P-ROSE E. VON WORMS-G. ► sara fabel

La matinée du 1er décembre avait parfaitement commencé. Après que ma mère se soit occupée de mon frère, ils avaient passé la matinée à faire le sapin qu'ils avaient été choisir la veille à la pépinière. À l'heure du repas, alors qu'ils venaient de s'installer pour manger, on sonna à la porte. Ma mère eu immédiatement un mauvais pressentiment, elle avait redouté un jour comme celui-ci depuis que son compagnon était parti à l'étranger combattre pour leur pays et qu'elle, avait dû rester à la maison afin d'élever leur garçon et attendre l'arrivée de leur fille. Quand elle ouvrit la porte, le facteur qui se trouvait devant elle, lui tendis une simple lettre. Quand elle la pris dans ses mains, son cœur se mit à battre. Elle rentra et s'installa à table avec son fils. Elle pris une grande inspiration, prenant tout son courage pour ouvrir la lettre. Elle venait d'un soldat, ami de son amant, qui lui annonçait la triste nouvelle, son compagnon était décédé à la suite d'une blessure par balle. Elle avait relu la lettre plusieurs fois pour être bien sûr de ce qu'elle avait lu et au fur et à mesure qu'elle comprenait ce qu'il se passait, les larmes coulaient sur ses joues. L'intendante de la maison qui avait entendu sonner, puis les larmes de madame von Worms,  s'approcha de cette dernière pour s'enquérir de la situation. Mais à ce moment-là, la maîtresse de maison qui l'avait entendue approcher, leva les yeux vers elle pleins de tristesse, de peur et de surprise, le travail venait de commencer... C'est donc en ce triste jour du 1er Décembre 1994 que je poussai mon premier cri.


Les premiers mois de ma vie furent compliqués pour ma mère, elle était en plein deuil de l'homme qu'elle aimait le plus au monde et devait, en même temps, élever sa fille qui venait de naître. Heureusement elle pouvait conter sur la nourrice qui s'occupait déjà de mon frère. Peut-être parce que je comprenais inconsciemment la situation, d'après ma nounou je pleurais beaucoup mais, dès que ma mère me prenait dans les bras et me berçait, je me calmais presque immédiatement, comme si je voulais la consoler et lui dire que moi j'étais là, que j'avais besoin d'elle. Cette situation dura jusqu'à mes trois ans à peu près, jusqu'à que ma mère se remette plus ou moins de la perte. D'ailleurs elle avait décidé de démissionner de son emploi de médecin militaire afin de s'occuper pleinement de ses enfants. 3 ans fut l'âge de mon entrée au jardin d'enfant et de me faire des amis de mon âge, de jouer encore plus qu'à la maison et de découvrir la nature, la forêt, les animaux et les fleurs. Après ça, je rentrai en primaire jusqu'à l'âge de six ans et c'est à partir de ce moment que les questions sur mon père m'étaient souvent posées. « Il est où ton papa ? », « Pourquoi il vient jamais te chercher ? », « T'as pas de papa ? » Des questions qui, au départ, me faisait m'en poser beaucoup à moi-même et tout naturellement j'avais fini par poser la question à ma mère. « Il est où papa ? » J'avais vu dans ses yeux briller quelques larmes que j'avais déjà souvent vue dans ses yeux. Et c'est ce soir-là que j'appris tout de mon père, leur rencontre, leur amour, tout jusqu'au jour de ma naissance, au jour de sa mort. J'étais encore petite pour bien comprendre ce que ça signifiait exactement, mais j'avais bien compris que personne ne verrait plus mon père, ni moi, ni mes amis. Les questions sur lui avaient beaucoup diminué une fois que j'avais enfin expliqué pourquoi il était absent et j'avais suivi ma scolarité normalement.
Vers l'âge de mes 15 ans, un homme que je n'avais jamais vu jusqu'à maintenant était entré dans notre vie, mais surtout dans celui de ma maman, cet homme allait devenir plusieurs mois après mon beau-père de part son mariage avec ma mère, mais aussi en m'adoptant et en me donnant son nom. À partir de ce moment, on passa d'une famille riche, à une famille excessivement riche, car ce nouvel homme possédait une richesse proche de celle de ma mère. Les vacances scolaires que nous avions jusqu'à maintenant passées dans notre maison ou dans le pays, se transformèrent en un voyage différent chaque fois. Une fois en Angleterre, une fois en Autriche, une fois en Italie et parfois en Australie. Je ne m'en plaindrais pas vraiment, car au fur et à mesure, en plus de savoir parler l'allemand et le français, j'avais appris l'anglais et l'italien que je maîtrisai plutôt bien pour mon bac que j'obtiens du premier coup à 17 ans. Pour fêter ça, mon père me paya un tatouage, chose dont je rêvais depuis très longtemps et m'offrit une voiture. Pour poursuivre mes études, j'avais fait une demande pour entrer dans une école d'art afin de continuer le dessin que j'avais commencé quelques ans plus tôt pour m'occuper lors de nos nombreux voyages. J'avais été rapidement acceptée, sûrement plus grâce au nom de mes parents que grâce à mes notes, parce que même si j'étais loin d'être une idiote, je n'avait jamais vraiment atteint le top 15 de mon école. Et au niveau de mon comportement, j'avoue, je n'étais pas vraiment un ange, il m'est arrivé de sécher des cours, chose que je n'avais pas l'intention d'abandonner vraiment à l'université, il faut profiter de sa jeunesse comme me l'a souvent dit mon père.


