Un intrus dans ma chambre !

Les cours de la journée avaient été plutôt éreintant, j’aimais bien l’idée d’apprendre plein de choses différentes, c’était intéressant, mais je dois dire que quand je rentrais chez moi en fin de journée j’étais vraiment contente de pouvoir souffler et de déconnecter. J’avais trouvé la meilleure confrérie pour ça, la maison des cabots.

Quand je rentrais je n’avais qu’une envie c’était de me délasser, posant mes affaires dans ma chambre, je me déshabillais sans tarder en soupirant. C’était bon de laisser le poids des cours au sol aussi facilement que les vêtements de la journée que j’avais quand même plié soigneusement sur ma chaise avant de partir dans la salle de bain.

On avait une grande salle de bain avec Cécilia, c’était agréable d’avoir sa propre salle de bain, alors j’en profitais souvent pour me prélasser dans un bain bien chaud pendant presque une heure. J’avais un livre que je lisais, une histoire bête entre une garçon et une fille, mais ça m’occupait le temps que mon corps se repose.

Quand l’eau devenait trop froide je sortais de la baignoire pour me rincer et m’essuyer dans cette grand serviette blanche et rose. La serviette était si douce qu’on aurait dit du velours, j’adorais cette sensation sur la peau. Prenant le temps de me donner un coup de brosse dans les cheveux, je sortais de la chambre avec ma serviette autour de mes hanches.

Ça n’est que quand je voyais ce garçon dans ma chambre que j’émettais un petit cri strident avant de rapidement remonter la serviette jusqu’au niveau de ma poitrine pour arriver à cacher ce que je ne dissimule pas toujours à ma colocataire.

- Qu’est ce que tu fais dans ma chambre toi ? Et pourquoi tu fouilles dans mon tiroir à sous vêtement !

Les gros yeux en direction du garçon, je me demandais comment l’idée lui était venu de chercher dans mes affaires. Je ne le connaissais même pas, peut être un copain de Cécilia ? Le côté de ma colocataire avait l’air intact lui, alors que je voyais ce dernier empiler mes culottes dans un coin comme si c’était un jeu pour lui.

- Bon tu m’en envoie une plutôt que de jouer avec, ça m’arrangerait ?

Pourquoi est-ce que je fais toujours des trucs qu'il ne faut pas quand j'commence à boire avec les autres. Non, pardon, la vraie question étant plutôt, pourquoi on a commencé à boire au milieu de l'après-midi. Mon frère est venu me voir me disant que ce soir, c'est une très grosse soirée de prévu et qu'on devait se chauffer avant de partir. Du coup, on se retrouve dans la maison avec d'autres Winthrop et on s'amuse comme on sait le faire.

D'un coup, Eli me sort qu'il a une idée de génie, mais il ne veut pas m'en dire plus. Moi, j'commence un peu à avoir peur, je dois l'avouer, surtout quand il vient de me dire qu'il faut du maquillage. Est-ce que j'ai vraiment une tronche à me balader avec du maquillage sérieusement... Du coup, après réflexion, la seule idée que j'ai eu était d'aller dans la chambre de me rendre chez les cabot et d'aller dans la chambre d'Elena. Et j'peux dire que dans mon état actuel, ça risque d'être vraiment marrant. J'allais devoir être un vrai ninja pour que personne ne me remarque.

J'arrive difficilement cependant, jusqu'à la maison commune des cabot. J'crois que j'étais vraiment pas prêt pour ça, surtout que j'me suis perdu peut-être deux fois avant de trouver les chambres. J'arrive, j'ouvre la porte et je rentre. Sans même réfléchir, je commence à fouiller un peu partout, j'ouvre même un tiroir et j'tombe sur des culottes. Bon là pour le coup, ça fait vraiment situation étrange. Le mec alcoolisé qui fouille dans un tiroir de dessous féminin, j'avais de quoi passer pour le pire pervers de l'université.

