« Les fleurs du mal poussent dans tes yeux. »

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{les fleurs du mal pussent dans tes yeux.}
crédit/ tumblr ✰ @eloan d. bezos-park

Deux mots. Perceptible et imprévisible. Si un jour on lui avait dit qu'il aurait tenu une conversation de plus de deux mots avec son frère sans injures ni de coup de gueule, il aurait ri au nez de cette personne. Et pourtant, via sms, son frère lui avait tout déballer sur ses méandres d'amoureux sans prise de bec ni rien. Ce qui était surprenant dans tout ça, c'était la facilité à laquelle il avait eu pour lui bourrer la tête de mensonges à propos de sa copine, ne faisant qu'amplifier la haine d'Hae-Seong envers Jinny. Son propre frère n'avait pas eu des mots aussi durs avec lui qu'avec Jinny, malgré qu'il ait mis son grain de sel. Comme le dit le dicton, c'est un mal pour un bien. Cette querelle entre Jinny, avait permis de rapprocher les deux frères Choi. Ce qui était encore plus délectable dans cette situation, c'est qu'il n'est pas la source principale de la souffrance émotionnelle d'Hae-Seong. Il n'avait même pas eu besoin de bouger le petit doigt pour que tout se mis à dégringoler dans la vie de son aîné.Seulement, contrairement à ce qu'il essaie de se convaincre lui-même, voir Hae-Seong dans cet état est loin d'être satisfaisant qu'il n'eu cru. Pourtant, ce n'était pas lui le responsable, mais ça lui faisait tout de même mal de le regarder se détériorer sous le coup de trahison de la quincy. C'est pour cette raison qu'il a cru bon de remonter Hae-Seong contre elle pour qu'il n'envisage plus de retourner avec elle. Sa jalousie se mêlant dans le tas, Wook était déterminer à mettre cette relation à son terme à tout jamais. Bien trop obnubilé par l'obsession de ce plan, il ne faillit pas entendre la vibration de son téléphone à ses côtés. Il prit ce dernier et pressa son pouce sur le bouton principal qui déverrouilla  l'appareil sous la reconnaissance d'empreinte digital. Il lut le message puis se leva de son canapé pour aller voir à sa fenêtre et vérifier si Eloan disait vrai. Effectivement, l'ami du brun se retrouvaiten bas de son immeuble, enfourché sur la bécane qui faisait un bruit monstre. Même Albert, son chien, se mit à aboyer en entendant le bruit, tandis que Philly, son chat, avait les oreilles pointées en alerte et ses yeux globuleux bien ouvert.‘'J'arrive'' envoie-t-il comme réponse avant de retirer son manteau de son crochet, l'enfiler, prendre ses clés, son portefeuille et son téléphone avant de fermer à clé derrière lui. Arrivé en ascenseur au rez-de-chaussée, il fit qu'un signe de tête au garde du soir, puis sortit à l'extérieur. « Mauvaise journée à ce que je paris ? » dit-il en remarquant le regard contrarier de son ami. Il n'avait pas besoin de chercher plus loin pour savoir qu'il s'agissait de Jinny. Il était certain qu'Eloan avait eu vent du mélodrame des deux amoureux et que les noms très peu affectifs d'Hae-Seong pour Jinny ne sont pas passés dans l'oreille d'un sourd. Il ne devait surement pas savoir que Wook avait un peu mis le feu aux poudres. Ça c'est sûr, ça ne va pas lui plaire du tout, aucunement. « On se sent rebelle à ce que je vois. Il est où ton casque ? » bien que lui ne le mettait pas souvent quand il embarque sur la motocyclette du jeune coréen, au contraire c'était rare de ne pas voir son ami avec le sien.

Malgré la basse température de ce mois de février qui s'avérait plus froid que prévu, il patientait calmement, le regard perdu dans le vide. Ses pensées n'étaient plus qu'un mélange de divers sentiments, partagé entre ces amas de colère et d'inquiétudes. Il craignait que sa sœur ne tienne pas le choc, qu'elle lâche prise et abandonne. Eloan craignait de la perdre, elle aussi. C'était probablement l'une des raisons pour lesquelles il n'était pas parvenu à faire la part des choses et avait plus ou moins fait comprendre à son ami qu'ils avoir des difficultés à le rester. Peut-être qu'il était injuste, qu'il ne devrait pas agir d'une telle manière et certes, ça n'était pas ses affaires mais il s'agissait de sa sœur, de la personne dont il était le plus proche, quel genre de frère serait-il s'il fermait les yeux là-dessus ? Il parvenait à comprendre le point de vue d'Hae-Seong et le fait qu'il soit hors de lui, mais il ne cautionnerait jamais qu'il traite Jinny comme une vulgaire traînée. Tout le monde faisait des erreurs, l'humain était bien loin d'être un modèle de perfection.

Son téléphone portable émettait quelques vibrations qui suffisaient amplement à l'extirper de ses songes, alors, il y jetait un œil avant de l'enfouir dans la poche de son jeans. Les bras croisés, le rouquin attendait patiemment que son ami daigne pointer le bout de son nez à l'extérieur. Il commençait à regretter amèrement de ne pas avoir prit ne serait-ce qu'une veste, le vent frais filtrait au travers des fines mailles de son pull, marquant sa peau d'un voile de frissons. La voix du jeune Choi l'arrachait de ses pensées plusieurs minutes plus tard, attirant inévitablement le regard d'Eloan qui se posait aussitôt sur celui-ci ; « -Dans le mille, du coup je me suis dis que j'allais venir te faire chier », lançait l'étudiant, d'un air qui se voulait taquin. Toujours sur les nerfs, ses doigts quelque peu tremblants agrippaient le guidon, laissant son vis-à-vis grimper sur son petit bolide tout neuf. « -J'avais pas envie de le prendre », admettait-il avant de faire ronronner le moteur ; « -Accroche-toi bien, j'ai pas envie d'avoir un mort sur les bras », et sans un mot de plus, il s'engageait sur la route.

Eloan prenait le risque de rouler vitre, sûrement trop, slalomant entre les véhicules qui selon lui étaient gênants. De cette même vitesse, il traversait les quartiers, les avenues, les grandes rues, jusqu'à finalement ralentir doucement pour garer sa Harley à l'entrée d'un parc. Le rouquin attendait seulement que Hae-Wook descende de l'engin pour mettre la béquille et retirer les clefs. Il quittait enfin son deux roues, réajustant les hanses de son sac sur ses épaules. « -Ça va toi sinon ? », demandait-il tâtant ses poches afin d'en sortir son paquet de cigarettes histoire de s'en griller une pour se calmer davantage. Eloan glissait ce merveilleux bâton de nicotine à la commissure de ses lèvres, l'allumant à l'aide de son fidèle zippo. Il inhalait quelques bouffées, les yeux rivés sur son vis-à-vis tandis qu'il pénétrait dans le parc, suivant le chemin de terre seulement éclairé par quelques lampadaires ; « -Alors, quoi de neuf crapule ? ».