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Lancelot && Arianna
Welcome to the jungle
J’ai toujours détesté travailler le dimanche soir au cinéma. Après une journée mouvementée avec des clients d’une moyenne d’âge de dix ans, on passe à un désert sans nom. Les gens normaux ne sortent pas le dimanche soir, ils passent plutôt leur soirée à se morfondre en pensant au lundi tant redouté. Je ne connais plus vraiment ça. Entre les cours et le travail le week-end, j’ai très peu de temps pour moi, mais je n’ai pas le choix, autrement mon beau-père ne voudra plus financer mes études et je ne veux pas être obligée de quitter Harvard si proche du but.
Qui dit dimanche, dit aussi clients lourds. Entre ceux qui se plaignent d’avoir un pop-corn salé alors que c’est exactement ce qu’ils ont demandé, ceux qui ne sortent pas par la sortie et tentent de s’infiltrer dans une autre salle pour ne pas avoir à payer une autre séance ou encore les clients qui se pensent drôle en te disant qu’ils ne sont pas fidèle quand tu leur demandes une carte de fidélité… ce n’est pas toujours facile de garder son calme. J’essaye de relativiser et de me dire que ce n’est pas pour la vie, que je ne compte pas faire carrière et puis il y a parfois des clients agréables.
Alors que je commençais à ranger mon plan de travail pour m’avancer sur la clôture, j’aperçois un client qui ne m’est pas totalement inconnu. Je dirais même qu’il fait partie de mes clients favoris, le genre qui te fait oublier ceux qui cherchent les problèmes. Lancelot. Au départ, quand je l’avais croisé à l’université, je n’osais pas lui parler, il semblait si inaccessible que pour moi c’était impensable d’échanger avec lui. J’ai vite changé d’avis à force de le voir ici, au Coolidge Corner Theatre. Au départ je lui ai dit un mot, puis un deuxième, et à avec le temps, j’ai commencé à échanger avec lui.
« Lizzie, je reviens. »
Je préviens ma manager que je m’absente quelques minutes, elle comprend tout de suite pourquoi. De toute manière, il n’y a plus de clients pour le moment, le prochain rush n’est pas pour tout de suite. Je m’avance donc vers Lancelot en lui faisant un signe de la main et en lui adressant un grand sourire.
« Lance ! Comment tu vas ? T’es allé voir quoi aujourd’hui ? »
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— with Arianna.
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Le brésilien a toujours adoré les dimanches. Allez savoir pourquoi, mais le dimanche, c'est sa journée à lui. Entre autre parce qu'il ne travaille pas et n'a pas de cours. Les révisions, il les laissent pour le lendemain. Il aura le temps de s'en soucier que bien plus tard. Il a toujours été adepte de cinéma. Friand des films d'actions, cette fois-ci sont choix s'est plutôt porté sur une comédie, mélangée à de l'action. L'un de ses acteurs favoris y joue, c'est et son intuition lui dit qu'il ne regrettera pas. Si les cinémas étaient ouverts aux animaux aussi, bien que ce soit une drôle d'idée, il aurait trimbalé ses chiens. C'est d'ailleurs ce qu'il fait toujours lorsqu'il va quelque part, par exemple chez des amis ou marcher. Malheureusement, le meilleur ami de l'homme n'a pas toujours accès à tous les endroits fréquentés par les bipèdes. À force d'aller au cinéma presque chaque dimanche, il en est venu à connaitre son personnel et en particulier une, qui l'a marqué.
En sortant de la salle, le grand brun ressentait encore l'euphorie. Ça faisait du bien de rire un peu, même seul. Rien à reprocher. Ce qui était particulièrement original, c'était le fait qu'un jeune ado mince et timide se retrouve dans la peau d'un gros musclé qui n'a aucune faiblesses. Si on enlève les stéroïdes, Dwayne Johnson est quelqu'un d'admirable. « Salut Arianna ! Je vais très bien, merci. Et toi ? Je reviens tout juste de la séance pour Jumanji. » À force de se voir, ils en avaient oubliés les politesses et en étaient venus à se tutoyer. Bien que pas très adepte du vouvoiement, Lancelot le fait lorsque c'est nécessaire.
