et l'amour que leur prodiguait leur nounou, Ezio&Elias tentaient de se construire. L'adolescence allait montrer à quel point leurs différences étaient bien présentes.
L'adolescence, ce passage entre le monde des enfants et celui des adultes. En règle générale, cela ne se passe pas sans faille, ni sans cri de voix. Comme pour tout le monde, l'adolescence d'Ezio ne se passa pas sans peine. Ce fut les meilleurs moments de sa vie, mais aussi les pires, le tout concentré en quelques années de vie. Et maintenant viens le moment où il faut parler d'elle. Parce que parler de la vie d'Ezio et forcément, il y aura son prénom qui y apparaîtra. Solweig. Bien plus encore que Lisa&Maxence, Solweig était cette jeune fille avec qui Ezio entretenait des rapports amicaux les plus forts. Sol, comme il aimait la surnommer, était sa meilleure amie, sa confidente, son tout. C'était avec elle qu'il passait le plus clair de son temps. Sa famille connaissait bien la famille de la jeune femme, ils s'appréciaient, se respectaient. Alors Ezio avait la bénédiction de ses parents. Carte blanche. Leur amitié avait commencé alors qu'ils étaient tout petit et Ezio pensait d'ailleurs qu'elle était inébranlable, incassable. Sol, c'était son double, sa pierre précieuse. C'était d'ailleurs en sa compagnie qu'il était apparu pour son premier gala de bienfaisance. D'ailleurs, encore heureux que la demoiselle était là car c'était grâce à elle qu'il ne s'était pas ennuyé de la soirée. Parce que ce genre de réception, c'était mortel, vraiment. Elias s'était même éclipsé avant la fin, ce qui avait déplu fortement à Monsieur Cavazzini. Ezio n'avait donc pas suivi son jumeau. Il fallait bien qu'un des deux tienne leurs engagements et puis, le jeune franco-italien se voyait mal abandonner Solweig dans ce milieu tout nouveau pour eux. Non, ils surmonteraient cette épreuve ensemble. C'est d'ailleurs quelques jours après cette fameuse soirée qu'une discussion sérieuse éclata entre eux. Le lycée venait de se terminer et Ezio avait prévu de passer du temps avec sa meilleure amie. Ils discutaient tranquillement quand Sol lui demanda tout à coup ce qu'il pensait d'elle.
'Tu es une fille formidable, Sol.' Son regard bleu s'était posé sur sa meilleure amie et il lui avait souri. Ezio était sincère dans ses paroles. Mais pas assez explicite. Il aurait certainement dû lui préciser qu'il la considérait comme son amie la plus chère. Parce que forte de cette remarque, Solweig lui avait avoué ses sentiments. Ezio avait laissé échapper un petit rire, pensant qu'elle blaguait. Mais la demoiselle semblait tellement sérieuse, qu'Ezio prit peur. Sol, sa meilleure amie, était amoureuse de lui? Ca avait vraiment de quoi le faire flipper, d'autant plus que lui ne la considérait que comme une amie. Maladroitement, Ezio avait donc repoussé les avances de Sol, sans y mettre des gants. Et sans prendre en compte la souffrance qu'elle pourrait ressentir. Il avait été impulsif. Et il venait de casser des années d'amitié. Depuis ce jour, Solweig ne lui a d'ailleurs plus jamais adressé la parole. Cette attitude de la part de la demoiselle chagrina le jeune franco-italien. Mais il n'en montra rien et de retour au lycée le lendemain, il continua de se comporter comme à son habitude, comme si rien n'avait changé. Comme si l'absence de Solweig à ses côtés ne l'affectait vraiment pas. Pire que ça, il se rapprocha de Thea, une belle demoiselle pour qui il avait une attirance toute particulière. Quelques jours plus tard, ils officialisaient leur couple. Un couple en qui peu de monde croyait, tellement ils étaient différents niveau caractère. Mais plus que leurs différences, ils s'aimaient. D'un amour fort et sincère. Thea fut la première amoureuse d'Ezio, ses premières fois, celle qu'il considérait déjà comme la femme de sa vie. Pendant presque trois ans, ils filèrent le parfait amour. Le jour des résultats du bac, ils étaient ensemble pour se féliciter mutuellement. Ezio ne savait pas que c'étaient les dernières heureus de leur couple. Après la proclamation, Thea avait voulu s'isoler avec lui. Ezio l'avait suivie sans se douter le moins du monde de ce que la demoiselle allait lui dire.
