Premier pas chez les oranges

C’était mon grand retour à Harvard, même si dans un sens c’était presque comme il y a 5 ans à mon arrivée dans cette grande école, j’étais le nouveau et je devais refaire un effort d’intégration. J’étais plutôt quelqu’un de sociable, ça ne me dérangeait pas plus que ça de refaire un bizutage pour entrée dans une nouvelle maison.

La vérité c’est que j’aurais fait n’importe quoi pour retrouver celle que j’avais abandonné si médiocrement quand j’ai quitté la ville. J’avais choisi de joindre les rangs des oranges pour la retrouver, les sources que j’avais encore à l’école pouvaient me rencarder sur Alison, même si je détestais l’idée de l’espionner malgré moi.

Quand j’avais pris mes premières marques chez les Quincy, je commençais tout de suite à chercher celle que je ne trouvais nulle part. Pas plus elle que le parrain qui m’avait été affecté d’ailleurs, c’était comme si la maison était une plaque tournante, un lieu de rencontres pour les frères disponibles uniquement sur rendez-vous.

Alison je savais déjà où je pourrais la trouver, mais j’avais besoin de plus d’info de la part de ce fameux parrain pour organiser mon intégration au sein de la confrérie. Je me rencardais sur ce Grimaldi et j’étais plutôt surpris d’apprendre qu’il n’avait pas juste l’homonyme d’une famille célèbre, il faisait partie de cette lignée au sang noble.

Quelqu’un à la maison Quincy me donnait l’heure et la salle de son dernier cours de la journée, ce qui devrait être facile pour trouver celui qui devrait me juger durant ma phase d’apprentissage. Je n’avais pas de mal à trouver une photo du prince sur internet, et je le repérait sans trop de mal à la sortie de son cours d’où je l’interpellais.

- Grimaldi ! Andréa Grimaldi ?

J’avais toujours pensé que c’était un prénom qu’on réservait pour la gente féminine, mais je n’aimais pas les aprioris alors dès aujourd’hui je radiais cette idée de mon esprit. D’un geste de la main j’essayais de me démarquer de la foule des étudiants tous plus pressés les uns que les autres à rentrer chez eux pour signifier ma présence au garçon qui devait être celui que je cherchais.

- Excuse si je parais violent de prime abord, je suis plutôt de nature sympa en vrai. Je suis Cael, ton nouveau bizut.


@Andréa L. Grimaldi

Tu étais fatiguée, et plutôt pressé de tout finir ce soir avant de quitter Boston pour ta ville. Ta principauté. Ton palais. Tes habitants. Alors tu soupires, oui. Toi. Tu soupires. Mais c'est fini. C'est terminé. Tu te lèves, prenant ta canne, tout en terminant ton message avec ta très chere mère, elle est heureuse de te savoir à la maison. Tu souris avant d'entendre ton identité. Ta tête se lève, tu fronces les sourcils alors que tu observes la foule. Tu pinces tes lèvres. Bizarre. Mais tu t'appuies sur ta canne avant d'observer la foule de nouveau. Et voilà qu'un petit nouveau arrive vers toi. Tu passes ta main dans tes cheveux avant de froncer les sourcils quand il se présente et s'excuse. Et merde c'est vrai. Anja t'avait envoyer un message, et tu avais oublié ce petit détail. Bon, bah tant pis, tu partiras demain, c'est pas grave. Aucun souci Cael. Au contraire. Bienvenue à Harvard. dis-tu avant de sourire, tu lui serres la main avant de froncer les sourcils Par contre, dois-je avoir peur du fait que tu connaisses mon dernier cours ? demandes-tu. Après tout, c'est assez flippant ce genre de trucs. Mais bon, tu commences à avancer pour l'observer quand même J'ai rien à faire dans l'immédiat, tu veux un tour de l'université ? Ou de la Quincy House ? interroges-tu finalement. Après tout, tu ne sais pas trop comment t'y prendre, c'est ton premier bizut ici. Donc autant dire que tu n'es pas très à l'aise aussi. Tu t'appuies sur ta canne pour avancer naturellement, malgré la fatigue

Il ne fallut pas très longtemps avant de m’apercevoir que les informations que j’avais pu recueillir concernant ce garçon s’avéraient exacte. Si j’appréciais la vie et chacun de ses petits plaisirs, j’aimais aussi l’efficacité, et ne pas perdre mon temps inutilement sans savoir où et qui chercher sur un campus aussi grand qu’Harvard.