Bien entendu, pour couronner le tout, j'entends un cri qui arrive de derrière moi. Je sursaute tellement que ça m'a fait peur, je m'attendais vraiment pas à croiser quelqu'un ici. J'pensais tomber nez à nez avec Elana, et quand j'me retourne, je vois une blonde, en serviette. Sur mon visage, on pouvait sûrement voir la gêne, mais aussi l'incompréhension. En fait j'étais pas du tout dans la bonne chambre la... Et je n'avais même pas remarqué. J'savais même pas quoi dire, j'allais sûrement passer l'un des pires moments de ma vie. « Heuuuu, ouais, attends... Tiens. » Je lui fais passer un de ses dessous comme elle m'a demandé et j'reste complètement bloqué, j'savais vraiment pas ou me mettre. « Je suis ou la en fait ? C'est ta chambre ? » Comment je vais pouvoir lui expliquer ça sans passer pour un fou moi maintenant...

Contente de pouvoir profiter de cette eau chaude pour délasser chacun de mes muscles, je m’étais perdu totalement dans mes pensées pendant cette douche qui avait pu durer une éternité. J’étais encore un peu rêveuse quand je sortais de la salle de bain jusqu’à ce que mon regard se pose sur ce garçon qui avait le nez dans mes tiroirs.

Il avait l’air tellement perdu que s’en était amusant. Pourquoi un garçon viendrait flâner dans la maison des filles en paraissant si timide au premier abord. Je souriais avec un air quand il me balançait de quoi habiller mes dessous. Faisant un tour avec mon index pour lui indiquer la direction que devait prendre ses yeux, je souriais de plus belle.

- Tu pourrais te retourner chérie que je l’enfile ?

Le garçon était attendrissant, et mignon, ce qui ne gâchait rien pour l’instant. J’attendais qu’il s’exécute avant d’enfiler ma culotte en dentelle par-dessous la serviette que je conservais à une place convenable pour ne rien dévoiler qu’il ne saurait voir. Je ne quittais pas l’intrus du regard, m’amusant encore de le voir pris au dépourvu.

- Ma chambre, c’est ça, mon tiroir, mes culottes.

Il n’était pas du tout au courant de qui il venait cambrioler, alors pourquoi cette intrusion ? Ma curiosité s’affolait un peu plus, mais j’imaginais que je ne tarderais pas à avoir le fin mot de l’histoire. Dans tous les cas il fallait que je m’habille, alors pourquoi ne pas continuer à jouer un peu avec celui qui de toute évidence ne connaissais pas les règles.

- Je vais finir par attraper froid, le tiroir d’à côté c’est les soutiens gorge. T’en choisi un qui te plait ?

Cette situation commençait à devenir de pire en pire. J'savais vraiment pas quoi faire. En plus de ça, j'dois dire que l'alcool ne m'aidait pas du tout à garder mon sérieux. Mais ce que je ne comprenais pas par contre, c'est qu'elle semblait ne pas être si en colère que ça. Enfin j'sais pas... Tu trouves un inconnu dans ta chambre, normalement, tu attrapes tout ce qui te tombe sous la main pour lui jeter dessus et le foutre dehors. Mais non, au contraire, c'est presque comme si elle voulait jouer avec moi. Ou alors c'est juste que je comprends vraiment rien parce que j'suis dans un état second. « Oui oui, pas de problème. » Je venais de faire ce qu'elle venait de me demander, à savoir me mettre dos à elle pour qu'elle enfile la culotte que je venais de lui donner. Ca devenait vraiment de pire en pire, voilà que maintenant, je l'aide à s'habiller...

Et y'avait plus de doute maintenant, j'suis pas du tout dans la bonne chambre, et ce sont bien ses dessous dans lesquels je suis en train de fouiller. J'avais vraiment honte sur le coup, j'espère vraiment que cette histoire ne va pas sortir d'ici parce que sinon j'ai pas fini de recevoir des moqueries des autres dans la Winthrop. « J'suis désolé, j'voulais vraiment pas faire intrusion dans ta chambre comme ça en fait... » Comment est-ce que j'vais pouvoir lui expliquer ça moi maintenant...

