Louison ► I had a heart attack when I saw your name...

Ce soir tu étais de garde aux urgences comme très souvent maintenant. Tu faisais cela parce que tu t’ennuyais parfois chez toi-même si faire des live en compagnie de tes abonnés youtube, c’était très intéressant et que tu aimais cela. Il n’empêche qu’en tant que futur médecin, sauver des vies c’était important et plus valorisant que gagner des abonnés… Le seul avantage d’un Youtubeur, c’était le salaire qui variait complètement en fonction des vues générées par les vidéos. Bref, alors que tu discutais avec l’une de tes collègues parce que c’était pile le moment où il n’y avait pas de rush aux urgences, on te demandait de t’occuper d’une jeune femme qui avait eu un accident. Elle était enceinte et du coup, il y avait des complications pour le bébé, plus précisément, elle avait perdu le bébé… Inspirant longuement, tu finis par accepter le dossier avant de te figer en lisant le nom… Il s’agissait de Louison, ta petite sœur de cœur ! Nom de Dieu ! Tu terminas d’une traite, le café encore brûlant que tu tenais dans ta main droite, puis tu dis à ta collègue de s’occuper des autres cas parce que tu allais passer du temps au chevet de ton amie… Normal, elle était bien trop importante dans ta vie maintenant pour que tu fasses comme avec toutes les patientes… « Louison, puis-je entrer ? Je suis le médecin à ta charge… » dis-tu en t’annonçant, puis tu pénétras dans la chambre rapidement. Tu t’approchas d’elle doucement pour lui prendre la main. « Qu’est-ce qu’il s’est passé, chouchou ? »

Louison venait d’être attaquée il y a une heure ou deux, elle n’avait plus vraiment la notion du temps. Son ex était passé en coup de vent, puis quelques unes de ses amies. Camille n’était pas non plus très loin, et il avait intérêt à rester dans le coin pour elle. Elle ne survivrait plus sans lui. Allongée sur son lit, le regard dans le vague, les bras le long du corps, la française refaisait l’inventaire de ses blessures, encore et encore. Son enfant était parti. Le seul lien qui la rattachait encore à l’italien. Elle était dorénavant toute seule face à cette perte. Il ne l’avait pas porté lui, il allait facilement sans remettre et ne plus jamais revenir. Tout était à recommencer, tout. Alors qu’elle se remettait à pleurer en camouflant ses sanglots, la voix d’un de ses plus proches amis avait envahi la pièce silencieuse. La blondinette releva ses yeux vers lui et lui fit signe d’entrer. Louison n’avait pas vu Côme depuis quelques jours maintenant, il l’avait doucement vu plonger dans le néant et aujourd’hui, il récoltait une jeune femme en mille morceaux. « J’me suis faite attaquée en pleine rue avec une de mes amies. Ils ont été particulièrement violents et un médecin m’a annoncé toute à l’heure que le bébé n'était plus là… C’est vrai ? J’crois que j’ai perdu beaucoup de sang, c’est logique… » articula-t-elle fébrilement. « J’suis au bout de ma vie Côme. Là, ce soir, je te supplierais presque de m’euthanasier tellement ça fait mal » Louison était toujours comme ça, dans les excès. La situation était tout de même merdique. « Puis Ezio et moi c’est fini, je m’y croyais tellement. Ça m’apprendra à être aussi naïve. Quand je réfléchis à ce qu’on a vécu, j’ai une drôle de sensation… Comme si ce n’était plus la réalité tu vois… j’crois que je deviens folle maintenant… Dites moi Docteur Dubois, suis-je en train de dérailler ? » lui demanda-t-elle en attrapant son biceps, totalement apeurée.

Etant de garde aux urgences, tu te doutais que tu aurais droit à pas mal de patients mais jamais tu n’aurais pensé que ça serait Louison ta patiente. Ton sang n’avait fait qu’un tour lorsque tu avais lu son nom sur le dossier qu’on venait de te donner. Tu y lisais qu’elle avait perdu son bébé suite à un grave accident, du coup tu t’étais précipité jusqu’à sa chambre afin d’en savoir un peu plus mais aussi et surtout de faire ton travail…Quoique ça serait un peu plus compliqué que d’habitude, puisqu’il s’agissait de ta petite sœur de cœur, du coup tu ne voulais surtout pas commettre d’erreurs qui en résulteraient des problèmes plus graves. Bref, tu t’étais retrouvé à côté d’elle pour lui tenir la main pendant qu’elle narrait son histoire. Tu t’étais mis à déglutir légèrement lorsqu’elle t’annonça qu’elle s’était faite attaquée en pleine rue avec une de ses amies… « Je suis désolé chaton… Tu as effectivement perdu le bébé, tu as perdu trop de sang. » annonças-tu d’une voix légèrement peinée mais tu poursuivais d’une voix légèrement stricte : « En tant que ton médecin, je refuse d’accéder à ta requête… Bien que je sache à quel point c’est dur. Mais je vais m’occuper de toi, pour que tu sois très vite sur pied. ». Après que tu aies dit cela, elle t’avouait qu’Ezio et elle, c’était terminé ! Ce qui te choqua fortement, parce qu’ils avaient l’air si heureux en quatre mois : mariage, bébé en route, tout y était… « Non tu n’es pas en train de dérailler. » la rassuras-tu avant de la prendre doucement dans tes bras. « Est-ce qu’ils t’ont déjà faite une échographie quand le médecin t’a prise en charge ? » demandas-tu à ton amie et patiente. C’était surtout son bilan sanguin qui avait confirmé la perte mais tu voulais vérifier avec l’échographie, l’inévitable nouvelle…

La française soufflait enfin de retrouver un ami aussi bienveillant que Côme. Depuis toujours, elle s’était sentie en sécurité maximale avec lui. Certes, ce soir, il ne pourrait pas changer le destin tragique de la blonde, cependant, il pourrait accueillir sa peine et lui expliquer concrètement ce qui lui était arrivé. Elle n’avait eu que des grimaces d’infirmières jusque là, elle méritait la vérité bon sang ! Côme n’avait pas hésité sur les mots, c’était clair et net. Son Maël était parti, il ne vivait plus. Louison recevait cette nouvelle en pleine face sans émotion. Elle peinait encore à y croire. Elle ne voulait simplement pas y croire. Ce qu’elle désirait là ? Mourir. « Je peux être sur pieds Côme ! Dans ma tête, dans mon coeur, rien n’arrivera à m’faire aller mieux… Peut être des anti dépresseurs à la limite, ou de la coke, j’en sais rien » s’énerva-t-elle en balançant sa rupture par la même occasion. C’était absolument dingue. Tout se faisait la malle. Le français attrapa par la suite la jeune femme, cette dernière frotta son nez humide à sa blouse tout en le serrant fort contre elle. Il lui posa ensuite une question logique à laquelle répondit par la négative « Non… on ne m’a pas fait d’échographie… ou alors ils l’ont fait quand je me suis évanouie toute à l’heure… Tu veux en faire une là ? » demanda-t-elle en fronçant ses sourcils. Elle retira aussitôt la couette qui la recouvrait et souleva sa tunique bleue pour lui montrer son ventre couvert de bleus. Elle dévia ensuite très vite son regard de ce spectacle abominable « Je t’en prie, explore mon chaos » lui lança-t-elle en inspirant profondément tout en fourrant sa main dans la tignasse faussement emmêlée du futur docteur « Parle moi de toi… J’en ai marre de ma vie qui part en lambeaux là… Change moi les idées… À moins que tu désires des détails sur mon bordel...   »