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Je n'avais pas pu parler de ce qui nous arrivait depuis que tu m'avais annoncé que j'étais ta sœur, j'avais gardé en moi tout ça. Seulement, par chance, j'avais pu enfin obtenir des nouvelles de Gabriel, lui en parler m'avait fait un bien fou, il avait été de très bon conseil, de un être sûre et certaine que tu sois mon frère et deuxième chose me trouver un autre mec avec qui compenser mon attirance pour toi. Je devais arrivé à oublier ce que l'on avait vécue, je devais en être capable après tout. J'essayais tant bien que mal de m'enfoncer dans le crane que tu étais mon frère et rien d'autre. J'avais longuement hésité avant de te contacter pour te proposer qu'on sorte et qu'on se voit pour discuter. J'avais envie de te voir parce qu'en dépit de ce cauchemar je tenais beaucoup à toi. Je sais que notre relation n'allait pas être simple parce qu'il allait falloir que j'enfouis tout ce que je ressentais pour ne penser qu'à être ton amie et seulement ça. Une fois arrivé au Sunset, j'entrais et je te trouvais assit à une table pensif, nous étions dans le même état tous les deux. M'approchant de toi, je déposais un baiser sur sa ta joue et m'installais en face de toi, en souriant timidement, encore honteuse de mon comportement de la dernière fois. « Salut Elliot, comment tu vas ? » Demandais-je pour entamer la discussion.
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J'avais pas trop su quoi penser quand tu m'avais envoyé un texto un peu plus tôt dans la journée. Moi aussi, j'avais eu dans l'idée de te recontacter suite à l'autre jour, pour savoir comment t'allais, comment tu gérais la nouvelle. Apprendre que t'avais un frère, c'était pas rien. Encore moins quand tu couchais avec ce même frère à l'époque pendant des mois et des mois. Au final, t'avais été plus rapide et plus courageuse que moi et tu m'avais donné rendez-vous ici. J'étais arrivé avant toi et j'avais déjà un verre face à moi, assis à cette table. Qu'est-ce qu'on allait bien se dire? Pourquoi tu m'avais convoqué ici? Mais tu me tirais de mes interrogations personnelles quand tu plantais tes lèvres sur ma joue. Est-ce que ça c'était déjà de trop? Après tout, ce n'était qu'une bise, un truc de frère et soeur non? Tu prenais place en face de moi et t'avais l'air d'être plus en réserve que lors de notre dernière altercation. Est-ce que c'était bon signe? J'hochais quelque peu la tête à ta question. "Ca va, et toi?" C'était bizarre, cette discussion. Elle me semblait trop forcée. Faire semblant de se parler comme si tout allait bien. Mais j'espérais que ce malaise allait rapidement disparaitre.
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Alors le moment était venu, celui où nous allions enfin nous retrouver autours d'une table à discuter de notre situation, de ce cauchemar dans lequel, j'en avais pris conscience, nous avions plongés tous les deux. Cette semaine, j'avais pris du recul sur tout ce qui nous arrivait et j'avais réalisé que c'était injuste de t'en vouloir plus longtemps dans la mesure où ce n'était pas toi qui m'avait abandonné durant tout ce temps à une vie difficile, il s'agissait de ton père. Tout ce que je pouvais te reproché c'est d'avoir attendu que je te force pour enfin me dire la vérité. Ce qui était le plus difficile dans ma situation c'est que j'en voulais à mes parents, parce qu'il n'était plus là et donc je n'avais aucune réponse de leur part, comment pouvais-je comprendre leur geste maintenant ? J'avais la sensation de me retrouver prisonnière d'un passé dont je n'avais aucune connaissance. Maintenant, assise face à toi, il ne fallait pas que je manque de courage, je ne pouvais pas fuir encore une fois, j'avais eu le temps de réfléchir à tout ça et le temps de faire le point. « Je vais bien, j'ai juste beaucoup de mal à réaliser la situation. » Je supposais que toi aussi, puisque après tout nous étions dans le même bateau et nous partagions les mêmes souvenirs commun. Je secouais la tête pour chasser ces idées de ma tête et te regardais. « Je suis désolé pour l'autre jour, je crois que j'ai pété les plombs ou un truc comme ça. » Je pinçais les lèvres un peu gêné par cette situation embarassante.
