time to say goodbye (arizona)

La gorge nouée, le coeur prêt à exploser, je marchais dans les rues froides de Cambridge d'un pas déterminé. Une enveloppe dans les doigts, j'essayais de garder la tête froide. Mais face à la maison d'Arizona, je perdais totalement mes moyens. J'avais encore dû mal à réaliser ce que je faisais. Je comprenais encore mal la situation. Mais après des jours d'hésitations, de doutes, de réflexions, il était temps. Ma décision était prise. C'était la bonne décision, j'en étais sûr. Mais les yeux rivés sur l'enveloppe, sur cette porte d'entrée, j'avais l'impression de faire la plus grosse connerie de ma vie. Est-ce qu'il était encore temps de reculer ? Oui. Est-ce que j'allais le faire ? Non. Pour une fois, je prenais une vraie décision. Pour une fois, je faisais ce qu'il fallait. Il était temps pour moi de tourner la page. J'observais une dernière fois cette enveloppe où se trouvait inscrit le prénom de ma femme. Un long soupire de courage plus tard, je posais la lettre sur le palier et je sonnais à la porte. Puis je partais vite, sans regarder derrière moi. Si jamais je voyais le visage d'Arizona ouvrant cette porte, je risquais de faire demi-tour, de changer d'avis. Une fois hors de vue, je me stoppais, je reprenais mon souffle et un sourire s'affichait sur mon visage. C'était fait et je me sentais libre, libéré d'un poids. Je montais dans ma voiture où se trouvait déjà mes cartons et mes valises direction l'aéroport. Direction l'inconnu. Direction une nouvelle vie.

la lettre:

Ce noël avait vraiment été super. Je l'avais passé entouré de mes amis et de nouvelles connaissances qui m'avait aidé à oublier que je ne pouvais pas rentrer chez mes parents à cause du fait que j'étais suspectée d'enlèvement et de trafic de dogue .. Ils avaient proposé de venir me voir à Boston mais j'avais refusé. Ils s'inquiétaient trop pour moi et même si pour le coup il y avait de quoi s'inquiéter je ne voulais pas qu'ils viennent jusqu'ici. Un coup de téléphone tout les deux jours était nettement suffisant. De toute façon j'étais rarement seule. Si je n'étais pas avec mes colocs, j'étais avec Sloan et Suzy ou avec Louison et Ezio. Je passais d'ailleurs le jour de l'an dans quelques jours chez Sloan et Suzy qui nous avaient invités pour aussi célébrer leur fiançailles. Je n'avais pas eu de fiançailles avec Max, même pas d'enterrement de vie de jeune fille étant donner que ce mariage n'était techniquement pas voulu à la base. Même s'il ne l'était pas au début il avait finit par être accepté par lui comme par moi. Je m'étais faite à mon nouveau nom de famille que j'avais choisi d'adopter. Nous avions essayé avec Max les premières semaines. Et même si l'embrasser était devenu naturelle ou alors que nos nuits de plaisirs charnelles était vraiment parfaites avec lui, l'amour n'était pas la. Mais à la place nous avions gagné bien plus. Une amitié hors du commun. Il était mon mari, mon ami, mon pilier. Même si ce mariage n'était pas conventionnel, il m'apportait la stabilité dont j'avais besoin. J'aimais Maxwell. Pas comme un mari certes, mais comme le meilleur des amis. Et penser à divorcer me causais comme une trou béant dans le ventre. Alors on avait arrêté de penser à cette solution. Puis Nate était arrivé. Et depuis tout était chambouler. Mais je savais toujours pour autant que je ne voulais pas briser ce lien qui nous unissais Max et moi. Pourtant en entendant la sonnette retentir c'est bien ce qui allait se passer..
Je me dirigeais vers la porte d'entrée et je trouvais sur le pas de ma porte une petite enveloppe et une deuxième plus grande. Je récupérais le tout et entrait chez moi m'installant sur le canapé. J'ouvris la première enveloppe et ce que j'y trouvais me brisa le coeur. Je lu la lettre attentivement une première fois, puis une deuxième fois avant de fermer les yeux. Calmement, même si je sentais mon coeur s'emballer, j'ouvris l'autre enveloppe et y découvrit la signature de Maxwell sur toute les pages. Et là ce fut réelle. Les larmes se mirent à dévaler mes joues, comme si elles faisaient la course. Je relu une troisième et dernière fois cette lettre avant de me laisser à pleurer toutes les larmes de mon coeur, hurlant de douleur. C'était impossible il ne pouvait pas me laisser, pas maintenant. On s'était promis de se soutenir, jusqu'à ce que la mort nous sépare. Mais dans un sens c'était mon âme qui venait de s'éteindre. Je pris conscience à ce moment là que ce que je ressentais pour cet homme était vraiment plus fort que je ne l'avait imaginé. Il devait être mon salut, la seule chose bien que je ferais dans cette vie, ma seule bonne décision. Je ne pouvais plus respirer, j’étouffais. Et ce que je redoutais le plus arriva. Ce sentiment d'abandon qui te prends aux tripes, celui qui te fait sentir encore plus seule que tu ne l'étais, ce sentiments qui est comme une gifle qui te lacère le visage, qui te tue à petit feu. J'aurais dû me sentir soulagé et au fond je savais que ça viendrait. Mais pour le moment c'était affreusement seule que je me sentais. Sans vraiment réfléchir je sortie de chez moi en courant, dévalant les escaliers, espérant qu'il était en bas de chez moi, attendant que j'ai lu cette lettre. Mais il était déjà partie. J'étais seule au milieu de cette route qui serait le cours de ma vie a présent, une vie que je vivrais sans lui. Je remonte alors chez moi. J'envoie un sms à Sloan et je me m'allonge sur mon canapé, tremblante. « Lorsque l’on meurt ou que l’on souffre d’une horrible perte nous traversons tous cinq étapes de la peine : le déni, la colère, les négociations, la dépression, l’acceptation. » Je commençais à pleine la première étape.