Histoire
BIRTH AND CHILDHOOD ; Il y a des gens qui passent leurs vies à bosser pour gagner au final presque rien et se bousiller la santé, et ceux qui naissent avec une cuillère en argent dans la bouche et qui ont tout ce qu'ils désirent en claquant simplement des doigts. Toi, tu fais partie de cette seconde catégorie. Chanceuse, va. Comment pouvait-il en être autrement ? En effet, ton père, possède le label "Universal Music Group". Il avait travaillé sans relâche, durant de longues années, sans jamais perdre patience pour finir par être à la tête de cette maison de disques. C'était un homme respectable, de haute stature, très apprécié, étant donné qu'il provenait en plus de la famille Kovalevski, famille de haute renommée dans le monde. C'était lors de ses études universitaires à Harvard qu'il est tombé éperdument amoureux de cette belle brune qui étudiait en journalisme, celle dont il ne se doutait alors, allait devenir sa femme. Ils ont commencé à se voir pendant leurs moments libres, décidant rapidement de sortir ensemble. Puis, ils ont fini par se marier, deux ans plus tard. C'était un mariage entre personnes aisées, très bourgeois, avant de finir par s'installer définitivement ensemble à Londres. Ta mère était une jeune femme charmante, plutôt à cheval sur les traditions, et prônant le respect et la famille comme valeurs. En très peu de temps, elle est devenue la propriétaire du magazine Vogue, magazine culte pour les fashionistas, avant de tomber enceinte une première fois. C'était une femme forte, qui savait gérer plusieurs situations en même temps, d'autant plus que son mari ne pouvait l'aider autant qu'il le souhaitait, étant donné qu'il était très prisé par son travail. Toujours est-il qu'elle a accouché neuf mois plus tard de ton frère aîné, Damian. Un heureux évènement pour leurs familles respectives. Mais, un bonheur n'arrivant jamais seul, madame Kovalevski est retombée une nouvelle fois enceinte, et quelle surprise lorsqu'ils ont su qu'ils attendaient des jumelles. Étant donné que cela n'arrive pas à tout le monde, tes parents ont été encore plus heureux de cette nouvelle. Deux enfants, deux filles qu'ils apprirent quelques mois plus tard. C'était tellement inattendu mais si joyeux. Et enfin, le premier octobre mille neuf-cent quatre-vingt dix, ta soeur et toi arrivèrent au monde, dans une cliniqué privée anglaise. Tu naquis avec dix minutes d'avance sur le second bébé et fus donc de ce fait, l'aînée. Ta mère avait des larmes plein les yeux, lorsqu'elle put vous prendre pour la première fois dans ses bras toutes les deux et qu'elle prononça ces mots : bienvenue au monde, Selena Joy Charlie et June Dolce Apple Kovalevski.
Étant donné que vous étiez jumelles, il fut difficile dans un premier temps de vous différencier, avant que ta mère remarque qu'Apple avait un grain de beauté sur l'épaule que tu n'avais pas. Ce fut déjà plus simple pour vous reconnaître, mais très rapidement, en grandissant vos caractères différèrent et tous les doutes quant à votre physique fut balayé. Apple, c'était le petit ange de la maison ; calme et posée, elle mit très vite en avant de grandes facultés, telles que son intelligence et ses bonnes manières, obéissant docilement à vos parents, qui lui vouaient une adoration sans fin. Toi, t'étais l'opposé : turbulente et hyperactive, tu tenais difficilement en place, sans compter tous les biblots anciens et de grande valeur que tu as cassé. Très vite, tu as éveillé l'énervement de tes parents, énervement qui ne s'est jamais vraiment dissout par la suite. Tu as toujours été comme ça Charlie, tu avais besoin qu'on te remarque, que l'on sache que tu étais là, que ta présence ne passe pas inaperçue. Et comme ça pouvait t'agacer parfois de voir ta mère faire tranquillement un puzzle avec Apple, sans t'accorder la moindre attention, alors que tu faisais le pitre pour qu'elle se tourne vers toi. Tu finissais toujours par te rendre dans ta chambre et t'asseoir gentiment sur ton lit à baldaquin, attendant que quelqu'un débarque pour venir s'amuser avec toi. Pourtant, tu jouais beaucoup avec ta soeur. Aux poupées, au loup, même si June disait toujours qu'il ne fallait pas faire trop de bruit pour ne pas déranger les parents. A cache-cache aussi. Et puis, il y avait Damian aussi, qui vous prêtait sa console parfois, pour des jeux vidéos, même si vous ne compreniez pas grand chose. Une famille comme une autre en somme.
