we need to forget the past (camison)

Je n'en peux plus, je pète mon câble dans la voiture. En fait, je ne m'attendais pas à une réaction aussi virulente de sa part et finalement, je lui demande de s'arrêter le plus rapidement possible. Je veux prendre l'air, j'ai besoin de marcher et de m'évader quelques instants parce que l'air devient irrespirable dans la voiture. Ou alors... parce qu'elle a peut-être raison, que c'est pour ça que je m'enfuis en réalité. A peine s'est-elle arrêter sur le côté que je quitte la véhicule pour commencer à marcher, de ne pas me retourner. Enfin, je n'attends pas longtemps avant d'entendre mon nom être criée par la voix de Louison. Je ne me retourne pas, mais ralentis le pas seulement alors que la blonde arrive à me rattraper et se place devant moi. Je sais ce que t'as vécu, c'est peut-être pas comparable, je n'ai pas envie de comparer aussi... Mais rien que te dire ce que je t'ai dit, c'est un pas énorme pour moi et que tu t'en rendes même pas compte, ça me rend dingue. Que je lui dise que je l'aime, que je lui dise qu'elle est importante à mes yeux, qu'attend-elle de plus de moi ? Bien sûr que je peux. Mais, c'est pas à moi de le faire tout le temps, tu peux le faire, tu le ferais sans même attendre que je réagisse si tu m'aimais aussi autant que tu le dis.... J'ai envie d'être avec toi, de me battre pour toi, mais si c'est pour rien en retour... J'ai l'impression d'être dans un langage de sourd, mais au moins, je dis ce que j'ai sur le cœur. Qu'elle comprenne que c'est beaucoup pour moi là déjà..

Plantée devant l’ex-Mather, Louison avait vidé son sac à son tour. Et voilà qu’ils s’expliquaient à vive voix au beau milieu d’un quartier résidentiel. La jeune femme avait d’ailleurs aperçu quelques voisins derrière leurs rideaux en train de contempler leur scène de ménage précoce. Bah ouais, ils n’étaient pas encore un couple mais ça commençait à y ressembler ! La blondinette entendait bien ce que lui disait Camille. D’ailleurs, une partie l’attendrissait, tandis que l’autre l’énervait toujours. Elle ne comprenait pas cette espèce de « résignation » à se battre pour elle. La vie était faite de risques, il y avait toujours le risque que cela ne fonctionne pas, mais sans se donner les moyens au maximum, c’est sûr qu’on ne pouvait rien obtenir. « Je pourrais, mais c’est moins séduisant et excitant » répliqua-t-elle en tirant une nouvelle fois sur sa clope qui voyait déjà sa fin « Je te mets peut être trop de pression, j’ai pas envie de me prendre la tête déjà, on verra bien où ça nous mène » confia-t-elle avant d’écraser sa cigarette sous sa semelle, pas très écolo, mais elle était bien trop énervée pour se préoccuper de l’environnement là. « Allez, grimpe dans la voiture, je te dépose chez toi, faut que tu mettes un peu de glace sur ton oeil, c’est pas joli » La blonde déposa un rapide baiser sur une zone neutre du visage de Camille, puis elle rejoignit sa Porsche pour le raccompagner. Une chose était sûre, Louison n’allait pas passer une excellente nuit ce soir, surtout pas avec tout ce qui avait été évoqué entre eux aujourd’hui.