GIULIANA D. FONTELA ► cher lloyd

Cela fait 19 ans, jour pour jour que je suis née, ici à Cambridge. Je suis issue d'une famille hispanique, d'une famille mexicaine plus précisément. Niveau famille, argent, relation, j'ai été plutôt gâtée, enfin, pendant un certain temps, car tout ça a changé bien vite. J'ai déménagé je ne sais combien de fois, à cause de mes parents, ils avaient tant de choses à cacher, et aujourd'hui rien n'a changé. Le premier endroit où nous sommes allé, c'est New York. Je n'en ai pas beaucoup de souvenir, j'étais trop petite, mais mes parents me disaient que j'y étais toute souriante et que j'adorai cette ville.. Bein voyons, à croire qu'ils devinaient exactement tout ce que je pensais à cet âge là, non mais n'importe quoi.. Bref, nous sommes ensuite allée à Los Angeles, mais là, je sais parfaitement pourquoi. Ma mère était enceinte et ayant perdu le bébé à 4 mois de grossesse, elle préférait changer d'air, alors elle alla à l'autre bout des Etats Unis et mon père et moi n'avions d'autre choix que de la suivre. Puis nous sommes allé dans le New Jersey. Mon oncle maternelle ne pouvait avoir d'enfant, enfin, sa femme ne pouvait pas en avoir, ils prirent donc la décision d'adopter un enfant, une fille plus précisément, qui venait d'Argentine, cette fille avait quand même 13 ans de plus que moi, alors la première fois que nous nous sommes vu, je n'ai pas osé lui parler, ou m'approcher d'elle, j'étais tellement timide à l'époque que j'étais toujours sur les genoux de mes parents. Je me souviens que ma mère voulait venir en aide à sa belle soeur, car elle n'avait jamais eu d'enfant, sa faisait quand même très longtemps qu'ils avaient cette fille alors l'aide de ma mère était inutile à l'époque, mais bon, avec le recule, je comprends absolument tout.
J'avais 5 ans quand ma mère a été internée dans un hôpital psychiatrique. Je ne sais pas comment ni pourquoi, mais dès qu'elle perdit ce bébé, elle changea du tout au tout, elle ne devint plus la même. Et c'est quand elle tenta de mettre fin à ses jours que mon père prit la décision de la faire interner pendant quelques temps, le temps qu'elle reçoive les soins médicaux nécessaires à sa guérison et pendant ce temps, mon père m'envoya chez sa soeur, il n'avait pas vraiment le temps de s'occuper de moi, de ma scolarité, de mon éducation et de s'occuper également de ma mère (à sa façon bien entendu). J'y resta 5 ans, 5 longues années, mon père venait me chercher un week-end sur deux afin que je puisse moi aussi rendre visite à ma mère.


Vous n'avez certainement pas oublié le moment où j'ai parlé de mes 5 longues années chez ma tante. Je vais vous expliquer pourquoi. Elle était le genre de femme à vouloir que tout soit parfait, un peu comme Bree Van De Kamp mais en pire, c'était une maniaque, agressive à tendance alcoolique. J'étais obligée d'être la première de la classe, je n'avais pas le droit de baisser les bras, je n'avais que 6 ans, je venais d'entrer dans la classe qui équivaut au CP en France. J'avais ramener un mot de ma maîtresse et ça ne m'est plus jamais arrivé car je me suis prise une énorme volée en pleine figure. Cette femme était folle, et ses enfants, n'en parlons pas. Elle avait un fils, de 23 ans mon aîné et quand sa mère n'était pas là (car oui, il vivait chez elle à 28 ans ou 29), il en profitait pour me toucher, pour me faire des choses impensables. Il en avait même profiter pour me violer et pas qu'une fois. J'avais tellement peur que je ne disais et d'ailleurs, même aujourd'hui, personne n'est au courant, appart ma cousine, Caitlyn, car oui, aujourd'hui, nous sommes très proche elle et moi, mais revenons-en à cette abruti de famille. J'aurai préféré vivre avec un père quasi absent qu'avec cette famille. Je resta donc 5 années, 5 longues années, j’espérai chaque jour que mon père viendrait me chercher, mais ce n'est que 5 ans après qu'il vint me prendre définitivement. J'avais 10 ans et j'en voulais énormément à mon père, j'avais perdu toute confiance en lui, il n'était plus rien pour moi, et aujourd'hui, c'est toujours le cas.


Mon père était venu me chercher quand j'avais 10 ans car c'est à ce moment là que ma mère quitta l'hôpital, elle était redevenue la même qu'avant, pour notre plus grand plaisir. Pour le mien surtout et d'ailleurs, en parlant de grand plaisir, elle quitta le New Jersey, elle ne voulait plus y vivre, j'étais tellement heureuse, mais elle ne savait pas pourquoi, et elle ne le sait toujours pas.


Ces 9 dernières années, j'ai vécue de grandes déceptions, amoureuses, familiales, scolaires, sexuelles. J'ai été boulimique anorexique, à tendance suicidaire, j'ai fumé, j'ai bu et d'ailleurs, je bois toujours. Je me suis tatouée, percée, j'ai été une nouvelle fois violée mais cette fois, j'ai été également tabassée et bizarrement, ça m'a rendu plus forte. Je me suis souvenue de cette garce de tante et de son fils et ça m'a totalement changé. Je suis ce que l'on pourrait qualifier de peste. Une énorme peste qui s'assume totalement. Je n'hésite pas à écraser les autres s'il le faut, si ça me permet d'atteindre mes objectifs, mais j'ai quand même un côté sensible, même si cela ne se voit pas vraiment.
En 19 ans, la plus belle chose qui me soit arrivé ? C'est Harvard ! Je suis en quelques sortes, loin de mes parents, loin de ma famille, loin de tous mes soucis, je vis pour mes passions, le théâtre et la musique et rien d'autre.