A l'âge de trois ans, ils vous envoyèrent à la maternelle. Première nouvelle expérience, que tu avais énormément apprécié. Des tas de petits avec qui tu allais pouvoir t'amuser avec ta soeur. Apple, c'était ton double dans la mesure où tu ne pouvais jamais te séparer d'elle. D'ailleurs, même gamine, tu t'ennuyais rapidement quand elle n'était pas avec toi et tu avais cette impression d'un manque étrange. Vous vous rendiez donc avec le sourire à l'école, étant donné que vous saviez que vous serez ensemble toute la journée.
TEENAGE ; Tes parents auraient du voir que tu allais bien vite leur causer des soucis, ton comportement virant dangereusement du mauvais côté. Tu étais devenue vraiment différente d'Apple, pourtant tu l'aimais tellement. Vous étiez deux adolescentes inséparables. Toujours fourrées ensemble, à sortir partout, à tenter chaque fois de nouvelles expériences ; comme ce jour où vous aviez décidé de faire du parachute. Quel moment inoubliable. Au collège, c'était pareil : ensemble, toujours. Surtout que vous attiriez les garçons comme des aimants. Cependant, vous gériez les situations différemment. Apple refusait généralement les avances des mecs, ce que tu ne comprenais pas, car de ton côté, tu ne voyais pas pourquoi tu dirais non à un garçon qui te plaisait. Ce qui déplaisait fortement à ton père, qui te réprimandait sans cesse sur tes fréquentations et sur le fait que tu étais encore trop jeune pour te " mettre en couple ". Tu ne l'aimais pas beaucoup ton père : non seulement il était quasiment absent dans votre éducation, mais en plus, il se permettait de te donner des ordres. Et il était d'autant plus stupide qu'il pensait que tu allais lui obéir.
Ce qui rattrapait tes écarts de conduite, c'était tes notes. Tu étais une collégienne plutôt intelligente, qui faisait tous ses devoirs ; en bon exemple. Car oui, même si les cours ne t'intéressaient pas particulièrement, tu aimais être la première en tout. Mais ton caractère se forma, et tu fus vite dépassée par cette bizarre manie de commencer à te comparer à ta jumelle. Tu te mettais à vérifier les notes qu'elle obtenait, veillant à ce que les tiennes soient supérieures, tu tentais d'avoir de meilleures appréciations de la part de tes professeurs ; mais peine perdue. Apple était meilleure et la véritable fierté de tes parents ; on ne tarissait pas autant d'éloges sur toi, ce qui provoquait ton agacement. Encore plus les piques que pouvaient lancer de temps à autres tes vieux, telles que : « Apple, au moins elle, elle réussit. » ... « oui c'est clair qu'Apple, elle, est promise à un bel avenir. » Mais tu ne lui en voulais pas à ta soeur, du moins pas encore. Elle était ton sang, ta soeur, celle que tu aimais plus que quiconque, sans qui tu étais totalement perdue. Et alors que vous aviez soufflé vos quatorze bougies, vous déménagèrent subitement aux États-Unis, une idée qui fut loin de t'enchanter au début, dans la mesure où tu n'avais aucune envie de quitter tes amis. D'autant plus que tu avais déja bâti ta popularité au collège, et que ta soeur et toi, faisiez partie des filles " élitistes " Tout le monde connaissait votre famille, vous étiez toutes les deux si jolies, que généralement, il était difficile de vous résister. Parfois, tu te demandais si ta soeur ressentait une petite rivalité entre vous deux, car toi, t'en avais toujours l'impression. C'était comme si tu devais sans arrêt faire tes preuves pour essayer d'atteindre Apple voire la surpasser, tel un complexe d'infériorité qui te bouffait la vie.
