Je reprends mon souffle peu à peu. Avec ce que tu m’as fait subir, toutes les sensations exquises que j’ai reçues, j’ai de la difficulté à reprendre le dessus, comme si tu venais de me voler l’essence de ma vie. Je suis amorphe, mais ça en valait la peine. Encore plus, lorsque je vois l’effet que ma phrase te fait. Toutefois, après notre baiser, tu te recules perplexe, ce qui me fait froncer les sourcils. « Quoi ? » Tu m’annonces dont être surprise que cela ne me dérange pas de me goûter et je souris. « J’dois pas être dans la majorité. Sauf que ce que l’histoire ne dit pas, la majorité sont hétéro, aussi ! » Enfin, je pense. Mais je n’ai pas encore rencontré un mec bisexuel détestant embrasser après une pipe. Ce n’est pas bien grave. De toute façon, tout cela est qu’un détail futile. Je te regarde enfiler de nouveau ton soutien-gorge et j’avoue être déçu, moi qui croyais qu’on allait aller encore plus loin. Où est passé l’homme qui ne voulait pas te baiser ? Il est rendu bien loin, désormais. Depuis que je t’ai touché la dernière fois, je ne pense qu’à ça. Je ne pense qu’au moment où je pourrai enfin me fondre en toi et partager ce moment en ta compagnie. « Pourquoi t’es venue ici, en réalité ? Surtout que là tu t’habilles. Tu veux faire une partie d’échec ? » Et mon petit rire moqueur se glissa sur mes lèvres.
« Quoi ? » Bien entendu, tu te demandes sûrement pourquoi je te regarde ainsi. Alors je t’explique simplement que la plupart des mecs n’aiment pas goûter leur propre sperme. « J’dois pas être dans la majorité. Sauf que ce que l’histoire ne dit pas, la majorité sont hétéro, aussi ! » Je cligne des yeux à quelques reprises, mes doigts s’affairant toujours sur les boutons de mon chemisier. Tu es donc aussi attiré par la gente masculine? C’est bon à savoir… Non pas que ça change quoi que ce soit pour moi en fait, mais tout de même. J’ajoute ça aux infos à ton sujet et ne mordille la lèvre en te regardant, visiblement déçu que je me rhabille déjà. « Pourquoi t’es venue ici, en réalité ? Surtout que là tu t’habilles. Tu veux faire une partie d’échec ? » J’attache le dernier bouton, en laissant un ouvert pour que tu vois toujours mon décolleté et viens rapidement capturer tes lèvres à nouveau. « Tu m’as invité, tu te souviens? » Enfin, si on peut considérer ton sms comme une invitation bien sûr. « Puis, j’en avais envie... » Je passe mon pouce sur ta lèvre inférieure sans trop savoir si je devrais maintenant me lever pour m’en aller ou bien rester là. La vérité, c’est que j’ai bien envie de rester, mais que je ne nous fais pas trop confiance. Alors je me lève et attrape mon manteau.
Je me demandais réellement pourquoi es-tu venue me trouver chez moi, alors que tu t’habilles de nouveau, sans même tenter d’aller plus loin. Je pensais avoir été clair, sans réellement le dire à haute voix, ce que je voulais. Il s’avère que non. « Oui, je t’ai invité, mais j’avais d’autres plans en tête ou du moins, je comptais que ça continue cet échange privé. » Je soupire toujours autant déçu et encore plus lorsque tu te lèves debout. Ton manteau en main, tu es déjà prête à t’en aller. « Ah oui, je vois ! » Un nouveau soupire sors de ma bouche. À croire que je ne sais faire que ça. Je reste complètement béat que tu veuilles déjà t’en aller. Je ne m’attendais pas à ce que tu partes si rapidement et qu’en plus je passe la soirée seul. Dire que j’avais décommandé des plans pour ma soirée. Ça m’apprendra. Bravo Silas ! « Bon, bien, je suppose que c’est là où je te dis bonne soirée… Alors, salut ! » Je ne cache pas ma déception et tu dois le voir. Je sors donc mon téléphone portable et compose le numéro de Grayson. À quoi bon essayer de retenir quelqu’un qui a l’air déjà bien décidé à quitter les lieux ?
« Oui, je t’ai invité, mais j’avais d’autres plans en tête ou du moins, je comptais que ça continue cet échange privé. » J’esquisse un sourire qui se veut mystérieux pour cacher mon malaise. J’en ai envie aussi Silas, mais si je te le dis, tu ne me laisseras pas partir. Alors je me lève et attrape mon manteau dans un dernier effort pour me pousser à bouger avant de flancher. « Ah oui, je vois ! » Tu ne me rends pas la tâche facile là… « Bon, bien, je suppose que c’est là où je te dis bonne soirée… Alors, salut ! » Tu sors ton téléphone et je te fixe un moment avant de secouer la tête et de me pencher vers toi pour attraper ton menton. « Ne te vexe pas… ce n’est que partie remise. » Puis, je me penche un peu plus pour venir capturer tes lèvres dans un long et langoureux baiser avant de me redresser et de tourner les talons pour aller vers la porte. « Bonne fin de soirée! » je sors avant de changer d’idée.