it doesn't define you ≈ sulla

Non, Sullivan refusait fermement que Marla s'en aille. C'était quelque chose qu'il refusait et il allait toucher deux mots à sa meilleure amie. D'autant plus qu'elle semblait le mettre au même niveau que bien des autres. Invisible ? Jamais elle ne l'a été aux yeux du président Winthrop. Jamais. Alors il accourait à la chambre qu'elle possédait pour ces vacances, et il frappait à la porte. Il frappait dans le but de lui montrer sa présence. Mais elle ne semblait pas vouloir lui ouvrir alors il insistait. « Marla ! Ouvre moi ! » Et finalement, il obtenait gain de cause puisque la porte s'ouvrit. Ne laissant pas le temps à la Dunster de refermer, il pénétrait dans la chambre et.. stupéfaction. Elle faisait vraiment sa valise. Se tournant vers elle, la peur se lisant sur le visage « T'as pas le droit de m'abandonner, t'as pas le droit » Il s'avançait vers elle afin de la prendre dans ses bras « Il a pas le droit de te priver de tes vacances, il a pas le droit de tout gâcher... Reste, s'il te plait » Il se rendait compte que Philip avait vraiment tout gâché. Il avait abusé de Marla, il avait abusé de Sullivan.. C'était clairement pas un ami à avoir.

En réalité, je n'avais plus aucune envie d'être là, aux Bahamas. Ce que je voulais, c'était quitter l'île et rentrer chez moi, à Cambridge. Je crois que j'étais en train de péter les plombs et peut-être même de réagir de manière excessive. Cette croisière avec les Winthrops avait été parfaite sur tous les points. Philip avait été parfait. Ce qui c'était passé avait été voulu. Ouais, cette croisière avait été notre bulle pendant une semaine et le retour à la réalité avait été violent. Je n'étais qu'une très bonne amie. Il n'y avait rien de plus. Ce n'était pas réciproque. Sullivan avait frappé Philip et cette histoire prenait des proportions qui me dépassaient totalement. Je voulais partir de cet endroit, que la croisière reste un simple rêve et que les quelques jours de spring break un cauchemar. À la hâte, j'ouvrais ma valise pour fourrer toutes mes affaires à l’intérieur. Je fus coupée dans mon élan que quelqu'un tambourina à la porte. Je ne bougeais pas jusqu'à ce que je sache qu'il s'agissait de Sullivan. « Marla ! Ouvre moi ! » Je m’exécutais et avant même que je ne réagisse, mon meilleur ami était dans ma chambre. Un regard vers mes affaires puis vers moi. « T'as pas le droit de m'abandonner, t'as pas le droit » J'étais complétement désarmée par son regard qui en disait long. Que répondre à ça ? Ma gorge se nouait et à la seconde où Sully me prit dans ses bras, je me mis à pleurer. « Il a pas le droit de te priver de tes vacances, il a pas le droit de tout gâcher... Reste, s'il te plait » Je pleurais et j'étais incapable de retenir mes émotions. « J'ai été tellement stupide » que je disais entre deux sanglots. Dans le fond, c'était de ma faute à moi, pas tellement à lui.

Il s'était mis à paniquer, le président Winthrop. C'était le premier Spring Break qu'il faisait et il avait besoin de sa meilleure amie pour pouvoir passer le temps. Certes, il était beaucoup, beaucoup avec Meghan, bien qu'ils aient dit qu'ils devaient passer du temps chacun de leur côté et c'était bien pour ça qu'il ne voulait pas que sa meilleure amie vienne à repartir sur les bancs froids de l'école fermée pour les vacances. Alors il s'était précipité dans la chambre de sa meilleure amie, dans le simple but de la faire rester, de l'aider à aller de l'avant malgré cette épreuve difficile à avaler. Lui même avait du mal à comprendre comment on pouvait se jouer des gens comme ça et.. ouais il savait pas. Peut-être allait-il demander à Meghan des cours pour apprendre à décrypter les gens, pour éviter que des malheurs comme celui-ci puisse arriver. Une fois la porte ouverte, il se ruait dans la pièce, découvrant une valise à moitié remplie. La situation faisait qu'il la voyait remplie et non vidée. Et quand il finissait par la prendre dans ses bras, elle fondait en larmes, chose qui créait une boule dans la gorge du jeune homme, mal en point de voir sa meilleure amie dans un tel état. « Tu pouvais pas savoir... il t'a manipulée, il m'a manipulé... il.. il mérite pas tes larmes » Il se reculait pour la regarder dans les yeux avant de tenter de sécher les larmes de la jeune femme grâce à ses pouces. « Il mérite pas cette peine... il mérite pas l'importance que tu lui donnes » Même si elle en était tombée amoureuse, Sullivan espérait pouvoir l'aider à aller de l'avant, du mieux qu'il pouvait.

