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Je pinçais les lèvres à ta question. J’aimais pas ce mot. Dépendant. Ça me faisait froid dans le dos. Est-ce que je l’étais? Je venais de dire que je ne pouvais pas me passer de ces médocs. Que y’avait que ça qui marchait. Et j’y croyais dur comme fer. Alors y’avait pas six milles réponses. Non, y’en avait qu’une seule. Et je baissais la tête. « Ouais… » soufflais-je finalement, à contre-coeur. De ça, oui. Des autres drogues? Non. Et j’le serai jamais. Et c’était dur d’admettre ça pour moi. Parce que ça avouait une faiblesse. Ça montrait que je n’avais pas le contrôle. Et j’étais quelqu’un qui voulait tout contrôler. Sauf que ça, ça m’échappait, j’pouvais pas, la preuve.
Alors j’te serrais tout contre moi, parce que j’en avais besoin, parce que te sentir contre moi ça me faisait du bien. Ça rassurait mon coeur qui tambourinait encore dans ma poitrine. Mais j’allais bien. Ça va. Pas de quoi s’inquiéter. En tout cas, pas toi. Moi, j’m’inquiétais. Mais toi, fallait pas t’en faire. Tu me proposais de prendre un bain, et franchement, j’sais pas si j’avais la force pour. Tu posais ta main à l’endroit où se trouvait mon coeur et j’esquissais un léger sourire, peu convaincant en fait, avant de finir par hocher la tête. Tu te levais et m’échappais pour aller dans la salle de bain, et j’me sentais déjà moins bien qu’il y a quelques secondes. Je me levais doucement, me trainant les pieds lourds jusqu’à toi, qui faisais couler l’eau dans la baignoire. « T’as pas à t’occuper de moi tu sais… » J’avais l’impression d’être un assisté. J’voulais pas être un fardeau. Tu pouvais aller te recoucher, finir ta nuit, j’m’en sortirai. J’m’en sors toujours, de toute façon.
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