'Et je peux savoir pourquoi?' Sa voix avait été sèche, le regard qu'il lui lança était glacial. Thea n'avait jamais vu Ezio dans un tel état. A la fois d'un calme olympien mais d'une froideur à en glacer le sang. Thea en perdit pieds. Elle lui baragouina qu'ils étaient jeunes, qu'elle voulait profiter de la vie. Et elle laissa Ezio là, le coeur en milles morceaux. Après ça, le jeune homme détesta Thea. De toutes ses forces. Tant et s'y bien qu'il ne chercha même pas à comprendre pourquoi il ne la croisait plus. Car la vraie raison de leur rupture, Thea ne lui avait pas dit. Elle avait du déménager, suivre ses parents. Et elle ne croyait pas à l'amour à distance, ne voulait pas non plus qu'Ezio la suive, le privant de ses amis. Indirectement pourtant, c'est ce qui se passa. Ezio quitta Paris, se faisant accepter à Harvard. A l'autre bout du monde.
Aller à Harvard était un moyen pour Ezio de casser la routine, de ne plus penser à Thea, de ne pas devoir suivre tous les protocoles. Car loin de sa famille, il était quand même un peu plus libre. Tout au moins, il n'était pas forcé à accompagner ses parents à chaque soirée mondaine. Et ça, c'était une bonne chose. En plus, Harvard était une des meilleures universités de l'Amérique. Avec ses bons résultats et l'argent de son père, Elias n'avait eu aucun mal à s'y faire accepter. Le jeune franco-italien sembla très vite trouver ses marques dans ce nouveau pays où on ne parlait pourtant pas sa langue maternelle. C'était donc avec un accent français qu'il parlait l'anglais et cela lui donnait un certain charme. Bien qu'il se plaisait ici, il revenait à Paris à chaque vacances scolaire. Pour revoir ses amis, son jumeau et Anna. Anna qui, malgré le fait qu'ils soient devenu adultes, restait présente dans leur vie. C'était plus qu'une nounou, c'était comme une véritable maman pour Ezio, la sienne n'étant pour ainsi dire jamais présente. La vie d'Ezio était donc réglée et tout se passait pour le mieux: l'année scolaire, il étudiait la médecine -un point commun avec sa mère- & le reste du temps il le passait avec Elias. Elias qui s'était rangé et qui étudiait dans un branche que leur père avait choisi pour lui. Ainsi, alors qu'Ezio ferait comme sa mère, Elias reprendrait l'entreprise Cavazzini. Et tout le monde semblait heureux. Maintenant, le bonheur n'est pas souvent présent chez les Garnier-Cavazzini et un accident vint tout basculer. C'était les vacances de décembre 2011, et Ezio, 21 ans, était revenu en France pour passer les fêtes avec sa famille. Un soir, il se laissa persuader par son frère de sortir avec lui et ses amis. Pourtant, Ezio avait vraiment hésité, mais à voir la mine ravie de son jumeau il avait fini par céder. Ils avaient donc passé la nuit en discothèque. Ezio avait pris soin de ne pas trop boire, c'était lui qui se chargeait de les reconduire chez eux. Elias était d'ailleurs dans un état pitoyable et il avait du le soutenir pendant le trajet qui les menait à la voiture. Qu'on parle de trajet, ils en avaient pour une demi-heure de route. Ezio avait ouvert sa fenêtre, mit la radio et chantonnait. A un tournant, un conducteur fantôme fonça droit sur eux. Ezio n'eut le temps de ne rien faire. La collision était fatale. Alors qu'Ezio se retrouvait inconscient la tête sur le volant, Elias était dans un plus mauvais état. Ils furent tous les deux conduit à l'hôpital de toute urgence. Mais cela ne fut pas suffisant pour Elias, qui décéda dans l'ambulance. Ezio quant à lui se réveilla quelques heures plus tard, une simple entorse à son pied gauche était le seul séquelle physique qu'il gardait de l'accident. C'est Anna qu'il retrouva à son chevet. C'est elle qui lui expliqua ce qui s'était passé. Et c'est les yeux de la nounou qui se remplirent de larmes quand Ezio demanda après son jumeau. La réponse le laissa sans voix. C'était comme si on venait de lui enlever une partie de lui. Ezio tomba alors dans une dépression, resta sur Paris et ne passa pas ses examens de fin d'années. Le jeune homme a à présent 22 ans, cela fait presqu'un an que son jumeau a perdu la vie. Ezio a recommencé sa quatrième année en septembre et pour l'instant tout se passe bien. Ici, Ezio cache ce détail si important de sa vie, cherchant à se reconstruire. Mais vivre comme si rien ne s'était passé, est-ce la meilleure des solutions pour avancer?
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- Le minimum pour moi c'est donc une tenue présentable, c'est-à-dire un pantalon de jean et un pull. Bien que le plus souvent je rajoute une chemise en dessous de celui-ci. J'ai plutôt un style bcbg et j'aime assortir mes vêtements entre eux. Les fautes de goûts me font donc hérisser les cheveux...
