« Confidences pour confidences. »

Salle de tutorat. Cette même salle où j’avais cédé au chantage du maître chanteur, que l’on avait déclenché l’alarme à incendie. Inconsciemment, je regardais l’intérieur de ma paume de main, celle que j’avais blessé en passant par la fenêtre. Je n’avais eu aucun point de suture, juste légèrement entaillé, puis je ne tenais pas à aller à l’hôpital pour ça. A la place de la fenêtre, un bout de plexiglas avait était mis en attendant de la changer. James avait cassé cette fenêtre pour ne pas à avoir à passer par le couloir, et être le moins vu possible par les caméras ou encore les autres étudiants.
J’essayais de garder le moral, de ne pas voir le mal partout. J’avais tout de même encore du mal, mais Brent m’avait grandement aidé là-dedans. Nous avions joué au basket, ou du moins j’avais appris quelques petits trucs comme mettre un panier, comme si tout était normal. J’avais adoré ce moment, il m’avait tellement fait du bien. Mais une fois seule, les peurs reprenaient le dessus.

Je n’avais pas eu beaucoup de cours aujourd’hui, j’avais donc contacté Féline pour déplacer son heure de tutorat. Nous avions les mêmes études, nous avions des cours en commun, puis ayant quelques mois d’avance sur le programme, c’était facile pour moi de faire les travaux dirigés en binôme. Après tout, une bonne dunster était une dunster la meilleure de sa promotion. J’avais pris mes cours de multimédia. Mais il y avait également la lettre de mes résultats d’examens que je n’osais pas encore ouvrir. La peur au ventre de ce que j’allais y découvrir, un cancer du sein, ou alors poursuivre le cours de ma vie normalement, soutenir ma mère qui était elle-même dans cette galère avec les chimiothérapies.
Prise dans mes pensées, je déballais mes affaires machinalement, je ne me sentais pas à laisse dans cette pièce. Regarder cette pièce, cette fenêtre me donner des frissons, me faisait remonter des souvenirs que je préférais oublier. Même avec James, nous n’avions jamais reparlé de tout cela. Je m’installais attendant Féline, pensant encore et toujours.