Mais le pire, c'est qu'elle continue d'être très calme, m'envoyant au passage une petite pique. Sur le coup, je voulais rigoler, mais je me suis retenu, malgré ce petit sourire qui se dessina sur mon visage. Voilà que maintenant, je dois lui choisir un soutient gorge. Si quelqu'un m'avait dit que j'allais me retrouver dans cette situation, je ne l'aurais vraiment pas cru, il faut le dire. J'regarde alors dans son tiroir, gêné de continuer à fouiller dedans, mais après tout, c'est elle qui viens de me demander, donc bon. Je tombe sur un soutient gorge qui est dans le même ton que la culotte que je viens de lui donner. Je l'attrape et je le fais passer par-dessus mon épaule, sans me retourner pour respecter son intimité. Enfin bon, c'est pas comme si je venais de fouiller dans tout ses bas, mais je ne vais rien dire. « Celui-ci devrait faire l'affaire, j'imagine. Il est vraiment joli en plus. » Autant continuer de faire ce qu'elle me dit pour ne pas que ça se retourne contre moi.

Je venais de retrouver ce garçon dans ma chambre, et la première chose qui m’était venue à l’esprit c’était de m’amuser de la situation. Il n’avait même pas l’air de savoir où il était, et pourtant il continuait de suivre mes instructions à la lettre. Je préférais ne pas savoir pour le moment en me servant de lui pour commencer à m’habiller.

L’idée d’avoir un intrus dans ma chambre me travaillait quand même, pourquoi il était là ? Si Cécilia retrait, peut être qu’elle prendrait les choses différemment. J’écoutais cet inconnu me dire qu’il n’avait pas voulu entrer dans ma chambre, mais ça ne m’expliquait pas non plus ce qu’il était en train de faire.

- T’inquiètes pas, je comprends. C’est une des cabots qui t’a kidnappé et envoyé dans ma chambre de force ?

Le beau brun continuait de me distribuer mes sous vêtement pendant que je les enfilais de façon désinvolte. Je gardais toujours ma serviette au mieux autour de moi avant de contourner le garçon pour avoir accès à mon armoire. Pour la robe c’est moi qui choisirait, les garçons n’avaient aucun goût pour ça.

- C’est ma colocataire qui t’envoie ? Tu es mon cadeau de Saint Valentin en avance ?

Continuant à fouiner jusqu’à trouver une parfaite robe assez chaude pour être portée à l’intérieur sans collant, j’affichais un sourire satisfait en profitait d’un instant où l’inconnu gardait la tête tournée pour faire tomber la serviette en passer ma robe rapidement. J’ajustais les bretelles comme il faut, le décolleté et les jambes avant de contourner à nouveau le garçon pour me retrouver devant lui.

J’essayais de ranger un peu ce qu’il avait déranger dans mes tiroirs pour réorganiser mes affaires à la place que devaient avoir chacune d’entre elle. Je terminais par sortir mon coffret à maquillage, une boite simple et à la fois bien garnie que j’affectionnais particulièrement. Je la posais au-dessus de la commode pour en sortir un rouge à lèvre que je passais sur les miennes tout en regardant l’inconnu dans les yeux.

- Je m’appelle Minna.

