We need time together • Nate

Nate avait proposé de venir avec lui, ce soir, dans la villa que son cousin avait. Ca tombait bien, car ça faisait un moment vous aviez pas profité ensemble, tous les deux. Et suite à vos enlèvements, au fait que Denys avait envie de profiter de sa récente liberté, de refaire la fête, de sortir jusqu'à l'aube, et toi qui fuyait tout ça, ça tombait à pique. Pas besoin de passer la soirée seule, dans ce lit vide, à dormir encore moins que d'habitude, à attendre qu'il rentre. Tu allais pouvoir retrouvé ton winthrop préféré. Et y avait des tas de choses à dire. Comme avec cette Arizona que tu avais découvert au loft des jours plus tôt, dont ça semblait chelou avec Maxwell. Puis comme il avait vanté la maison, avec le jacuzzi, spa et tout le tralala, tu avais prévu ce qu'il faut : un maillot. Devant la porte de la maison, tu avais dit au brun que tu voulais passer la soirée qu'avec lui. C'était histoire d'esquiver les deux colocs qui sont le gars que Lucky kiff et le frère de Willow qui fait chier Lucky en se mêlant de l'histoire avec Elliot. Puis surtout, tu t'étais fait passer pour une autre auprès d'Elliot, alors s'il te voyait là comme Ashleigh, coloc de Nate au lieu d'Alison, il allait vite cramer ton jeu. Autant dire que non. Envoyant donc un sms à ton coloc, tu lui signalais ta présence devant la porte d'entrée. Sur que ça soit lui qui vient et non un des deux autres cocos.

Nate était content de passer du temps avec Ashleigh et d’après les dire de Denys, cela leurs ferait du bien à tout les deux. La dernière fois qu’ils avaient réellement un moment ensemble ? C’était y’a un siècle ! Si, il y avait eu cette fois où elle avait essayé de le consoler du départ de Cassie mais il n’était pas vraiment d’humour. En fait, il avait l’impression que depuis la fausse mort d’Ash, le destin s’amusait avec eux, à faire en sorte qu’ils ne fassent que ce croiser. Parfois Nate regrettait ce temps où ils n’étaient que tout les deux au loft, quand Denys était en prison. A cette période là Nate avait l’impression d’avoir une place essentielle dans la vie de la jolie Mather. Il était important pour elle et lui permettait de tenir le coup. Il était utile et ils étaient très complices. Puis il y avait eu Maxwell et Denys étaient sortit de prison…  L’été, les présidentielles, le départ de Cassie, sa blessure à la cheville… Maintenant les enlèvements et tout ça… La vie parfois nous joue de mauvais tour et Nate détestait cette façon dont la vie se jouait d’elle, et semblait vouloir les éloigner… Mais le McLaren était bien décidé à pas se laisser faire et c’est donc avec un sourire enthousiaste qu’il accueillit Ashleigh, après le sms reçu. Il ouvrit le portail. «  Bonsoir gente dame. Si vous voulait pas me suivre. » dit-il en bon gentleman en lui ouvrant la porte. «  Suit moi je t’emmène jusqu’à la chambre que je skate, il reste de la pizza et de la vodka. » dit-il avant de se mettre à marcher. La villa était vraiment immense. Douze chambres en tout !  Arrivé sur place, il adressa un sourire à Ashleigh. «  Pas aussi bien que le loft n’est-ce pas ? » En vrai la chambre était deux fois plus grande.

Pas sur le même rythme, quand tu étais celle qui profitait, sortait à gogo, jusqu'à pas d'heure, Denys était celui qui hibernait et attendait. A contre cœur certes. A l'heure actuelle, c'était l'inverse. Rôles échangés. Il était le loup, toi l'ours. Il vadrouillait, retrouver une vie sociale, quand la tienne t'avais envie de l'envoyer valser. Si t'avais pu, tu l'aurais gardé lui, uniquement, vous deux seuls dans votre chambre, votre bulle, comme à ton retour. Mais la vie suit son cours. Tu ne pouvais pas te contenter que de lui, de cet univers que tu t'imagines parfait, sans faux semblant, sans sourire hypocrite, sans regards indiscrets. Sortir, prendre l'air ? Oui, juste le temps d'aller rejoindre Nate, dans cette villa. Sublime. Immense. Irréaliste. De quoi te faire rentrer dans une autre bulle. La porte s'ouvre, tu attrapes son bras et le suit, sans rien dire. Un œil à gauche, un à droite. Tu regardes la déco, la couleur des murs, qui semblent moins pâles, moins vides que toi. Tu lui souris, devant sa question. Tu sais que j'avais imaginé une villa comme ça ? Pour le loft. Tu te revois plus d'un an en arrière, sur le lit de Den' dans la mather. Tu le connaissais à peine, un mois ? Et tu lui avais proposé d'être ton coloc. Tu voulais un chez toi hors la mather, et lui venait de perdre son logement, mit à la rue par la propriétaire, par Hippolyte. Le feeling si rapide, si bon, tu avais vu le coloc idéal. N'imaginant pas une seconde que ce gars deviendrait celui qui a volé ton cœur. T'avais été prête à avoir une grande maison, avec salle de cinéma, de sport, jacuzzi, spa, grande piscine. Le luxe. Le pure, le dur. Celui qui en met plein la vue. Où on peut faire un cache cache à s'y perdre. A y vivre une vingtaine et avoir encore beaucoup de place. Mais le petit salaire de garagiste du grec avait été un frein, et ce côté têtu à vouloir payer et non que tu payes pour lui. Un loft, c'était ce 'sacrifice' que tu avais fait, pour l'avoir comme coloc, lui, pas un autre. J'imagine que le frigo est aussi grand et remplit ? Ventre sur patte que tu es, c'est important, malgré que tu avais perdu de l'appétit depuis ton retour... Merci tu lâches alors, naturellement, ajoutant rien d'autre. Simple, efficace. A lui de comprendre de quoi tu parles : cette invitation, sa présence, son soutient.

