MORE OF YOUR OWN STORY
Hello les gens, et oui c’est moi Yseult Clio Xélie Force mais tout le monde m’appelle Clio alors fais toi plaisir. Je sais ce que tu te dis « c’est quoi ça ? » mais ce sont mes prénoms mon gars, je les ai pas choisis mais j’les aime bien quand même sauf Yseult t’as vu comme c’est moche toi aussi ? Merci Papa merci maman. Sinon j’suis née le 24 Février 1994 à Monaco dans cette petite ville, ce petit pays à vous de choisir mais nous sommes indépendants et fiers ! Je suis la fille de Gunnbjørg Ødegård. Oui ma mère est norvégienne que voulez vous ! Je vous rassure ne vous posez pas la question de comment le prononcer tout le monde l’appelle Gunn. Elle est avocate d’affaire, redoutable. Elle est arrivée à Monaco à ses 4 ans après avoir perdu ses parents dans un accident de voiture, elle a été accueilli dans une famille et ne quitterait pour rien au monde ce pays dont elle est fière. Passons à mon père parce qu’un enfant aux dernières nouvelles ça se fait pas seul c’est Henri Force des entreprises Force Média dont il est PDG et le siège de la multinationale est à Cambridge. Il y vit aujourd’hui tous, comme moi mais ça n’a pas toujours été le cas. Mon père est américain pur et dur qui a tous quitté, ses parents, sa vie quand il est tombé amoureux de ma mère. Ils ont vécu deux ans d’une histoire passionnée et il l’a demandé en mariage. Et me voilà trois ans plus tard, pas seule en plus de cela et j’pense que c’est là qu’à commencer leur galère.
Nous voilà au 24 février 1994 et c’est la panique à bord. Ma mère a perdu les eaux, ses enfants arrivent et elle est tous sauf prête à devenir mère. En plus de ça elle était en pleine audience autant vous dire que ça la fou mal. Césarienne d’urgence et un premier bébé sort de là, un garçon : Zadig Néo Harvey Force mais tout le monde l’appelle Néo, vous saurez plus tard pourquoi mais ne riez pas trop j’arrive juste après. Et me voilà quelques minutes après, précisément 2 minutes 27 après Yseult Clio Xélie Force bébé de deux kilos toute petite qui ne sait même pas manger. Je suis rapidement allée en couveuse quand Néo a pu rejoindre nos parents, un problème respiratoire qu’il fallait régler apparemment. Finalement Néo a finit par atterrir en couveuse prêt de moi parce que je ne me calmais pas, apparemment ça a fonctionné comme quoi, depuis même avant notre naissance il était cette personne que j’aimais plus que tous. Pendant les premières semaines de ma vie mes parents m’ont vu à travers une vitre, à travers une combinaison qu’ils ont du enfiler pour venir me prendre avec des gants, parait que j’étais belle même si j’avais des fils de partout sur moi. Venons en a mon prénom : Yseult parce que mes parents aimaient ce prénom, aimaient cette histoire avec ce personnage donc bon … Je ne suis pas fan mais on fait avec que voulez vous ! Ma mère a toujours dis qu’elle voulait que sa fille s’appelle Yseult donc me voilà. Clio c’est plus anecdotique. Ma mère adorait et en plus de cela Néo et moi avons été apparemment conçus dans une Clio chez les Néozélandais j’espère que vous avez compris le pourquoi du comment même si très honnêtement je me serais passée volontiers de ce détail. Xélie c’est le prénom de ma marraine, je ne déteste pas, j’aime bien ça va. Enfin voilà, c’était parti, mes parents commençaient l’aventure difficile qui est d’élever des enfants encore plus, des jumeaux, oui c’est deux pour le prix d’un, répéter deux fois les mêmes choses, une routine bien rodée. C’était la galère qui commençait pour eux, les jumeaux terribles ont pointé leur nez et ils n’en sont pas débarrassé, même aujourd’hui c’est pour dire. La nuit c’était sans doute le pire étant donné que Néo et moi nous nous réveillions mutuellement quand un pleure l’autre s’y met aussi enfin bref, pour des premiers enfants ça aurait pu passer l’envie aux parents d’en refaire, et pourtant. Clio, tout le monde m’appelle comme ça, Clio c’est mignon c’est joli et c’est plus facile a retenir qu’Yseult. Il y a que ma famille qui insiste pour m’appeler comme ça.
