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Pandora & Anaël - Ce mortel ennui

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PANDORA & ANAËL

Dimanche insipide à trébucher sur des semblants d’affections. Des bonjours forcés, des sourires figés, des mains serrées à bras le corps sans gant de velours. Mon père est en ville. Avec lui, tout le quartier des affaires s’animent et ce weekend ressemble à un dégueulis de strass et de billets verts. J’envie les bulles de mon champagne qu’ont au moins la chance de pouvoir éclater. Je perds l’habitude des nœuds de cravate et des costumes, je n’arrête pas de gesticuler dans mon accoutrement de prince que je trouve trop serré, Tiens toi mieux petit, tu me fais honte. Croyez le ou non, c’est une marque d’affection venant de mon paternel, au moins, il me regarde, Therry, je ne t’ai pas présenté mon fils, Anaël, un excellent élément de l’université d’Harvard et confrère de la Eliot House, mon mensonge revient de front. Mon père croit depuis trois ans que j’ai intégré la Eliot House, alors je dois armer mon sourire d’une fausse sincérité et congratuler ce Therry pour sa présence et ses millions. La Eliot House hm ? L’ambiance y est elle aussi délectable que dans mes souvenirs ? Ton père et moi avions organisés beaucoup de fêtes dans la maison, Ne lui donne pas de mauvaises idées Therry, il est la-bas pour étudier, Mais nous aussi Elias, et ça ne nous a pas empêcher de réussir, Parce que de notre temps nous en avions plus dans la cervelle que ces garnements finit par dire mon père avant de m’infliger une tape humiliante derrière la tête. C’est ça. Parlez de moi sans mon consentement, continuez de vous admirez et de lécher bien profondément votre nombril. Ce dîner est mortel. J’ai envie d’y foutre le feu. A tous, et à mon paternel : « Excusez-moi, je dois passer un coup de téléphone », Un coup de téléphone ? repris mon père intrigué et sérieux, comme pour me signifier que je n’avais pas intérêt à bouger d’ici. Laisse le Elias, il doit probablement téléphoner à sa petite amie, au moins il n’aura pas servit à rien ce Therry, il me sert l’excuse. Et ce crétin reprend comme s’il avait eu l’idée du siècle en me regardant J’espère pour toi que tu n’en a pas qu’une, il ne faut jamais leur donner trop d’attention . Les voilà qui rient ces deux imbéciles, comme des porcs, de très gros porcs. Ils me donnent envie de gerber. Je joue le jeu, rit avec eux. Avant de sortir du restaurant. Une bouffée d’air frais, un soupir blasé. Enervé. Ouai, c’est ça, ma colère grimpe en flèche. Je m’éloigne de quelques pas et mets un gros coup de pieds à une poubelle : « Et merde ! ».


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PANDORA & ANAËL

Le ciel noir sans étoiles depuis bientôt une heure. Assise sur un banc dans le parc, les jambes croisées, et les yeux rivés dans le ciel, j'écoutais le vent me chuchoter. Trahisons, douleurs, haine et solitude font partie de ma vie, mais certains disent qu'après la pluie vient le beau temps. Je n'en croyais pas un mot. Pour moi, la vie se résumais à une haine refoulée, une solitude trop forte et un ennui mortel. Et aussi étrange que cela puisse paraitre, je ne me sentais pas prête à quitter ce monde. L'inconnu me faisait peur même si je n'osais l'avouer, et un pressentiment dans mon cœur me hurlait que la vie sera toujours ainsi pour moi. Suis-je vraiment maudite ? Forcée d'arpenter ces ruelles sans relâche comme un fantôme errant sans amis, sans famille, sans personne à qui parler de mes maux et de mes peurs les plus enfouis ? Je ne voulais m'y résigner. À mes yeux, bien que minuscule, l'espoir était toujours là, quelque part bien caché. Partir loin, m'évader et ne jamais revenir, voilà ce qui m'aurait fait plaisir. Et pourquoi pas ? Rien ne me retenait ici après tout. Arrêtant ma marche soudainement, je prenais une profonde respiration et fermais les yeux quelques petites secondes. Quand je les rouvrais, je n'étais plus la petite maudite, sombrante de larmes dans sa minuscule bulle invisible. J'étais Pandora, la grande solitaire, l'esprit libre se moquant des limites. Voilà pourquoi au son de ta voix qui m'interpellait, je tournais le visage vers toi. Je fronçais les sourcils en te voyant donner un coup de pied dans cette poubelle. Tu n'avais pas l'air dans ton assiette, alors je sortais une sucette que je fourrais dans ma bouche. M'approchant de toi, j'étais curieuse d'en savoir un peu plus sur ton cas et surtout parce que tu m'avais l'air d'être une bonne distraction. Cette nuit m'ennuyait, mais j'étais persuadée que tu allais la rendre un peu plus, amusante. « Crise d'ado j'parie ? » Et vu ta tronche, je m'attendais très certainement à ce que tu m'envoies bouler. « Pardon, peut-être une dispute amoureuse ? » Pitié, c'était bientôt la Saint-Valentin en plus. Je sors une autre sucette de ma poche et te la tend. « Suce ! Ça va soulager ta haine. » Et je pouvais comprendre le sous-entendu de mes mots un peu pervers, mais qu'est-ce que je m'en branlais pardi !


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