Je faisais ma valise, je voulais rentrer à Boston et oublier cette croisière maudite. Je m'étais faite avoir du début à la fin. Philip était qu'un pauvre type qui m'avait roulé dans la farine. Désormais, je me retrouvais avec la virginité en moins et un cœur brisé. Comment j'avais pu être aussi stupide ? Croire à tout ça, croire à du vide, à de l'inexistant ? J'étais en colère contre moi-même et je n'avais pas envie de rester une minute de plus ici. Je faisais ma valise, mais Sullivan déboulait au même moment pour me retenir. Le pire, c'est qu'il y avait quelque chose d’égoïste dans ses mots et dans sa façon de faire, mais je ne lui en voulais pas. Et à bout, je venais me réfugier dans ses bras pour craquer une bonne fois pour toute et me mettre à pleurer. « Tu pouvais pas savoir... il t'a manipulée, il m'a manipulé... il.. il mérite pas tes larmes » Je continuais de pleurer malgré que Sulli m'oblige à le regarder et essuie mes larmes. Je ne pouvais pas m'arrêter. « Comment on peut faire ça à quelqu'un ? Comment on peut être aussi méchant ? » que je demandais en débitant les mots à toute vitesse. « Il mérite pas cette peine... il mérite pas l'importance que tu lui donnes » Le truc, c'est que je ne visualisais pas comment je pourrais passer à autre chose. « Je le déteste » que je disais finalement. C'était tout ce que je pouvais dire.

Bien sûr qu'il était égoïste Sullivan, il ne pouvait tout bonnement pas passer le Spring Break sans elle. Mais il trouvait évidemment quelques arguments pour elle, qui ne semblaient pas égoïstes pour un sou. Il fallait qu'elle profite, qu'elle s'amuse et qu'elle oublie celui qui lui brise le coeur. Ce manipulateur qui n'était autre que le frère de sa petite amie. Bien sûr qu'il le détestait en cet instant. Il le détestait de toutes les fibres de son corps, puisqu'elle ne méritait clairement pas ça Marla. « Il n'a pas de coeur... c'est tout ce que je trouve » soufflait-il alors à la jeune femme qui s'était effondrée dans ses bras, en pleurs. Doucement, ses pouces essuyaient les larmes qui s'étaient répandues sur sa peau, alors qu'il cherchait à la réconforter du mieux qu'il pouvait. « Je le déteste aussi... on le détestera ensemble. Ici » qu'il cherchait à faire valoir. Il ne voulait pas qu'elle parte, parce qu'ils avaient pleins de choses à vivre ensemble durant ce Spring Break, il en était persuadé.

Sullivan n'avait pas envie que je rentre évidemment. De toute façon, c'était aussi une question d'argent. Je n'avais pas les moyens de rien et si on ne pouvait pas me rembourser une partie de mon voyage ainsi que mon vol retour, je n'allais pas pouvoir en payer un nouveau ou bien le décaler. Être pauvre, ça n'avait rien de drôle et encore heureusement, c'était Philip qui avait payé ma semaine sur le bateau. Il avait au moins ça pour lui. Je pleurais dans les bras de mon meilleur ami, malheureuse de ce que l'on avait pu me faire. J'étais déçue par le comportement du winthrop et dégoutée d'en être tombée amoureuse. « Il n'a pas de cœur... c'est tout ce que je trouve » Mais peut-être aussi que ça venait de moi ? Peut-être que je n'étais pas assez bien, pas assez intéressante ? Du moins, pas pour lui. Nous n'appartenions pas au même monde. Sullivan faisait de son mieux pour me caler et sécher mes larmes, mais c'est seulement moi qui allait réussir à tout arrêter quand j'allais réussir à reprendre le contrôle de mes émotions. « Je le déteste aussi... on le détestera ensemble. Ici » Super plan. Mais vraiment, je préférerais le détester loin d'ici. Je voulais être certaine de ne pas le croiser. « Mon premier spring break est horrible... » Et surement que ça n'était pas pour moi tout ça.