Mon enfance ? Il n’y a rien de spécial a signalé, j’ai toujours été la plus intelligente mais la moins téméraire des deux faut le dire. Je l’ai laissé expérimenter les choses, qu’il parte devant pour commencer à marcher. J’analyse et je suis mais en mieux évidemment. Il est celui qui s’est mit debout en premier il s’est rétamé plusieurs fois, moi j’ai fais du premier coup enfant prodige direz vous. Mais croyez moi, nos parents étaient plus tranquille quand on ne marchait pas parce qu’après ils avaient deux piles qui retournaient la maison, deux enfants qui se barraient tous seuls dans les magasins. Lorsque l’un des deux faisait une bêtise ? L’autre faisait la même chose deux minutes après juste pour voir si il allait se faire engueuler aussi … non ce n’est pas bizarre ça s’appelle l’équité les gars ! Ah ils étaient patients mes parents, la nourrice aussi parce que franchement ce n’était pas de tous repos même si perso je l’ai toujours hyper bien vécu !
Deux ans après un nouveau bébé arrive, un petit frère Xian Hugo Maxence Force pour le bonheur de la famille. Un enfant de plus, du bonheur à l'état brut, j'me rappelle pas vraiment mais je sais que j'ai aimé mon petit frère aussi fort que le grand dès qu'il est arrivé.
Mais cette petite bulle de bonheur, cette petite famille, la bonne humeur tout ça n’a pas duré bien longtemps. Vous savez ce que c’est, les parents qui sont plus fatigués, moins patients, et ils n’étaient pas d’accord sur notre éducation alors ils ont fini par communiquer de moins en moins et c’était des disputes suivi de longs silences face à trois enfants qui eux par contre ne faisaient aucune pause, ne laissaient aucun répits. Le verdict a fini par tomber, ils ont divorcé. Qui était à l’initiative je n’en sais rien sur le moment mais je suppose que c’était mieux comme ça, plus saint pour l’environnement familial. Enfin … j’ai quand même appris bien plus tard qu’une charmante jeune femme au nom de Brenda qui a fait tourner les yeux de mon père l’entrainant dans des déboires que ma mère n’était pas prête à lui pardonner. L’adultère c’était trop, trop après ces promesses, trop après tout ça elle ne pouvait plus supporter et j’pense que dans un sens lui non plus. Parfois il ne faut pas essayer de réparer quelque chose de cassé, c’est brisé c’est comme ça. Papa a prit ses valises, Brenda a son bras et il est rentré à Cambridge, retrouver ses parents, ses origines, cette vie qui devait lui manquer faut croire. C’est un peu une crise de la trentaine il a eu trois enfants, ça n’allait plus avec sa femme, il la désire moins, elle le regarde plus autant qu’avant et cette croqueuse de diamant est là au bon moment pour ajouter de l’huile sur le feu. Rien de mieux qu’une pétasse de vingt-ans pour flatter l’égo d’un homme de pouvoir. Elle demande le divorce et c’est là que ça se corse. Bataille juridique, le tribunal fini par intervenir. Ils se battaient pas pour la maison ils se battaient pas pour la voiture, ils se battaient pour celui qui aurait notre garde. Les rendez-vous chez les avocats ont suivi, les menaces, le chantage affectif, les cadeaux pour nous appâter Hugo, Néo et moi je crois que si j’avais plus eu conscience des choses je leur aurais supplié de divorcer moi-même tellement c’était invivable moi qui vivait dans un monde rempli de fleurs et de papillons un monde où la tristesse n’avait pas sa place. Verdict tombé, maman a la garde et nous restons à Monaco je peux garder mes copains, mon école, ma vie quoi, même si mon père n’en fait plus parti. Nous le voyons aux vacances, on part en avion jusqu’à Cambridge, à l’école on a des cours d’anglais intensifs pour pouvoir se faire comprendre là bas. La situation me va, j’aime mon père mais ma maman … c’est ma maman, c'est mon trésor, je suis heureuse de la voir tous les jours, d’avoir mon histoire avant de dormir et je sais une chose : le bonheur qu’on lui apporte chaque jour Hugo, Néo et moi, la peine qu’elle a quand on est loin de l’autre côté de l’atlantique, les grandes vacances c’est une éternité pour elle. Elle n’a pourtant pas le temps de s’ennuyer, elle ne compte pas ses heures. Papa lui, il essaie de se rendre disponible mais bon ça se voit qu’il est heureux dans sa vie quotidienne sans nous, il a dû s’y faire et il a toujours sa poule siliconée.
