let me be your hero again (reena with daddy)

Rien de mieux qu’une journée de déménagement pour renforcer les liens avec sa fille. Depuis l’arrivée fracassante qu’elle avait fait à son travail pour lui faire la surprise, il n’avait pas eu l’occasion de partager un moment privilégié avec chacun de ses enfants. Il le regrette, mais maintenant qu’il s’était fin installé dans son nouvel emploi, il était prêt à changer la donne. Fier de montrer un peu de muscle et ce dont il est encore capable du haut de sa cinquantaine, il empile deux cartons, les derniers, pour les monter dans l’appartement de sa fille. « Ce sont les derniers cartons dans le camion. Ils sont déjà reparti pour aller récupérer le reste dans l’entrepot. Est-ce que Nigel a appelé ? Il devait me rappeler. » Il repose le tout sur la première table qu’il trouve, non mécontent d’en avoir tout de même fini pour le moment et de profiter discrètement d’un temps mort pour reprendre son souffle l’air de rien. Son regard balaie le gigantesque appartement. Pas mal pour une jeune de 24 ans, et ça elle ne le doit qu’à son travail. Il se rapproche de Reena, admirant les piles de cartons qui décorent encore à quelques endroits les lieux. « Je sais que je te l’ai déjà dit, mais je suis content que tu sois là. » Il est fier. Fier du chemin qu’elle a parcouru. Non pas que sa femme et lui doutaient de son talent, loin de là. Mais jamais ils n’avaient imaginé un jour que son succès la mènerait aussi loin ! Il attrape délicatement la tête de la brune pour lui déposer un baiser sur son front. Il aperçoit alors le frigo pas très loin, et soudain, une envie de se désaltérer le gagne. « Mais je serai encore plus heureux s’il venait à y avoir des bières dans ce réfrigérateur ! » fit-il en désignant l’énorme appareil qui sert d’autel à nourriture.

Les derniers cartons arrivent, envahissent l'entrée du loft, signe que mon emménagement officiel à Boston approche de la fin. Et l'avantage d'avoir une grande famille, c'est que pas une seule fois j'ai eu à demander de l'aide aux déménageurs pour les cartons, la preuve en est d'Allistair qui pose un dernier carton au milieu du loft. « Ce sont les derniers cartons dans le camion. Ils sont déjà reparti pour aller récupérer le reste dans l’entrepôt. Est-ce que Nigel a appelé ? Il devait me rappeler. » Je fronce les sourcils, jette rapidement un oeil à nos deux téléphones, déposés sur le meuble dans l'entrée. « Pas de nouvelles non... Peut-être qu'il est en cours ? » Ou peut-être que t'es papa poule, aussi, mais ça je me garde de le dire, me contentant de lui faire un petit sourire alors qu'il revient à mes côtés. « Je sais que je te l’ai déjà dit, mais je suis content que tu sois là. » Le sourire qui s'agrandit, je m'approche un peu plus pour aller dans ses bras, alors qu'il vient embrasser mon front. « Moi aussi je suis contente papa. » Rares étaient les élans d'affection que je pouvais avoir, les premières années. Les appeler papa et maman même étant complexe. Mais aujourd'hui, j'étais fière de les appeler mes parents. « Mais je serai encore plus heureux s’il venait à y avoir des bières dans ce réfrigérateur ! » Je tourne la tête vers le frigo, avant d'éclater de rire. « Ok, à l'avenir j'investirai dedans. Mais pour l'instant, tu vas devoir te contenter de soda, ou d'un verre de vin, au choix. » J'ouvre le frigo pour sortir les deux, attendant qu'il tranche. « Tout va bien sinon à la maison ? »