Venez comme vous êtes ! || Willa + Alan

Tous mes proches le savent, mes compétences en cuisine s'arrêtent à cuire des pâtes et mettre du fromage râpés dessus. La seule fois où je me suis tenté à faire la cuisine pour mes amis, cela a était une catastrophe... Poulet brûlé, pommes de terre et haricots verts trop cuit et flan qui ressemblait plus à de la bouillie... C'était immangeable, tout simplement. Je pense que c'est ma maladresse bien connue qui m'empêche d'être bon dans ce domaine qui demande une certaine précision par moment. Du coup, les restaurants en tout genre commencent à me connaître un peu et ce soir, ce sera McDonalds l'heureux élu. Récupérant mon menu, je cherchais une place pour manger quand je la vis, mon amie Willa, mangeant toute seule. Je m'approchais et lui demandais : " Un peu de compagnie serait-elle la bienvenue ? ".

Bah ouais excusez-moi mais j'ai des envies qui me prennent. C'est peut-être parce que je suis enceinte ou que j'ai tout simplement envie de manger gras que je vais dans ce mcdo. Je commande, je pose mes fesses à une table et je me régale en mangeant mon hamburger. Puis tout à coup, une tête connue se présente à moi et j'essuie ma bouche pleine avec une serviette. Trop de glam Willa. « Alan ! Oui bien sûr, assieds-toi. » je le laisse s'asseoir en face de moi et je prends une gorgée de mon coca light avant de lui sourire. « Tu m'as prise en flagrant délit de bouffe. » dis-je en grimaçant alors que je picorais quelques frites. D'habitude, je m'interdis de manger ces crasses là mais c'est déjà mon deuxième mcdo en deux semaines je crois.

La bouche à moitié pleine, elle me fit savoir que je pouvais prendre place en face d'elle, ce que je fis sans hésiter. Je m'asseyais et effectivement, je venais de la prendre en flagrant délit de bouffe mais ce n'est pas moi qui lui ferait la leçon. " Tu sais, je viens bouffer ici au moins une fois par semaine donc je ne suis pas un exemple non plus à ce niveau là ", lui dis-je, un sourire aux lèvres avant d'entamer quelques frites. En effet, mes qualités de cuisinier médiocre font que je préfère largement manger dehors en ce qui me concerne. Et l'avantage du McDo, c'est que ça ne coûte pas cher et surtout, ça fait plaisir à un gros gourmand comme moi. Plaçant ma paille dans ma bouche avant d'aspirer deux gorgées de Coca, je reportais ensuite mon attention sur la demoiselle: " Alors Willa, comment ça va ? Le petit monstre dans ton ventre avait une envie de McDo ce soir ? ".

C'est cool parce que dès que je viens ici, je tombe sur quelqu'un que je m'attends pas à voir. Alan quoi. Un gars très sympa et un ami proche à Lenny si je ne dis pas de bêtise. Fort aimable à lui de me saluer alors j'accepte évidemment de se joindre à moi. J'arrête de manger ou du moins je diminue la cadence et je l'écoute me confier qu'il vient souvent craquer ici. La mal bouffe, y'a que ça de bon. Celui qui a inventé ça a réussi sa vie.  Je rigole avec lui puis il me demande comment je vais. Je termine ce que j'ai en bouche puis j'hausse les épaules. « Tu parles de mon estomac ? » je l'avoue, je peux pas toujours remettre la faute sur bébé. Faut assumer que j'ai une faim de loup, et tant mieux car j'ai perdu du poids en plus de l'enlèvement. « Ça va, mieux. J'étais dans le lot des kidnappés. Mais bébé n'a rien de grave, à surveiller. Craquer un Mcdo n'est pas considéré comme dangereux je crois. » dis-je comme si je parlais à moi-même. Je pose mon dos contre le dossier et je masse mon ventre en me préparant pour la digestion. Je me doute qu'il va me parler du père, forcément, on nous associe toujours tous les deux maintenant. Et je ne sais pas si j'ai vraiment envie d'entendre son prénom.