Notre mère ne s’attendait quand même pas à ce que ce soit si compliqué. Les bêtises toujours multipliées par deux, enfin trois maintenant, les punitions, les boules de nerfs parce qu’on arrête jamais. Elle ne sait plus comment nous canaliser. Une fois j’ai coupé les cheveux de Néo, je lui ai fais un énorme trou sur le crâne, elle a hurlé quand elle a vu ça avant de l’emmener chez le coiffeur qui n’a pas eu de solution à part une plus que radicale : tous raser. Néo pleurait de perdre ses cheveux quand j’étais punie sur ma chaise sans avoir le droit de bouger, je ne faisais qu’exprimer mon âme d’artiste incomprise. Il m’en a voulu jusqu’à ce qu’il comprenne l’avantage qu’il pouvait avoir. Oui, TOUT LE MONDE et je dis bien tous, le prenaient pour un enfant malade. Autant vous laissez imaginer de l’attention à laquelle il avait le droit. Maman a finit par comprendre pourquoi c’était si compliqué de tenir ses enfants, enfin Hugo était le plus calme des trois. Il parait que nous sommes malades Néo et moi ou en tous cas c’est comme ça qu’on nous a traités, comme des malades. Hyperactifs, ce mot qui lui faisait si peur. Elle en a pleuré en se demandant pourquoi nous devions vivre ça. On a eu le droit a des examens avant de prendre un traitement censé nous canaliser et heureusement parce que maman commençait réellement a saturer. L’hyperactivité je vis avec depuis toujours, je suis plus nerveuse, plus active, j’ai la bougeotte et grâce au traitement je deviens une enfant plus dans la norme tous comme mon frère. Avec le temps maman a trouvé ce qui nous allait : un aquarium pour Néo et la machine à laver pour moi. Me demandez pas pourquoi, le linge qui tourne encore et encore ça me canalisait une femme à marier dès mes 4 ans direz vous. J’étais passionnée, une fois je suis même montée dedans quand elle était vide mais c’était sans compter sur Néo qui est arrivé la mettant en route. Heureusement notre mère qui avait toujours les yeux partout l’a vite remarqué elle l’a coupé pour me récupérer après bien deux ou trois tours de manèges. Je hurlais à la mort on a du aller à l’hôpital. Bras cassé, frère puni, mère totalement affolée et honteuse surtout quand elle a dû expliquer comment c’est arrivé. Néo est passé pour un fou il faut le dire. Il s’est prit une gueulante en rentrant et a été privé de dessert : punition ultime. Avec mon bras dans le plâtre je le narguais en mangeant tous les desserts de la maison. Suite a cet incident nous étions interdit d’entrer dans la buanderie, plus de machine à laver pour captiver Clio alors il m’a fallut un nouveau truc : les princesses, les poupées. J’y ai joué des heures comme à la maîtresse, j’avais deux élèves récalcitrants toujours punis : Néo et Hugo.
On devait avoir 6 ans quand maman a rencontré Karl Muller, 50 ans, son nouveau compagnon. Je ne sais pas où elle l’a déniché mais c’est cool papa est avec un bébé maman avec un papy on adore notre vie. Autant vous dire que je l’aimais pas. Il était juge à la cour suprême, Karl était sévère. Il a courtisé maman pendant des mois avant qu’elle lui adresse ne serait-ce qu’un regard et pour un rendez-vous ça a pas été plus facile il a été coriace. Quelques mois plus tard elle passe le pas pour nous le présenter et le fait qu’il prenne la place de notre père ne me plaisait pas et moi je n’en voulais pas. J’ai entrainé Néo dans une rébellion contre la répression des enfants mignons, je l’ai convaincu de faire le sale boulot j’avoue. J'ai laissé Hugo plus loin de ça il était encore trop petit pour comprendre. On en a fait des vertes et des pas mûres mais le pire a quand même été cette fois où je devais faire le gaie devant la porte pendant que Néo devait saccager son armoire. C’était sans compter sur mon envie pressante, j’ai laissé le poste deux minutes. Deux minutes de trop Karl est arrivé dans la chambre retrouvé Néo arme du crime dans la main et morceau de pantalon par terre. Deux mois privé de dessert quand je m’en sortais