Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityjust close your eyes, the sun is going down.
Le Deal du moment : -50%
Friteuse sans huile – PHILIPS – Airfryer ...
Voir le deal
54.99 €


just close your eyes, the sun is going down.

Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
15 décembre 2012.


Scrutant avec contemplation la complexité de l'horizon, me regard se perdait dans l'infini brouillard, une perle maritime glissant le long de mes joues mal rasées. La condensation, effet physique fort enseigné au lycée, ne se fit pas prier pour s'inviter sur la surface de mon manteau tandis que les flocons de neige immaculée se permettait d'obstruer à mon champ de vision. Une deuxième larme s'offrit le luxe de couler le long de mes joues frigorifiées par le froid, tandis que mon regard cherchait distraitement une trace de sa disparition dans le ciel s'assombrissant au dessus de mon crâne.

Jacobs était parti.

Pour de bon, cette fois ci. Je ne souhaitais plus jamais le revoir. Me mordant les lèvres de regret et d'amertume, je ne comprenais pas encore comment j'avais pu faire pour lui pardonner toutes ses conneries, toutes ses crises de jalousie ... Pour qu'au final, il commette ce même crime dont il m'avait accusé à tort et à travers six années auparavant. Un péché comme tant d'autres, l'adultère n'était pas à prendre à la légère ... Et malgré toutes ses excuses, toutes ses larmes et ses lamentations, je n'ai pas voulu l'écouter. Me retirant en silence dans ma chambre, je trouvais en le silence un réconfort amical ainsi qu'une source d'énergie en laquelle puiser afin de me décider sur la procédure à suivre. Et puis, le lendemain matin, je scellais la fin de notre relation.

- Je veux que tu partes. lui avais-je dit, froidement. Et que tu ne remettes plus jamais les pieds dans le même pays que moi. Je suis sérieux.

Un avion passa alors au dessus de moi ... Était-il dedans ? Je n'en savais rien, je ne voulais rien en savoir. Au moins il était parti silencieusement, sans me faire d'histoires, ni de crises. Au moins il avait eu assez d'honneur et d'humanité pour me laisser laver cet échec et cette humiliation sans avoir en plus à affronter ses prétextes ou ses accusations ... Mais malgré tout, la douleur ne se trouvait pas atténuée par le départ de Jacobs du pays. Elle aurait été accentuée s'il était resté à Cambridge, certes ... Mais je me trouvais toujours à souffrir, comme le con sentimental que j'étais. Adossé à un rocher, au bord d'un lac gelé, sous un déluge de neige interminable ... Je me contentais de savourer le silence du célibat, la solitude d'un changement de chapitre et dépression de la liberté.

Un oiseau volait dans les cieux. Un corbeau, noir comme le bonheur, sombre comme la lumière ... Les anges avaient des piques, les démons, des ailes plumées blanches. Le monde s'était retourné, était devenu un enfer incompréhensible où haut était bas et terre était cieux ; mer et océans se confondaient en mares de sang face à des habitants non avertis des dangers du monde extérieur. Il fallait avoir touché le feu pour se brûler ; il fallait avoir croqué dans la pomme pour se faire chasser du paradis. Il fallait avoir touché pour comprendre que l'on courait après un fantôme.

Ma musique déprimante s’interrompt. Génial. Plus de piles dans ce putain d'iPhone. Me voilà donc seul, face au lac. Seul avec mes pensées et mes souvenirs dont ma seule envie est de me débarrasser. La vie est injuste ? Ta mère, elle est injuste. Et moi, j'en ai marre de tout faire bien, sagement, proprement et honnêtement. Merde, quoi.
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Read n'avait jusque-là quasiment jamais arboré une mine si défaite, si lugubre et un regard si empli de nuages. Il était comme une ombre, comme le reste d'un corps désigné pour pourrir à une vitesse des plus lentes, le temps de souffrir toute la sueur qui lui restait. Ses mains étaient moites, son cœur était lent, battant d'un battement des plus inaudibles, des plus fortuits. Serait-il mort lui aussi ? Il n'avait plus beaucoup souri, il n'était plus revenu à Harvard depuis ce jour tragique, cette soirée où il n'avait rien pu faire, cette journée qui avait signé la fin de tout son avenir, de tout ce bonheur qu'il avait construit et pourtant fortifié par les sentiments. Des sentiments inébranlable. Cet amour présent jusqu'au fond de ses entrailles et qu'il ne risquait pas de laisser s'envoler au loin. A tout jamais il était marqué au fer de cette passion qui lui avait fait comprendre que le bonheur existait.

