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CAUSES ET ORIGINES D'UNE PAREILLE CRÉATURE
À l'intérieur d'un tiroir de Londres. Sous une banale et ordinaire couverture sombre. L'encre de ces consignes semble s'être laissée fragiliser par une anormale humidité.
Ce n'est pas simple de naître avec d'illustres parents. Ils sont prêts à tout pour conserver ce qu'ils ont d'illustres, même si pour cela ils doivent se démunir de ce qu'ils ont de plus essentiel et de plus précieux : leur famille. À ce titre, vous pouvez me regarder comme un être sacrifié. Tout ce qui est inutile alourdit ; la conscience n'est qu'une invention des plus faibles.
Vous rêveriez à tort de mener la même existence que mes parents. Ils ne s'ennuient jamais, mais toute leur existence n'est bâtie que sur l'hypocrisie et le matérialisme. Ils ne sauraient pas vous décrire toute la puissance et toute la richesse qu'oblige une relation honnête, sincère et humaine. Ils ne sont que des êtres formatés, prêts à répondre aux tâches qui leur incombent et qui les rendent esclaves, sans même qu'ils s'en aperçoivent.
Ils n'existent que par l'appropriation. Ils n'existent que par l'image. Ils n'existent que par leur titre. Ils ne construiront jamais aucun édifice ; j'en suis la preuve vivante : ruines d'une infructueuse et maladroite tentative d'humanisation.
J'en ai rien à foutre de ce que vous pensez de moi, sachez-le. Je veux simplement rétablir une vérité basique : contrairement à ce que peuvent vous laisser penser ces quelques récriminations, je suis heureux. Ce sont ces douleurs insurmontables qui ont fait toute ma force.
Je n'ai pas envie de vous faire saliver. Je n'ai pas envie de vous laisser fantasmer. Gardez-vous d'envier mon existence.
Je n'ai jamais manqué de rien.
J'ai vécu dans le luxe.
J'ai vécu de parents ambassadeurs.
Et pourtant, je suis plus pauvre que le pauvre lui-même.
Je n'ai rien. Je n'ai connu que l'abandon parental.
Je n'étais qu'un trophée qu'on exhibait lors de soirées. On me rangeait ensuite au placard, sans même m'accorder une caresse pour me dépoussiérer.
Je sais ce que sont la tristesse et la détresse, croyez-moi.
Je suis né de la solitude. Je suis devenu homme sans aide.
Je n'ai eu personne pour me servir d'exemple.
Je me suis construit.
Je n'ai jamais connu la confiance.
Je n'ai jamais eu personne à qui confier mes craintes et mes peurs dérisoires. J'ai toujours eu besoin de me méfier. Je ne peux jamais être moi-même. À l'instar de mes parents, je suis condamné à porter un masque, par peur de me dévoiler.
Les arbres, lorsqu'ils poussent en forêt, sont obligés de s'étirer vers le haut.
Un arbre, lorsqu'il pousse seul, s'étend sans règle ni respect.
J'ai grandi seul. J'ai mal grandi.
Je suis parti vers les mauvaises directions.
Je suis loin de toute raison. Je suis loin de toute responsabilité.
Je ne me suis pas laissé consumer par tant de peine.
J'ai pris sur moi. J'ai grandi en accord avec ce que je pensais être les clés de l'existence. Je me suis tenu éloigné de la joie, du bonheur et de l'amour trop longtemps. Je ne veux pas rester un être blessé.
Je veux profiter.
Je veux plaisanter.
Je ne veux vivre que de joie et d'amusement.
Je veux que chaque instant de mon existence ne soit qu'une plaisanterie décomplexée.
Assez de me cacher. Assez m'autodétruire. Assez de me flageller. Assez de me démarquer pour exister.
Je mérite plus que vous.
Je vaux plus que vous.
Je suis meilleur que vous.
Je ne demande que de la passion, du rire, de la légèreté. Vous me le devez.
Je veux être moi-même.
Je veux pouvoir m'assumer.
J'ai envie de laisser tomber mon déguisement ; adieux condescendance, adieux arrogance, adieux désinvolture. Cela ne me sert plus à rien d'être désagréable.
Je suis loin de mes parents.
Je suis loin de mes soucis.
Je suis loin de mes mauvaises influences.