avec les honneurs. Mais je suis une sœur sympa, je lui laissais toujours la moitié de mes desserts en cachette quand les parents avaient le dos tourné. Oui Karl était avec nous il s’était installé. Un soir Néo n’en pouvait plus : il avait faim. On s’est levé de notre lit jumeau pour aller manger de la glace. Alors qu’on mangeait le plus vite et le plus rapidement possible les desserts Karl s’est levé tombant nez à nez avec nous. On a essayé de faire croire qu’on était somnambule mais bizarrement ça n’a pas fonctionné surtout quand j’ai fais mine d’emmener la glace avec moi et que Néo m’a vu faire alors qu’il avait posé la sienne. Il a rigolé avant de retourner la chercher crachant même dedans pour pouvoir la garder. Deux semaines sans desserts pour avoir désobéi. Ah c’était sportif mais au final je pense que j’ai commencé à l’aimer Karl. J’ai commencé par le tolérer, le supporter et on a été voir un psychologue pour essayer d’arranger les choses, pour établir un dialogue parce que maman n’en pouvait plus des disputes. Je suppose que j’ai fini par comprendre qu’il voulait faire partie de notre vie à tous, qu’il ne voulait pas remplacer notre père et qu’il nous aimait beaucoup. Il a finit par prendre la place d’un père, la place de cette personne qui vous aime et qui veut le meilleur de vous, il nous a donné des limites, il avait de l’autorité et il avait beau être dur il était là. Il nous aidait a faire nos devoirs, il emmenait Néo au hip hop et il m’emmenait à l’équitation. Il venait voir nos spectacles, nos compétitions, il était au premier rang pour applaudir. Il nous a apprit qu’on avait rien sans rien. Le sport était essentiel alors il nous y emmenait pour qu’on se dépense, pour qu’on apprenne a se concentrer davantage. Mais nous avions de la chance Néo et moi. On s’ennuyait en cours et on a apprit qu’on avait un statut de surdoué. On commençait bien dans la vie : chiants et intelligents. Et en plus nos appréciations n’étaient pas trop mauvaises. Karl jouait avec nous à la bagarre, aux sept familles, à faire de la musique, à la maitresse et j’avais même le droit de le punir ! Bref il a toujours été génial la plus belle personne au monde avec maman et il nous aimait vraiment on le voyait dans ses yeux la fierté d’être père dans un sens parce qu’un père c’est quelqu’un qui est là. Notre père était de moins en moins là et j’crois qu’à un moment j’ai pas eu l’impression de lui manquer alors il a arrêté de me manquer aussi. Karl lui il était là il m’a puni, il m’a fait la leçon, il m’a consolé, c’est lui qui est monté dans l’arbre quand en voulant bouder je suis montée trop haut. Nous avions une famille plus qu’heureuse, une famille unie et on était heureux. On allait encore à Boston, on c’était fait des amis mais papa il devait dingue. Il nous a collé plusieurs baby-sitter elles ont toutes démissionnées et sa poule ça fait longtemps qu’elle ne veut pas nous garder. Il a finit par trouver un moyen appeler Karl qui nous passait une gueulante, bel exemple d’un père qui se dédouane de ses responsabilités. Il voulait être une chose : le papa cool qui avait une belle maison, une belle vie mais il ne savait pas qu’on avait probablement mieux à la maison.
Hugo tombe alors malade. J'ai vu maman pleuré et j'ai pas vraiment compris il faut le dire. Juste qu'il devait aller à l'hôpital et faire des examens, avoir un traitement. Karl et maman ont décidé ensemble de nous tenir loin de tous ça Néo et moi que notre monde ne s'écroule pas. Mais on savait que c'était grave, après il guérissait, autant dire que ça allait pas trop mal et que tout le monde allait bien, nous avions un équilibre familial.
Pendant 6 ans nous avons eu des joies, des rires, des pleures, des moments inoubliables et heureux à Monaco tous les cinq. Karl venait nous chercher, il faisait nos devoirs avec nous pendant que maman faisait à manger, il nous lisait nos histoires. On était une famille unie, une famille heureuse, une famille soudée.