La cérémonie avait été belle, bien organisée, et le transport au cimetière avait été honnête, mais il avait dû y venir contre le gré des parents de Mary. Il avait assisté à la mise en terre de loin, presque caché. C'était sa faute qu'on lui avait dit. Il était coupable de cette mort prématurée... ou plutôt de ces deux morts prématurées. Edouard St-John, le paternel de la belle avait été clair et net à ce sujet. Il avait été le fruit défendu et empoisonné dans lequel sa fille avait malheureusement mordu. Les mains croisées contre sa veste sombre, ce costard noir qu'il ne sortait que pour les jours de malheur, Read avait assisté de loin, meurtri. On lui interdisait le tout dernier au revoir, on lui ôtait le droit de dire quelques mots à propos de celle avec qui il aurait dû partager sa vie. La pluie avait commencé à tomber avant de laisser place ironiquement à un soleil des plus radieux. Lorsque toute l'assemblée réunie fut partie, Read vînt se pencher et prier au-dessus de la tombe de la femme choisie par son cœur. Comment continuer de vivre sans elle ? Comment se faire à l'idée qu'elle était partie rejoindre le Seigneur et qu'il n'aurait plus jamais le droit ni le plaisir de la voir avant que ce soit son tour de partir. Fermant les yeux, il avait laissé la tristesse lui prendre toute sa dignité, alors qu'il se laissait tomber à genoux. Il formula quelques mots, à l'attention de Mary, sachant parfaitement que où qu'elle soit, elle pourrait l'entendre... Puis, il se releva et partit errer comme un malheureux. En vérité, il l'était plus que tout.
Il prit les transports en commun, n'importe lesquels, alors que son esprit errait partout et nulle part à la fois. Son cœur était serré et balançait presque autant que les dernières feuilles restantes aux arbres. Mais lui, il n'était pas aussi téméraire. Un jour, il se briserait, tel le roseau.

Ses pas le menèrent au lac. Cette étendue d'eau était sublime, mais voir un tel spectacle le rendait malheureux dans de telles circonstances. Ôtant sa veste, il jeta à terre, dans la boue des alentours. Read n'avait pas froid, il ne ressentait plus rien à ce moment précis. Il se rendait juste compte que c'était fini, que sa perle était en terre à présent. Il se saisit d'un cailloux qu'il jeta dans l'eau, puis d'un autre. Les cailloux faisaient des ricochés à la surface avant de terminer leur chemin au fond de l'eau. Triste but ultime de l'espèce humaine.
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité



Un caillou, tombé de nulle part, vint briser le silence obscurément enchanté de ce tableau paisible, résonnant contre l'eau qui se trouvait à ma proximité. Puis un autre, en encore un autre ... Ils venaient de derrière, et je me retournai pour affronter ce qui pouvait bien être à l'origine de cette distribution d'amour acharnée afin de pouvoir moi aussi offrir un cadeau de bienvenue des plus charmants. C'était quelqu'un ... Que je ne connaissais pas. Clignant lentement des yeux, je dis alors de manière agressive:

- Eh ? On jette plus de cailloux maintenant ? On n'a plus de couilles ? Ouais, c'est ça. Allez. Casse toi.

Me retournant lentement pour refaire face au lac, j'étais en pleine opération pivotage lorsque le visage dont je venais de m'imprégner le souvenir réveilla quelque chose en mon cerveau endormi et me poussa à porter une main à mes lèvres. J'étais vraiment un imbécile, lorsque je le voulais. Comment avais-je fait pour ne pas reconnaître Read, mon colocataire ?! C'était incroyable ... Mais vrai. J'avais bel et bien été absorbé dans un monde lointain et étranger lorsque Jacobs a vraisemblablement brisé tous mes rêves, tous mes espoirs, tant et si bien que je m'étais retiré du monde quelques jours, le temps de ressaisir mes idées et de reprendre mes esprits. Isolés des bruits afin de pouvoir mieux faire la part des choses dans le silence opprimant de mes idées noires interminables. M'avançant lentement vers lui, je devais vraiment être en piteux état, à en croire la lividité de sa peau. Ou alors je l'avais effrayé avec mes paroles cruelles ... Et avec raison. Je ne me reconnaissais même plus tant j'étais devenu hargneux et impulsif ... Un rien m'irritait, un tout me faisait pleurer.

Le vent fouettant mon visage, sifflant contre mes oreilles, je voyais bien que mon ami ne se trouvait pas dans son état normal.

- Read ? l'interrogeais-je. Reead ! Je ne suis pas un fantôme, rassure toi. Je sais que ça fait des jours que je ne suis pas rentré chez les Quincy, mais c'est bien moi, Bentley.

