BETH DILAURENTIS ► gabriella wilde

tu naquis il y a de ça une vingtaine d'années à baltimore, ville de la mégalopole américaine, et d'une famille dans la moyenne qui a su subvenir à tes besoins. pour des raisons de praticité et de nouvel emploi, la famille a déménagé peu après ta naissance dans la périphérie de boston, capitale de l'état du massachusetts. vous ne rouliez pas sur l'or mais tes parents voulaient que tu sois comblée, que tu n'aies aucun manque. pour autant, tu n'étais pas ce genre d'enfant capricieux qui souhaitait avoir le dernier objet à la mode ou l'appareil le plus cher du rayon. toi, tu te contentais de ce que tu avais et à tes yeux, c'était déjà bien suffisant. tu te souviendras toujours de ses moments où toute la famille était réunie autour de la table pour les grandes occasions. les anniversaires, les fêtes de fin d'années, pâques, ... vous formiez un bloc soudé et qui ne semblait pas se détacher au fil des ans. vous aviez vos disputes, vos sources de conflit mais vous finissiez toujours par vous réconcilier et ça, c'est ce que tu apprécies le plus. en effet, la famille est quelque chose de très important pour toi et tu vois en ses membres des oreilles attentives, des personnalités bienveillantes qui ne jugeaient pas. que ce soit aussi bien à baltimore ou en suède, pour visiter ta famille maternelle. dès ta naissance, tu faisais les allers-et-retours entre les états-unis et la scandinavie. il y faisait bon vivre et plusieurs fois, on te demandait si tu voulais rester dans le pays de naissance de ta génitrice. mais toi, tu demeurais attachée à ta propre contrée de naissance, quand bien même tu aurais adoré passer une période de ta vie dans ce pays nordique. tout de même, tu y allais plusieurs fois par an avec tes parents et à chaque fois, tu te laissais porter par les coutumes, les chants et les faits culturels qui enracinent le pays. s'il y a bien quelque chose que tu retiens à chaque voyage, c'est que la culture est le socle sur lequel se repose tout le reste. et tu te promettais à chaque fois que tu allais tout faire pour enrichir la tienne au maximum. puisque ta famille ne pouvait se permettre de payer plusieurs voyages, tu découvrais le monde à travers les livres. tu as vite été animée par la curiosité et la bibliothèque semblait à tes yeux être l'endroit parfait pour la satisfaire. à ton adolescence, tu pouvais y rester plusieurs heures, que ce soit pour lire ou pour faire tes devoirs. en parallèle, tu étais une élève studieuse et intéressée par ce qu'elle apprenait. et quand quelque chose parvenait à attirer ton attention, tu te donnais les moyens pour aller jusqu'au bout. une ténacité qui te permit d'avoir de très bons résultats dans la continuité. tu as su t'adapter à chaque pallier de ton éducation : plus tu avançais dans ta scolarité, plus on cherchait la complexité et plus tu te donnais les moyens pour acquérir ces connaissances. un cycle dans lequel tu étais prise et qui ne te lassait pas. de ce fait, tu passais l'enseignement primaire et le collège avec succès. ta vie eut une toute autre perspective lorsque tu entras au lycée. en effet, tu attendais ta rentrée dans cette établissement avec impatience car tes parents ont parlé du lycée comme étant la meilleure période de leurs études respectives. tu te fiais énormément à leurs ressentis et pour le coup, tu as eu le même qu'eux. entre la spécificité des cours et la liberté qu'offrait le nouveau cadre scolaire, tu t'y plaisais beaucoup. mais surtout, c'est là-bas que tu as rencontré ton petit-ami actuel. vous vous êtes vus pour la première fois alors que tu rangeais tes affaires dans ton casier. le sien était à la gauche du tien, sur la même ligne. vous avez sympathisé, vous vous trouviez séduisants, vous avez appris à faire connaissance et vous vous êtes mis en couple. rapidement, tu l'avais présenté à ta famille et tout de suite, il apparaissait comme le gendre idéal aux yeux de tes parents. vous vous aimiez et à cette époque, tu étais ravie qu'il soit autant accepté par les tiens.