Mais la vie n’est pas toujours rose et je me rappellerais toujours de ce jour là. On avait 13 ans Néo et moi et Hugo en avait 11 quand la vie a prit un tournant nettement moins joyeux, nettement moins heureux. Peut être qu’on l’était trop alors le destin s’est dit qu’il allait nous reprendre un peu de ce bonheur. Peut être que dieu a voulu nous mettre à l’épreuve ? J’avais ma chambre à moi, notre cadeau avec Néo pour nos treize ans, agrandissement de la maison, chacun sa grande chambre tous comme Hugo qui a profité de ce cadeau aussi. On avait nos chambres collées alors on avait inventé ce langage codé en tapant au mur pour communiquer les garçons faisaient parfois exprès de me réveiller en pleine nuit. Karl est entré dans ma chambre me demandant de descendre alors que je lisais un livre pour l’école : le chevalier au bouclier vert. Il affichait un air sérieux j’ai pas compris. Je descends m’assoir sur le canapé regardant Néo et Hugo pour comprendre mais ils n’avaient pas l’air de savoir non plus. Mais qu’est-ce qu’il avait fait ? Est-ce que c’était les 10 euros que j’avais pris pour acheter des bonbons avec les garçons ? J’en ai aucune idée mais l’heure est grave je le sens. Est-ce que c'était Hugo ? Non maman avait dit qu'il était guérit. Je crois que j’aurais préféré me faire engueuler pour les 10 euros que de savoir ça. Parce que bon on se serait prit une soufflante, une punition, ça aurait duré deux jours et ce serait passé. Karl et maman étaient sur le canapé, il lui tenait la main alors que l’épée de Damoclès nous tombait sur la tête. Maman a un cancer du col de l’utérus, avancé, très avancé. C’était un coup de massue qu’on s’est prit. Mais non, ça ne pouvait pas être ça je ne l’acceptais pas, on devait avoir fait une connerie, se prendre une soufflante ça devait pas être trop grave, passé vite. Je les ai regardés le regard choqué avant de sortir « Néo a volé le cochon-d’inde de Marley à son anniversaire parce qu’il a tué capharnaüm et ne voulait pas se faire gronder. » je les ai regardé et pas d’engueulades, rien, comment c’est possible ? Là j’ai compris à quel point c’était grave. Maman allait mourir et rien ne pourrait la sauver. On a du vivre avec Karl, Néo, Hugo, maman, moi et son cancer, la voir affaibli, mal. Après Hugo c'était maman. C’était très noir, très difficile et on profitait des jours avec laissant couler les jours sans. Heureusement que Néo, Hugo et Karl étaient là parce que notre père n’a pas levé le petit doigt, ni pour elle qu’il a aimé, ni pour nous.
Maman est partie la veille de notre anniversaire alors qu’on allait avoir 14 ans, voilà pourquoi je déteste cette fête elle me rappelle de trop mauvais souvenirs. Je suis allée pour la réveiller ce matin là et je l’ai trouvé par terre allongé. Quand Karl est arrivé après m’avoir entendu hurler il m’a dit que c’était trop tard, elle était trop malade et parfois la mort est plus douce. On était tous mal à notre façon. Je faisais face en faisant tous ce que ma maman faisait, la cuisine, le ménage, mes devoirs car elle adorait ça. Le jour de son enterrement, notre père a débarqué avec sa cruche, il s’est mal comporté et je ne le supportais pas, j’ai souhaité qu’il crève à la place de maman pour être si méchant envers celle qui lui a donné trois enfants, envers celle qu’il a aimé. Néo lui a pété un plomb le fichant dehors avec Hugo, il n’avait pas prit son traitement et était nerveux alors il s’est vraiment plus qu’énervé. Karl a prit une grande décision, j’allais aller chez le psychologue pour m’aider à affronter la mort de maman, j’en dormais plus, j’en mangeais plus, et les garçons aussi y ont eu le droit. On a du traversé les étapes du deuil, le déni, la colère, la tristesse, la négociation, l’acceptation. Mais c’était difficile, j’étais tellement énervée après Dieu et tous ce qui était divin. Néo lui a changé, il est devenu froid, distant, il s’est détaché de moi et je dois le dire, je l’ai très mal vécu mais je faisais face, surtout grâce à lui, Hugo et Karl. Hugo aussi il va mourir papa ? oui parce qu'il rechutait. Il n'allait pas bien et je dormais avec lui tous les soirs pour être sure qu'il irait bien. Je dirais même qu'au final Néo, Hugo et moi on a quasiment toujours dormi ensemble depuis ce jour là.
Quelques mois après son départ nous avons fait une découverte. J’ai reçu par la poste un colis que j’ai ouvert. Quelque chose que je n’aurais jamais attendu. Un cahier. J’ai tiré une drôle de tête je dois le dire. Je ne saurais pas vous dire comment je me suis sentie quand je l’ai ouvert. Triste et contente à la fois. C’était ma mère. Elle savait qu’elle allait partir et elle ne voulait pas nous laisser comme ça alors elle nous a fait un cahier à chacun, un cahier qui retrace notre histoire avec elle, nos moments avec elle, à quel point elle était fière de nous avoir, à quel point elle nous aimait, à quel point elle avait peur de vivre sans nous. Elle ne voulait pas qu’on soit triste, elle voulait qu’on continue a vivre, elle voulait qu’on guérisse, qu’on soit heureux parce que la vie est toujours trop courte. Elle m’a laissé une liste avec toutes les choses que je devrais faire dans ma vie, toutes les choses pourquoi elle est fière de moi, toutes ces choses pourquoi j’irais bien. Elle m’a mit une liste de choses à faire pour pas être triste, pour être heureuse. Je crois que j’ai jamais autant pleuré que devant ce livre. C’est la chose que je garde toujours, la chose la plus précieuse que je peux avoir dans ma vie cette chose qui n’a pas de prix, qui me réconforte quand je suis triste ou quand elle me manque je lis ses mots, je regarde ses photos où elle sourit, je me rappelle qu’elle est quelque part peut être pas dans ce monde mais qu’elle veillera toujours sur nous. Elle nous voyait faire de la musique ensemble et elle nous a demandé une chose : de continuer et de se battre pour nos rêves, qu’elle était notre plus grande fan et qu’elle nous protégerait.
