like a hero + feat louison

Assise sur ce banc en bois un peu raide, Louison tirait sur sa cigarette en se livrant toujours un peu plus sur la raison de sa séparation « Ouais et je suppose que c’est avec son ex, une Adria machin chose, cette fille me révulse. Je lui souhaite bonne chance à présent, qu’elle récupère le gros lot empoisonné » plaisanta-t-elle à moitié, encore rongée par la colère. En réalité, elle s’en fichait un peu avec qui il avait trompé, elle ne voulait plus entendre parler de lui. Il l’avait démoli et il avait une fausse perception de qui elle était réellement. Tant pis pour lui. Louison préféra interroger la personne qui était avec elle et qui s’était un brin soucié d’elle. Elle n’était pas choquée de ce que lui confiait le jeune homme. Le physique comptait, elle le savait. Et elle savait aussi que son potentiel n’était pas mal, mais pas aujourd’hui. Machinalement, face à la franchise appréciable de l’allemand, Louison cogna son épaule de son poing en éclatant de rire. La fin de sa phrase l’avait néanmoins calmé tout à coup. Ouais, il fallait qu’elle fasse une croix définitive sur son ex pour pouvoir avancer et ça, ça n’allait pas être une mince affaire. Louison baissa les yeux quand Enzo lui confia un conseil qui lui déchira le coeur. Avait-elle fait ça avec Camille ? S’était-elle jetée sur lui pour oublier Ezio ? « Tu me fais peur… » murmura-t-elle en dénichant son téléphone pour obtenir le numéro du blondinet « J’suis une grande marrante à la base ! Certains sont tellement coincés qui prennent peur face à ma personnalité tu vois. Je suis contente que ce ne soit pas le cas pour toi. Je t’étonnerais tu sais, je paie pas de mine comme ça, mais j’suis une grosse tarée » avoua-t-elle en inspirant profondément dans sa clope. La française récupéra ensuite son téléphone et le rangea dans sa poche. « Dis moi… ça date de combien de temps ta dernière déception amoureuse ? » l’interrogea-t-elle en grimaçant. Elle n’était rien pour lui. Elle s’attendait déjà à prendre un vent de malade en osant s’immiscer dans sa vie privée de la sorte. « Je voudrais avoir un aperçu de ce qui m’attends tu vois. J’ai peur d’avoir déjà merdé… Et… t’es plus ou moins arrivé à ne plus penser tous les jours à cette personne que tu croyais être la bonne ? » Louison se releva ensuite et se plaça face à lui, contemplant l’hôpital dans le dos du jeune homme. Tout à coup, un groupe d’infirmiers s’approcha d’eux et lui fit signe de rentrer « Putain, mes gardiens m’ont retrouvé… j’veux pas rentrer là-bas, embarque moi sur ta grosse moto, ouais, je t’imagine conduire une moto » lui déclara-t-elle en se dandinant devant lui pour narguer l’équipe soignante bien mécontente.  

Vraisemblablement, Louison vivait la même expérience qu’avait autrefois vécu le séduisant Enzo. Ezio aussi avait commis quelque chose d’irréparable, et elle ne pourrait jamais lui pardonner. Sauf que l’italien serait toujours dans les parages, à moins qu’il retrouve l’Italie, ou qu’elle regagne la France. Bref, en l’écoutant, la française commençait tout doucement à humaniser cet homme qu’elle avait pris pour un mec sans sentiments. Elle se sentait à l’aise avec lui et de nouveau joueuse, comme elle l’était avant que sa relation ne la bouffe. « Ah merde… bah, j’ai envie de dire que je vais rejoindre ton club des blessés de l’amour » La blondinette ne tarda pas ensuite à apercevoir les blouses blanches l’appeler. Elle protesta en silence et tenta de manière détournée d’en apprendre encore un peu plus sur Enzo, notamment sur les véhicules qu’il pouvait être amené à conduire « Ça ne plait pas à toutes les femmes, ça me plaît à moi, ça m’inspire la liberté. » confia-t-elle tout en voyant le jeune homme se lever et mettre un terme à leur rencontre. « Je t’appelle sans faute Enzo, merci encore pour tout, je te revaudrais tout ça » La française lui lança un clin d’oeil et plus elle s’éloignait pour rejoindre les infirmiers, plus elle se hasardait à regarder partir ce mystérieux allemand par son épaule.