la fin du lycée approchant, il fallait choisir une université pour poursuivre ses études. ton choix s'était porté sur harvard, tout comme ton compagnon. toi, tu voulais étudier plus précisément le design de mode, branche artistique qui t'avait toujours passionnée. en effet, dès que tu as eu ta première boite à crayons, la première chose que tu avais dessiné était une robe, la robe de cendrillon. ton disney préféré. tu aimais tellement le dessin que tu avais retapissé entièrement les murs de ta chambre avec des croquis de vêtements. tu y trouvais l'apaisement, la chose en laquelle tu pouvais concentrer l'angoisse et le stress de tes études. la danse est une autre de tes passions mais celle-ci est arrivée bien après. quand tu étais au collège, tu avais assisté à une représentation d'une troupe de danseurs avec ta classe. directement, tu avais été subjuguée par l'expressivité du corps humain, dans ses gestes et mouvements. tu voulais faire pareil qu'eux et tu t'es inscrit à un club de danse. le sport étant bien vu pour les sélections à l'université, tu conciliais cours et danse durant tes années lycée. tu voulais mettre toutes les chances de ton côté et si en plus tu pouvais mêler passion et avantage, tu n'allais pas te priver ! tes parents t'encourageaient dans ce que tu allais entreprendre, que ce soit financièrement ou moralement. tu demandas une bourse et pour aider tes parents avec les frais de dossier, tu pris une année sabbatique dans tes études pour travailler. tu avais trouvé un poste de vendeuse dans une boutique de prêt-à-porter, plutôt bien payé pour le peu d'expérience que tu avais dans le commerce. tout comme toi, ton petit-ami avait fait le choix de compenser les frais d'admission en acceptant un travail dans le même centre commercial que toi. vous étiez toujours aussi fusionnels à cette époque. c'est la rentrée qui changea la personnalité du garçon avec lequel tu sortais. vous aviez décidé d'habiter ensemble dans un loft à boston le temps de vos études respectives. a contrario de ce dernier, toi tu semblais t’épanouir dans ce que tu faisais. les cours te plaisaient, tu te sentais stimulée artistiquement et tu achevais des travaux dont tu étais particulièrement fière. lui paraissait de plus en plus inanimé, aigri voire méchant. tu demeurais impuissante devant cette personnalité qui s'assombrissait de jour en jour. tu mettais ça sur le compte du stress, des professeurs très rigides. tu lui répétais qu'une fois qu'il trouvera son rythme, tout ira pour le mieux... tu as eu tord. rien ne s'était arrangé. il continuait de sombrer, de se métamorphoser en une personne que tu ne connaissais pas et que tu ne voulais pas connaitre. l'université avait crée un véritable clivage entre vous deux. mais tes sentiments pour ton compagnon restaient intacts. même quand le concerné commençait à lever la main sur toi. la première fois, il s'était énervé parce que tu n'avais pas rangé tes affaires de dessin. il te blâmait comme si le loft était envahi de dessins et ce n'était pas le cas. il exagérait dans ses réactions mais aussi dans ses gestes puisque sa main est venue claquer ta joue, au moment où tu t'y attendais le moins. il avait quitté l'appartement aussitôt. tu es restée choquée quelques instants, c'était la première fois que tu te sentais aussi impuissante. le lendemain, il rentra comme si de rien n'était. dans ta tête, tu continuais à lui donner des excuses, comme aveuglée par l'amour que tu lui portes. avec lui, tu avais partagé de nombreuses "premières fois" et tu ne voulais remettre en cause tout ce que vous avez vécu pour une seule gifle. tu t'es tue cette fois-ci, puis toutes les autres fois qui suivaient la première. il devenait de plus en plus violent, de plus en plus intense dans ses coups. ton corps était le témoin de ses excès. hématomes, plaies, rougeurs, parcouraient ta peau. et toi, tu ne voulais pas que les gens sachent ce qu'il te fait. ni ta famille, ni tes camarades. pour masquer ces marques, tu employais le maquillage et tu vêtais des habits avec de longues manches. tu avais honte et tu ne voulais pas l'incriminer. tu pensais profondément qu'il s'agissait d'un stade passager, que tout allait rentrer dans l'ordre. mais d'un autre côté, une crainte naquit en toi. tu avais peur de ce qu'il pouvait te faire à chaque fois que tu actionnais la poignet de la porte. parfois, tu espérais trouver une raison valable pour expliquer ton absence. tu inventais des soirées entre copines mais tu ne pouvais en abuser, pour ne pas qu'il se doute de quelque chose. tu craignais ses réactions à chaque fois que tu ouvrais la bouche, tu étais mal à l'aise à chaque fois que tu entendais ses pas. de plus, il devenait de plus en plus possessif à ton égard. une fois où vous sortiez dans un bar, il a frappé un homme qui te draguait. diplomate, jamais il n'aurait fait ça avant. tu étais quand même gênée qu'il en soit arrivé là. d'autant plus que l'homme de l'altercation ne sera pas une personne que tu auras croisée qu'une seule fois mais bien quelqu'un qui prendra de plus en plus de place dans ta vie. mais ça, tu ne le sais pas encore.