Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityle vent nous portera (louël)
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le vent nous portera (louël)

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Le 31 janvier, tu étais à l’aube d’une nouvelle année, l’année 2018. Tu avais proposé à Ezio de t’accompagner à une fête organisée par d’anciens Mather, mais tu n’avais eu aucune réponse de sa part. Tu ignorais pourquoi tu ne lui avais pas dit que tu avais changé tes plans à la dernière minute pour te retrouver dans ton bunker, seule, à déprimer une fois de plus. Tu lui avais rien dit, il s’était échappé tu ne sais où, t’abandonnant à ton tour comme tu l’avais abandonné à Noël. Tandis que tu mâchouillais tes chips dégueulasses dans ta planque près de Charles River, ton portable avait vibré, te signalant une nouvelle notification. Ezio avait été taggé sur une photo, en ravissante compagnie et tu avais même repéré Suzy en fond. Magnifique. Il était à sa fête de fiançailles sans t’en avoir touché un mot. Prise d’une rage incommensurable, tu avais foncé à l’appartement, sortant deux grosses valises pour y fourrer des vêtements au hasard. C’était trop. Trop pour ton petit coeur. Ce soir, pendant que ton mari s’en taperait sûrement une autre, tu rentrerais pour ton pays natal. Durant ton trajet en taxi, tu avais pris le premier vol de la nuit pour Paris, en classe eco. Tu t’en foutais de voyager dans le luxe, pas comme ce crétin ! Enfin arrivée à l’aéroport, tu avais déposé tes bagages et fais valider ton billet. Tu étais ensuite partie pour la salle d’embarquement, les yeux masqués par des lunettes papillons. Fallait bien que tu caches les larmes qui avaient ruiné ton maquillage ! T'avais même enfilé une sacrée robe pour cette soirée, pour lui... Quelle débile ! Tu t’étais ensuite assise au bout d’une longue chaîne de sièges, complètement paumée, ne sachant pas encore si tu reviendrais ici par la suite. Tout à coup, tes prunelles s’étaient relevées pour zieuter ce qui t’entourait et là, tu fis face à Raphaël, Raphaël Castelli. Le brun feuilletait son passeport et lorsqu’il se rendit compte qu’il fût s’en doute épié, il releva son regard en ta direction. Ton coeur se serra dans ta poitrine, tu retiras tes binocles lentement avant de lui faire un signe tout faible de la main. Les yeux embués, tu abandonnas ta place pour le rejoindre. Contournant une allée, tu t’étais rapprochée de lui pour t’installer lourdement à ses côtés « Bonsoir Raphaël. Dis moi… tu fuis aussi cette ville de merde ? Dis moi que tu vas à Paris… » lui demandas-tu en déposant ton sac à main entre tes jambes « T’façon, c’était soit une fuite, soit le suicide j’crois » déclaras-tu tout à fait sérieuse, le regard fixé vers un horizon absolument flou.

@Raphaël Castelli
(Invité)