Wish you were here - Jasper Ellington

Certes, les Dunster ne sont pas les plus fêtards du siècle, je sais. Mais pour être honnête à chaque fois que je sors dans une soirée de telle ou telle maison, j'ai cet espoir quelque peu enfantin et même vain, de recroiser son regard. On a tous rencontré, un genre d'inconnu, qui pour X ou Y raisons, nous a retourné le coeur. Je ne connais pas son nom, ni son âge, ni ses études, ni sa maison, je ne sais même pas si c'est un étudiant d'Harvard réellement. C'est à la fois frustrant et excitant. A chaque nouvelle nuit, je me dis que je pourrais le croiser à tous moments... ça ne s'est encore jamais produit, et ça fait quand même quelques mois déjà, 2 mois exactement, c'était à une des premières soirées de l'université, on avait pas mal picolé, enfin moi c'est sur, et on avait échangé quelques mots, un jeu idiot si je me souviens bien. On inventait des histoires, des passés fictifs sur les gens que l'on avait à portée de regards. ça c'est terminé, comme une soirée où on a trop picolé, pas au lit non, j'ai terminé la tête dans les plates bandes devant la Eliot house... Et je ne l'ai plus jamais revu. Je ne me dis pas qu'il a pu voir ma finalité, puisqu'on c'était quitté avant, heureusement d'ailleurs. Aussi étrange, que cette rencontre fut elle, elle fait partie de celles ci justement, que je n'arrive pas à gommer de mon esprit. Il ne s'efface pas de mon esprit. J'enfile une petite robe noire, des bottines à clous et une cape en laine noire. Sobre cette fois ci, j'entre dans la Dunster House. Je souris à certaines connaissances, de loin, puisque j'ai besoin de parcourir la pièce du regard, peut être un autre espoir vain. On ne se refait pas, je suis une incurable romantique qui s'en cache... Je me mords la lèvre, en replaçant mes cheveux derrière une oreille et j'avance dans la pièce, en acceptant un verre haut en couleur. "Bonsoir." Murmurais-je une amie que vit plus loin.

Penelope Ҩ Jasper

« wish you were here »

Fête chez les Dunsters. Jasper n'est pas le type le plus festif d'Harvard, loin de là. Pas renfermé non plus, un juste milieu. Disons qu'il sélectionne et se permet de faire le difficile dans ses choix. Les soirées des Mathers par exemple passent généralement à la trappe, trop décadentes et des fins peu glorieuses. Seulement, quand ce sont les siens qui organisent, c'est comme un devoir d'y participer. Le garçon traine un peu des pieds, range ses cheveux hirsutes sans grande motivation, ajustant sa chemise blanche tout en se dévisageant dans le miroir de la chambre. Un dernier regard vers son ordinateur inanimé, guettant un message qui pourrait l'excuser pour encore quelques minutes. Rien à faire. Les soirées ne l'avaient pas toujours ennuyés, certaines même lui laissaient un souvenir sucré. Des rencontres qui vous motivent à y retourner, le samedi prochain, dans l'espoir de poursuivre. Même si, parfois, celles-ci ne restent qu'au stade du commencement, un balbutiement inspirant, avorté par les circonstances. L'expérience vécue il y a à peu près deux mois lui avait apprit à ne pas attendre pour capturer au moins un nom, ça évite bien des regrets le lendemain. Par chance, le hasard vous offre parfois l'occasion de vous rattraper. Déboulant dans la pièce peuplée d'une majorité de Dunsters, ainsi que quelques visiteurs d'autres confréries -en espérant qu'ils ne transforment pas l'endroit en bordel cocaïné-, Jasper attrapa un verre qu'il vida de moitié. Ses prunelles foncées partirent à la recherche de traits connus, pour finir par s'arrêter sur des souvenirs. Une brune venait d'entrer dans la demeure ; et cette brune lui rappela un goût d'inachevé. Il gardait d'elle un sentiment amer. Le feeling avait été immédiat, mais leurs chemins s'étaient séparés un peu trop tôt ; Jasper s'étant absenté un instant pour glisser un mot à l'un de ses frères, il ne l'avait plus retrouvé à son retour. Et ce malgré des recherches jusqu'à la fin de la soirée. Se frayant un chemin jusqu'à elle, il se glissa dans son dos : « Elle, je pense que dans le passé elle oubliait constamment de donner son nom, et ainsi, ne revoyait jamais les heureuses rencontres faites en soirée. » Léger clin d'oeil à leur petit jeu. Peut-être ne se rappelait-elle plus de lui, d'ailleurs. Il n'avait même pas pensé à ça. « Mais ça, c'est le passé n'est-ce pas ? » Rajouta-t-il avec un léger sourire du coin des lèvres, attendant qu'elle se retourne pour lui faire face.

