ERZEBETH KATHALEENA HUDSON ► sophia bush

Si mon père est né à Los Angeles, comme son paternel, on ne peut pas dire que ce soit le cas pour sa mère. Non, ma grand-mère paternelle, elle, elle est née en Hongrie et a rencontré celui qui fut mon grand-père paternel, lorsqu'elle avait vingt-deux ans, au cours d'un voyage à travers le monde, que celui-ci effectuait en compagnie de quelques amis. Maman quant à elle, est née dans la ville de Manhattan et ses parents sont tout deux natifs de Manhattan, eux aussi. Ce n'est que quatre ans après leur mariage que mes grands-parents paternels sont venus vivre à Los Angeles. La raison de ce déménagement, la mère de mon grand-père paternel était très malade et papy tenait à venir vivre auprès d'elle, afin de veiller sur celle qui l'avait mise au monde. Deux ans plus tard, papa venait au monde. Vous vous demandez sans doute comment mes parents ont fait pour se rencontrer n'est-ce pas ? Oui ? Je m'en doutais. Il faut savoir que jusqu'à la naissance de leur premier enfant, maman n'avait jamais quitté Manhattan. En revanche, après la mort de sa mère, papa, lui, était venu s'installer en compagnie de son père à New York et c'est lors d'un stage qu'il effectuait dans l'entreprise de mon grand-père maternel, en tant qu'avocat, qu'il a fait la connaissance de cette jeune femme qui allait très vite devenir à ses yeux, plus qu'une simple collègue de stage.

Après la mort de mes grands-parents maternels, papa et maman, ont décidé de venir vivre à Boston, en compagnie du père de papa. Une fois arrivés sur place, ils ont cherché des locaux à reprendre pour créer leur propre cabinet d'avocats, quand à papy, désormais à la retraite, il s'occupait de la maison et surtout du jardin. C'était comme il disait toujours 'l'endroit qui le rapprochait le plus de mamie', alors bien évidemment quand papa a entendu cela la première fois, il a totalement renoncé à prendre un jardinier pour entretenir notre jardin. Deux ans après leur arrivée dans cette ville, maman a donné naissance à Amalia, puis trois ans après, c'est Ervin et moi-même, Erzebeth, qui sommes venus agrandir la famille. Si durant notre enfance, nous étions très proches tous les trois, tout a changé lorsque Amalia est entrée dans l'adolescence. La raison de ce changement ? Je ne l'ai connu que lorsque Ervin et moi-même sommes entrés à notre tour dans l'adolescence, lors d'une dispute que nous avions eu avec notre sœur aînée. Suite à cette dispute, plus rien n'était pareil entre nous trois. Si Ervin avait pardonné les propos d'Amalia concernant nos parents, moi non. Enfin heureusement, j'avais beau être rancunière et ne plus vouloir parler à Amalia, Ervin quant à lui était resté proche de moi et tout comme il l'avait toujours fait : à ses yeux je passais toujours la première devant ma grande sœur. Et ça, ça l'énervait. Pourquoi ? Parce qu'à chaque dispute que j'avais avec Amalia, Ervin prenait mon parti sans même chercher à savoir le motif de la dispute.

De l'âge de dix-huit ans à l'âge de vingt-quatre ans et demi j'ai étudié à l'université d'Harvard. C'était il y a de cela presque dix ans. Quel cursus j'avais choisi ? Le droit et l'économie, comme les membres de ma famille avant moi. Quant à Ervin, lui, il avait opté pour l'option santé, plus précisément pour la médecine. Oh n'allez pas croire que je me suis sentie obligée de suivre la même voie universitaire et professionnelle que mes parents parce que ce n'est pas du tout le cas. Non, depuis toute petite j'adore défendre la veuve et l'orphelin alors quand j'ai vu qu'il y avait moyen d'agir ainsi de manière plus conventionnelle, je n'ai pas hésité une seule seconde à emprunter cette voie. Comment j'étais lors de mes études ? Enfant, je faisais partie des premières de la classe et je m'entendais tout de même avec tout le monde. Mais une fois adolescente, les choses ont un peu dégénérées et si mon frère n'avait pas été là pour moi à cette période-là, je ne sais pas si j'aurai pu un jour me reprendre en main et intégrer l'université d'Harvard pour réaliser mon rêve : celui d'obtenir le fameux diplôme qui me permettrait un jour de devenir avocate, comme mes parents. Qu'est-ce qui avait fait que je m'étais mise à déconner comme ça ? La révélation que nous avait fait Amalia, lors de notre dispute, mais aussi et surtout le fait que j'avais appris que mon premier petit copain n'avait rien trouvé de mieux que de me tromper avec celle qui fut autrefois ma meilleure amie. Autant dire qu'après cela, j'ai mis du temps à refaire confiance en la gente masculine. Seul les hommes de ma famille était digne de confiance à mes yeux, les autres, les étrangers, ceux qui ne faisait pas parti de mon cercle familial, je les fuyais comme la peste, de peur de souffrir à nouveau.      

Dès ma sortie de l'université, j'avais une place assurée au cabinet d'avocat de mes parents et bien que je sortais tout juste de mes études, ces derniers me faisant totalement confiance, n'avaient pas hésité une seule seconde avant de me confier quelques clients. Beaucoup d'entre eux m'ont touchée, par leurs histoires, leur détresse apparente et bien évidemment même si je me devais de rester professionnelle, je ne m'étais jamais montrée inhumaine vis-à-vis d'eux pour autant. Si je fais ce métier, c'est parce que je l'aime, pas pour l'argent. C'est d'ailleurs dans le cadre de mon travail, que j'ai rencontré mon ex petit ami. Tous les deux nous sommes sortis ensemble pendant deux ans et notre histoire s'est terminée il y a peu malheureusement. La raison de notre rupture ? Une femme. Encore. Sa femme qui plus est. Monsieur s'était marié il y a plusieurs années de cela, mais n'avait jamais divorcé. Autant dire qu'en apprenant cette nouvelle, je n'ai pas traîné avant de le quitter. Aujourd'hui, je suis donc célibataire et pas prête à retomber amoureuse un jour. Professionnellement parlant, je suis toujours avocate au sein du cabinet de mes parents. Je vis toujours à Boston, en colocation avec mon frère jumeau et je ne parle toujours plus à notre sœur aînée. Mais au fait, qu'à-t-elle bien pu faire de si terrible pour qu'elle et moi on ne se parle plus du tout aujourd'hui ? Vous voulez vraiment le savoir ? Alors venez donc à ma rencontre et peut-être que je vous raconterai un jour ce qui s'est passé entre nous.