Power can be such a turn on - Railan

Un soupire franchit tes lèvres, condensant dans ce simple geste tout le soulagement que tu ressens, d’être finalement entré dans ta chambre.
Une chambre froide, et nue. Dans laquelle tu ne t’es pas encore installé, mais qu’on considère comme la tienne.
Certain cartons encore fermés, te narguent de l’autre côté de la pièce, tandis que de devant toi, c’est ta valise qui attends d’être vidé. Celle que tu viens de poser au pied du lit. Ou plus justement, de balancer avec coup de pied frustré.
Déposant ton sac sur le bureau aussi désert que le reste de la pièce, tu te dis que même une page du catalogue Ikea doit avoir plus de vie que cet endroit. Et ça te fait instantanément déprimer.
Un son vient interrompre le silence dérangeant qui t’entoure. Il provient de ta poche, et tu n’es que plus contente de voir le nom d’Alan s’écrire sur l’écran de ton téléphone. La source initiale du dérangement.
Il te fait sourire avant même que tu n’ouvres le message.
Il te fait sourire un peu tout le temps.
Et il te fait encore plus sourire quand tu lis ce qu’il t’envoie.
La saint valentin. Tu as complètement oublié cette date, cette fête, et aussi, un peu, le fait que tu doives la fêter. Tout simplement parce que… tu n’étais pas la.
Mentalement et physiquement pas la.
Tu n’as même pas pris le temps d’informer celui qui ressemble le plus à un petit ami. En vrai tu n’as même pas informé tes meilleurs amis. Tu n’en as pas eu le temps, ni l’énergie, ni l’envie.  Tu n’as pu que rassembler quelques affaires, et sauter dans le premier train, pour aller retrouver ton père, après ce coup de fil perturbant que tu as reçu.
Pendant une semaine tu as fait la morte. Tu as éteint ton téléphone, et t’as laissé un message sur ton répondeur, pour informer tout le monde que t’allais bien, et que tu répondrais le plus tôt possible. Ouai, la encore tu soupire, en te rendant compte que tu vas devoir écouter une bonne dizaine de messages et y répondre.  Bien vite, cependant, tu retrouves ta bonne humeur, ton attention a nouveau attiré par le nouveau bip.
Vice président ?
Que s’est il passé en ton absence ?
Tu troque tes vêtements de voyage pour d’autres plus frais, toujours dans la simplicité d’un jean et un tee shirt, que tu couvre par une veste avant de sortir dans les couloir de la Mather. Tes jambes t’emmènent devant une porte, sur laquelle tu ne toque même pas, préférant l’ordre que tu envoie par SMS.
« Bonsoir vice président » lance tu d’une voix suave, à celui qui réponds à ton appel. Et surtout, vers les lèvres duquel tu es magnifiquement attiré… que tu embrasse à en perdre haleine …  que tu ne lâches que quand le besoin d’Oxygène commence à se faire sentir.  « Joyeuse saint Valentin, Vice président » répète tu, sourire aux lèvres, en passant les mains sur son cou, dans une caresse sensuelle, sans t’éloigner de son espace personnel que tu adore violer.  « Qu'est ce qu'une petite bizute Mather peut faire pour vous aujourd'hui? »  