Lorsque le prince m’accueillait à sa façon, je souriais en l’écoutant parler de son inquiétude sur le fait que j’avais pu découvrir aussi facilement où et comment le retrouver. Je pense qu’il devait être difficile pour une personne de son envergure de couvrir ses traces, qui plus est au milieu de tant d’étudiants indiscrets.

- Si j’étais toi je m’inquiéterais le jour où je passerais inaperçu.

La plus part des têtes couronnée arborait habituellement des maisons plus renommée, je crois que c’est chez les eliots qu’on pouvait retrouver le plus gros gratin. Mais l’idée de rencontrer un aristocrate ne m’intimidait pas plus que ça, j’avais passé mon enfance avec la famille de Belgique, surtout à surveiller les fréquentations de ma sœur.

- Je ne suis pas allez aussi loin, mais je suis sûr qu’on devrait trouver un site internet qui donne en temps réel l’emploi du temps du prince de monaco.

Peut-être qu’il devrait s’inquiéter en effet, mais il était surement un peu tard pour ça. J’observais les autres déambuler dans le couloir, l’université hébergeait tellement de personne d’horizon différent qu’en réalité personne n’était plus choqué par l’aristocratie qui pouvait hanter les murs de l’université.

- Je connais un peu l’université déjà. Mais un tour de la Quincy je veux bien.

Je ne comptais pas passer tout mon temps là-bas, mais j’avais quand même envie d’explorer chaque recoin de ces lieux qu’avaient pu arpenter Alison. Il y avait tant d’endroit où nous nous retrouvions en ville, partout où je vais-je pense à elle, mais cette maison où elle demeurait sans moi reste un mystère qui me titillait en réalité depuis longtemps.

- Ça fait longtemps que tu fais partie de la maison ? Tu dois connaitre Alison ?

Comment dire que c'était flippant, voir même méga flippant. Mais bon, tu avais l'habiude à force, en fait, c'est bien ce qui te fit peur finalement. L'habitude qu'on t'appelelle dans un bain de foule, que l'on te parle de tout et de rien. Que l'on prenne des photos avec toi. Mais là, c'était différent, Cael était ton bizut après tout. Ainsi, quand sa remarque passa, tu rigolas. C'est vrai qu'il a raison mais pourtant, tu passes inaperçu chez toi, inaperçu ou presque. Et bien, je te ferais visiter un jour Monaco. Mon pays et tu verras, que je passe rapidement inaperçu dis-tu honnêtement. L'habitude de te voir dans les rues sans doute, ou d'être normal. Tout ça grâce à ta mère. Te permettre d'aller à l'école du coin, sans pour autant presque la grosse tête, vivre normalement, et prendre son petit déjeuné dans le café du coin ou bien aller faire ses courses. Bref, la normalité des gens, c'était ce qu'elle t'avait enseigné pendant que ton coeur s'arrêtait lentement face à ta vie. Mais aujourd'hui c'est différent, tu es en couple avec la plus belle femme du monde et tu comptes bien vivre au maximum ses dernières années qu'il te reste. Et tu réfléchis. Un site internet avec ton emploi du temps, bonne question Pour être honnête, je crois pas non. En fait, c'est pour la sécurité de tout le monde. Eviter d'avoir une bombe sur la tête c'est mieux non ? Après tout, je connais pas un seul nom de mes ennemis et en fait, tu n'en connais aucun ou presque. Tu aimes bien tout le monde, donc compliqué de trouver. Alors bien sur, tu lui proposas un tour de l'université rapidement. Autant en profiter, tu l'écoutes parler, mains dans les poches pour masquer le fait que tu tremblais encore de l'examen que tu venais de passer. Quelques examens avant les vacances et après les vacances, pour alléger ton coeur, merci la Doyen. Mais c'était toujours la même chose en fait, examen, stress, tremblement, calme. Ca t'arrivait tout le temps. Il te répond qu'il souhaite faire le tour de la Quincy House. Autant en profiter, tu rentrais, c'était parfait. Tu commenças à marcher dans le couloir de l'université, et bien sur, tu hoches la tête Fallais que je rentre, donc c'est parfait. Tu as quelque chose de prévu ce soir ? Je peux t'inviter à diner chez moi ? On pourra discuter des cours et de tout ce dont tu as besoin pour devenir un vrai Quincy Tu rigoles parce que tu n'es pas méchant et encore moins chiant face aux gens, mais c'est vrai que c'est mieux de discuter et de parler de tout ça, avant de rentrer dans une maison. Anja, ta meilleure amie t'avait parlé de ça, et aussi Nevada. Mais autant en profiter pour en connaitre un maximum. La question sur Alison, tu ne savais pas quoi répondre, en fait, tu réfléchissais à l'éventualité d'une réponse positive, mais tu haussas simplement les épaules lentement. J'aimerais te dire oui, mais malheureusement je ne la connais, je suis arrivé en Septembre cette année, et je ne connais pas encore tout le monde, heureusement en fait. ajoutes-tu honnêtement avant de sourire faiblement. Voilà que vous arriviez dehors, tu avais pris soin de prendre ta canne pour les derniers cours, avant ton opération, c'était mieux et plus facile pour se déplacer. Tu descendis les quelques marches, venant à traverser la place, alors que tu regardas Cael Je t'emmène, je suis désolé, je suis pas très écologique moi vu que je me déplaces tout le temps en voiture, tu préfères peut-être faire le chemin à pied pour reconnaitre les lieux ? tu proposes quand même d'y aller à pied, tu n'es pas un sadique à l'obliger non. Mais tu aimerais intérieurement qu'il accepte de se faire emmener en voiutre sérieusement.

