One Night of Insomnia - Jordan Kidd

J'aime ce petit air de guitare dans mes oreilles. Assise sur mon lit, les jambes croisées, je tourne lascivement les pages de mon bouquin de gestion. Pas très motivée à la révision, mais un devoir dans deux jours, ne va pas se faire tout seul! Mes écouteurs viscés sur les oreilles, je chantonne les paroles d'une chanson de the verve... ce rythme lancinant, qui me donne envie de danser à chaque fois. Mes épaules dansent. "I'm gonna see the light... and i know there's time... there's time... there's time..." Mumure doux. La musique m'aide normalement à me concentrer, mais certaines chansons sont trop puissantes pour me permettre un bon apprentissage de mes cours. Je caresse du bout de l'index la page veloutée du livre, racontant les péripéties de nombreux cas d'école, peu passionnant pour l'heure. Ce soir, pas de fête, pas de sortie, juste moi, la musique et mes livres. La maison est incroyablement paisible, ce qui est pour le moins inhabituel! Je tourne la tête vers mon réveil en forme de R2D2, il affiche 23h45... En pleine semaine soit, mais on est quand même chez les mathers. Je retire un écouteur, pour écouter au dehors de ma bulle, quelques pas dans les couloirs, des échanges de paroles. Ma porte est close, j'aime de temps en temps me retrouver un peu en privé. La musique change et je décide de me séparer de mon mp3. Je me lève du lit, pour aller m'asseoir en bordure de fenêtre.

Dans mes pensées, donc, encore et toujours, mais plus concentrée du tout dans mes études, je suis en train de danser et de chantonner sur une musique plus exaltante que The Verve, Vive skip the use! Comme toujours quand je suis possédée par la musique, les yeux mi clos, je sautille comme une puce, avant de complètement me lâcher, de la tête et du corps , vrai moment de défoulement intense et salvateur. La musique s'arrête, je retire mes écouteurs, je suis essoufflée mais heureuse! Je manque de me vautrer sur une de mes bottines au milieu de la piaule, je retire ma chemise, et vais ouvrir la fenêtre. Un peu d'air frais me fera le plus grand bien. On toque à me porte, je ne réalise pas forcément que je suis en soutif, du moins pas tout de suite, je pose la main sur la poignée de porte, je m'arrête, attrape un t-shirt que j'enfile à la va vite et ouvre la porte. Je passe la tête vers l'extéieur et yeute rapidement qui va là. Je suis d'humeur folle, un petit jeune dont le prénom m'échappe. Je pose ma main sur sa main et le tire à l'intérieur sans crier gare, avant de refermer la porte. Dos contre la porte, je le regarde avec le regard malicieux. "Chuttt..." Lui murmurais-je comme si nous fuyons quelque chose, en soit ce n'est pas faux on fuit et la solitude et le travail! Je passe devant lui, en remontant une de mes grandes chaussettes sur ma cuisse nue. Je me penche pour sortir une petite boite qui contient un joint ou deux, je lui montre un stick et lui propose silencieusement, si ça l'intéresse. Je lui tend pour qu'il l'allume et comme si tout était normal, je me permets de passer mes deux mains dans sa tignasse brune, l’ébouriffant.

D'un naturel, proche de tous les mathers en somme, il s'installe sur mon lit, me laisse lui caresser les cheveux comme si de rien n'était, et allume mon joint. à genoux, je me glisse derrière lui, entourant son coup de mes bras, posant ma tête sur son épaule. Là non plus, aucune gêne, juste une envie de tendresse, rien de bien grave en somme! Je souris à sa remarque, c'est vrai que je n'ai pas encore prononcé un seul mot à son attention, hormis peut être un chut, oui je sais ce n'est pas super engageant, mais c'est mon côté femme-enfant. Mes lèvres effleure son lobe d'oreille, taquine que je suis, je ne peux pas m'en empêcher. "Je m'appelle Pénélope... et toi?" Lui murmurais-au creux de l'oreille. Une de mes mains glisse le long de son buste, pour attraper la main détentrice du joint, que je ramène vers moi, sans le lui prendre des mains, mes lèvres se posent sur le carton et je prends un taf avant de relâcher doucement sa main. "Comment as tu deviné, que j'avais besoin de compagnie ce soir..." Lui dis-je doucement avec mutinerie presque. Mes doigts parcourent son cou et sa nuque avec délicatesse. Sa peau est douce, on dirait la peau d'un bébé, et à cette pensée, je souris de plus belle. Je reprends sa main et porte le joint à mes lèvres, une autre bouffée. Je bouge un peu sur le lit, et mon genou appuie sur la télécommande de la chaîne stéréo, qui se met en route sur un vieux morceau de M83, qui a ce pouvoir de me détendre instantanément. Je me redresse sur mes deux gambettes, contourne mon nouvel ami, pour aller chercher une cigarette dans mon sac à main. "C'est calme ce soir dans la maison, tu trouves pas? Je suis pas habituée à tant de ... repos..."

"Jordan donc...Merci.." Calée contre lui, comme s'il était une peluche, je me sentais on ne peut plus à l'aise. Les bouffées de joint que je pris, me plongèrent doucement vers un autre monde, il faut dire que ce joint là en particulier avait été chargé pour un soir de fin d'examen. Autant dire, qu'il suffisait à être déchiré en un clin d'oeil. Outre mon besoin de tendresse, dont je lui faisais part allègrement et sans une once de gêne là encore, je n'étais pas contre une petite discussion. "Un radar à âmes en peine... comme un super héros en somme." Lui répondis-je doucement, avant d'entreprendre de souffler délicatement de son cou à son oreille. Je flotte, je suis en fait tout à fait bien là en sa présence. Je me lève pour aller chercher une cigarette que j'allume, avant d'aller entrouvrir la fenêtre de ma chambre, tirant sur ma clope, je l'écoutais me parler, tout en me disant qu'il était vraiment charmant. "Ce que je fais toute seule ce soir? Ou ce que je fais toute seule sentimentalement parlant..?" Je m'approchais de lui, tendant ses jambes, pour m'y asseoir à califourchon en face de son joli minois. "Si c'est seule ce soir, et bien je devais travailler pour mon examen de mardi, si c'est dans ma vie sentimentale, c'est parce que Jared leto est maqué..." Petit trait d'humour, tout simple. Je pose ma clope allumée dans le cendrier sur la table de chevet, et j'attrape sa main une nouvelle fois pour tirer sur le joint. Cette proximité presque érotique est agréable. Il n' y a rien de malsain, juste l'expression d'une attirance, attendant réponse pourquoi pas? "Que faisais tu de beau dans ta chambre?" Le bout de mon index se mit à dessiner des cercles dans la paume de sa main libre, je me mis ensuite à caresser ses doigts, effleurement de peau que je trouve divins.