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So love me like you do.
— with Brent & Erin.
— with Brent & Erin.
Lundi 8 janvier 2018 - Dans l'après-midi
Je ne voulais pas l’inquiéter. Cette journée-là, je m’étais faite plutôt discrète pas message. Un peu trop par rapport à d’habitude. Avec Brent, j’adorais avoir de ses nouvelles tout au long de la journée. Il arrivait que l’on soit une heure voire deux sans messages mais rarement plus. Souvent c’était parce que j’étudiais ou que lui était au basket. Seulement là, je n’avais même pas mis les pieds à l’université. Je n’arrivais même plus à savoir si je devais rester à la colocation, être à l’université, à la Dunster ou prêt de Brent. J’étais juste paniqué de mettre des personnes au courant. La seule qui savait pour l’instant, c’était James. En même temps, le matin même, j’avais cru à une mauvaise blague de sa part, avant qu’il ne me fasse remarquer les mèches manquantes à mes cheveux. On n’avait rapidement compris l’un et l’autre que le Maître Chanteur venait une fois de plus de s’acharner sur nous. Depuis que j’avais lu ce message, je ne faisais que pleurer. C’était à peine si j’arrivais à rentrer dans ma chambre de peur de revoir cette marre de sang sur mon lit. Je me faisais force, je retirais les draps pour tout passer à la machine à laver. Je n’étais plus très sûr mais j’étais quasi certaines que je venais de faire tourner au moins cinq six fois la machine en long cycle. J’avais toujours l’impression de voir ses tâches de sang. Dans ma chambre était étalée tous les produits ménagers de l’appartement, en passant par le simple détachant que de l’ammoniaque ou de la javel. Je devenais totalement folle, je frottais tout en pleurant sur mon matelas et les tâches que cela avait fait sur le sol.
Je réalisais juste une chose, je n’étais plus en sécurité ici. Je prenais tout de même le soin d’envoyer un message à ma mère, savoir si elle allait bien. Après tout, si ce fou était rentré chez moi, il pouvait être rentré chez elle. Mais tout allait aussi bien que cela pouvait être avec son traitement et ses séances de chimio. J’avais lâché mes produits, je n’avais pas encore mangé de la journée, alors qu’il était déjà bien avancé dans la journée. J’avais tout abandonné sur le sol de ma chambre après un passage devant le miroir, me rappelant qu’il m’avait touché, que ses doigts étaient passés non loin de mon visage. Prise de nausées à cette pensée, je m’en rendais malade.
Les mains en appuie sur le bord du lavabo, un ciseau à la main, je terminais son travail et me coupais les mèches qui étaient désormais trop longue pour les autres. Mes cheveux arrivaient maintenant à ma nuque alors qu’il était au milieu de mon dos auparavant. Entre deux, je recevais un message de mon basketteur favori me demandant comment ça allait, qu’il savait que le Maître Chanteur avait encore frappé. Je ne pouvais pas lui mentir, je lui répondais alors que je prenais une décision que je n’avais pas encore réfléchi jusque-là : de partir de la colocation quelque temps. Et Brent agissait en véritable homme, il ne souhaitait pas que je parte seule et venait me chercher pour rester au prêt de lui.
J’étais un véritable cadavre aujourd’hui, je n’avais pas pris le temps de me maquiller, mes cheveux avaient une coupe où l’on voyait clairement les coups de ciseaux, et j’étais habillée avec un jean, des baskets et un pull à cause de la tempête qui me gelait totalement. Je tirais une valise de mon placard pour y mettre quelques affaires un peu choisi au hasard. Après tout, je ne partais pas en vacances avec plaisir, je partais parce que j’avais peur. Je n’avais pas le temps de me faire une belle valise. Même l’odeur des produits ménagers mélangés, je ne cherchais pas à la camoufler quand on frappait à la porte. Je sursautais et les larmes me montaient aussi vite alors que je savais que Brent devait arriver. Je jetais, par précaution, un coup d’œil au judas pour m’assurer que ça soit bien lui tout de même. Je tournais la clé et ouvrait le verrou pour lui ouvrir la porte. Sans attendre, je me jetais dans ses bras sans même être capable de cacher mes larmes. Des larmes de soulagement de le savoir là. « Je suis tellement contente que tu sois là. » Ma tête dans son cou, je ne voulais plus le lâcher, avant de réaliser que nous étions encore sur le palier et de finir par le faire rentrer. Derrière nous, je refermais tout à clé et le verrou. « Je ne voulais pas t’inquiéter… » Je tentais de me justifier quant à mon manque de message de la journée. Brent n’avait pas encore vu pour mes cheveux non plus. « Je veux juste partir d’ici tant qu’il sera encore dehors. » lâchais-je avec une nouvelle envie de pleurer. Je ne savais même pas qu’il était possible de pleurer autant pour un être humain. « ça fait même pas quinze jours qu’on est ensemble, et tu subis déjà les dégâts de ma vie. » Ce n’était pas le moment qu’il prenne la fuite, mais dans le fond, n’importe quel homme l’aurait fait. Un peu plus d’une semaine, et il avait déjà des crises de larmes. Génial comme début…
© LOYALS.
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