Retrouvant celui qui serait mon parrain à la Quincy, j’essayais de briser la glace en lui montrant que j’avais déjà fait quelques recherches à son sujet. Rien de très sérieux, c’était juste pour confirmer mes doutes quand j’avais pu lire le nom de celui qui s’occuperait de mon bizutage. Un vrai prince de cette principauté si connue, il m’en fallait plus pour m’impressionner, mais j’aimais savoir à qui j’avais à faire.

Il avait l’air plutôt cool, du moins pas prise de tête, et c’était quelque chose que j’appréciais, la simplicité chez les gens. En venant chez les oranges je m’attendais justement à retrouver une ambiance simple, loin de ces grosses têtes qu’on pourrait retrouver chez les bleus comme mon vieil ami Abelard.

- Visiter Monaco ? ça ne me déplairait pas.

On était encore à peine présenté que déjà Andréa me parlait de m’emmener à l’autre bout du monde pour me faire visiter son pays. C’était une attention qui semblait désintéressé, en tant que prince j’imaginais qu’il adorait promouvoir son pays. C’est alors que je m’amusais à lui parler dans cette langue qu’il devait utiliser plus souvent quand il était chez lui, le Français.

- Je suis né en France, avec ma sœur jumelle on a passé notre petite enfance là-bas.

C’était juste une information en l’air, mais une façon de faire comprendre au prince que je connaissais mieux les coutumes françaises qu’il ne pourrait l’imaginer. Monaco restant indépendante, il devait y avoir tant de chose différente sur place, pourtant j’aimais continuer à parler cette langue qui avait bercé mon enfance.

J’avais promis à Charlie qu’un jour on retournerait là-bas comme un retour aux sources. Mais avec les études et nos à-côtés on avait toujours eu du mal à planifier des vacances. Je me perdais un instant dans mes pensées avant de retrouver le regard de mon bizuteur qui acceptait avant de visiter son pays de me montrer sa maison.

- C’est parfait, alors, direction la maison orange.

La seule chose qui m’embêtait dans cette maison c’était l’absence de ma jumelle. J’avais choisi de retrouver Alison, et je savais que Charlie me manquerait, ça avait toujours été difficile de concilier les deux amours de ma vie. En emboitant le pas d’Andréa, je venais lui donner une tape gentille sur l’épaule.

- Promis je ne dirai à personne où on va. Je n’aimerais pas non plus attirer les bombes, enfin, pas celle qui explosent.

Avec une allusion pas très subtile aux canons de beautés qui doivent constamment tourner autour du prince, je finissais par le suivre jusqu’à sa voiture. C’était amusant de voir comme il semblait presque honteux de se déplacer dans un engin qui polluait autant. C’est vrai que ça ne collait pas forcément avec le point de vue de toute la maison, mais je n’étais pas si bien placé pour le juger.

- Ma voiture est à côté. Mais si on fait le retour à deux dans la même, on peut dire qu’on aura fait notre geste écologique.

Chaque maison avait sa façon de promouvoir certaine valeur, mais je n’avais pas pris conscience qu’en intégrant la Quincy je devrais changer radicalement mon mode de vie. Prenant place à côté du chauffeur dans sa belle voiture, je me permettais de lui poser cette question qui me démangeait depuis qu’il avait parlé d’écologie.

- En tant qu’orange on doit s’engager à respecter l’environnement ? Parce que je ne suis pas sûr que j’aie la constitution pour vivre comme dans koh lanta