Un jour, un week-end, une semaine, puis deux... Et enfin un sourire, une inquiétude qui s'évapore en un instant lorsque je reçois ce SMS de Rain tant attendus. Si son silence radio m'a grandement agacé, c'est surtout le fait de ne pas savoir si tout allait bien pour elle qui occupait la plupart de mes pensées. Je n'ai aucun doute sur ses capacités à se défendre toute seule, j'aurais même plutôt peur pour son assaillant, mais c'est plus fort que moi... Quand quelqu'un compte à mes yeux, j'ai ce rôle de protecteur, d'ange gardien silencieux qui se met en place et je ne fais même plus l'effort de le nier, Rain est bien une personne qui compte pour moi désormais. Son utilisation de l'impératif transpire d'impatience, une impatience que je partage et qui s'en ressent lorsque j'ouvre la porte et que ses lèvres viennent au contact des miennes. Mes mains posés sur sa taille, sans rompre le baiser, je force le rapprochement de son corps avec le mien et noue mes bras autour de sa taille, comme pour lui signifier sans avoir à le dire, simplement par les actes, que cette séparation avait était bien trop longue à mon goût. "C'est que ça m'aurait presque manqué !" , lui fis-je savoir une fois l'embrassade terminée, un reproche à peine dissimulé tandis que je lui offrais à nouveau un court baiser, incapable de résister à ses charmes en faible mâle que je suis. J'étais prêt à faire l'impasse sur cette absence injustifié qui me chagrinait, mais lorsque la belle me demanda ce que le nouveau VP pouvait faire pour une jeune bizut, ses caresses sensuelles et sa voix suave ne m'empecherent pas de fixer ses prunelles charmeuses et de lui poser la question qui me taraudait depuis de nombreux jours:

"Tu peux peut-être commencer par me dire pourquoi un tel silence ?". Rancunier ? Non je ne dirais pas ça. Curieux ? Sans aucun doute oui !

Ca lui avait manqué.
A toi aussi, tu l'avoue sans détour. Si une personne avait accaparé tes pensées pendant les semaines passés, quand tu n'étais pas occupé par ... un autre sujet tout aussi important, c'est bien lui.
Tu ne sais pas trop pourquoi. Ce n'est pas vraiment dans tes habitudes, et tu ne peux pas dire que vous étiez assez proche, pour que tu penses à lui en te réveillant chaque matin. Ou que tu aie envie de l'embrasser, dès que son image surface dans ton esprit.
Oui, tu l'avoue. T'en as eu envie au moins autant que lui.
C'est donc avec un immense plaisir que tu captes encore ses lèvres, une fois encore, avant de lui répondre. "te serais tu inquiété ?" Fuis tu la réponse avec une question? Oui en effet. Toutefois, et avec un geste de protestation très visible, qu'est le roulement de tes yeux en l'air, tu accepte de reprendre "J'étais ... chez de la famille" tu choisis tes mots minutieusement "Chez mon père à Los Angeles" précise tu.
Jusqu'à maintenant tu ne mens pas du tout. "Il avait besoin de moi" évasive... mais totalement vrai.
L'embrassant à nouveau, cette fois tes mains passent sur son avant bras, vers sa taille, que tes doigts caressent sous son pull. Tu continue contre ses lèvres "Pourquoi? Je t'ai manqué?"    

Aucune réponse. Je me contentais de la regarder fixement, je ne répondrais pas à ce genre de questions qui ne nécessite aucunement que j'use ma salive tant la réponse coule de source. Evidemment que je me suis inquiété, ça me saoulerait qu'elle en pense autrement. Mais pour le moment, c'était ma chaleureuse que je tenais toujours dans mes bras pour qu'elle n'ait aucune échappatoire qui se montrait agacée, roulant des yeux avant de finalement m'en dire un peu plus sur la raison de son absence. Rejoindre sa famille ? je ne peux donc pas lui en vouloir vu l'importance que j'accorde à cette notion. Je constatais d'ailleurs avec amusement que son père et ma mère étaient tout deux à Los Angeles. Je ne creuserais pas plus, j'aurais très bien pu lui demander beaucoup plus de détails, ma curiosité aurait pu me pousser à le faire mais je suis abstenus. Si elle veut m'en dire plus, je veux que cela soit de son propre chef et pas moi qui lui tire les vers du nez. Ses lèvres vinrent à nouveau jouer avec les miennes tandis que je sentais ses mains parcourir mon corps, ses doigts se glissant sous mon pull dans un léger frisson. Sérieusement ? Vous voulez que je réponde honnêtement à cette question Mlle Wilkins ? Très bien... " Disons que je ne pouvais plus apprécier tout ça. ", lançais-je d'une voix basse alors que ma main effleurait le coté de sa poitrine avant de descendre lentement sur sa taille et finir son chemin sur sa hanche pendant que mon autre main tirait un peu le col de son haut pour que je puisse y glisser un regard indiscret armé d'un sourire coquin.