NINA STINSON ► sarah hyland

Parce qu’en plus, je dois te raconter mon histoire ? C’est comme tu veux mais ne t’attends pas à quelque chose de palpitant. Parce que je suis née dans le quartier de Camden à Londres. Une anglaise, fière de l’être. Cela dit, je peux aussi servir de guide touristique, je connais cette ville par cœur. Encore mieux, mon quartier. Même des endroits qui ne demandent qu’à être découvert. Mais ce n’est pas le sujet principal d’aujourd'hui. Pendant cinq ans, j’ai été le seul enfant de la famille. Parce qu’après, il y a eu mon frère. Et je l’ai aimé, dès les premières secondes de son existence. Bon, après je l’ai un peu regretté, parce qu’il a tendance à me rendre la vie impossible. Mais je ne serais rien sans lui. Sans mes parents, sans ma famille. Tu l’auras compris, ma famille est le plus important. En second ? Mes études. Certes, la plupart diraient les amis et je suis bien d’accord mais les études ont une place importante dans ma vie. Très jeune, on m’a diagnostiqué surdouée. Au début, je ne comprenais pas vraiment, mes parents m’ont prise à part pour m’annoncer que j’irais dans une autre classe, une classe spécialisée. Et je ne sais pas pourquoi mais ça me semblait terrible. J’ai refusé et j’ai supplié mes parents de ne pas le faire. De me laisser avec mes amis. Et ça a été l’une de mes meilleures décisions. Cela dit, et sans vouloir me vanter mais au fil des années, j’épatais tout le monde pour ma facilité à tout comprendre et à tout résoudre. Et la vie sociale, dans tout ça ? J’y accorde une importance. Mes amis sont ma famille, donc, en quelques sortes, ils sont en première place. J’ai le même groupe d’amis depuis le bac à sable, on ne se quitte jamais. C’est avec eux que j’ai eu mes premières expériences. Parce que t’as beau être une intello, tu sais t’amuser aussi et tu peux faire quelques écarts. Me faire arrêter ? Je peux cocher sur la liste. Mais ce n’était pas ma faute. Non, bien sûr que non. Voilà, comme tu peux le déduire, je suis une intello qui aime sortir et faire la fête. Et puis, il y a les rêves. Comme Harvard. Même si je suis assez confiante, je n’aurais jamais pensé que je serais admise. Le plus dur, maintenant, c’est de quitter cette ville, ce pays, cette famille. Partir à l’aventure, comme une grande. C’est quelque chose que j’appréhendais mais ce que je ne savais pas, c’est que ma famille me suivait ! Mes parents s’installent à Boston, ainsi que mon frère et ma tante et mon oncle pour rejoindre d’autres personnes de la famille. Mon admission + cette nouvelle, j’étais la plus heureuse. Même s’il a fallu quitter mes amis, mon groupe. C’était le plus dur. Mais je dois avouer une chose, j’étais contente de partir parce que j’en avais besoin. Vraiment besoin. Je sais que je reviendrais vivre ici mais j’ai besoin de m’en éloigner pour des souvenirs douloureux. Comme partout, comme pour tout le monde. Certains endroits, certaines odeurs, certaines personnes, certains objets vous fait penser à un souvenir en particulier. Pour moi ? Un lieu où mon cœur a été brisé, pour la première fois, un autre où mon frère a eu sa première bagarre, se retrouvant à l’hôpital plusieurs jours, toutes ces fois où j’ai perdu, ou croyant perdre. Peut être ai-je besoin d’écrire une nouvelle page. Une page qui ne me fera pas oublier le passé. Surtout pas. Je veux m’en souvenir, encore. Parce que ce n’est pas une faiblesse, non, c’est une force.