Renegades (Grayson)

Elle le détaille de ses prunelles incandescentes comme pour tenter de comprendre ce qu'il pourrait cacher. Ce jeune homme a l'air bien sous tous rapports, parfaitement recommandable. Pourtant, quelque chose lui dit qu'il est pas aussi parfait qu'il n'en a l'air. C'est d'ailleurs ce je ne sais quoi qui l'attire. Grayson n'est pas si innocent qu'il n'y paraît au premier abord. Son sourire se détend de nouveau lorsqu'il va dans son sens, lui affirmant que là encore, elle ne doit pas se tromper. « Tu dois avoir une liste de conquêtes longue comme le bras, non ? » Un mec comme lui devait attirer et faire succomber les femmes, les jeunes étudiantes et les plus mûres comme des mouches. Lui n'avait plus qu'à faire son choix, sans doute. Elle lui avait aussi demandé pourquoi son choix n'était pas porté sur les Eliots, et son explication l'amuse plutôt. Un sourcil ébène se hausse, un brin inquisitrice. « Hum, donc, séducteur et pas romantique ? » Elle le testait, fallait avouer. Elle-même fuyait le romantisme comme la peste, elle n'en serait pas offusquée mais il était drôle d'attendre de voir quelle stratégie le jeune homme allait adopter. Il étudiait également en dentisterie et sport, des domaines qui exigeaient un physique impeccable. « Effectivement, tu as l'air plutôt en forme. » s'amuse-t-elle en le détaillant à nouveau. « Je pourrai m'adresser à toi alors si j'ai besoin de muscler certains endroits de mon corps. » Oui Deirdre aime jouer dans l’ambiguïté mais toujours en subtilité, elle ne succombe pas aux sirènes du vulgaire et d'ailleurs n'aime qu'on s'y adonne. Aussi surprenant que ce soit étant donné son existence nocturne.

Finalement, elle ne le connaît pas, mais elle a du mal à croire que peu de femmes passent dans ses draps. Il aime séduire, il est beau garçon, c'est de la logique pure et simple. Et le pragmatisme accompagne toujours les pensées de la Solitaire. A moins que. « Je vois, tu aimes jouer avec le feu mais tu t'y brûles rarement. » Ce concept peut trouver compréhension à sa raison bien huilée. Elle-même apprécie d'attiser le désir dans les corps masculins, pour autant elle ne se donne pas aisément. Ce sont les prémices qui l'attirent davantage que la suite. Grayson se dit romantique. Deirdre ne donne pas dans la romance, elle est la preuve incarnée des promesses avortées et du regret. Le romantisme est éphémère, l'idée même de s'attacher l'est tout autant. Pourtant c'est bien l'amusement qui passe dans ses yeux avant qu'elle ne provoque de ses lèvres carmines. « Je suis curieuse de voir ça. Tu sors le grand jeu parfois ? Fleurs et chocolat. » Dîner aux chandelles ou galanteries ? Elle n'était pas experte dans le domaine et le fuyait la plupart du temps pour être honnête. Et puisqu'il était un grand sportif, elle avait nourrit l’ambiguïté de ses mots en lui proposant du renforcement musculaire. « Merci, la danse façonne bien la silhouette en général. » Elle s'entretenait, elle aimait avoir une ligne impeccable tout comme son mental. Deirdre cultivait tout simplement l'absence de failles. Et cela passait d'abord par l'apparence qu'on offrait au monde.