C'est bête quand même, j'aurais fait toutes les soirées de toutes les maisons, et pas de signe de lui! Il faut que j'arrête mes fixations idiotes, je n'ai plus l'âge de... je ne sais pas, bref, il n'est pas là et me voilà enfermée dans la maison de l'ennui mortel. Où je suis sure d'en apprendre plus sur le développement des pays du tiers monde... Il ne manque plus qu'un brie dans l'histoire et je pourrais me mettre à fumer la pipe. Peut être qu'il va y avoir un strip échec? Sait on jamais, mais là encore autant que je me mette directement nue, je suis une quille en échec quelque chose de dingue. J'écoute mon amie, juste d'une oreille, de l'autre je tente de capter ce qu'il se passe autour et lorsque sa voix m'effleure l'ouie, un frisson parcourt mon échine et je reste là, immobile, un large sourire se dessine sur mes lèvres. Trop heureuse en fait, mon coeur en a fait un bon dans ma poitrine, c'est idiot mais là, il a fait son petit effet. Je finis par me retourner sur lui, l'oeil pétillant de tout un tas de choses, tout sourire, il est juste comme dans mon souvenir, c'est le même. Le temps n'a pas altéré son image. "Elle faisait ça?" Lui dis-je avec malice. "Je pense que lui, avait une honte vivace de son prénom, ce qui lui a empêché d'être retrouvé." Je me mordille la lèvre, on dirait une gamine en cet instant. "Corrigeons donc le tir, enchanté inconnu de jeu, je m'appelle Pénélope Loops... et vous même?" lui dis-je en lui tendant la main pour la lui serrer.

Penelope Ҩ Jasper

« wish you were here »

Dès les première paroles de la brune, Jasper comprit qu'elle ne l'avait pas oublié. Ce qui le rassura un peu. Il aurait eu l'air idiot, ainsi planté derrière elle, a lui susurrer des choses qu'elle ne comprenait pas. Heureusement, il n'était pas le seul à avoir gardé des souvenirs de cette soirée ; de bons souvenirs vu le sourire radieux qu'elle arborait. Sa mémoire n'avait rien enjolivé. C'est comme s'ils s'étaient rencontrés la veille, qu'ils continuaient dans leur lancée en ignorant les deux mois qui les séparaient. « Impossible, il a un prénom magnifique. » Contredit Jasper avec automatisme. Ego mal placé qui répond sans réfléchir. Ah oui, c'est vrai qu'elle ne connait même pas son prénom. Sans se démonter, et sans se départir d'un fin sourire taquin aux coins des lèvres, il reprend : « Je persiste à croire que c'est de la faute de la fille. » En vérité, tords partagés. Il s'était absenté, et ils ne s'étaient retrouvés. En soi, heureusement qu'il ne connaissait par l'appartenance de la jeune femme à la confrérie réputée pour son esprit fêtard, surement aurait-il mit cette disparition sur le compte d'excès en tout genre. Enfin peu importe, l'important était qu'elle se tenait désormais en face de lui, et qu'il pouvait enfin mettre un nom sur son visage ravissant. Il attrapa la main tendue et la serra de façon très solennel, ce qui tranchait avec le lieu festif. « Jasper Ellington, fier Dunster en sa maison. » C'était une vraie fierté pour le garçon, même si pour la majorité des gens elle était la confrérie des intellos. Des intellos oui, mais pas seulement.  « Où étais-tu passée chère Penelope ?  » Car mine de rien il l'avait cherché, dans la soirée et après. Même sur internet, mais sans le moindre indice sur son quotidien c'était en vain. Quand à l'amie qui se tenait toujours à leurs côtés, un regard insistant du chef d'entreprise suffit à lui faire comprendre qu'il était temps pour elle de disposer. Jasper n'avait pas vraiment l'intention de partager ces retrouvailles.

