FRANKLIN Z. DE SPOELBERCH ► Xavier Serrano

Franklin Zéphir Lauris de Spoelberch. C'est beau. C'est magnifique. C'est moi. Ou juste mon identité (tu vas m'aimer ne t'inquiète pas. Tout le monde m'aime). Une vie normale. Sans grande démesure. Enfin pour quelqu'un comme moi. Juste assez de piment pour foutre mon prénom sur toutes les lèvres de tout le monde. C'était très sympa. Et très appréciable. Enfin surtout très victimisant pour les autres. Quoi que. Personnellement. Je m'en foutais. Et puis, autant vous racontez ma vie en détail non ?

Je suis né à Bruxelles. Dans un hôpital privé. Sans doute le plus beau. D'après mes parents et les journaux. Je suis né deux jours après les princes de Belgique. Choc ou pas. Je m'en fichais à l'époque. J'avais deux heures de vie. C'est pas ça qu'on se préoccupe à cet âge là. En plus. Je ne le connaissais pas. Enfin pas encore. Ma mère n'a jamais pu avoir d'autres enfants. Tout simplement parce que j'étais trop gros. (et je sens les moqueries arrivées) Et j'ai brisé je-ne-sais-quoi en elle. Du coup. Je suis fils unique. Je le vis très bien. Je l'ai très bien vécut. Et je le vivrais encore très bien. Mon père est un homme d'affaire Belge qui possède la plus grande entreprise de bière belge du monde. Connu dans le monde. En gros. Quoi qu'il arrive. Tu as bu mon héritage. Il a épousé ma mère et je suis arrivé trois ans plus tard. Dans son carnet d'adresse. Il y a bien sur des noms intéressants. Des noms magnifiques et magiques. Mais aussi. Y'a la famille royale de Belgique. Le palais était un endroit que je ne fréquentais que dans le ventre de ma mère. Puis j'ai commencé à y venir vers l'âge de trois ans. Autant dire que c'est vite arrivé. Le fait que je sois né presque en même temps que Zeus et Hades. Ca aidait pas mal de choses. Surtout quand il s'agissait de faire des conneries ensemble. En plus d'aller à l'école ensemble. J'étais le petit garçon trop timide. Trop gentil. Trop sage. Le petit enfant qui n'avait rien à faire là. Le petit. (oui parce que je faisais qu'un mètre trois quand je suis rentré au collège alors imaginez avant.) donc autant dire que j'étais petit. Mais ça plaisait aux filles. Beaucoup. Surtout quand je suis rentré dans cette période où être un gentil garçon ne m'intéressait plus. Et faut aussi avouer qu'être gentil. Ça intéresse personne. Alors quand je suis rentré au collège. J'ai commencé à changer. Mais pas aux autres. Non. J'étais parfait. Le délégué élu à la majorité chaque année. Et bien. C'était moi. Mais c'était souvent moi qui finissait dans le bureau du directeur avec la déléguée pour mes bêtises. Mais rien n'était de ma faute. J'essayais simplement de détendre l'atmosphère. C'était mon rôle. Bon très bien. Le coup du lancé de grenouille c'était moi. (J'avais une très bonne excuse.) Egalement la bataille de craie (J'avais aussi une très bonne excuse). Sans oublier la bataille d'eau dans les toilettes des filles (Là. J'avais pas d'excuses) Mais. Mais j'étais toujours accompagné. Toujours du même. Personne ne change une équipe qui gagne. Surtout quand elle fonctionne à l'aveugle. Autant dire que j'aurais pu tout faire pour lui et inversement. Zeus était devenu mon frère. Mais en tout point. Mes parents le considéraient comme tel. Les filles aussi. Et c'était souvent le fait de donner son nom qui m'évitait des punitions. (Ce n'est qu'un détail bien sur) A côté de ça. J'avais grandi. J'étais parti sur la découverte des mondes, des océans. Tout ce qui touchait à la plongée. J'en étais fan. Tous les océans. Tous les animaux. Tout ça. Je ne pouvais qu'aimer et me faire plaisir. Alors j'ai grandi. Beaucoup. (Je fais un mètre quatre vingt sept aujourd'hui.) Et j'ai mûri. Ou presque. Toujours le même enfant star de la famille. Toujours le même enfant prodige. L'aventurier des océans.

Après niveau caractère. C'est plus compliqué. Je suis la force tranquille. L'observateur. Le silencieux. L'homme vu timide qui crache son venin quand il veut. Le petit égocentrique qui n'a pas peur de dire les choses. Le riche qui étale sa fortune aux yeux du monde. Je suis le petit Zéphyr gentil qui n'a jamais fait de mal à une mouche. Enfin par devant (par derrière c'est autre chose). Redoutable et sans doute imprévisible. J'aime les défis. J'aime pouvoir les affronter et les réaliser. Le simple fait de vouloir détruire les gens me donnent du plaisir (non sexuel s'il vous plait). Et le pire dans tout ça. J'aime la gente féminine. J'aime les draguer. Leur plaire. Leur sourire. Les avoir pour moi. Les manipuler. C'est drôle. C'est amusant. Et finalement. Je les laisse tomber.

Voilà qui je suis. Le petit De Spoelberch, le fils de grande fortune, mais aussi le gentil ange démoniaque de Belgique.