Ils se retrouvaient tout les deux, compagnons d’infortune puisque l’un comme l’autre, ils ne semblaient pas au meilleur de leur formes, mais comme depuis presque un an maintenant ils se soutenaient. « Tu sais que j'avais imaginé une villa comme ça ? » « Ah bon ? Tu veux dire que tu voulais vivre dans un truc comme ça ? J’imagine que c’est le rêve de beaucoup de personne en même temps. » Mais pas le sien. La maison qu’avait sa mère à Boston et que Nate n’occupait pas parce qu’elle la louait assez souvent, aurait pût être la sienne. Il savait qu’il pourrait facilement convaincre sa mère de le laisser y vivre, mais malgré la piscine et le grand espace ça ne l’intéressait pas. Il préférait le loft. Cet endroit c’était sa maison et ça représenter beaucoup pour lui. C’était plus que quatre murs, c’était la consolidation d’une amitié naissante et c’était des tas de bon souvenir. Enfin avant… « En vérité j’en sais rien, j’ai pas très faim. » S’il n’avait pas très faim, il avait apparemment soif car il attrapa une bouteille d’alcool présente sur la table de nuit et en but une gorgée. Il n’était pas un grand buveur, loin de là, au contraire il était souvent abonné au « sans alcool » mais la politique de la maison c’était « vodka – pizza » alors à Rome on fait comme les Romains. Ashleigh lui lança alors un « merci » sortit de nulle part mais il n’avait pas besoin de décodeur pour savoir ce que ça voulait dire. « Merci à toi. » dit-il avec un léger sourire car la présence d’Ash l’aiderait à ne pas ressasser ce qui s’était passé au loft, la violence dont il avait fait preuve et qui lui faisait peur. « Promit la prochaine fois qu’on se retrouve tout les deux ça sera pas à cause d’une fille. » dit-il avec un demi-sourire, pensant à Cassie, regrettant presque cette époque où il courait après la blondinette. Il avait l’impression que son départ était moins douloureux que le mariage d’Arizona et Maxwell… « Tu en veux ? » demanda-t-il en lui montrant la bouteille.

Ouais, je voyais les choses en grand, pour y faire la fête, avoir tout ce qu'il faut dedans, mais Denys n'a pas les mêmes moyens, il m'a vite ramené à la réalité. Tu aurais pu choisir la grande maison, la piscine, la salle de sport, le jacuzzi, le spa, pourtant tu avais choisi lui alors que tu le connaissais à peine. Ce pressentiment, ce feeling, que ça devait être lui ton coloc, personne d'autre. Et pas une fois tu n'avais regretté ton choix. Ca te fit sourire de repenser à ça, ton entrée à la mather, tes mois là bas quand t'avais pas encore le loft, à chaque visite que tu recevais sans cesse dans ta chambre, ta colocation avec Lucky là bas. T'avais fait du chemin depuis, beaucoup. T'avais changé, évolué. La jeune femme que tu étais aujourd'hui, tu n'aurais pas pensé que ce soit possible. T'occuper d'un enfant h24, te mettre en couple, être sérieuse. Y en avait pas mal de choses dans la rétrospective de ton année. Bons et mauvais. Nate était dans les bons. Tu le remerciais d'ailleurs, sans expliquer, ton regard suffirait. Il te retourne la pareil et tu lui souris, chaleureusement, riant quand il évoque votre prochaine retrouvaille. Peut être d'un mec alors ? tu le taquines, parlant pour lui et non de toi. Et tu acceptes volontiers la bouteille de vodka, buvant sans crainte. Il avait été aussi disparus, aussi victime. Tu lui faisais confiance pour se méfier. Je peux ça ? que tu demandes, sortant une barette, prête à être fritter pour rouler un joint. Il fut un temps où ça ne te faisait plus rien, après ton premier kidnapping, mais sous le stress, la pression, lui allait te faire un bien fou. Te détendre et bon sang que t'avais besoin de relâcher, respirer.

A la surprise de Nate, Ashleigh évoqua son envie de vivre dans une villa. «  Et j’imagine que choisir un autre coloc n’était même pas envisageable ? » demanda-t-il avec un demi sourire, devinant d’avance la réponse. «  Tu a fais le bon choix » lui dit-il avant de boire un peu et de lui en proposer. Nate avait lui-même ouvert la bouteille. Depuis le bal il n’était pas très fan des verres qui passe d’une main à l’autre. L’une comme l’autre trouva normal de ce remercié, car l’un comme l’autre ne prenait pas la gentillesse des autres et leur amitié pour acquis. Nate savait la chance qu’il avait de l’avoir, tout comme elle semblait consciente de l’inverse.  Elle sortit une barrette pour ce faire un joint et lui demanda si elle pouvait. «  D'accord, mais seulement si tu me fais essayer. » Après tout pourquoi pas ? Nate n’avait jamais fumé mais il avait déjà rigolé avec Ashleigh sur ce sujet. Quand il voyait l’état de son cœur et son envie de s’évader, il se disait que c’était l’occasion rêvé. Puis soyons honnête s’il avait bien avec quelqu’un que Nate se voyait faire se genre de chose c’était Ashleigh. Peut-être qu’ainsi il casserait auprès d’elle son image d’étudiant trop sage. Depuis qu’ils se connaissaient il avait toujours tenté par tout les moyens de l’impressionner, sans trop savoir pourquoi. «  Et je t’interdis de te moquer si je m’étouffe avec la fumée ! » dit-il en souriant pour la charrier