©️ LOYALS.
En sortant de la salle, le grand brun ressentait encore l'euphorie. Ça faisait du bien de rire un peu, même seul. Rien à reprocher. Ce qui était particulièrement original, c'était le fait qu'un jeune ado mince et timide se retrouve dans la peau d'un gros musclé qui n'a aucune faiblesses. Si on enlève les stéroïdes, Dwayne Johnson est quelqu'un d'admirable. « Salut Arianna ! Je vais très bien, merci. Et toi ? Je reviens tout juste de la séance pour Jumanji. » À force de se voir, ils en avaient oubliés les politesses et en étaient venus à se tutoyer. Bien que pas très adepte du vouvoiement, Lancelot le fait lorsque c'est nécessaire.
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Lancelot && Arianna
Welcome to the jungle
Comme à chaque fois que ce client vient dans notre cinéma et que je prends une pause pour aller lui parler, je sais que mes collègues ne peuvent s’empêcher de me regarder. A chaque fois c’est pareil, elles me demandent si c’est mon copain ou encore pourquoi je ne l’invite pas à boire un verre après le travail, mais en réalité, je ne sais pas trop si en dehors de nos conversations de cinéphiles, quelque chose ressortirait de nos conversations. Je me suis posé la question, mais j’aime bien nos discussions telles qu’elles le sont actuellement. Je demande donc à Lancelot quel film il est allé voir, comme à notre habitude.
« Moi ça va, comme un jour de travail quoi. Jumanji ? »
Je dois avouer que je suis étonnée parce que je ne l’aurais jamais imaginé aller voir ce film, généralement le public qui me demande des tickets pour ce film a une moyenne d’âge de quinze ou seize ans.
« Alors ? T’en as pensé quoi du coup ? Je ne l’ai pas vu, si ce n’est la fin, comme pour les trois quarts des films ici, en fait… »
L’ironie de travailler dans un cinéma c’est qu’il faut se dépêcher d’aller voir les films à leur sortir pour éviter de se faire spoiler leur fin au moment où on doit entrer dans les salles pour nettoyer tout en vérifiant que personne ne tente de sortir par l’entrée.
« Je t’avoue que j’ai encore en mémoire le vieux film avec Robin Williams. Il est sorti l’année de ma naissance et pourtant il a fait partie de ma jeunesse,
donc difficile pour moi de sauter le pas. »
Ça me fait doucement sourire parce que les nouvelles générations ne se souviendront probablement jamais du véritable Jumanji. Mais ça, c’est comme pour beaucoup de chose, on ne peut pas refaire un monde.
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Arianna vient toujours le voir après sa pause et il est touché de l'attention qu'elle lui porte. Il aurait pû l'inviter à boire un verre chez lui un jour, ou encore aller se boire un café autour d'un bon brunch. Le seul problème, c'est qu'il ne sait pas ce que ça donnera. Hormis les points communs qu'ils se trouvent lorsqu'il papotent des derniers films et de leur popularité, il faut avouer, ils ne se connaissent pas tellement. Hormis leurs prénoms et peut-être leur âge qu'ils peuvent réussir à deviner, ils ne se connaissent pas vraiment et c'est ça, le plus triste. Il sait que venir le voir à chaque fois lui fait valoir des regards de la part de ses collègues, mais la jeune fille à l'air de bien s'en moquer. Bon, après il n'y a rien de mal à parler du cinéma, non ? Autant le faire, puisqu'ils sont tous deux liés par cet étrange art. Elle, elle y travaille et lui, cinéphile des dimanche. Si c'est pour passer autant de temps à se voir, mieux vaux avoir de la conversation plutôt que de rester dans son coin.