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Est-ce que j’avais fait mon deuil de nos nuits éreintées passées, de nos ébats passionnés? Non. Je pensais l’avoir fait, mais quand tu m’as touché la dernière fois, c’était revenu comme des flashs, ça m’avait frappé et j’y avais à nouveau pensé. Mais fallait qu’on passe au-dessus. Il le fallait, parce que t’étais ma soeur. Ma demi-soeur. Quelle différence ça faisait de toute façon? On était de la même famille, on partageait le même sang et une partie du même ADN. « Ouais, je comprends, t’inquiète… » Moi aussi j’avais eu du mal à réaliser à l’époque où j’avais appris la nouvelle. La seule façon que j’avais trouvé de digérer tout ça, ça avait été de m’éloigner de toi et de faire le mort. Pendant deux ans. Peut-être pas le meilleur exemple, certes. « T’en fais pas pour l’autre jour, c’était légitime. J’peux pas vraiment t’en vouloir d’avoir réagi comme ça, moi j’ai disparu du jour au lendemain… » Limite, sa réaction était bien mieux que la mienne. Bien plus mature. « J’suis désolé. J’étais un gamin à l’époque. J’ai pas su comment gérer ça. » Et j’savais toujours pas trop non plus aujourd’hui. Mais c’est pour ça qu’on était là, non? Pour en parler, et trouver une solution à ce bordel.
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Ce soir, j'étais venue dans le but de comprendre la situation, tenté de me virer de la tête l'idée que nous avions été longtemps amants et que nous avions prit beaucoup de plaisir. Je devais ne plus penser à tout le plaisir que l'on s'était donné, noyé tout mes problèmes ailleurs parce que sinon je parviendrais jamais à me faire à l'idée que tu es mon frère. Je devais pourtant parce que c'était la réalité de la situation, mais je connaissais chaque parcelle de ta peau, ton corps dans ces moindres détails et j'avais du mal à te regarder dans les yeux sans y penser. J'avais décidé de discuter posément de tout ça pour qu'on sache tous les deux ce que nous allions faire, je ne pensais que la solution que tu avais essayé était la bonne effectivement. Je souriais toutefois à la manière dont tu en parlais, bien que moi j'avais pris la fuite comme une voleuse. « Je me suis dit que je n'avais pas à t'en vouloir d'avoir prit cette décision, même si c'est dure à digérer il m'a fallut un peu de temps. » Je levais la main pour montrer le verre vide que tu avais devant toi et faisait deux de mes doigts pour qu'on soit servis. Puis je te vois avec cette mine si sérieuse et je vois combien tu es sincère. « Je ne sais pas comment j'aurais réagis si j'avais été à ta place, tu sais. Seulement, je pense que nous devrions en discuté tout les deux en adultes parce que ce n'est pas une situation normale que nous vivons toi et moi. » Je passais une main dans mes cheveux nerveusement toujours bouleversé par tout ceux-ci.
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Je ne doutais pas qu’il t’avait fallu un peu de temps pour digérer la nouvelle. C’était normal, après tout. Apprendre qu’on avait un frère ou une soeur, déjà, c’était surprenant. Mais en plus se dire quand avait couché pendant des mois avec celui-ci sans le savoir, c’était encore plus déstabilisant. Tu interpelais le serveur pour qu’il nous serve un verre. Pour ça, t’étais bien ma soeur. Et je t’écoutais attentivement. C’était plus de la rigolade. T’avais raison, il fallait qu’on en parle, en tant qu’adultes responsables, qu’on mette les points sur les i et qu’on mette tout ça à plat. Alors j’hochais la tête, pour te montrer mon accord, réfléchissant par quoi commencer. Après quelques longues secondes, je me lançais enfin, le serveur ayant ramené nos verres entre deux. « On peut pas nier ce qui est arrivé entre nous, j’pense que ça c’est clair. Mais peut-être qu’on peut réussir à passer au-dessus? J’sais pas, j’ai toujours voulu avoir une soeur. » dis-je en haussant vaguement les épaules, comme si mes dires importaient peu. C’est vrai, être enfant unique avait ses avantages : je n’avais jamais manqué de rien, un peu trop pourri-gâté même. Mais ça avait aussi ses inconvénients : être seul durant son enfance, ne pas connaître ce sentiment de protection envers ses frères et soeurs. J’aimais me savoir utile, et avoir une petite soeur avait été une envie étant gosse. Avoir quelqu’un sur qui veiller, quelqu’un à protéger. J’avais eu Nath et heureusement, mais c’était différent.