Toujours est-il que vous vous êtes installé à New York, dans le quartier chic de l'Upper East Side, et tu prenais tout ceci comme un défi, le défi de retrouver tout ce que tu avais perdu en Angleterre. Ce ne fut pas compliqué ; dès les premiers jours de lycée, ta soeur et toi furent les deux filles les plus convoitées. Les anglaises, ils aiment ça les américains. Toi, ça te procurait une immense fierté de voir que tu pouvais faire tomber les garçons à tes pieds, et que tu pouvais sortir avec celui que tu désirais, contrairement à Apple qui semblait toujours distante par rapport aux mecs. Alors âgée de quinze ans, tu es tombée réellement amoureuse. L'amour, celui qui fait battre plus rapidement le coeur, où on a l'impression de voir des papillons partout, la vie en rose. Tout était parfait, il était parfait... sauf que lui était intéressée par ta soeur. Et ici résidait le véritable commencement de ta détestation envers ta jumelle. Tu as tout tenté pour le détourner, mais rien à faire, il n'avait de yeux que pour Apple.
Tu as essayé de te raisonner, de te dire que ce n'était qu'un mec, que tu tomberais probablement encore une centaine de fois amoureuse, que là il s'agissait de ta propre soeur mais rien ne fit dissiper cette aversion qui progressait en toi, envers ta " cadette ". Et puis, qu'elle était chiante cette fille avec sa pseudo-sainteté, son agaçante façon d'être gentille avec tout le monde ; et qu'ils étaient chiants ces parents à l'aimer comme si elle était une perle rare, à gaspiller leur temps à la complimenter sur tout et n'importe quoi ; et qu'il était con ce mec à la préférer à toi ; et qu'ils étaient cons tous d'ailleurs. Qu'est ce qu'elle avait de plus Apple, qui la rendait tellement plus attachante ? Tu ne voulais pas le reconnaître dans un premier temps, mais ta jalousie était excessive. Tu as pris tes distances avec June, décidant de rester loin d'elle au lycée, traînant avec de nouveaux amis, bien plus déjantés. Déjanté, c'était le cas de le dire. Tu fus entraînée aux fêtes les plus folles, tu pris vite goût à l'alcool, aux cigarettes, et tu avais décidé sur un coup de tête de tester quelques substances illicites. Voilà, c'était ça la vie, et pas celle que tes coincés de parents avaient tenté de vous faire suivre. Évidemment, ça ne leur plut pas du tout. Mais tu t'en fichais ; tu étais bien déterminée à vivre comme tu le souhaitais. Tu en avais vraiment marre d'être la cinquième roue de la charrette et que pour eux, seule leur fille chérie Apple comptait. Cette dernière, tu ne la supportais plus d'ailleurs, daignant à peine à lui accorder un regard. Si seulement elle pouvait disparaître, et ainsi, tu pourrais avoir tout ce dont tu souhaitais. Tu te disais que c'était horrible de penser de cette façon, étant donné qu'il s'agissait de ta soeur, mais c'était plus fort que toi. Les disputes commençèrent au sein de la famille Kovalevski, où l'ambiance n'était plus tellement au beau fixe.
Heureusement, tu fis une rencontre, qui te procura un bien fou, au début du moins ; celle de Soliman Marlson, alors que tu n'étais encore qu'en première année de lycée. Un rapide regard et tu te mis bien vite en tête de l'approcher de plus près. Ce fut chose accomplie en quelques jours, et qui termina en fin de compte dans son lit. En réalité, tu n'avais pas vraiment planifié ceci, mais la bonne entente que tu entretenais avec lui t'avais finalement convaincue de sauter le pas. Car, aussi surprenant qu'il soit, c'était ta première fois. Une première fois idéale, selon toi, qui dura encore quelques nuits, jusqu'à ce que tu apprennes par pur hasard que Marlson tentait de se remettre d'une rupture difficile. Il n'en fallut pas plus pour déclarer la guerre et lui balancer mille et une horreurs avant de prendre la fuite, libérée à l'approche de l'été.
