Quand le passé refait surface [Rosalie & Nick]

Lentement je créais des liens dans mes têtes, mais quelque chose clochait encore et j’avais besoin de mettre le doigt dessus. J’avais cette fâcheuse habitude de vouloir tout comprendre. Elle aurait dû être honnête avec moi au sujet de ses études et de son père, mais je n’arrivais pas à lui en vouloir pour ça. Pourtant je devrais, elle m’avait quand même menti, mais comme l’histoire datait ça ne m’aurait servit à rien de le lui reprocher. Du moins c’était ma façon de penser jusqu’à ce qu’elle ajoute qu’elle ne m’avait quitté pour personne.  "si je te disais la vérité tu m'aurais quitté alors j'ai préféré le faire avant que l'inévitable n'arrive. T'allais tout savoir un jour et je préférais mettre fin à notre relation avant que la bombe a retardement n'explose."

Je me sentais légèrement étourdit d’un coup et je n’arrivais même plus à la regarder en face. Elle devait forcément se foutre de ma gueule.  « Non, tu dis n’importe quoi là… voyons t’aurais quand même pas inventé cette histoire de partir pour un autre alors que c’est pas vrai… » Ça ne faisait pas de sens. La douleur à moi poitrine devint plus vive et je dû y poser ma main pour appuyer un peu plus fort. Comme si toute la peine que j’avais eu suite à la rupture avait refait surface d’un coup. Les blessures saignaient à nouveau et la pression effectuée par ma main n’était pas suffisante pour stopper l’hémorragie.  « Je t’aurais jamais quitté pour ça voyons… t’as préféré me faire souffrir pour rien pour ne pas souffrir toi-même c’est ça ? » Encore aujourd’hui j’avais du mal à faire confiance à cause de la manière dont c’était terminé notre relation et pourtant aujourd’hui elle m’apprenais que c’était tout faux.

Son ton était tellement sincère que j’avais du mal à ne pas le croire malgré son histoire. J’avais l’impression d’être dans un de ses films d’Hollywood où le garçon et la fille se quittent pour une raison stupide pour finalement se retrouver des années plus tard et vivre heureux ensemble pour toujours, sauf que mon instinct me disait que la dernière partie ne se réaliserait pas pour Ro et moi. "T'aurais été idiot de ne pas me quitter." J’haussais le sourcils, osant poser mon regard dans le sien.  « Je dois être un idiot de nature alors. » ajoutais-je pour clore ce qu’elle venait de dire. C’était difficile d’imaginer comment j’aurais réagi, mais j’avais vraiment aimé Rosalie et si elle avait pris soin de m’expliquer les raisons pour lesquelles elle m’avait laissé j’aurais pu comprendre.

Lorsque Rosalie me confirma une nouvelle fois que ce n’était pas pour un autre qu’elle m’avait laissé, mais bien pour se protéger elle, je secouais négativement la tête. Elle était elle-même consciente de l’égoïsme de son geste, mais elle ne semblait pas le regretter le moins du monde.  « J’ai jamais réussi à refaire confiance après toi. » Oui, elle m’avait tellement fait mal en désirant un autre plus que moi que j’avais finis par douter de moi et à ne plus vouloir laisser entrer personne.  « Je crois que j’aurais préféré une excuse du genre : Ça ne marche plus nous deux, mais c’est pas toi le problème c’est moi. Ça aurait été moins douloureux. » Je pris une grande bouffée d’air frais ne pouvant m’empêcher de penser que je me serais bien passé d’une nouvelle du genre pour aujourd’hui…

J’étais d’abord sans mot, encore sous le choc de tout ce que je venais d’apprendre. Je soutenais son regard en tentant de trouver une réponse claire, pourtant elle m’avait donnée toutes les explications que j’avais besoin pour retourner dans le passé et me refaire le film avec une fin différente cette fois. Différente parce qu’au final elle ne m’avait pas quitté pour un autre. C’est elle qui rompit notre contact en baissant les yeux. La sensation dans ma poitrine était horrible et pourtant j’avait l’impression que mes pieds étaient figés dans du béton, incapable de bouger. "T'aurais réussi à me faire regretter mon choix en trouvant de quoi faire remarcher notre relation." Elle avait peut-être raison, mais au final on ne le saurait jamais puisque cette histoire faisait partie du passer.  « Peut-être bien.. » finis-je pas dire. J’enfouis mes mains dans mes poches, me disant que je ferais probablement mieux de rentrer chez moi. Cette journée n’annonçait vraiment rien de bon pour moi.  « Je voudrais pas te retarder davantage.. je ferais mieux de te laisser poursuivre ton chemin. » dis-je en faisant un pas sur le côté pour la laisser passer. J’avais besoin de digérer l’information, besoin de panser une nouvelle fois mes blessures.