DINA J. RICCI ► Kristina Bazan

ELECTRON LIBRE. Doux est le cri de la princesse des(astres) quand elle découvre la vie, le monde. Le cri strident comme si elle savait d'avance la belle, que ce bas monde n'avait pas grand chose à lui offrir. Elle s'est vite tût quand elle a compris princesse, qu'elle s'en lasserait vite. Elle s'est arrêter d'hurler ses reproches, plongeant dans les yeux d'une mère au regard déjà trop absent. Dina, elle a longtemps cherché le réconfort dans les pupilles sombres maternelles, elle a longtemps cherché la promesse d'une protection mais, aucune réponse à son SOS. Elle l'a pourtant suppliée de sa minuscule stature, la priant d'être là, de jouer son rôle à la perfection mais les silences sont longs. Très longs, et elle a finit par arrêter d'attendre princesse. Par arrêter de croire et de se contenter de l'absence qu'on lui donne. La lumière blanche de l'hôpital l'aveugle, elle vient tout juste de découvrir la vie, et elle n'en récolte que le froid glacial bien loin de la chaleur humaine à laquelle elle avait goûté dans les entrailles d'une mère égoïste. Et puis la voilà dans d'autres bras, des bras en retard plus poignant, plus durs. Une grimace à la con pour communiquer sa joie, vite éparpillée par un coup de téléphone. La revoilà Dina, à l'abandon dans un landau inconfortable.

ELECTRIQUE. La laisse autour du cou, la peur au bord des lèvres, l'océan qui coule des yeux et les hématomes qui se dessinent sur une peau amochée. Princesse écorchée vive pour avoir envie de vivre, de ressentir, d'aimer, de détester, de découvrir. Prisonnière, menottée et enchaînée par un fraternel à l'esprit étroit. Et Dina, elle rêve secrètement de s'enfuir, de se barrer loin de tout ce qui l'empêche d'être elle. De vivre, ivre d'aventures. Dina, elle espère assise dans un coin sombre de sa chambre lourde d'ennuie. Elle espère sans jamais rien dire, sachant que le moindre mot pouvait lui être fatal. Alors princesse elle s'évade par l'imagination, debout devant une fenêtre fermée, entre ses quatre murs étouffants qu'elle connaît par cœur. Elle s'évade dans ses rêves, les projets plein la tête et le cœur en miette de devoir se résoudre à les laisser s'échapper quand une voix retentit. Quand la porte claque une énième fois, que la colère s'abat à nouveau sur elle pour une raison inexpliquée. Pourtant, Dina elle l'aime malgré tout, malgré lui, elle l'aime à en crever autant qu'elle le déteste. La crainte qui noue l'estomac, elle se dit qu'un jour elle verra de la fierté au fond de ses pupilles obscurs qui la toise.

DANGEROUS ATTRACTION. Elle est belle Dina, elle et ses airs angéliques, et sa voix qui aspire la confiance, son rire qui pue l'arrogance sans qu'elle n'ai besoin de dire un mot. Elle est belle, de loin, parce qu'en regardant plus près, Dina elle est tout ce qu'on déteste. En regardant à la loupe, on peut y voir les séquelles désastreuses, la part d'ombre qu'elle prend soin de tapir dans la discrétion pour attirer les proies naïves qui osent s'aventurer. Princesse aime l'emprise qu'elle a, princesse aime qu'on l'adore, aime fasciner et s'approprier ce qu'elle veut. À défaut de ne rien avoir de tout ça avec son frère, Dina se venge sur tous ces autres qui ne sont pas lui. Et c'est avec toi qu'elle a commencé, toi et ta part de mystère, toi et ton côté sombre qu'elle parvient à cerner dans l'obscurité d'une nuit étoilée. À travers sa fenêtre, toujours et encore, elle t'as bercé d'illusions, de promesses que son stylo a largué sur un bout de feuille inerte. Elle les a toutes rendues vivantes les unes toujours plus que les autres, pour te rendre accroc, aveugle à son charme menteur. Dina, elle, trouvait son intérêt autre part que dans les sentiments. Elle qui a soif d'adrénaline, succombant à ses pulsions intenables qui l'envahissent. Tu n'étais qu'un misérable moyen de flirter avec le danger, de flirter avec l'autorité de ce frère qui détient les clefs de sa liberté en vain. Qu'un vulgaire moyen de lui dire d'aller se faire foutre. Déteste là, hait là, entretient ta rancoeur parce qu'au final.. Ça voudrait dire qu'elle compte encore. Qu'elle compte toujours et, Dina ne s'en lasse pas.

RESPIRE. Cet air frais qui vient emplir ses poumons. L'odeur planante de ce petit truc qu'elle n'a jamais pu connaître avant ça, avant de prendre son courage à deux mains et de claquer la porte. Elle a largué la famille derrière elle sans une once de regret, ou peut-être que si, un seul. Celui de ne lui avoir jamais dit d'aller se faire foutre, qu'elle n'attendait plus rien de lui ni de son amour qui ne vient jamais. Et maintenant, Dina, elle commence une nouvelle vie ou plutôt la première depuis sa naissance. Elle commence son début, son premier chapitre en fermant l'introduction d'une simple lettre posée vulgairement sur la table de la cuisine. Dina, rêveuse, se hâtant de découvrir ce que le monde a lui offrir, elle se laisse bercer par les trains, les avions, les taxis et ses pauvres jambes frêles qui n'attendaient que ça. Arpenter le monde, ouvrir la boîte de Pandore avec tout ses démons. Elle aime ça Dina, avoir peur, avoir envie, aimer. Harvard, bonjour.