Notre père a re-pointé le bout de son nez. Maintenant que maman était parti nous n’avions apparemment plus aucune raison de rester à Monaco. Nous allions aller chez lui à Cambridge. J’étais vraiment en colère, on allait tous quitter, toute cette vie pour lui tous ça pour aller dans une ville où il ne fait même pas beau, a des kilomètres pour ses beaux yeux. On ne connaissait presque personne et heureusement que Néo et Hugo étaient là parce que sinon je pense que j’aurais vraiment pété un plomb. Hugo avait une santé encore fragile et c'était horrible de voir ça. On s’est rapproché à nouveau tous les trois, on a fait front contre l’oppression parce que franchement quel était son but ? Il nous enlevait Karl qui devait rester à Monaco. Par chance grâce aux centres aérés on a déjà rencontré du monde. L’école c’était facile et rapidement les habitudes ont prit le dessus, on appelait Karl avec la tablette pour les devoirs et pour parler régulièrement. Les mauvaises fréquentations ont commencé. Une croisade contre notre père a commencé pour lui rendre la vie impossible. On a toujours trouvé des choses a faire, je me faisais virer de cours, je ramenais des amis à la maison, je faisais le mur et surtout je faisais fuir ses copines de passage parce que oui, la Brenda elle a pas tenue quand on est arrivés elle s’est barrée. On a piqué la voiture aussi une fois avec Néo pour sortir et on a entrainé Hugo quand il n'était pas à l'hôpital. Je suivais la citation qui disait que chaque jour était le premier du reste de notre vie.
On s’est trouvé des amis avec Néo et Hugo, une bande d’amis soudés les sorties, les soirées, ceux qui deviennent notre seconde famille. Néo et moi nous avons commencé a mixer, Karl nous a acheté des platines, un ordinateur et on a commencer a faire les soirées entre amis pour ambiancer sous le nom de Nélio Hugo lui il nous aidait beaucoup avec la musique mais ne voulait pas être de la partie avec sa santé fragile. J’avais ma meilleure amie, la meilleure du monde depuis déjà plusieurs années. J’ai eu mes premiers flirts rien de bien sérieux mais les trucs mignons quoi jusqu’à le rencontrer lui à mes 16 ans. Calvin, 17 ans, capitaine de l’équipe de football, fils de sénateur, canon enfin le mec populaire et parfait quoi. J’ai craqué et il a été mon premier petit copain. Le grand amour le premier, ça compte après tous. A nos 17 ans la musique a commencé à prendre une part beaucoup plus importante. Calvin n’aimait pas trop ça mais la musique était importante alors tous les week-ends on sortait. On commençait à se faire connaitre donc on partait un peu partout faire des sets en Europe de l’ouest. Notre père ne disait rien et on passait nos week-ends à sortir et à ne pas dormir avant de reprendre l’avion pour aller en cours le lundi. En semaine on sortait parfois faire des sets dans des boites autour de Cambridge mais on a surtout rencontré du succès en Europe et en Asie. Pour tenir on a commencé a se booster avec des stupéfiants sinon on n’arrivait pas a tenir en cours et personne n’y voyait rien, on était déjà deux piles, on redevenait juste « normaux ». Néo enchaine les filles, je suis la seule stabilité de sa vie et moi je suis toujours avec Calvin. Hugo lui suit les déboirs du plus grand et enchaine les conquêtes, il en a rien a faire, il dit toujours qu'il va mourir demain et j'aime pas quand il dit ça. Calvin et moi ça se passe très bien. C’est pas le genre de mecs que mes frères apprécient il est bien trop droit dans ses baskets. Il ne boit pas, il ne fume pas, il ne sort pas souvent et Néo trouve que je donne trop pour lui. Je le préserve, je lui cache quand je sors, je lui cache les amphétamines pour être tranquille. Je dors pas souvent chez lui, il comprend que j'ai besoin de mes frères et je rentre dormir avec les garçons la plupart du temps. On dort tous les trois depuis des années, c'est une façon de se protéger, c'est une façon de veiller les uns sur les autres, une façon de ne pas être seuls. Un jour je devais faire une prise de sang, j’ai arrêté la drogue assez longtemps avant pour que ça ne se voit pas et j’ai fais la prise de sang avec ma meilleure amie. J’avais peur je ne sais pas d’être malade comme ma mère comme Hugo. C’est là que je me suis rendue compte que j’aurais du faire confiance a mes frères. Une MST, voilà ce que le médecin m’a annoncé en me disant que ce n’était pas grave quand si. J’avais qu’un seul mec dans ma vie mais et lui alors ? Ce connard se tapait tout le monde même la plupart de mes copines autant dire qu’il en a entendu parler quand Néo l’a su ça a été un carnage, heureusement pour lui Hugo était hospitalisé. On a finit aux urgences, Néo pour se faire recoudre l’arcade encore une fois, moi pour un traitement et pour un dépistage. Enfin on a vite quitté les urgences pour aller voir Hugo. L’autre béotien me soutenait qu’il m’aimait mais c’était fini. Grâce a mes frères, grâce à mon entourage je me suis relevée et j’ai repris la musique, le mix, les soirées, le monde de la nuit. Après ça j’y croyais plus faut le dire.
