i'm not mad... or maybe i am (campbells)

Comme promis à Athena hier par sms, Eliot était venu la voir. Après s'être calmé. Car sa sœur l'avait monté sur ses gonds en très peu de temps, et à répétition qu'il ne se sentait plus apte à lui répondre sans envenimer leur relation qui avait pris un bon envol depuis l'été dernier. C'est aussi pour cette raison qu'Eliot était au fond agacé, parce que tout se passait bien entre eux jusqu'à ce qu'elle vienne aborder avec lui le sujet de leurs noms de famille différents et de là, tout est parti en cacahuètes. Entre ces messages loin d'être des plus pacifistes, le jeune homme avait aussi appris qu'Athena avait été hospitalisée à cause de cette histoire de psychopathes sur le campus qui enlevait des étudiants - oui la réalité est aussi saugrenue que ça en a l'air. Ajoutez également le problème du papa Campbell qui n'approuvait pas la petite amie d'Eliot et qui avait poussé ce dernier à couper contact avec le premier... bref, rien n'allait en conclusion. Que ce soit du côté de la Cabot et du Winthrop. C'était sans doute pour ça qu'il avait accepté de venir à elle. De se voir. Régler ça face à face, si on peut dire. Et vérifier par la même occasion qu'elle allait bien, car en éternel entêté, Eliot avait refusé de lui rendre visite à l'hôpital parce que leur père était de garde. Têtu comme Eliot, on en trouvait pas à toutes les coins de rue, yeap. Mais têtu ou non, il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour son entourage donc la voir le soulagerait amplement, il n'y avait pas à dire. Il était d'ailleurs arrivé à l'heure, preuve qu'il s'impatientait tout de même malgré la tension, et avait frappé à la porte de la jeune femme à l'heure pétante prévue. Si Eliot et ses colocataires pouvaient se réjouir de leur grand loft en plein centre ville, Athéna n'avait rien à les envier avec son appartement sorti tout droit d'un magazine de d'architecture de luxe. Première fois qu'il mettrait les pieds dans cet appartement et il ne cachait pas son étonnement. Encore plus lorsqu'elle vint à lui ouvrir et qu'il put avoir un bref aperçu de l'intérieur. « Hm, salut » Sortit-il mi-gêné et mi-subjugué par cet intérieur fait à coup sûr pour époustoufler plus d'un. « Wow je vois que tu t'es bien remise sur pieds de votre petite dispute avec papa » Ne put-il s'empêcher de commenter, honnêtement en admiration. Commencer par un sujet de conversation neutre - ou presque, c'était sa bonne stratégie d'approche aussi.

