❝catch me if you can❞
Daemma
On se croit toujours supérieur à quelque chose, et plus faible à quelque chose d'autre. Souvent l'opposé. Il suffit d'une chose pour te différencier de tout le monde. Du jour au lendemain, tu peux devenir une merde. Celle que tout le monde aime, juste pour le plaisir et avoir la fierté de dire qu'on a marché dans la merde. Je n'arriverai jamais à comprendre la mentalité d'aujourd'hui. Pourtant, ma motivation pour étudier la psychologie était presque obsessionnelle. Savoir ce que pense les gens, déchiffrer leur secret au plus profond de leur tripes. Ça, c'était vraiment intéressant. Et je marchais, un faible pas après l'autre. Non, je titubais comme une vieille alcoolique. J'éclatais la bouteille qui avait glissé de ma main. Monter encore et toujours, pour arriver au sommet, au toit d'Harvard. J'y avais encore jamais mis les pieds, mais je savais qu'il y avait pas mal de gogoles qui venaient passer leurs soirées à fumer de la weed sous les étoiles. Sauf que là, j'étais seule, et les étoiles étaient timides. C'était sans doute à cause de ma sale gueule. Tout était passé trop vite. On riait, puis on pleurait à en crever. Les autres mathers continuaient de faire la fête alors que je m'étais volatiliser sans même attirer leur attention interrogative. Emma est partie faire dodo. N'importe quoi. Le vent était plus violant que les pieds sur terre. Il me glaçait tout en me réconfortant. Je fis glisser le joint sur mes lèvres en tentant de prendre encore une grande inspiration de cette substance illicite. Je toussai, je ris. J'avais peur. Je devais sortir d'ici, de ce monde. Je voyais vraiment n'importe quoi. Des bruits raisonnaient comme si la mort m'appelait. J'avançai le bout de mes pieds à ras du bord, je pouvais voir la vide rien qu'en baissant les yeux. J'étais tétanisée. Je tendis mon bras et lâchai le joint qui disparu au fond. J'allais finir comme lui. Je revenais de la soirée underwear, ce qu'il voulait dire que j'étais encore habillée en sous-vêtements, mais heureusement que j'avais choppé une chemise d'un gars qui traînait devant une chambre. Le mec en question devait bien s'amuser en ce moment. Il était surement avec Briony, ce qui m'enchantait guère. Je réfléchissais trop. Tout ce qu'il fallait c'était de sauter. Je fronçai les sourcils puis retirai une converse que je portais au pied pour, à son tour, qu'elle devienne ma deuxième expérience du vide. Je n'étais plus qu'avec une chaussure, et je grelottais comme une vieille mamie qui ne supportait pas l'hiver. Je m'imaginais comme un ange, à ouvrir mes bras comme si quelque chose allait m'accueillir. Mais le simple signe que je recevais, c'était un raclement de gorge qui me déstabilisa. Je rouvris les yeux, pivotai, puis aperçu une silhouette masculine. J'espérais y croire, tout de même. « Je suis... morte, c'est ça? » demandai-je à la personne qui s'avançait vers moi. Peut être que je voyais des hallucinations, ou que le vent me jouait des mauvais tours. C'était beaucoup moins douloureux que je ne le pensais. Et comme si le ciel m'avait écouté, une pluie s’abattit sur moi, enfin nous. J'étais en vrai bad trip là. Et y'avait ce mec qui m'intriguait trop. D'ailleurs son rire me glaçait le sang. C'était impossible. Mes yeux doublèrent de volume en reconnaissant le jeune homme.
(Ottis Heimann)
✧. ❛ love on top. i know nothing's perfect but it's worth it after fighting through my tears and finally you put me first. it's you .