la fête est finie
— JASPEANDRA
— JASPEANDRA
Ils ont insisté, j’ai refusé. Qu’ils me touchent, qu’ils nettoient le sang sur mes bras, qu’ils me posent des questions. Je veux juste rentrer. Je me fous des examens, de ces doigts brisés, du principe de sécurité. Du « vous pouvez pas partir comme ça ». Si j'le peux, et c'est même ce que je vais faire. T'approches pas. J'recule, au fur et à mesure que l'infirmière s'approche. Animal blessé, qui montrerait les crocs, si tu fais encore un pas. J'récupère mon téléphone, j'envoie un sms à Leandra. Enfin, j'demande à quelqu'un de le faire, manifestement j'suis pas en état. Ouais. Me demande pas pourquoi elle, c'est évident. Emrys ? Il est assez fort physiquement pour m'imposer en ce lieu. Les autres, j'veux pas les voir. J'veux pas la voir non plus, mais elle, elle sait. Elle sait faire, elle sait que mes prunelles ont perdus de leur bleu, que la rage a contaminé tous mes sens. Elle a pas du remarquer mon absence, on remarque plus grand chose dans nos vies respectives, ces derniers temps. Prostré dans un coin, près des autres rescapés qui se soumettent aux analyses. Il y a eu de la chair arrachée, des coupures, des membres brisés, une humanité aspirée. J'sens rien. L'adrénaline est encore là, empêche la douleur d'irradier mes bras, ma main gauche, ces poignets entaillés par les cordes. J'ressens rien, hormis la colère ; teinte le regard en brun, teinte l'âme de tâches rouges. La respiration est rauque, le corps se dégage plus violemment d'une énième tentative de cette blonde en blanc, là.
@Leandra T. Carreirao
@Leandra T. Carreirao
© LOYALS.
(Jasper O. Ellington)
deux verres vides et le bruit dehors, on habite dans un corridor, tu t'abrites dans ce faux décor. prends moi la tête tant qu'on peut encore, et dis-moi que c'est trop tard, je serais d'accord. deux pièces vides qui résonnent trop fort ; on habite dans un désaccord. - mentissa