I prefer horror stories than love stories (willan)

Non mais franchement, on devrait nous enfermer. Ça va pas du tout là. Je suis en train de faire la folle, en train de détruire les cheveux d'Alan et de casser les bonbons aux autres personnes qui voulaient regarder le film. Je fais une moue faussement choquée quand il me dit qu'il se vengera le jour où mon ventre aura dégonflé. Pas grave, je serai déjà plus souple et je pourrai lui échapper en courant comme une gazelle. « Pff. » lui dis-je d'un ton moqueur. Tout à coup, un gars du personnel vint à notre rencontre car on faisait trop de bruit. J'allais répondre mais Alan me coupa l'herbe sous le pied en disant que j'avais des contractions. What ? Mais. Pas con. Sauf que, comment je simule ça moi ? Dans les films c'est tellement faux. Et puis, d'où je suis sa femme moi ? Madame Landrum. Putain que ça me plaît, mais ça, c'est un secret. « Han oui ! J'ai mal, ça me lance. Je crois que le bébé va pas tarder à arriver. » je fais exprès de grimacer et je sais pas si je dois me retenir de rire ou pleurer car cette situation est vraiment glauque.

Aller voir un film d'horreur et voir la situation tournée à la comédie, c'est un comble non ? Un membre du personnel nous demandant d'évacuer les lieux si nous continuions à faire trop de bruit, j'avais sortit ma panoplie du petit menteur pour baragouiner un bobard, insinuant même que Willa était ma femme et que l'on attendait un enfant. On évitera d'en parler à Lenny si tu veux bien, je ne sais pas s'il apprécierait cette blague et je ne préfère pas tenter le diable. Avec un jeu d'acteur plus que moyen, Willa réussissait quasiment à me faire rire mais je me retenais du mieux que je pouvais pour ne pas casser la crédibilité du mensonge. Je regardais l'homme qui semblait très dubitatif et le secouais un peu: " Qu'est ce que vous attendez ? Elle ne va pas accoucher là ! Appelez une ambulance !", m'exclamais-je en posant ma main sur le ventre de la jeune femme comme un père inquiet pourrait le faire. Notre victime s'empressa de sortir de la salle obscure et je jetais un regard à mon amie pour lui signifier: " Je crois qu'il faut qu'on bouge maintenant ! ". Je la pris par la main et nous prîmes la direction de l'issue de secours pour rejoindre l'exterieur. Essouflé, je rigolais encore de nos conneries quand je lui adressais ces quelques mots sur un ton toujours aussi ironique: " Tu me dois un shampoing ma p'tite femme ! ".

Je suis contente d'être tombée sur un gars aussi tarée que moi. Alan me fait pisser de rire et je pense que j'ai pris ma bonne dose de sourires pour terminer l'année. C'est dans ces moments là qu'on oublie tout et qu'on profite le mieux. Perso, j'ai rien suivi du film. Tout ce que je sais c'est qu'on a simulé mon accouchement et qu'un gars du personnel est parti en courant pour appeler une ambulance. Je suis Alan quand il me fait comprendre qu'on doit partir et encore une fois, la discrétion on la perdue derrière nous. « Olala qu'est-ce que je rigole ! » je me tords de rire et je passe mes mains sur mes côtes tellement j'ai mal. J'en pleure même. Je regarde mon ami qui me demande un shampoing et je glousse de nouveau. « Ben ramène-moi à la maison, je te ferai un petit shampoing mon canard. » je pose mes mains sur ses joues d'un air tendre et après une demie seconde de réflexion, je dépose mes lèvres sur les siennes en lui offrant un doux baiser. Oh my gad. J'embrasse Alan sans sa fucking permission. Il me fait kiffer ce soir, il m'a trop amusé, alors pourquoi pas ? Sans rire, il me plait, je le découvre seulement.

Mais dans quel délire on s'embarque franchement. C'était censé être une simple soirée cinéma devant un film d'horreur tout ce qu'il y a de plus banal, mais au final, les rires se multiplient, je me retrouve avec du pop corn dans les cheveux et je prends la fuite avec mon amie enceinte que je fais passer pour ma femme le temps d'une excuse qui nous sort du pétrin. Sacré soirée... Je reprenais mon souffle lorsque, étonnamment, la jeune femme posa ses mains sur mon visage pour me délivrer un baiser que je ne refusais pas sans pour autant en accentuer l'intensité ou chercher à le prolonger. Fixant ses yeux qui s’éloignaient en même temps que ses lèvres, je posais mes doigts sur les miennes, comme pour confirmer que ce qui venait de se passer était bien vrai tandis que les rires laissaient désormais la place à un silence quelque peu gênant que je brisais avec ces quelques mots: " Pour... Pourquoi ? Je veux dire, c'était bien, très bien même mais... Pourquoi ? ". Tais toi Alan, quand tu bafouilles comme ça, tu ferais mieux de fermer ta gueule parce que tu pourrais empirer une situation qui pour l'instant n'a rien de grave.

J'ai craqué mon slip voilà tout. J'étais heureuse, dans une humeur joviale et spontanément, j'ai embrassé mon ami... je me pose même la question du pourquoi j'ai fait ça ? Est-ce mon inconscient qui parle ? Peut-être. En tout cas, j'en suis toute retournée, j'ai encore ce sourire aux lèvres qui ne veut pas partir et je mentirais si je disais que ça ne m'avait pas plus. Bordel, pourquoi faut-il que je me mette toujours dans des situations les plus barges les unes que les autres ? Je crois que c'est ma malédiction. Alan ne m'a pas repoussé violemment, il ne m'a pas craché au visage, il s'est juste laissé faire en fait. Parce que ça veut dire quelque chose aussi ? Ou parce qu'il n'a pas envie de me vexer en refusant mes lèvres ? Trop de questions pour un chaste baiser je vous jure. Il est perturbé, ouais, je l'ai perturbé. « Mmh et bien j'en avais envie. » répondis-je en me mordant la joue. J'ai pas le droit de faire ça, de voler un baiser à qui je veux mais ça s'est fait sans que je me contrôle. Je baisse la tête et je remets une mèche de mes cheveux derrière les oreilles. « On s'amusait bien et... bref, j'espère que j'ai pas tout gâché. » j'hausse les épaules. Si, j'ai tout gâché je crois.