« Il est super. J'ai grandement hésité à aller le voir, puisque ce n'est pas mon genre de film je l'avoue, mais ça en a valu la peine. Il est très drôle et ça fait franchement du bien de rire un peu ! » À croire qu'il ne riait jamais. N'empêche, ça ne devait pas être super tous les jours, comme boulot. Eux, ne peuvent pas toujours voir les derniers films sortis. Ce qui est pire, c'est le spoil. Lancelot s'est déjà fait spoiler certains films par des potes, alors il ne comprend que trop bien l'employée. « Je connais Robin Williams. Triste fin pour lui... cependant, j'avoue ne jamais avoir vu le premier Jumanji. » Dit-il, un peu sur le ton de la confidence.
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« Il est super. J'ai grandement hésité à aller le voir, puisque ce n'est pas mon genre de film je l'avoue, mais ça en a valu la peine. Il est très drôle et ça fait franchement du bien de rire un peu ! » À croire qu'il ne riait jamais. N'empêche, ça ne devait pas être super tous les jours, comme boulot. Eux, ne peuvent pas toujours voir les derniers films sortis. Ce qui est pire, c'est le spoil. Lancelot s'est déjà fait spoiler certains films par des potes, alors il ne comprend que trop bien l'employée. « Je connais Robin Williams. Triste fin pour lui... cependant, j'avoue ne jamais avoir vu le premier Jumanji. » Dit-il, un peu sur le ton de la confidence.
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Je n’ai pas osé prendre du temps pour aller voir Jumanji, et c’est parce que j’ai un préjugé assez clair sur ce film. Rien que l’affiche m’a fait faire deux-trois pas en arrière. Pourtant, beaucoup de gens ressortent plutôt satisfait de ce qu’ils ont vu et je dois avouer que ça m’intrigue. Ce ne sont pas uniquement les ados qui n’ont aucun jugement cinématographique mais même des clients que je vois habituellement dans le cinéma pour voir des films un peu plus sérieux et beaucoup mieux côtés. Comme quoi, il est stupide d’avoir des préjugés. C’est pourquoi l’avis de mon client favori m’intéresse. Il ne semble pas faire la tête signifiant que le film était nul, donc ça m’intrigue d’autant plus. Son verdict ? Le film était super. Je crois que l’on peut lire l’étonnement sur mon visage. Il avoue avoir hésité avant d’aller voir ce film en particulier. La chose qu’il semblait avoir retenu : le film est drôle. C’est effectivement ce qui est ressorti le plus souvent des avis et parfois, il n’est peut-être pas nécessaire de chercher plus loin. Tous les films ne sont pas faits pour être sérieux ni pour expérimenter des techniques audiovisuelles. J’acquiesce à ses paroles, je comprends son avis.
« Il paraît en effet qu’il est drôle, oui. C’est ce que tout le monde semble dire en sortant de la salle. Pour autant, je ne sais pas, je n’arrive pas à me lancer, j’ai vraiment peur d’être déçue ou de passer la séance à me taper le crâne. J’ai des préjugés sur les films de Dwayne Johnson, c’est plus fort que moi. Ce n’était pas trop exagéré au niveau des personnages ? »
J’esquisse un petit sourire gêné. Il dit alors connaître Robin Williams et évoque son triste sort, mais en revanche, je manque de m’étouffer lorsqu’il m’avoue ne jamais avoir vu le premier Jumanji. Je ne pensais pas ça possible.