L’université nous voilà. On a passé les tests d’admission dans la même fac que les copains on n’allait pas s’en séparer alors nous voilà : Hello Harvard ! Hello Mather House ! Néo et moi on était vraiment trop contents. Hugo lui n'avait pas trop la santé et il a décidé de rentrer à Monaco. Nous, on restait dans le coin on pouvait encore rentrer le week-end pour passer du temps avec Hugo, pour mixer en soirée on sortait même la semaine pour le faire on commençait à se faire connaitre et on était heureux de ça. La Faculté allait devenir la meilleure période de notre vie.
C’est ce qu’on croyait. C’était sans compter sur les agressions et les prises d’otages qui ont rythmé notre vie. L’un des meilleurs amis de Néo est mort dans la librairie. Je crois que j’ai jamais eu aussi peur de ma vie … j’étais soulagée que ce ne soit pas Néo c’est vrai même si c’est vraiment horrible de penser comme ça j’étais juste soulagée d’avoir encore mon frère. Je voyais mon frère perdre pied, perdre confiance, perdre tous ce qui lui restait alors je faisais en sorte qu’il s’accroche à moi, à la musique et on a commencé a donner encore plus à notre passion. J’ai besoin de lui et je ne peux pas le laisser partir comme ça à la dérive, s’il saute je saute.
Célibataire un peu endurcie je ne m’attache plus, j’enchaine les conquêtes je ne suis pas franchement sérieuse j’ai trois hommes dans ma vie : mes frères et celui que j’appelle papa, vous l’aurez compris c’est Karl évidemment. Nous ne parlons plus à notre père on vit dans une grande villa il a son côté soit environ ¼ de la maison quand nous avons les ¾ qui restent. On fait des soirées, on est heureux même si il manque toujours une étoile dans notre vie, un astre bien trop lointain. On garde le verre à moitié plein on va dire et les soirées, le monde de la nuit c’est tellement cool. Je me drogue souvent j’apprécie au fond cette sensation que ça fait, je sors je profite parce que la vie est toujours trop courte. Ca finit par se compliquer avec le frère de ma meilleure amie qui est aussi le meilleur ami de mon frère. On est proches, on l’a toujours été il est le seul a qui je peux faire confiance, il veille sur Néo il est le plus sérieux des deux. Il m’accompagne a un cours de danse on se marche sur les pieds on s’engueule on est amis mais … Ca se complique. A cette soirée j’étais un peu out. Ma meilleure amie a fait une crise et je n’étais pas là. Il est venu me chercher en furie pour me le dire. On a des mots trop durs selon lui je fais n’importe quoi, je l’emmène dans mes conneries. Je le gifle après ses paroles trop dures, trop blessantes « Je pensais que t’étais mon amie. Que t’étais son amie. Mais non, t’es juste une putain d’égoïste qui pense qu’à elle-même et qui se fiche bien des autres. Pas étonnant que t’es même pas remarqué que ton propre mec te prenait pour une conne, t’es trop occupée à te regarder le nombril. » Et ça part en cacahuètes à ce moment là jusqu’à ses paroles « Charlie s’est fait avoir par un connard, ça a rien à voir avec toi. T’as qu’à mieux choisir tes mecs. Y’en a qui auraient jamais fait ça. Je t’aurai jamais fait ça ! Je t’aurai aimé comme il faut ! » C’est le drame. Des paroles trop vraies, trop sincères et c’est trop compliqué on ne peut pas faire ça. « T’as …. T’as pas le droit de dire ça. T’es un connard tu sais ça ? T’as pas le droit de faire comme si c’était que mon choix et t’as pas le droit de parler de ça on peut pas ! » Et c’est la merde. On s’est réconciliés quelques semaines plus tard jusqu’à cette soirée où on s’est embrassés avant de passer la nuit ensemble. Mais encore une fois j’étais out et le lendemain je n’en avais aucun souvenir surtout qu’il était plus là. J’ai passé plusieurs semaines à croire qu’il m’en voulait parce que j’avais passé du temps avec un autre et qu’il m’avait vu. On a finit par s’expliquer, par commencer à être ensemble sans que ce ne soit officiel. Je ne pouvais pas assumer lui non plus on savait tous les deux les problèmes que ça ferait. Ca a finit par se savoir et on a été ensemble. Chaol faut le savoir c’est … à peu près tous du mec parfait pour moi. On se connait depuis très longtemps il a toujours été là c’est même lui qui m’a gagné Pilou à la fête foraine. Pilou ? C’est ma peluche de plus de 50 cm de haut que j’ai avec moi pour dormir, c’est une girafe. 2 ans et demi … voilà le temps qu’on a passé ensemble de nos 20 ans jusque là et je ne pouvais pas rêver mieux.