Sullivan était parfois un peu trop égoïste. D’ailleurs, il l’était aujourd’hui en refusant que sa meilleure amie s’en aille. Il avait besoin d’elle ici, lui qui n’a pas grand monde dans son entourage. Il n’était pas sociable et sa vie se résumait globalement à Meghan, Marla et les Winthrops — grossièrement. Alors ouais, il ne voulait pas que Philip le prive de Marla à cause des conneries qu’il pouvait faire. C’était dingue d’ailleurs la haine qu’il pouvait lui vouer en cet instant. Elle était détruite de l’intérieur Marla et il n’y avait rien que Sullivan pouvait faire pour calmer la douleur qu’elle pouvait ressentir. « On se rattrapera sur le prochain, je te le promets » Et il allait tout faire pour garder sa parole, quitte à éloigner Philip le plus loin possible d’elle, ainsi que tous les autres hommes qui pouvaient s’approcher de Marla pour un but uniquement sexuel. Savaient-ils, ces hommes là, que la jeune femme était un être humain comme un autre, avec des sentiments ? Faut croire que non. Et le jeune homme semblait bien déçu par la gente masculine.

Je ne savais plus comment me comporter vis-à-vis de tout cela. La situation était compliquée. J'étais extrêmement déçue par le comportement de Philip et je ne savais pas comment je devais jongler avec la perte de ma virginité. Je m'en voulais de m'être faite avoir et je me sentais... bizarre. J'aurais tellement aimé que la première personne compte au point d'être la plus importante. Il ne m'avait été pas concevable que ça soit autrement et là, je me retrouvais avec un homme qui osait me dire que je n'étais rien qu'une simple amie. J'avais envie de disparaitre et de retourner à Boston. Je pourrais retrouver Kenny et reprendre le cours de ma vie, mais Sullivan ne l'entendait pas de la sorte. Comment faire pour profiter de ces vacances qui m'avaient coûter les yeux de la tête ? Je ne voyais aucun moyen de combattre ma tristesse en tout cas. « On se rattrapera sur le prochain, je te le promets ». Je ne voyais pas d'autres solutions en fait. Mais avant le prochain, un an allait s'écouler et de multiples possibilités avec. D'un air triste, je venais à nouveau me réfugier dans les bras de mon meilleur ami. « Il va me manquer » Et c'était ça le plus terrible.

Tout ce qu’il voulait dans le fond, c’était que sa meilleure amie aille bien à Sullivan. Marla méritait le bonheur avant tout et elle l’avait touché, avant d’être projetée au sol et même au delà en revenant à la réalité. Philip avait été loin d’être un gentleman, celui que prônent être les Winthrops et forcément, il le vivait mal le président. Quoiqu’il en soit, il se promettait d’être toujours là pour elle, qu’importe l’heure du jour ou de la nuit. Par égoïsme, il lui demandait de rester. Et puis, de façon plus théorique, pas sûr qu’elle puisse échanger son billet d’avion, celui prévu pour le retour, avancé à aujourd’hui. Alors ouais, sûrement qu’elle allait être bloquée ici et c’était à l’avantage du jeune Winthrop. Encore une fois, égoïstement, il voulait être celui qui l’aidait à remonter la pente, qui l’aiderait à oublier celui que pouvait être Philip. Et quand elle venait se réfugier dans ses bras, il se sentait enfin utile pour une fois. Il sentait qu’il servait vraiment à quelque chose. « Je sais… Mais ça ira, je te le promets » Enfin, qu’en savait-il ? Il n’avait pas eu de vraie peine de cœur. Il en avait vécu une mais elle avait été rapidement balayée par le fait que Meghan était revenue vers lui. Et puis, l’histoire qu’elle a eu avec Philip était bien différente aussi.

Comment j'allais faire pour survivre à ce spring break si d'entrée de jeu, j'étais déjà bousculée par une histoire déchirante. J'avais perdu ce que j'avais de plus précieux dans les bras d'un homme que je pensais honnête, erreur. Philip allait désormais être encré dans ma mémoire et jamais, je n'allais pouvoir remplacer ce moment, qui en plus, avait été agréable. J'avais passer un bon moment avec l'homme qui était en train de lacérer mon cœur et c'était peut-être encore pire comme ça. Il allait me manquer. Sa présence jour et nuit, celle dont j'avais eu le droit H24. Il allait terriblement me manquer et c'était la dernière confession que je venais faire à Sullivan en me glissant dans ses bras. « Je sais… Mais ça ira, je te le promets » Je l'espérais, même si j'avais beaucoup de mal à l'imaginer. Est-ce que ça allait réellement aller ? Quelque chose, au fond de moi, me disait que non. Je fermais les yeux quelques instants avant de les ouvrir à nouveau en reculant. « Tu m'aides à ranger mes affaires ? » Tout ce que j'avais mis - en bazar - dans ma valise, j'allais devoir le ranger à nouveau.