Il ne tient qu'à moi de devenir un être meilleur.[/spoiler]
À l'intérieur d'un tiroir de Londres. Sous une banale et ordinaire couverture sombre. L'encre de ces consignes semble s'être laissée fragiliser par une anormale humidité.
Ce n'est pas simple de naître avec d'illustres parents. Ils sont prêts à tout pour conserver ce qu'ils ont d'illustres, même si pour cela ils doivent se démunir de ce qu'ils ont de plus essentiel et de plus précieux : leur famille. À ce titre, vous pouvez me regarder comme un être sacrifié. Tout ce qui est inutile alourdit ; la conscience n'est qu'une invention des plus faibles.
Vous rêveriez à tort de mener la même existence que mes parents. Ils ne s'ennuient jamais, mais toute leur existence n'est bâtie que sur l'hypocrisie et le matérialisme. Ils ne sauraient pas vous décrire toute la puissance et toute la richesse qu'oblige une relation honnête, sincère et humaine. Ils ne sont que des êtres formatés, prêts à répondre aux tâches qui leur incombent et qui les rendent esclaves, sans même qu'ils s'en aperçoivent.
Ils n'existent que par l'appropriation. Ils n'existent que par l'image. Ils n'existent que par leur titre. Ils ne construiront jamais aucun édifice ; j'en suis la preuve vivante : ruines d'une infructueuse et maladroite tentative d'humanisation.
J'en ai rien à foutre de ce que vous pensez de moi, sachez-le. Je veux simplement rétablir une vérité basique : contrairement à ce que peuvent vous laisser penser ces quelques récriminations, je suis heureux. Ce sont ces douleurs insurmontables qui ont fait toute ma force.
Je n'ai pas envie de vous faire saliver. Je n'ai pas envie de vous laisser fantasmer. Gardez-vous d'envier mon existence.
Je n'ai jamais manqué de rien.
J'ai vécu dans le luxe.
J'ai vécu de parents ambassadeurs.
Et pourtant, je suis plus pauvre que le pauvre lui-même.
Je n'ai rien. Je n'ai connu que l'abandon parental.
Je n'étais qu'un trophée qu'on exhibait lors de soirées. On me rangeait ensuite au placard, sans même m'accorder une caresse pour me dépoussiérer.
Je sais ce que sont la tristesse et la détresse, croyez-moi.
Je suis né de la solitude. Je suis devenu homme sans aide.
Je n'ai eu personne pour me servir d'exemple.
Je me suis construit.
Je n'ai jamais connu la confiance.
Je n'ai jamais eu personne à qui confier mes craintes et mes peurs dérisoires. J'ai toujours eu besoin de me méfier. Je ne peux jamais être moi-même. À l'instar de mes parents, je suis condamné à porter un masque, par peur de me dévoiler.
Les arbres, lorsqu'ils poussent en forêt, sont obligés de s'étirer vers le haut.
Un arbre, lorsqu'il pousse seul, s'étend sans règle ni respect.
J'ai grandi seul. J'ai mal grandi.
Je suis parti vers les mauvaises directions.
Je suis loin de toute raison. Je suis loin de toute responsabilité.
Je ne me suis pas laissé consumer par tant de peine.
J'ai pris sur moi. J'ai grandi en accord avec ce que je pensais être les clés de l'existence. Je me suis tenu éloigné de la joie, du bonheur et de l'amour trop longtemps. Je ne veux pas rester un être blessé.
Je veux profiter.
Je veux plaisanter.
Je ne veux vivre que de joie et d'amusement.
Je veux que chaque instant de mon existence ne soit qu'une plaisanterie décomplexée.
Assez de me cacher. Assez m'autodétruire. Assez de me flageller. Assez de me démarquer pour exister.
Je mérite plus que vous.
Je vaux plus que vous.
Je suis meilleur que vous.
Je ne demande que de la passion, du rire, de la légèreté. Vous me le devez.
Je veux être moi-même.
Je veux pouvoir m'assumer.
J'ai envie de laisser tomber mon déguisement ; adieux condescendance, adieux arrogance, adieux désinvolture. Cela ne me sert plus à rien d'être désagréable.
Je suis loin de mes parents.
Je suis loin de mes soucis.
Je suis loin de mes mauvaises influences.
Il ne tient qu'à moi de devenir un être meilleur.[/spoiler]
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