Bushnell... Encore un. C'est fou comme un nouveau membre de la famille va me briser une autre fois. Hayden, et maintenant ce Ed. Pas de la même force, pas de la même façon, mais toujours avec cette détermination à m'en couper le souffle. Je ne comprends pas pourquoi il veut écrire là dessus s'il sait déjà tout. Et les souvenirs s'affichent, les brides repassent devant mes paupières fermées. Pourquoi il me fait ça ? Il sait déjà tout, il n'a pas besoin du reste. Et il me le prouve par ses paroles. Je ne sais pas qui est cette femme, et ce qu'elle voulait lui dire. Je ne sais pas non plus de quelle culpabilité il parle. Est ce que son fils fait parti de ceux qui nous ont torturés ? Je ne veux même pas savoir. Et quand il me dit de laisser tomber, je sens que les muscles de mon corps se décontractent. Le matelas me semble plus dur sous moi, les céphalées s’amplifient. Je ne pense pas qu'il abandonne vraiment, c'est assez étrange. « Vous savez la cruauté alors, vous n'avez pas besoin de moi ni de personne d'autre. Aucun de nous ne veut se remémorer cette nuit là, personne. Pas d'écrit, pas de reportage. Essayez de retourner la situation, essayer de comprendre pourquoi on ne veut pas en parler. Si on vous forçait à faire couler le sang, briser les os, maltraiter les corps de vos amis, comment réagiriez vous hein ? L'humiliation et la douleur, c'est tout ce qu'on a vécu ce soir là. Alors oui ! Débrouillez vous autrement pour réussir votre vie au lieu de raconter les misères des autres. » Le ton sans émotion, un peu amer, un brin monotone. Comme parler d'un film que l'on a vu. Repousser les visions pour avancer.