Néo et moi on a continué le mix Hugo allait mieux, il était là et c’est vrai que j’omettais de dire la vérité sur tous les cachets que je pouvais prendre, lui aussi. Ca évite les disputes, les désagréments. On a encore notre vie entre Boston et l’Europe là où Nélio a décollé. On est heureux, on sort on boit on fait la fête on se prend pour les rois du monde jusqu’à ce fameux soir. Soirée étudiante, Néo et moi on vient de finir un mix et on passe notre soirée. Néo part a une autre soirée, Hugo est à Monaco. Je viens de finir un rail de coke, de prendre deux ou trois pilules je ne sais même pas ce que c’est mais tous ce passe très vite. Ce mec arrive, un fils de, un ami comme ça. Il m’entraine dans un coin pour « profiter » de la soirée il parait. Je lui avais dis non. J’ai conscience des choses sans trop les comprendre, je me sens mal, sale, horrifiée et j’en passe. Je passe ma nuit dehors a marcher a essayer d’oublier ça mais non. Je finis par rentrer à la maison où je retrouve Néo me mettant juste a pleurer encore et encore jusqu’au « Je veux rentrer à la maison Néo … » je veux rentrer à Monaco, je veux retrouver Karl, je veux retrouver Hugo, je veux retrouver ma vie, je veux partir loin d’ici. Chaol ? Il supporterait pas si il savait alors je le laisse là, j’arrête l’histoire là. Charlie non plus il faut le dire et si je la vois elle saura. Alors on prend l’avion et on s’en va. Pas un message de ma part, rien. C’est fini je veux partir. Néo sait ce qu’il s’est passé, Karl et Hugo aussi, tous les trois sont énervés mais j’ai été claire : je ne veux plus en parler.
On retrouve Monaco, on retrouve le soleil, on retrouve notre vie. Je reprends peu à peu gout à tous ça. Karl est un peu dépitée, on décide d’arrêter les cours pour se concentrer sur une chose : Nélio. Et pendant un peu plus d’un an on part on voyage on fait le tour du monde. La musique est notre passion, l’avenir est là devant nous et on en a rien a faire du reste. On dort la journée, on sort la nuit. Je publie des photos sur Instagram ce sont les seules nouvelles qu’on mes amis, ceux qui nous suivent. Snapchat arrive aussi et je mets des storys, je souris, je fais bien j’y pense pas enfaite. Je suis tout le temps dans le jus que je pense que j’ai cicatrisé comme ça, en zappant cette soirée, en zappant celui que j’aime, en zappant ma vie.
Un an après on rentre, Karl est toujours là heureux de nous voir nous ses enfants nous ceux qu’il a élevé. Il nous emmène au restaurant il a apparemment une annonce a nous faire. Le couperet tombe il veut qu’on retourne à Harvard et qu'Hugo vienne aussi. Je vais mieux, Néo va bien il est temps qu’on retourne finir nos études, Hugo est guérit et on doit y aller. Il est heureux que Nélio fonctionne mais les études sont importantes. On finit par céder même si le quitter est toujours un déchirement. J’ai appris de mon côté qu’il n’était plus sur Harvard donc que je n’allais pas le revoir. On rentre mais on ne veut pas rentrer chez notre géniteur alors on fait une folie. Une folie qui s’appelle Gunnbjørg qui est un yacht qu’on a acheté nous même avec l’argent gagné avec le mix. Un hommage à celle qui nous a donné la vie, un changement de vie. Et c’est reparti pour les test à l’entrée de Harvard, c’est repartie pour la vie étudiante même si la priorité reste le mix et la musique.