Franchement, qu'est-ce que je suis sensé lui répondre ? Non bah, en fait, j'savais pas que c'était ta chambre du coup bah j'me suis quand même permis de fouiller ? J'pense que ça ne le fait pas trop. Alors après, j'avoue que d'un autre côté elle me tend des perches, que je pourrais utiliser pour m'en sortir, mais pour dire vrai, je ne suis pas un menteur, donc ce n'est pas possible. Je vais devoir affronter cette situation comme un grand. « Non non, du tout, j'suis rentré tout seul, la porte était n'était pas verrouillé d'ailleurs. »

En plus faut dire que la conversation était assez étrange, j'me retrouve à lui tourner le dos parce qu'elle est... nue ? Tout à fait normal comme situation vous allez me dire pour des étudiants comme nous. Enfin bon, j'aurais pu dire oui si j'avais pas un litre d'alcool dans le sang. En plus de ne pas savoir ou je suis dans l'instant. M'enfin bon, j'imagine que je vais y survivre. En plus de ça, j'avais l'impression qu'elle voulait jouer avec moi quand je l'entends parler. Ou alors c'est p'tet le fait d'être un peu bourré qui me fait penser à des choses comme ça je sais pas. « Ta colocataire ? C'est quoi son nom ? » En vrai, si ça se trouve, j'me prends la tête pour rien depuis tout à l'heure et c'est la coloc d'Elana, même si cela me parait impossible, j'ai pas l'impression que la chance soit avec moi aujourd'hui.

Quand elle arrive devant moi, habillée cette fois-ci, je la regarde un peu plus sérieusement, de haut en bas. Pourquoi j'ai pas dit oui en disant que j'suis son cadeau de saint valentin sérieux... Difficile de dire non, car faut être franc, elle est plutôt sexy la demoiselle. Mais faut que j’arrête de penser à ça parce que j'suis pas du tout venu ici pour cela. « Moi c'est Julian. J'suis désolé d'être ici dans ta chambre, sans même te prévenir ou quoi que ce soit. Tu dois trouver ça assez bizarre. »

(hrp: je suis désoléééééééé du temps que j'ai pris pour te répondre, j'ai pas vraiment d'excuse, mais j'suis de retour en forme ! )

Ce pauvre garçon avait l’air perdu, pourtant il n’avait rien d’un enfant timide, quand je le regardais il était plutôt bien fait et la façon qu’il avait de perdre ses moyens s’en était un peu déconcertant. De mon côté je continuais le cours de ma journée en prenant le temps de m’habiller comme il aurait été prévu que je le fasse après ma douche.

Je n’essayais d’en savoir d’avantage, même si j’étais curieuse de savoir ce qui avait poussé un garçon à s’introduire dans ma chambre. Peut-être que s’il avait été plus vilain, j’aurais réagit d’une façon différente, alors quand il rebondissait sur le prénom de ma colocataire, je savais qu’il n’étais pas venu pour moi.

- Peu importe son nom, elle ne sera pas là avant la fin de la semaine, ce qui veut dire qu’on a toute la chambre rien que pour nous !

Mon rouge à lèvre en main j’étais en train de parfaire la couleur qui manquait sur mon visage sans m’occuper des réactions de mon voisin qui m’expliquait combien la situation devait me paraitre bizarre. Il était amusant et je ne pouvais m’empêcher de sourire avant de ranger le tube de rouge à lèvre dans mon coffret de maquillage.

- T’es venu m’emprunter une culotte, mais tu ne savais pas comment demander ? Je peux essayer d’en trouver une a ta taille si tu veux, mais évite cette couleur, ça n’irait pas avec tes yeux.

En poussant un peu le garçon, j’essayais de remettre de l’ordre dans mon tiroir qui venait d’être fouillé. La vérité c’est que chacun de mes sous-vêtements devait avoir coûté plus cher que la tenue complète du garçon, alors je préférais que chaque pièce soit pliée et rangée à sa place.

Je repoussais le coffret de maquillage à sa place avant de refermer les tiroirs pour finir par m’assoir sur le rebord de mon lit. Les jambes croisées sous la robe délicate que je venais d’enfiler, je portais cette fois toute mon attention sur ce garçon qui n’avait pas l’air de mieux comprendre la situation que moi.

- Julian hein, Qu’est ce que je peux faire pour toi Julian ?