« C’est pas vrai ? Mais c’est pourtant un classique de notre génération ! Je l’ai vu tellement de fois, ma mère me l’avait même enregistré sur une cassette à l’époque. C’était même un des premiers rôles importants au cinéma de Kirsten Dunst ! Faudra vraiment que tu songes à le regarder, juste histoire de savoir d’où ça vient quoi. »
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Le brésilien eu un sentiment de honte qui l'envahit aussitôt avoir avouer ne jamais avoir vu le premier Jumanji. C'est vrai qu'il comprendra mieux les ficelles et le film en général. Certains détails lui ont échappés, notamment le fait de la personne qui ait tournée le film. Qui est-elle ? Comment a-t-elle eu l'idée du film et de sa suite plusieurs années après ? C'est bizarre de se dire qu'un cinéphile est autant ignorant, mais on en apprend tous les jours. L'avantage, c'est qu'il se couchera moins bête. C'est intéressant de voir comment un cinéphile, sensé connaître chaque films, en apprend encore sur son hobbie. « Je n'ai pas trouvé les personnages exagérés, non. En même temps, c'est ce qui fait son charme. » C'est vrai, dans certaines comédies, les personnages incarnés ont tendance à être amplifiés, exagérés plus que ce qu'ils ne le sont déjà. C'est l'un des points forts de Dwayne Jonhson. Incarner son rôle à la perfection, même si son travail est d’exagérer. « Tu as raison, je devrais le regarder. Je dois dire, j'ai un peu honte de ne pas l'avoir regardé, maintenant. » dit-il dans un rire nerveux. Voir l'étonnement de son interlocutrice lui fit monter le rouge aux joues. Comme à chaque fois qu'il se sent embarrassé, Lancelot passa une main sur son visage, le tripotant avec des doigts agités. Il trouva sa barbe qu'il caressa comme un geste machinal.
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D’après Lancelot, les personnages dans Jumanji n’étaient pas trop exagérés. C’était ma crainte à vrai dire. On pouvait clairement sentir que l’ambiance du nouveau Jumanji était loin d’être celle du premier. Dans le film originel, de nombreux moments faisaient plutôt peur même, notamment la plante carnivore qui était apparue dans le salon de Peter et Judy. Etonnamment, plus on me donnait d’avis positifs sur ce films que j’avais apparemment jugé injustement de navet, plus j’étais curieuse et avais envie d’aller le voir, histoire de me faire mon propre avis.
« Je vois, je vois… Il faudrait que j’arrête de me fier uniquement à une bande-annonce et aux préjugés que j’ai de certains acteurs. Tu me donnerais presque envie de revenir sur mon avis et d’aller le voir. »
Il avoua ensuite avoir un peu honte de ne pas avoir vu le premier film, et à en voir le rouge sur ses joues, je m’en voulais d’avoir insinué que c’était un sacrilège. Après tout, il y a probablement des films que je n’ai pas vu et qu’il trouverait intolérable de ne pas avoir vu. Et… il y en a plein, en fait. Des classiques dont je connais les meilleures scènes mais que je n’ai jamais vus.
« Non mais, c’est pas un drame. Jumanji ce n’est pas non plus un chef d’œuvre du septième art ! Après, si tu le vois, tu pourras comparer pas mal de différences au niveau du concept. De ce que j’ai compris, les héros se retrouvent coincés dans le jeu qui est d’ailleurs un jeu vidéo, c’est ça ? Dans le film originel, le monde qui les entoure devient la jungle en fait, plus le jeu avance plus ça devient n’importe quoi. Et à l’époque, c’était un jeu de plateau. Mais ça tu le verras quand tu le regarderas. »
Je regarde tout autour de moi. Même si ma manager m’a accordé ma pause, je vérifie qu’il n’y a pas trop de monde et qu’on n’a pas besoin de moi. C’est la période creuse d’entre films, donc ça va, il n’y a personne quasiment.
« C’est calme pour un dimanche, je n’aurais probablement pas eu le droit de venir te parler autrement. »
A croire qu’il devrait se sentir honoré. Peut-être qu’en réalité, il n’aime pas trop converser pendant de longues minutes avec moi, mais c’est toujours plus fort que moi. La curiosité me fera défaut un jour
« Tu n’es pas pressé j’espère, je n’aimerais pas te mettre en retard avec toutes mes questions… »
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Il se demandais ce que c'était que de travailler dans un cinéma. Est-ce si différent de ce qu'il fait lui ? Lui, il n'a pas de client. Il pose pour les magazines et les sites et puis c'est tout. Il n'a pas à marchander avec un client pas content ou satisfaire le public. Pour son employeur, tant qu'il a une belle gueule et des abdos c'est tout ce qui compte. C'est discriminatoire, quand même. Imaginez, une personne née avec un problème physique. Nez tordu, yeux qui louchent, la polio. La société à un peu évoluée, heureusement, mais rares sont les difformes dans le domaine du mannequinat. Difformes, mais on peut tout aussi bien utiliser le synonyme de "laid". Certains trouveront une beauté à la laideur, d'autres la fuiront comme la peste. Comme quoi, il exerce un métier qui n'est pas donné à tout le monde. Doit-il se considérer chanceux ? Pas spécialement. S'il ne serait pas devenu mannequin, il serait certainement devenu professeur d'histoire, comme son père avant lui. « J'irais le voir. Dès que mon emploi du temps me laisse tranquille... » Dit-il avec un léger rire, ironique.