Si ça m'a plu ? Je mentirais si je disais que non, Willa est une très belle femme. Mais est ce que ça m'a gêné ? Aussi oui... Parce que si j'adore passer du temps avec elle, que je la considère comme une bonne amie, je n'avais pas envisagé qu'on puisse atteindre la limite qui mène à un baiser. Après tout, c'est quand même la future Maman du fils de mon meilleur ami Lenny et ce serait assez bizarre... Non ? Lenny peut blaguer autant qu'il le souhaite sur le fait que je serais un super beau-père pour son petit monstre, je ne sais pas si sa réaction serait la même si cela arrivait vraiment. D'un autre côté, quand la jeune femme m'explique qu'elle a fait ça seulement par envie, je décroche un sourire. C'est aussi pour ça que je l'apprécie ce petit bot de femme, elle ne calcule pas et cède seulement à ses envie sans réfléchir. " Tout gâché ? Dis pas de bêtises enfin ! ", l'informais-je alors que mon sourire qui était le mien s'élargissait encore un peu plus, faisant apparaître des fossettes dans le creux de mes joues tandis que je m'approchais pour adresser un bisou sur sa joue avant de continuer: " Mais que dirais-tu qu'on parle de ça une fois qu'on aura le ventre plein de malbouffe ? Ton petit bout de chou doit avoir faim vu que tout les popcorns sont dans mes cheveux maintenant non ? ". Ouais je retarde un peu l’échéance pour parler de ça, tout simplement parce que dans ce domaine, c'est le brouillard complet en ce moment...

De la malbouffe ? Je l'embrasse, lui fait comprendre qu'il me plait car j'en avais envie et tout ce qu'il me sort c'est qu'on aille manger ? Il trouve un prétexte avec le bébé pour ne pas en parler. Ou disons, reporter la discussion à plus tard, chose qui n'arrivera jamais, je les connais bien les garçons. Je suis choquée sérieux. Je suis toute... raah ça me refroidit totalement. D'ailleurs ça peut se lire sur mon visage. Et ce bisou qu'il me fait sur la joue, ça me casse encore plus. Je suis en train de creuser ma tombe, je touche le fond mais je creuse toujours. Alan, sérieusement... je regarde ailleurs en mordant la lèvre et je déglutis. « En fait je suis un peu fatiguée. » excuse de la femme enceinte qui veut juste dormir. Et me concernant c'est le fuir. « On se verra au Spring Break j'imagine. » peut-être que d'ici là, on y pensera plus. Mais ça m'étonnerait vraiment pour ma part en tout cas. Voilà, maintenant Alan ne me parlera plus et je serai mal à l'aise quand Lenny prononcera son nom.

Fatiguée ? Je fronçais les sourcils d'incompréhension. Je ne suis clairement pas le plus fortiche quand il s'agit de déchiffrer les signes ou encore comprendre la psychologie féminine et là, je dois bien avouer que je suis largué parce que clairement, j'ai fait quelque chose de mal sans vraiment savoir quoi. Et ça m'énerve ! Rien de pire pour moi que de rester dans l'inconnu ! C'est le genre de truc qui peut m'empêcher de dormir tellement je cogite. Et en plus elle continue sur sa lancée, d'une franche soirée de rigolade, nous somme passés à une ambiance qui s'est fortement refroidit, m'offrant seulement un "peut-être" lorsque la question de se revoir se posait. Qu'est ce qu'elle me fait là... Je secouais la tête pour tenter de me remettre les idées en place et je ne m'apercevais même pas que la demoiselle avait déjà commencé à tourner les talons. " Hop hop hop !!! ", m'exclamais-je alors que je la rattrapais au pas de course pour finalement saisir son poignet et lui demander: " J'ai fait quelque chose de mal Wiwi' ? ". J'ai une haine envers ceux qui pourraient ou oseraient blesser mes amis mais alors quand c'est moi qui est à l'origine de ces blessures, je le supporte encore moins...

C'est simple mh, je me sens comment ? Un peu bête, vachement même. Mais bon, ça n'arrive qu'à moi ce genre de truc. Je suis trop spontanée, trop olé olé et maintenant je viens de mettre Alan mal à l'aise. J'ai juste envie de disparaître et ne jamais revoir sa tête. Alors je lui dis que je suis fatiguée et je tourne les talons. Sauf que là, évidemment, il me retient. Le contraire m'aurait étonné et vachement choqué. Je fronce les sourcils puis je ris nerveusement. « Non, pas du tout, c'est moi. » j'hausse les épaules puis je regarde mes pieds comme un enfant intimidé par la bêtise qu'il venait de faire, ou celle qu'il allait avouer. « Je pensais que ça pouvait être réciproque mais en fait non. » je déglutis et je relève ma tête pour croiser son regard. Je fais une petite moue et je recule de quelques pas. « Ce moment est assez gênant comme ça, ne me retiens pas s'il te plaît. » je fais une grimace en lui faisant comprendre de pas insister. Oui, moi Willa je fuis et je sais que de moi-même je ne lancerais jamais le sujet sur ce qu'il vient de se passer dans le futur. Car je reconnais quand c'est mort et je suis pas du genre sadomaso.