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Je ne savais vraiment pas dans quoi je m'engageais à te proposer de discuter sérieusement. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir te raconter, après tout je te connaissais que dans lit, pas tellement plus puis apprendre que t'avais encore ton père ça me foutais les nerfs après ce que j'avais vécue. Je me retrouvais obligé de me répéter sans cesse que tu n'étais au courant de rien, que c'était pas ta faute. Pourtant, pour ma part, la situation était loin d'être simple, je me sentais encore plus en colère contre l'assassin de mes parents, je revivais cette perte en me disant qu'il m'avait enlever les réponses à mes questions. J'avais été seule depuis tellement d'année que je ne savais plus comment m'ouvrir aux autres tout le temps sur la défensive. Je prenais une gorgée de mon verre une fois qu'il fut servit et c'est toi qui te lançait finalement. Est-ce que j'avais bien comprit ? Tu voulais qu'on exploite cette relation de frère et sœur ? « Je te le confirme, ça peut pas s'oublier comme ça. Seulement t'as envie qu'on joue au frère et à la sœur ? Qu'on soit quoi une famille ? Je comprends pas bien.. » Je n'ai plus eu de vrai famille depuis l'âge de sept ans et même ma famille adoptive n'est pas tellement présente pour moi alors comment étais-je censé me comporter avec toi ? Je savais pas faire tout ça. « Je ne suis pas sûre d'en être capable. »
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Je suggérais qu’on essaie de laisser le passé derrière nous — sans nécessairement l’oublier — et qu’on se concentre sur le présent, sur l’avenir qu’on pouvait se donner, sachant maintenant qu’on faisait parti de la même famille, du moins en partie. Et pourquoi pas se donner une chance d’être un morceau de famille positif? Moi, j’étais pas en bons termes avec mes parents, et toi les tiens… Ils n’étaient plus là. En gros, on pouvait compter que sur l’un et l’autre, si on regardait les liens du sang. Parce que ouais, à choisir, on se tournerait plutôt vers nos amis que l’autre, toi et moi. « Je te le confirme, ça peut pas s'oublier comme ça. Seulement t'as envie qu'on joue au frère et à la sœur ? Qu'on soit quoi une famille ? Je comprends pas bien.. » Ben… Ouais, peut-être? Non? « Je ne suis pas sûre d'en être capable. » Ah. Très bien. « Non, laisse tomber en fait, oublie ce que j’ai dit, c’était idiot de ma part. » Ouais, plutôt rester dans le déni que d’avouer qu’avoir un réel lien fraternel avec toi, ça aurait pu me faire du bien. Après tout, on se connaissait pas. Alors ça se trouve, j’allais te détester. J’savais pas ce qui serait pire, en fait. J’savais plus ce que tu voulais. Pourquoi t’avais voulu avoir cette conversation? Pourquoi tu m’avais convoqué ici? Qu’est-ce que t’attendais de moi au juste?
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Bon sang les mots, les trucs sérieux c'était pas du tout mon truc et là je comprenais que j'avais bien mit les pieds dans le plat avec toi. Je m'en voulais de te faire ça, je m'en voulais de réagir comme ça, mais je crois qu'avant toute chose il fallait que l'on remette les choses dans leur contexte. « Ce n'était pas idiot, c'est même la chose la plus censé qui soit, quant on y pense. » Je ne voulais pas te blesser ou que tu prennes ça pour un rejet de ma part, je devais juste savoir comment t'expliquer la situation, comment te décrire ma façon de voir les choses. Les raisons qui expliquaient pourquoi je me sentais pas forcément capable d'être à la hauteur. Peut-être qu'il était temps que je cesse de me cacher derrière toutes ses barrières. « Elliot, tu dois savoir que je n'ai plus eu de famille depuis l'âge de sept ans, que j'ai passé une grande partie de ma vie à être seule, à me débrouiller seule. Je me suis forgé une carapace pour ne plus jamais ressentir la douleur qu'à représenter la mort de mes parents. » Alors comment suis-je censé savoir comment me comporter avec toi ?
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J’voulais pas te forcer à faire un truc dont t’aurais pas envie. Alors j’te disais de laisser tomber. Pas grave, qui sait, j’avais peut-être une autre demi-soeur dans le monde qui aurait envie d’une relation fraternelle et avec qui j’aurais pas couché au préalable. Alors je t’écoutais me raconter ta petite histoire, le pseudo pourquoi du comment. « Mais justement. J’suis là moi. T’as plus à te débrouiller seule. Et t’as de la famille, au final. » Même si j’te conseillais pas mon père. Moi, c’était mieux — sans prétention. « T’as pas à me repousser Meg. On a chacun grandi et vécu différemment, certes. Et tu peux pas m’en vouloir pour les actes irresponsables de mon père. Je suis pas lui. Et je le serai jamais. Mais on partage le même sang, et t’as plus à être seule si tu décides que c’est ce que tu veux. » Parce que ouais, comme dit plus tôt, j’allais pas te forcer si tu voulais continuer à tracer ta route dans ton coin.
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