Les prises de têtes t'en as clairement ras le bol il faut le dire. Tu regardes autour de toi soupirant avant de répondre a Eliot. Vous être tous sauf d'accord en ce moment. Oui parce que tu penses des choses et que lui c'est l'opposé a croire que ça se voit que vous n'avez pas la même mère. Tu penses qu'il peut partir comme ça, sans rien dire sans rien faire, juste disparaitre comme ta mère l'a fait et ça te terrifie. Cette idée même qu'il puisse partir alors que t'as eu tellement de mal a lui faire une place ça te mets mal il faut le dire. Alors t'essaie de lui dire, maladroitement faut le dire mais t'essaie quand même. T'as des tas de choses en tête comme ce maitre chanteur, ton éviction d'Harvard. Il est arrété et t'es bien contente. T'as retrouvé ton père, t'étais en pleure, tremblante et finalement Kale est venu parce que tu te voyais pas rester toute seule. Tu finis par donner rendez-vous a Eliot chez toi pour que vous puissiez parler. Ce que t'as oublié ce sont les marques. T'enfiles un sweat ample et un leeging avec des bottes en chausson pour cacher ton pied et le bandage, le sweat pour cacher le bandage au bras tu ne veux pas qu'il sache, tu veux que personne ne sache pourquoi tu veux juste oublier ça. T'es chez toi, ton père t'as ramené, il est mal de sa dispute avec Eliot mais il est trop fier pour lui dire et Eliot lui il est trop con pour le comprendre résultat t'es au milieu a compter les points faut croire. Tu t'attaches les cheveux en chignon sur le haut du crane avec application, tu te maquilles en attendant eliot. T'as besoin de contrôler ce que tu fais pour ne pas te laisser dépasser c'est ce que tu fais quand ça ne va pas tu reprends le contrôles, tu te prouves que tu peux le faire. La perfection est un seuil que t'atteindra jamais surtout en jegging pull taille XXL et patate sur la tête mais au moins tu te sens un peu mieux avec du maquillage. Eliot finit par sonner et tu pars lui ouvrir Salut que tu reprends mal à l'aise te poussant pour le faire entrer. Il commente ton appartement quartier italien, tu le regardes une pointe blasée faut le dire. Si il acceptait peut être qu'il aurait la même vie. Tu reprends Dante me l'a donné en partant résultat j'ai un duplex a quelques rues je l'ai loué a un couple qui arrive en ville. oui tu te sens plus en sécurité il faut le dire. Tu refermes la portes derrière lui avec des deux cadenas, le verrou et le blindage t'es en sécurité sans parler de la télésurveillance. Tu veux boire quelque chose ? oui t'es une hote civilisée après tous tu vas pas le laisser mourir de soif, ou de faim. T'es quand même contente de le voir.

Il ne savait honnêtement pas où aller mener cette conversation, mais Athena avait raison, elle est nécessaire. Rien ne semblait couler de source dans leur famille - parce que malgré tout, oui, ils formaient une famille avec papa Campbell. Et mine de rien, ça le minait plus que ça ne le devrait, Eliot, car son état d'esprit n'était pas au bon fixe ces derniers temps. La vie n'était clairement pas un fleuve tranquille et il pouvait en témoigner. Rien n'était tranquille. Surtout pas lui lorsqu'il arrivait chez sa sœur. Il était comme qui dirait.. anxieux ? Parce qu'encore une fois, il ne savait pas du tout ce qu'il adviendrait de cette discussion et il s'attendait au pire vu comment il leur était facile à tous les deux de partir assez loin pour un détail infime. En plus, intelligent comme il l'était, Eliot commençait déjà les sous-entendus peu agréables à son arrivée, en commentant les lieux où résidait Athena, en mentionnant sans attendre Senior Campbell, un des doux maux qui tracassait Eliot ces derniers temps. Il ne pouvait pas s'en empêcher, de le mentionner, excusez-le, amer comme il était. « Dante hein... » Souffla-t-il plus presque inaudible, pour lui que pour elle en réponse à sa mini attaque. Bien, si c'était Dante, il n'avait rien à dire, non ? Même si dans tous les cas, il n'avait pas son mot en fait, la relation entre Athena et son père ne le regardait pas - du moins, c'est ce qu'il essayait de se convaincre. Acceptant son explication, il observa encore les environs avant de se retourner vers la brune, intrigué par les nombreux bruits de verrous qu'elle actionnait. Il fronça les sourcils, peu ravi. Peu ravi de voir sa sœur devenir paranoïaque à cause d'un fou furieux, peu ravi de la voir chamboulée par les récents événements, peu ravi qu'elle ait dû subir tout ça et lui non. C'était encore son instinct de frère protecteur là. Il fronçait les sourcils et était prêt à dire quelque chose avant qu'elle ne le devance en lui proposant un verre. « T'as quelque chose de... fort ? » Qu'il accepta, avec une légère grimace. Parce qu'il en aurait sans aucun doute besoin. « Tu sens en sécurité avec ça ? » Puis sans attendre, il lui posa la question qu'il voulait lui demander trente secondes plus tôt en pointant de la tête les verrous sur la porte. Il voulait juste s'assurer qu'elle se sente bien malgré tout; ils avaient peut-être un différent ou deux là mais jamais il ne changerait son rôle de grand-frère.