LOUIS-PHILIPPE DE BOURBON-HABSBOURG-LORRAINE ► cameron boyce

Cher Dieu,

Le petit garçon que j'étais est mort. Il s'est éteint ce matin, quand il est arrivé à Harvard. Il a attendu d'atterrir, & de pénétrer dans ce sanctuaire, où tant de grandes personnes ont fait leurs études. J'ai le coeur gros : il y avait, pourtant, une grande place, & jamais je n'aurai pensé le voir disparaître, jamais je n'ai voulu le chasser, & il est partit tout seul, m'épargnant la douleur de le voir disparaître. J'ai retenu mes larmes pendant tout le trajet jusqu'à mes appartements, dans ma chambre, où j'ai attendu d'être seul avant de fondre en larmes. Ma douleur ne doit rien être à côté de celle de ma mère, Julienne de Hasbourg-Lorraine, qui m'a aidé à croire en toi, qui m'a fait connaître la joie, l'amour de Dieu, & elle m'en a tant donné. Si tu es aussi bon qu'on le dit, pardonne-moi pour mes bougreries ; les femmes m'intéressent encore mieux !

Tu pourrais envoyer la Vierge Marie, ou un.e Saint.e ? J'aimerai avoir des nouvelles de mon petit frère. Pourquoi lui a-tu repris la vie si tôt... ? Alors qu'il n'avait que huit ans ; & m'a tu laissé vivre, moi qui en avait treize. Maman t'en veux encore, mais ne la condamne pas, je t'en prie ! Elle a tant souffert à lui donner ce prêt que tu nous fais, qu'elle a trouvé cela comme une mauvaise farce. Comprends-nous : papa & maman n'ont plus d'enfant depuis sa mort ; c'est trop difficile pour eux. Si je meurs... ! Oh non, je n'ose même pas y penser. Cela sera atroce, je suis déjà fatigué émotiennellement, rien que d'en parler. Hier, papa était à la fenêtre, rêveur & regardait l'aube se lever, & il me disait : "Depuis l'Outre-Atlantique, n'oublie pas de regarder le monde comme si c'éait la première fois. Fait honneur à tous, comme le sont tes cousines Emilie-Sophie d'Espagne & Constance d'Orléans. Tu rencontrera cette dernière pour la première fois depuis bien des années ; passe mes bons sentiments aux autres enfants de monarques, que nous leur souhaitons le meilleur pour leurs études. Toi qui est le Dauphin a une grande responsabilité envers ta famille." Il demande cela à un garçon pas encore adulte...

Tout à coup, retentit Notre-Dame, & j'aperçu, à la lumière du jour qui gonflait, qui instistait pour jaillir dans la nuit, une larme perler. Ce fut l'une des plus belle preuve d'amour, mais aussi la plus cruelle, car elle montre que je lui manquerait. J'emporterai des images pour les mettre sur ma table de chevet, & ne point trembler si je vois des personnes se mettre à rire de ma dévotion. Nous avons la chance de vivre tranquillement dans notre maison ; de connaître tout le monde qui doit être connut ; de pouvoir aider & changer les choses & malgré tout ça, les Maisons royales & Impériales sont très ignorées en France ; peut-être maman avait raison, en disant à papa : "Louis... Vous devez vous faire une raison : la monarchie en France est révolue. Oui, vous être prétendant au trône de France, mais même la double couronne du Royaume de France & de l'Empire d'Autriche-Hongrie que nous avons maintenant avec notre mariage, les esprits sont trop marqués pour une Troisième Restauration..."

Mon Dieu. Je ne vais pas vous demander de changer les esprits des gens en faisant de toute la France un pays de royaliste, mais aidez-nous à être mieux considérer. Nous sommes trop méjugés car nous sommes riches, & d'une époque qui semble dépassée. Pourtant, qu'on nous dépouille de plusieurs milliers d'euros ! qu'on nous enlève nos titres & nos couronnes ! qu'on fasse de nous des petits-bourgeois ou des travailleurs, nous sommes les mêmes ! Je suis sûr que tu réussira à me faire accepter comme je suis. Je veux bien devenir Louis-Philippe III°, mais je te demande de ne pas m'abandonner. Je te demande, si tu es du côté des intégristes, de ne pas condamner le Pape François dont je suis un partisan, & de le pardonner s'il est hérétique, comme le pense papa ! Je ne demande que ton aide, pour m'aider dans cette nouvelle vie loin de mes parents : nos châteaux semblent si vide depuis que Louis-Guillaume est mort, & je crains que leur vie semble aussi vide sans moi.

Puis après, nous serons ensembles à jamais.

L.-P. de B.-H.-L.