cuba, baby (dina)

A l'évidence, Elyes avait eu besoin de s'évader, de s'en aller, de se faire oublier et d'oublier les autres. Tout ce qui n'était pas dans sa nature, en somme. Cuba lui avait semblé être the destination. Allez savoir pourquoi. Quoiqu'il en soit, ses derniers jours à Boston avaient été rythmé par du dessin, des portraits qu'il adorait perfectionné, des cigarettes, des ambiances tamisées, de la déprime et tinder. Cette application censée aider à faire des rencontres, plus souvent prétexte à s'envoyer en l'air qu'à tomber amoureux. Cela dit cette fois-ci, cette application lui avait valu d'être accompagné pour son trip à Cuba, et quelle charmante compagnie. Arrivée à l'hôtel, il entrait dans la chambre qui serait la leur pour une petite période, et se lança à dire à la demoiselle. Tu vas pas me faire dormir par terre, j'espère ? Il en doutait mais après tout il ne la connaissait pas assez. Cela dit ça ne semblait pas être son soucis premier puisque le jeune mexicain de naissance, déposa ses affaires, et sortit son short de bain. Je vais me baigner, j'attendrais pas plus longtemps. Ca te tente ? La météo cubaine et celle de Boston, ça restait deux salles, deux ambiances.

Amusé par sa réplique, Elyes avait presque laissé échappé un rire ironique. C'était bizarre de se dire qu'elle était venu avec lui alors qu'ils ne connaissaient pas tant que ça mais en même temps c'était agréable, aussi. Tinder avait du bon. Tinder surprenait. Oui ça ne m'étonne pas. Ton truc c'est plus de voyager avec, sur un coup de tête. A-t-il énoncé pour résumer pleinement ce qu'ils faisiez ici. Cela dit quand elle s'approcha de la jolie vu sur la plage, le beau jeune homme avait d'emblée su qu'elle finirait par vouloir se baigner. Comment résister en même temps. Il revenait d'un autre continent où le temps n'était pas des plus chaleureux en ce moment. Cuba en ce moment, c'était parfait pour lui. Ni trop chaud, ni semblable à Boston. Oui, bien sûr. L'avait-il seulement fait ? Oui. Mais un peu après qu'elle ait retiré son soutien gorge. Il avait vu son joli dos nu, et il avait sourit à son tour. Au fond si elle avait voulu être pleinement à l'abris des regards, elle aurait fini dans la salle de bain ça ne faisait aucun doute pour lui. Quoiqu'il en soit coquin mais pas pervers, il se tourna à son tour face à la vue sur la mer, et se déshabilla pour enfiler son short de bain. Prête ? Avait-il pris le temps de demander pour ne pas se retourner trop tôt. De toute façon, pas encore prête ou prête, il en prendrait certainement plein la vue.

Okay, il n'avait pas su s'empêcher de rire à son tour. Pour autant, il n'allait pas la contredire. Son intention première n'était peut-être pas nécessairement de dormir avec absolument, mais croire que ce serait une corvée, ce serait se planter royalement. A quoi bon ? A l'évidence, tu m'as l'air d'être le genre de nanas à qui on a pas besoin de dire les choses. Le genre lucide, qui lirait entre les lignes. Il exagère à son tour, mais au moins il ne niait pas le fait que dormir à ses côtés serait plaisant. Il était le genre de mecs à proximité, et dormir accompagné il adorait ça. Puis faut dire qu'elle était pas canon dans son genre. C'était toujours agréable, et c'était une jolie consolation aussi. Lui, qui était finissait par troquer la solitude d'un deuil par tout et son contraire tant que ça l'occupe et ça finit hors de routine. Se retrouver à Cuba avec une demoiselle qu'il ne connaît pas plus que ça, en faisait partie. Si je répondais non, tu en changerais ? Ah on vous avez pourtant prévenu. Il était joueur, et pour le coup il semblait juste apprécier la portée de son avis. C'est parfait, vraiment. A-t-il pour reprendre plus sérieusement. Oui parce qu'il savait faire ça aussi. Glissant une serviette, et quelques bricoles anodines mais essentielles dans ton sac de sport, il finit par rire légèrement à sa réplique. C'est vrai que j'ai manqué de préciser que ce genre de caprice faisait naturellement parti du voyage. Ce que souvent les demoiselles perdaient de vue c'était que c'était tout autant agréable pour le masseur de masser une jolie demoiselle comme elle que de se faire masser. Lui prenant la petite bouteille des mains, il finissait par la glisser dans son sac et l'invita très vite à quitter la chambre pour rejoindre le bord de plage. Tu veux que je te dise Dina, tu ne le regretteras ce week-end. A-t-il dit en s'émerveillant face à la mer. Et déposant son sac sans prévenir, il ajouta. Je vais piquer une tête, tu viens ? Ou tu préfères attendre d'être massée avant ? Pour autant, il marchait sur le sable à reculons vers l'eau, la défiant du regard. Allez, tu n'avais pas mis les pieds dans un tel décor depuis le Summer Camp dernier, et paradoxalement c'était bien à cette période-là que son quotidien avec basculé, que le cauchemar avait débuté. Ces trois jours à Cuba s'annonçait comme une trève.