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KENNY & ELIJAH► LA NUIT EST A NOUS
_______________________________________Un comptoir carmin et arrondi, des bouteilles sur des présentoirs en verre contre un miroir éclairé, un éclairage tamisé, des néons virevoltant parmi les silhouettes sur le dancefloor, des sièges chromés à l'assise capitonnée — l’ambiance du dit “Night Club” était à la fois élégante et voluptueuse. C’est sans doute pour cela que les gars apprécient tant jouer au Royale. Et tandis qu’ils descendent de la scène sous les tonnerres d’applaudissements. Elijah sourit simplement à l’encontre de Kenny.
À l’embrasure des portes se dessinent des hanches félines et des filles que l'on ne voit pas le jour promener leurs courbes lascives d’amis en soupirants, de clients en amants. Fervent habitué, Le français sait que la rigidité hypocrite de bonne société n’a guère sa place en ces lieux sans que la qualité de l’assemblée n’en soit altérée, et c’est la raison pour laquelle, il se laisse aller à un comportement plus festif qu’à l'accoutumée. De toute façon, le propriétaire, le regard ubiquiste, semble y veiller au grain. Ainsi chaque soirée débutait de la même des manières, réglé comme du papier à musique. Les premiers véritable clients arrivent aux alentours de vingt-deux / vingt-trois heures et Lindsey se charge de les accueillir, l’esquisse d’un sourire aux bords des lèvres. Commande terminée, les serveuses quittent l’étage pour déambuler parmi les égarés.
La consigne est là, toujours la même — les mots avant les dollars, les uniformes avant les vantards. Si il y avait bien une monnaie de plus grande valeur que l’or, il s’agit à n’en douter des confessions auxquels se prêtent ses habitués d’après le maître des lieux. Elles font part intégrante de son fond de commerce et, si il arrivait que le citoyen lambda de Boston contente son insatiable appétit, les étudiants, les fils-filles à papa qu’il soit d’un pays étranger ou non, restaient son plat favori. Un met savoureux, finement assaisonné d’une pointe de détails compromettants.
Passé quelques heures, pour lui les langues ne nécessitent plus ou presque le besoin de lapper un whisky pur malt pour se délier, les cambrures salvatrices de ses filles au rythme des accords entraînants suffisaient à entrouvrir les lèvres des plus réfractaires sauf celles d’habitués comme Elijah ou bien même Kenny. Mais ça il ne le sait que trop bien.
De retour à nos deux protagonistes. Le franco-britannique se délecte du met qu’il lui est servi mais semble intéressé par autre chose. Le volume étant assez fort, il se rapproche un peu plus de l’oreille de Kenny pour être sûr qu’il l’entende.
« Hey Kenny, mate un peu ça. » s’exclame t-il verre à la main. « Je me l’a ferais bien celle là »
@Kenny Marshalls
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