Heureusement, pour les vacances estivales, tes parents décidèrent de retourner à Londres, chez tes grands-parents. Retour aux sources qui te feraient peut-être du bien. Mais non. Tes parents étaient sans cesse en train de te surveiller, après avoir appris malencontreusement que tu consommais de la cocaïne, ecstasy et autres, tout en te provoquant régulièrement. Ton père te regardait comme s'il était vraiment dégoûté que tu sois sa fille, et tu n'oublieras probablement jamais le jour où suite à une dispute, il t'a balancé : « tu n'es qu'une salope ! » Même si tu tentais de te donner cet air indifférent, entendre ça de la part de l'un de ses parents... ça fait mal. Une salope toi ? Non. Une mangeuse d'hommes, oui. C'était presque comme compulsif chez toi de coucher avec un homme. Tu ressentais un vide qu'il fallait que tu combles et le sexe ferait l'affaire. Dans les faits. A cette époque, tu as brusquement cessé de manger aussi. Cette guerre que tu as décidé de mener contre ta famille t'épuisait, et tu restais le plus loin possible d'eux. De toute façon, soit personne parlait, soit les disputes éclataient. Tu as rapidement perdu des tas de kilos, et tes parents ont choisi de te laisser avec tes grands-parents en Angleterre, jugeant ton état trop pathétique, et surtout honteux pour l'image des Kovalevski.
Mais tu t'es reprise en main ; doucement mais sûrement. Loin d'Apple, de monsieur et madame nous-sommes-si-parfaits-Kovalevski. Tu as décidé de reprendre des forces, de redevenir telle que tu l'étais, en beaucoup mieux cependant. De redevenir une véritable garce pour éviter de te faire écraser une nouvelle fois. Tu as ensuite déménagé à Cambridge, pour ton inscription à l'université d'Harvard. Car oui, tu avais obtenu brillamment ton diplôme de lycée, certes avec une mention inférieure à Apple, qui n'arrangea rien quant à ce que tu pensais à son sujet et aux remarques que put faire ton cher père. Mais tu avais opté pour ne rien ajouter, et encore une fois, fit preuve de désobéissance dans le choix de la maison de confrérie. Ce que tes parents espéraient, c'est que tu intègres la Cabot House, comme ta soeur, et c'est exactement ce que tu leur as fait croire, sauf que tu avais opté pour les Mathers. Une maison qui s'annonçait de folie, respirant la fête à plein nez. Pile pour toi. Les Cabot ? Et puis quoi encore ; surtout que tu étais loin d'être parfaite Charlie. Tu ne pouvais te l'avouer, mais peu de gens te supportaient. Tu es si exécrable avec tous qu'il est difficile de t'aimer. Mais tu t'en fichais. Tu voulais simplement avoir ta dose quotidienne de whisky-coca, tes deux paquets de Gauloises et ton rail de coke, et le reste, ça t'étais égal. En filière de design de mode, tout comme June, tu avais compris dès la première année qu'une nouvelle rivalité vous guettait sur ce point. Du moins, pour toi.
Tes années à Harvard, les meilleures de ta vie. Surtout ton élection comme chef des Mathers lors de ta seconde année. Belle et rebelle, populaire et reconnue pour être une " bitch ", tu as aimé cette nouvelle aventure. Le lieu également des plus belles rencontres ; les membres des Mathers, les meilleurs étudiants du monde, dont surtout Briony et Emma, ces garces que tu aimes tant. Quatrième année de mode, et les cours te passionnent toujours autant. Mais ce n'est pas tout ; en effet, tu es devenue tata également. Un grand bonheur. Apple a eu une fille, et même si tu étais contre le fait qu'elle ait un enfant aussi jeune, et qu'en plus, le père soit Andy McDougall, l'une des personnes que tu détestes probablement plus de toute l'université, tu en es à présent très fière. Beaucoup de choses changent rapidement, tout comme certains morceaux qui ont recollé notamment avec Soliman, après toutes ces années à le haïr. Cette année annonce de grandes surprises, c'est le moins que l'on puisse dire.