Avec Willa, on s'est croisé à plusieurs reprises et au terme de discussions sympathiques, j'aime à la considérer comme une amie. Tout deux, nous connaissons le bon vieux Lenny, c'est d'ailleurs en partie grâce à lui que j'ai fait connaissance de la brunette. Cette dernière avait joué la carte de l’honnêteté, ne remettant pas tout sur le petit être dans son ventre. " Ma maman me disait toujours: quand on a faim, on mange ! ", l'informais-je pour lui faire comprendre qu'il n'y a pas franchement de raison de se sentir coupable de se trouver dans ce fast-food ce soir. Écoutant les paroles de la future maman alors qu'elle commençait sa digestion, j'avalais un nuggets tandis remontait les souvenirs de ce kidnapping subit par beaucoup de monde à Harvard. " Je suis désolé Willa de ne pas avoir pris de tes nouvelles plus tôt, je suis content que ton bébé n'ai pas eu de séquelles suite à cet incident. ". Je suis d’ailleurs quasiment sûr que je n'ai pas pris des nouvelles de certains de mes amis encore, je manque à tous mes devoirs en ce moment... " Et sinon, t'as des nouvelles du Papa ou il se la joue absent ? ", demandais-je à la jeune femme en espérant que le sujet ne soit pas trop sensible.

Je rigole quand il me donne le conseil de sa maman. C'est mignon, on aurait dit que ça sortait de la bouche d'un enfant. Je repense à la mienne qui n'est plus de ce monde et je fais une petite moue. « Ouais, la mienne m'a surement dit ça un jour. » et je le dirai à mon gosse tiens, comme ça, ça traverse toutes les générations. J'en viens à expliquer que j'étais kidnappée comme pas mal de monde le soir de thanksgiving et je fais une petite moue quand Alan s'excuse. Il est trop gentil cet homme, c'est pas pour rien que c'est le pote à Lenny. Les deux mêmes. « T'inquiètes pas Alan, tu me vois maintenant, c'est ce qui compte. » c'est pas comme si j'avais disparue de la planète terre ou que j'étais décédée. Je manque presque d'aspirer la paille dans ma gorge quand il voulait maintenant parler du père du bébé. Qu'est-ce que je vous avais dit ? Je l'avais prévu. « Oui, enfin j'ai reçu un message et puis... j'imagine qu'on va se revoir avant l'accouchement. » c'est un peu maladroit ce que j'ai dit mais je suis faite comme ça, on peut pas me changer. Je ris nerveusement puis je détourne le regard en espérant que la conversation disparaisse avec.

Lorsque Willa me confia qu'elle ne m'en voulait pas de ne pas avoir pris de ses nouvelles, je fus rassuré. Elle est une amie que j’apprécie et savoir qu'elle me ferait la gueule m'embêterait grandement. Heureusement, ce n'est pas le cas et j'avais embrayé sur une question portant sur Lenny et à sa réaction, je commençais à penser que je n'aurais pas du la poser. Néanmoins, elle accepta de répondre et sans voix, je ne pus lui lâchais qu'un simple "Mouais..." synonyme de mon avis sur la question. En effet, je trouve que mon meilleur pote abuse un peu avec Willa, on parle quand même de la fille qui porte son bébé et il ne lui accorde pas franchement d'attention. Repoussant mon plateau après avoir finis de manger, j'adressais une mine désolé à la jeune femme enceinte avant de lui confiais ces quelques mots d'un ton compatissant: " Tu sais... Lenny a beau être mon meilleur ami, je ne cautionne pas vraiment ce qu'il fait avec les filles... ". Len' est très changeant en amour et ne manque de blesser des gens à cause de cela mais en parler avec lui serait surement sujet à une embrouille plus qu'autre chose. Cependant, les yeux posés sur Willa, je lui fis cette proposition: " Tu veux que je lui en touche deux mots ? ".

HJ: Alycia !!! Bon choix ça

Forcément être ami avec le meilleur ami de Lenny, j'allais entendre parler de lui. Puis j'en entends souvent parler et ce n'est pas la faute d'Alan, je suis la mère de son fils tout de même. A chaque fois je fais bêtement un sourire et je dis que tout va bien car j'ai pas envie de partager ce que je ressens, ce qui me révolte, je suis pudique sur ce coup. « Lenny fait ce qu'il veut. » dis-je d'une voix presque tranchante. La dernière fois que je l'ai vu, il s'était mis avec Camila qui me déteste du plus haut point. Maintenant, je sais pas et je m'en fiche. A quoi bon m'inquiéter de ses fréquentations si je suis pas la fille qu'il lui faut ? Je fais non de la tête en rougissant alors qu'Alan me propose gentiment d'en parler au mather. « Non, mauvaise idée. Tu ne lui diras rien. » sourire nerveux sur le visage. Je regarde mon plateau vide et le sien puis je lance : « Bon, c'est pas tout mais je dois filer. » j'ai un rendez-vous chez le médecin et je m'excuse déjà de devoir lui imposer l'odeur de frite lorsqu'il devra m'ausculter.