À présent assez proche de lui pour apercevoir ses traits faciaux de manière plus clair et vive, je sursautai légèrement en voyant à quel point il semblait bas, rongé par un désespoir que je ne connaissais que trop bien et dont la cause m'était encore inconnue ... Ou pas. Me frappant le crâne de ma paume, je baissai honteusement la tête, me rendant compte à quel point Jake m'avait rendu égoïste. C'était vrai: Mary était morte. Nevada, en tant que présidente de maison, avait été dans le devoir d'informer tous les membres des Quincy, moi y compris. Et plutôt que d'aller aux côtés de Read, je m'étais davantage renfermé sur moi même, cet évènement ayant accru la plaie que Jacobs avait découpée au sécateur dans mon coeur. Et pas un instant n'avais-je songé à sa douleur, à lui. À celle de mon ami. Alors que je savais pertinemment que ce que j'endurais, à cause de la trahison de l'homme que j'aime ... que j'aimais, ce n'était même pas comparable à la douleur que lui éprouvait. Il y avait d'un côté le garçon innocent à qui on a fait du mal, à qui on a menti. Il y avait de l'autre côté le garçon innocent à qui on avait de manière arraché le bonheur, à qui on avait tout pris pour n'en laisser qu'une ombre. La voix tremblante, je chuchotai éventuellement:

- Mon dieu, Read ... Je suis tellement, tellement désolé. C'était il y a combien de temps ?

Je ne pouvais pas me résoudre à dire son nom, encore moins à employer le mot "morte". À quoi bon ? Il me comprendrait, dans tous les cas. Il comprenait toujours, malgré lui.
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Le jeune homme regardait simplement les cailloux tomber dans l'eau, alors que la lueur éteinte de ses yeux ne semblait plus revenir. Sourirait-il un jour aussi sincèrement qu'auparavant ? Pour l'instant, il n'était qu'une ombre qui guettait les mouvements des poissons et des ricochés. Ses yeux se fermaient tous seuls alors qu'il avait cette envie de pleurer qui lui venait de nulle part. Pourtant, il avait déjà assez pleuré, versé toute l'eau que contenait son corps soudainement si fébrile... Poussant un soupir, il ramassa un autre caillou parmi ceux qui jonchaient le rivage. Mais soudainement, cette voix hargneuse sortant de nulle part, ces cris. Read recula de plusieurs pas... Il ne comprenait pas. Pourquoi le tonnerre grondait ? Qu'avait-il fait pour mériter un tel courroux. Des hurlements qui parvinrent à ses oreilles. Se bouchant instinctivement ses dernières, il hocha la tête de façon négative.
« J'ai rien fait ! » fit-il en criant. Avant de faire encore plus de pas en arrière, fermant les yeux. Fuir. Il devait fuir. Mais lorsqu'il rouvrit ses grands yeux bleus afin d'observer son agresseur, celui qui était peut-être en train de venger la mort de Mary, il le reconnut. Son colocataire, Bentley. Alors comme cela, tout n'était qu'un rêve, un cauchemar ? Il s'était réveillé et tout allait bien, n'est-ce pas ? Le bébé allait naître, Mary était chez ses parents, chouchoutée. Oui, c'était cela. Un magnifique sourire apparut sur ses lèvres contrastant soudainement avec le teint pâle de sa peau presque translucide. Mais il disparut aussitôt, en entendant son prénom. Il avait aussi entendu cette question fatidique, cet air de condoléances vu trop de fois depuis ce jour fatidique. Aujourd'hui était un jour de peine, un jour d'enterrement et la pluie tombant du ciel en grosse gouttes ne faisait qu'assurer cet effet de temps perdu à tout jamais. Read repensa à tout ce qu'il aurait voulu dire ou faire avec Mary, à commencer par leur futur mariage et son cœur faillit sortir de sa poitrine. Mourir. Il n'avait envie que de cela sur le coup, alors que Bentley le regardait avec des yeux écarquillés. Il n'avait pas l'air très bien, lui non plus.
Read jeta le caillou qu'il tenait entre ses doigts dans l'eau, avant de pousser un nouveau soupire.

« Comme tu dis, t'es pas revenu. Et je t'en veux pas. Tu fais ce que tu veux. Tu m'as même pas manqué, je t'avoue, je suis désolé... Mais personne ne me manque en ce moment. » commença-t-il étrangement, empruntant un ton grave. « Mais putain de bordel de merde... Que Dieu me pardonne mon langage.. Qu'est-ce que ça peut bien te foutre tout ça ? » fit-il en lançant un regard sans intensité. Il n'était ni noir, ni froid, il était juste percutant de deuil. « C'était y a combien de temps ? Quelle importance ? La seule question qui compte c'est de se demander si j'ai la force de passer du temps loin d'elle.... » fit-il en ramassant un nouveau caillou. « Plus exactement combien de temps encore je pourrais passer loin d'elle... » Des pensées mortelles. Here is the end.
(Invité)

Préférences de jeu
veritas
Contenu sponsorisé
est en ligne
(Contenu sponsorisé)