Il parut quelques peu vexé, de ma remarque, piqué au vif pour ainsi dire, ce qui me fit rire intérieurement, il était vraiment toujours aussi craquant et pour une fois depuis notre première rencontre, je pouvais l'observer sans avoir envie de foncer aux commodités pour évacuer un trop plein d'alcool. Pas qu'il était la cause de mon côté malade lors de cette soirée, bien sur que non, les responsables furent whisky et coca dans le même verre. Non ce soir je n'étais pas cuite du tout, et je pouvais donc parcourir de mes yeux son visage, resté intact dans ma mémoire. "Un prénom magnifique et quel est-il?" Il ajouta cette petite taquinerie, avec ce petit sourire craquant au possible, qui me fit rire, et je me mordis la lèvre, mon regard devait lancer des étoiles brillantes à toute ber-zingue! Qu'est qu'il me prend, non de nom... reprends toi, un minimum! Je lui tendis la main pour le saluer presque professionnellement, il ne parut pas vraiment choqué et attrapa ma main pour la serrer. Je balayais mentalement la petite étincelle que fit sa peau sur la mienne. "Mr Ellington, quel ravissement de pouvoir enfin mettre un nom sur un souvenir... Dunster donc..." Large sourire, avant de me trouver quelques peu désarçonnée par sa question. Je suivis son regard, sur mon amie venant de sa propre maison, regard presque autoritaire, qui eut un effet quasi immédiat, la tête penchée sur le côté, je me retournais vers lui. "Efficace..." Complimentais-je simplement. "J'étais... en classe, en soirée, dans ma maison... dans ma chambre, seule, à me morfondre sur la disparition du garçon de la première soirée des confréries... Je me languissais..." Mutine au possible, prenant l'air de ce que j'étais en train de dire.

Penelope Ҩ Jasper

« wish you were here »

Bon, disons le, le fait que son amie fasse partie de sa propre maison arrangeait bien les choses, elle connaissait, au moins de nom et de traits, le jeune homme. S'il était d'un naturel plutôt agréable et sympathique la majorité du temps, il détestait plus que tout être contredit, et pouvait se révéler assez dur et directif envers ses pairs, amis ou non. On lui a apprit qu'il n'y a pas de petites insubordinations, pas de légères bousculades ou manquement de respect. Il faut s'imposer pour survivre, c'est la maxime des Ellington. Cela pouvait paraître excessif pour de nombreuses personnes. Surement pour la jeune femme, qui tourna les talons sans demander son reste. « J'arrive toujours à avoir ce que je veux. » C'était présomptueux, mais pas si éloigné de la vérité que cela. Ne la quittant pas des yeux, il but à nouveau une gorgée d'alcool, avant de reprendre avec un sourire amusé. « Enfin, en général. Ca n'a pas trop marché avec toi. » La preuve, avec toute la bonne volonté du monde il s'était confronté à un échec concernant sa recherche. Mais cela était finalement un mal pour un bien. Ne s'être pas retrouvés immédiatement augmentait le mystère et nourrit l'imagination. D'ailleurs la demoiselle conte qu'elle a pensé au Dunster, ce qui étire encore d'avantage les lèvres masculines. C'est toujours flatteur de savoir que l'on est pas passé inaperçu, que l'on est pas un type parmi d'autre, noyé dans la masse. « Vraiment ? Je ne me croyais pas capable de marquer les esprits comme ça. » Souligne-t-il avec malice, finissant son verre d'une gorgée. L'avantage d'être un maniaque du contrôle est qu'il savait très bien où s'arrêter quand il buvait. Vous savez, le verre de trop qui vous transforme le plus sage des hommes en espèce de créature des cavernes dépourvu d'intellect et retenue. M'enfin, cela ne l'empêchait pas parfois de dépasser ce stade, juste pour le plaisir de ne pas tout mesurer avec recul, pour une fois. Bref, il l'attrapa pas la main et se faufilant à travers les jaunes, l’entraîna jusqu'à un coin du salon où se trouvaient canapés et fauteuils (sans oublier au passage de la resservir elle et lui). « Je connais ton prénom, mais c'est pas suffisant. » Pas assez pour satisfaire sa curiosité en tout cas. « Parle-moi de toi un peu. » Ouais, le genre de phrase qui veut tout et rien dire. En soit ce n'était pas le contenu qui importait, mais ce qu'elle allait choisir de dire, ce qui pour elle, la caractérisait.

fiche par century sex.