Il a déjà prétexté des maux de ventre ou de tête pour ne pas aller bosser le matin. Ou encore aller à l'université, mais il s'est toujours rattrapé dans tout ce qu'il manquait. D'ailleurs, même lorsqu'il est parti loin, il se tenait à jour pour ne pas perdre le fil. « En effet. Et moi, c'est la seule journée où je peux pleinement me reposer et m'amuser un peu. » Dit-il en jetant un petit coup d'oeil à sa montre. Il n'était pas pressé, mais c'est une manie qu'il a développé au fil des années, comme beaucoup d'autres, malheureusement. « Oh, non ! Je ne suis pas pressé du tout et tu ne m'embête pas du tout. » répond-il à son interlocutrice, un grand sourire affiché aux babines.
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Il a déjà prétexté des maux de ventre ou de tête pour ne pas aller bosser le matin. Ou encore aller à l'université, mais il s'est toujours rattrapé dans tout ce qu'il manquait. D'ailleurs, même lorsqu'il est parti loin, il se tenait à jour pour ne pas perdre le fil. « En effet. Et moi, c'est la seule journée où je peux pleinement me reposer et m'amuser un peu. » Dit-il en jetant un petit coup d'oeil à sa montre. Il n'était pas pressé, mais c'est une manie qu'il a développé au fil des années, comme beaucoup d'autres, malheureusement. « Oh, non ! Je ne suis pas pressé du tout et tu ne m'embête pas du tout. » répond-il à son interlocutrice, un grand sourire affiché aux babines.
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Lancelot && Arianna
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Je ne voulais surtout pas faire perdre son temps à Lancelot. Moi, ça me fait du bien de parler avec des clients agréables, surtout avec lui puisqu’on a un bon feeling en matière de cinéma. Disons qu’il est moins lourd que certains vieux qui te répètent la même chose toutes les semaines et qui se plaignent d’avoir eu trois popcorns sous leurs pieds pendant le film. Ils ont beau être sympas, ils sont aussi très facilement insupportables. Lancelot, lui, il n’est pas vraiment comme ça, c’est plutôt le client cool, peut-être qu’il pense certaines choses mais en tout cas il ne me le reproche jamais. Il me rassure donc en me disant qu’il n’est pas pressé et que je ne l’embête pas, tant mieux.
« Tant mieux ! Sinon, quoi de beau en ce moment ? Les cours se passent bien ? On ne se croise jamais à Harvard donc j’en profite pour demander. »
Ce n’est pas vraiment le sujet qu’on aborde généralement, mais pour une fois je suis un peu curieuse. J’avais appris par hasard qu’il était étudiant dans la même université que moi et je l’ai déjà vu dans des magazines en tant que mannequin, mais j’ignore totalement ce qu’il fait comme études et s’il est du genre assidu, s’il fait partie d’une maison et si oui, de laquelle. Je ne saurais pas trop où le placer, probablement chez les Winthrops.
« Arianna, quand t’auras fini de discuter, tu pourras aller balayer un peu devant l’entrée ? »
Ça, c’est ma responsable. C’est la femme la plus désagréable que je connaisse sur cette planète. Je crois que sous prétexte de son statut dans l’entreprise, elle se sent obligée de demander à ses larbins de balayer pour elle pendant qu’elle observe telle une autruche. C’est ça, elle ressemble à une autruche, aussi pinçante.
« Je crois que ça ne lui plait pas trop que je prenne mon temps pour discuter. C’est sûr que balayer c’est beaucoup plus amusant… »
@Lancelot P. Calixte
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