Durant ces années plus compliquées que ce que j'avais prévu, je rencontrai un garçon que je pensais au départ étudiant ici, j'avais mené ma petite enquête pour découvrir qui il était vraiment et savoir si son cœur était déjà pris. Il est vrai que le premier jour où je l'ai vu, je suis tout de suite tombée sous son charme. Après avoir cherché partout, je n'avais pas trouvé grand chose sur lui à part son prénom et je dois dire que le jour où l'on me l'a dit j'ai été très étonnée, ce devait sûrement être le destin qui voulais que je le rencontre. Je l'ai revu quelques temps plus tard lors d'une fête dans laquelle uniquement mon frère avait été invité, mais comme j'avais beaucoup insisté pour l'accompagner pour combler mon ennui du moment, il m'avais finalement emmené pour m'abandonner dès le passage de l'entrée. C'est au détour d'un couloir ou je l'ai revu, plutôt où je lui ai rentrer dedans. Après plusieurs excuse de ma part, on en est venu a en rire et tout naturellement on a discuter. Il s'était présenté, Engel Goldschmidt, héritier de la famille Goldschmidt. Je l'avais regardé avec des yeux ronds, c'est vrai que la première fois qu'on me l'avais dit, j'avais cru à une blague. Après tout, quelle chance je pouvais avoir pour qu'il porte le prénom de mon père défunt et part héritage sentimentale de ma mère, mon deuxième prénom. Quand je lui avait expliqué la raison de ma tête, il avait tout simplement répondu « Notre rencontre devait sûrement être écrite. » Et à ce moment là, mon amour pour lui est devenu plus grand. Après plusieurs mois à se fréquenter, plusieurs mois à discuter ensemble de nos passe-temps, de nos fortunes respectives, ont avait décidé de nous mettre officiellement en couple. J'avais beaucoup parler de lui à mes parents et ils n'étaient pas contre ma relation, tant que c'était un homme bon et que je l'aimais vraiment.
Après un an et demi de relation, nous avions commencé à parler de mariage, mais je ne voulais pas perturber mes cours et je voulais obtenir mon diplôme afin d'être sur qu'une fois dans le monde du travail, je pourrais subvenir à mes besoins. C'est comme ça que le jour de mes résultats, l'homme de ma vie s'était présenté officiellement à mes parents et qu'il leurs avaient demander ma main, mes parents avait accepté sans hésiter, de même pour ses parents. Six mois plus tard, je prenais le nom de Goldschmidt que j'ajoutais à celui de mon beau-père. Dans la foulée, nous avions décidé de vivre dans notre propre maison, c'est comme ça que notre vie a deux avait commencé à Boston.


Notre amour était parfait, il avait trouvé un travail qui payait assez bien et moi j'avais trouvé du travail dans un salon de tatouage qui avait bien voulu me former. En parallèle, je vendait les dessins que je faisais quand j’étais seule à la maison. Non pas que nous avions réellement besoin d'argent compte tenue de la fortune de nos familles respectives, mais c'était plus dans l'optique de gagner notre argent afin de nous assumer entièrement.
Tout à commencé, ou du moins fini, un soir comme un autre. Je m'étais couchée seule comme parfois, Engel était sorti avec des potes à lui. Une fois je lui avait demandé s'il voyait une autre femme que moi et il m'avait juré que ce n'était pas le cas, qu'il sortait uniquement s'amuser avec des amis, mais qu'il rentrerait avant que je ne me réveille. Je le croyais, jusqu'à ce matin là. Je m'étais donc couchée seule en sachant que de toute manière, il serait dans le lit à mes côté à mon réveil, mais quelle surprise quand en ouvrant mes yeux, sa place était vide et froide. J’étais sortie de mes draps chauds pour prendre ma douche en pensant qu'il devait être dans le salon, mais en quittant la salle de bain et en entrant dans le dressing, la plupart de ses affaires avait disparu. J'avais passé les premiers habits que j’avais sous la main, avant de courir faire le tour de la maison à sa recherche, tout ce qui lui appartenait avait disparu. En me dirigeant à la cuisine, un papier sur la porte du frigo attira mon attention, en le dépliant et le lisant, les larmes coulèrent sur mes joues « Tu es la seule que j'ai toujours aimée, que j'aime et que j'aimerais toujours, mais je dois partir. Adieu, je t'aime. » Je l'ai attendue plusieurs jours, j'ai attendue qu'il rentre, mais au bout d'une semaine, aucune nouvelle de lui, je me suis rendue à l'évidence, il était parti pour de bon.

Plusieurs mois plus tard, j'avais réussi à retrouvé la trace d'un de ses collègue de travail. Il m'avait avoué qu'ils faisaient de temps en temps des courses de voitures sauvages, mais que depuis cette fameuse soirée, il n'avait plus eu aucune nouvelle de lui, tout comme moi. C'est à partir de ce moment là que je me suis décidée à le chercher, ou en tout cas chercher des indices sur ce qu'il était devenu en me rendant à certaines courses et en me faisant des amis dans le milieu...